Sous le même toit, de Jojo Moyes
Isabel vient de perdre son mari dans un accident de voiture. Désorientée par son chagrin, elle comprend tardivement qu'elle est criblée de dettes et doit vendre sa maison de Londres pour s'installer dans le Norfolk où elle vient d'hériter d'une belle propriété... délabrée. Un entrepreneur du coin, Matt McCarthy, lui propose de la soulager du gros œuvre contre un devis tout à fait honorable. Isabel est infiniment reconnaissante et s'installe en compagnie de sa fille Kitty et de son fils Thierry dans cette nouvelle existence exempte de leurs repères familiers. Fidèle à son habitude, la jeune femme s'enferme dans sa passion pour le violon et joue durant de longues heures des morceaux mélancoliques et poignants. Son arrivée a également suscité en ville une vive curiosité. Nul n'ignore que les McCarthy convoitaient la fameuse maison et ont cajolé le propriétaire dans ce but précis, aussi cette spoliation laisse un goût amer et un sentiment d'injustice. Tous supposent qu'ils rongent leur frein pour faire main basse sur ce bien, quitte à duper la naïve citadine fraîchement débarquée sur leurs terres.
C'est encore une fois une lecture pleine de tendresse, de sincérité, d'émotion et de justesse que nous offre Jojo Moyes. Il est toujours question du parcours d'une femme ayant perdu de nombreuses illusions mais qui va gagner en force et en confiance pour se bâtir une carapace autrement plus résistante et aux couleurs chatoyantes. Son histoire s'écoute avec un réel plaisir - celui d'avancer au fil des rencontres, des bonheurs et des déconvenues, en ayant le sentiment d'être partie intégrante du tout. En même temps, c'est simple, sans chichis. Les figures vont et viennent, les traits sont marqués, d'autres s'estompent, c'est sans grande surprise mais en contrepartie rassurant. J'aime beaucoup les romans de Jojo Moyes dans ce registre fédérateur qui inspire de l'empathie et du bien-être. Et comme j'en ai terriblement besoin en ce moment, c'est le parfait antidote.
Un chouette roman, très agréablement lu par Emilie Ramet.