Le Copain de la fille du tueur, de Vincent Villeminot
En entamant ma lecture, dans l'ignorance totale de son contenu, j'avoue avoir été agréablement surprise par son entrée en matière : le narrateur, Charles Chatelard, est fils du prix Nobel de littérature et élève d'un institut suisse pour jeunes nantis. Garçon solitaire, préparé à faire son deuil d'un père qui se meurt, il tombe sur son voisin, l'extravagant Touk-Ernest, qui a mis le feu dans sa chambre en voulant griller des saucisses.
Après quoi, ces deux-là deviennent inséparables. Complices de menus faits d'armes dans leur école conformiste. Jeunes révolutionnaires aux bravades insolites. Leur duo fait des étincelles. Tout chavire avec l'arrivée de l'éblouissante Selma G., fille d'un redoutable trafiquant de drogue en Amérique du Sud. Charles tombe fou amoureux, Touk-E le bouscule pour briser sa coquille, Selma est solaire mais insaisissable.
Entre romance et thriller, j'ai rapidement choisi mon camp. L'idylle naissante, qui se dessine entre les préparatifs ardus d'un match de foot et l'attente fiévreuse de la mort du père, les rapprochements timides et l'escapade dans les montagnes ont tout lieu d'émouvoir le lecteur, mais pas moi. Je préférais de loin les éclats excentriques des deux potes pour réveiller les foules endormies, leur amitié fanfaronne et leur fabuleuse connivence qui surpasse le tralala romantique, lequel a bien failli me lasser.
Alors que je somnolais mollement en tournant les pages du livre, trente pages avant d'en voir le bout, branle-bas de combat, je reçois en pleine poire un rebondissement inattendu ! Le loup sort du bois. Et la séquence finale est tout simplement hallucinante. Action, suspense, émotion et tension se chahutent pour nous en mettre plein la vue. Ce brusque revirement est d'ailleurs assez déconcertant, parce que rien n'annonçait pareil tohu-bohu. Les amateurs apprécieront, les autres en sortiront la tête étourdie par ce trop-plein de sensations fortes.
Une lecture qui pulvérise vos attentes et votre petit confort. Pas mal.
Nathan - Septembre 2016