Girl Online joue solo, de Zoe Sugg
Nouveau départ pour Penny Porter ! On le sait, après une tournée catastrophique dans l'ombre de son amoureux, Brooklyn Boy, la jeune blogueuse et photographe amateur a réalisé qu'elle devait se concentrer sur elle-même, ses besoins, ses ambitions, ses progrès... Une décision radicale, qui a entraîné Noah dans sa chute. Ce dernier a depuis disparu de la circulation. Sûre de son choix, ne regrettant absolument rien, elle se languit pourtant d'avoir de ses nouvelles et rumine sa frustration. Pour se changer les idées, Penny rend visite à son amie Megan, inscrite dans une prestigieuse école d'arts à Londres. Elle y fait deux rencontres décisives - un bel écossais à l'accent chantant, Callum, et une étudiante paralysée par la peur, Posey Chang. Comme à son habitude, Penny prend la biche aux abois sous son aile. Touchée par sa détresse, elle espère l'aider à soigner son manque de confiance en elle. Elle en sait quelque chose... Sa fragile embarcation risque cependant de vaciller avec le retour impromptu de Brooklyn Boy dans son quotidien, puis par la découverte d'une trahison dans son cercle d'amis et enfin par la sensation d'impuissance à consoler son meilleur pote Elliot, englué dans sa bulle de malheur et de drames familiaux.
Le roman est toujours aussi délicieusement puéril, superficiel et improbable mais a aussi du charme à revendre, ce qui rend sa lecture délectable et distrayante. Au fil des trois tomes de la série, Penny a conforté son image d'héroïne représentative de sa génération. Fragile, sensible, maladroite mais combative. C'est un modèle du genre 2.0, forte de son succès sur la toile, qui en connaît les rouages, les pièges et l'influence, rappelant aussi que ce nouveau mode de communication est le reflet d'une jeunesse connectée avec son temps, son époque et ses coutumes. Un support qui ne les coupe pas forcément du monde réel. Ou comment Girl Online cherche à réhabiliter internet comme un berceau de communautés où l'on fait son nid. Une série ô combien agréable et écrite sans prétention, qui véhicule bonheur, espérance et idéal.
La Martinière J. / 2017 - Trad. Sophie Passant
« Je suis entourée de photos d'adolescents - des jeunes auxquels je ressemble et qui me ressemblent, toute une génération qui vit autant, et aussi bien, dans le monde virtuel que dans le monde réel. À ceux qui croient que nous gâchons notre jeunesse, ou qui se demandent pourquoi nous ne sommes pas dehors, à respirer le grand air, j'espère offrir, grâce à mes photos, un autre éclairage. »
I am Princess X, de Cherie Priest
Enfants, May et Libby se lient d'amitié et créent ensemble un personnage de BD, Princess X, reconnaissable par sa chevelure bleue, ses baskets rouges et son épée de ninja. Elles se lancent ainsi dans l'écriture de folles aventures et collectionnent rapidement une multitude de cahiers, témoins de leur foisonnante créativité. Puis, un jour, Libby est victime d'un accident de voiture avec sa mère. Sa disparition anéantit May, encore sonnée d'apprendre que le père de son amie a quitté la ville aussitôt et abandonné les archives de Princess X à des associations au hasard. May a définitivement perdu le dernier lien avec May, son chagrin est insurmontable.
Quelques années plus tard, May est partie vivre à Atlanta après le divorce de ses parents et rentre à Seattle chez son père pour les vacances. Qu'elle n'est pas sa stupeur lorsqu'elle découvre des autocollants de Princess X parsemés dans toute la ville ! Son personnage est désormais une héroïne sur internet, mais nul ne sait qui se cache sous son identité. May est troublée, ne voulant pas admettre que son amie Libby serait l'instigatrice de ce nouveau jeu de pistes, car à la lecture des aventures de Princess X sur Instagram, May soupçonne que Libby n'est pas morte, mais traquée par un dangereux individu.
-.- Le scénario hallucinant. -.-
J'ai plongé en toute innocence dans ce petit bouquin à la couverture tape-à-l'œil et au contenu tout aussi plaisant - un mélange de bande dessinée et de roman à suspense. La mise en scène est efficace, elle suscite la curiosité, se joue des codes modernes et propose une intrigue à tiroirs qui fait la part belle aux rebondissements. J'ai sans doute moins mordu à l'hameçon, car je correspondais peu à la cible visée, mais j'admets que le caractère inventif du produit est agréablement surprenant et bien ficelé.
Bayard, 2017 - Trad. Vanessa Rubio-Barreau
Illustrations : Kali Ciesemier
Pour être au taquet : instagram.com/iamprincessx/
Les Super Méchants T.3 : Opération cochon d'Inde, de Aaron Blabey
Clameur générale dans la salle. Saluons le retour de nos intrépides Super Méchants pour une nouvelle lecture à mourir de rire ! ^.^
Suite à l'Opération Poulets, notre fine équipe compte désormais un ennemi féroce - le Professeur Julius Marmelade. En apparence, un adorable cochon d'inde inoffensif... et en vrai, un savant fou milliardaire, animé de projets dangereux et incontrôlables. Gloups.
Pourtant, tout avait bien commencé pour notre ligue des justiciers avides de se racheter une conduite. M. Loup, Bill le Reptile, Señor Piranha, Bob l'Enclume et Pixel la mygale entendent laver leur nom et leur honneur en sauvant le monde et ses opprimés. Une noble ambition, constamment menée avec errance et chamaillerie. Car l'entente au sein du groupe n'est pas toujours au beau fixe, la méfiance est de mise, la mauvaise foi évidente, les caractères hargneux et le découragement jamais loin. Cette fois, notre quintet va tomber (bêtement) dans le piège tendu par leur redoutable adversaire. L'union fait la force, dit-on, ainsi que les beaux yeux d'un ninja... La Bande des Super Gentils (titre contesté à cause de sa niaiserie) va vivre de palpitantes aventures que l'on suit avec exaltation, tant les fous rires sont nombreux !
Je suis résolument FAN de cette série, qui apporte en quelques pages une bonne dose d'humour, de dérision et de truculence. Les illustrations font mouche, le rythme et les rebondissements de l'histoire sont également ingénieux et pertinents. J'ai été totalement embarquée, enchantée par cette virée désopilante et démentielle. Déjà hâte de lire le prochain tome... ☺
Casterman, 2017 - Trad. Emmanuel Gros