NeedTout commence par une banale chaîne virtuelle, une invitation pour s'inscrire sur un nouveau réseau social, avec pour simple formalité : exprimer ce dont on a le plus besoin. Les lycéens de la petite ville de Nottawa se prennent rapidement au jeu et viennent grossir la communauté de NEED.
Kaylee et son meilleur ami Nate tombent également dans le panneau, lui pour décrocher une meilleure note au prochain examen, elle... hésite. Son frère DJ est gravement malade et en attente d'une greffe de rein. Leur père a quitté le foyer en apprenant la nouvelle, et depuis la jeune fille se bat pour le retrouver et lui demander de passer le test de compatibilité.
Un soir de désœuvrement, Kaylee remplit le formulaire de NEED sur un coup de tête. Avant de s'en mordre les doigts. Car l'implication de sa demande n'est pas sans conséquence. Mais en y réfléchissant bien, Kaylee réalise également que tous ses camarades sont désormais embringués dans un système qui va dépasser leurs compétences, mettre à mal leurs jugements et surtout les rendre responsables d'actes immoraux. 
Dans l'incapacité de prévenir la police, en conflit perpétuel avec sa mère, Kaylee se retrouve seule à combattre cette force invisible, qui a réussi à tisser sa toile parmi des jeunes gens vulnérables et impuissants, prisonniers d'un système qui les pousse à franchir de plus en plus de limites. La prise de conscience est glaçante, surtout pour le lecteur qui suit en alternance les différentes répercussions dont se rendent coupables les autres membres de NEED, alors que Kaylee se démène pour tirer au clair cet enrôlement de force. Des adolescents meurent, le jeu a viré au cauchemar et le roman se lit comme une course effrénée pour démasquer les webmasters et mettre un terme à cette spirale de l'horreur. Forcément, les révélations vont surprendre notre héroïne et auront un impact direct sur sa vie personnelle au point de fragiliser tous ses maigres acquis.
Le roman ne dépasse pas la mesure, il est juste ce qu'il faut d'entraînant, de flippant et de saisissant. Il incite aussi à une réflexion intéressante sur le danger potentiel des réseaux sociaux et du rouage pervers des jeux en ligne. À rapprocher avec le roman Addict de J. Ryan. 

Traduit par Amélie Sarn pour les éditions Milan - Octobre 2016