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Chez Clarabel
23 juin 2017

La maison des reflets, de Camille Brissot

La maison des refletsDaniel, quinze ans, n'a jamais quitté l'enceinte du manoir Edelweiss, où il a grandi parmi les “reflets” de personnes décédées. Cette Maison du départ est une création de son grand-père Edouard, désormais sous la responsabilité de son père Petro, et dédiée aux familles désireuses de conserver une trace de leurs disparus, afin de mieux soulager leur peine et de guider leur deuil. Ce monde d'illusions a également façonné l'horizon du garçon, qui souhaite aujourd'hui se frotter à une autre vision et plonger pour de bon dans la réalité. C'est comme ça qu'il passe par-dessus le mur de la propriété pour parcourir la ville et se rendre à la fête foraine... où il croise la douce et angélique Violette, accompagnée de sa sœur jumelle Esther. Suite à cette brève rencontre, les deux jeunes gens vont s'écrire et évoquer ensemble leur étrange existence, car ils ont en commun d'avoir vécu dans une tour d'ivoire, qui les a tenu à distance du monde réel. Daniel n'a pas d'autres amis que trois “reflets”, Elliott, Mona et Matthias, une gouvernante, Mme Elia, s'occupe de son éducation, son père vit cloîtré dans son laboratoire, seulement perturbé par les visites d'une journaliste. Un mystère plane au-dessus de la Maison Edelweiss, et Daniel compte bien en découvrir la teneur ! Il informe ainsi Violette de l'avancée de ses investigations, sans entrer dans les détails, jusqu'au jour où la jeune fille ne donne plus de nouvelles, ce qui inquiète notre ami. Autre énigme à résoudre. Autre sujet de tergiversation. 

Ce roman dégage une atmosphère étrange, mais envoûtante, avec une intrigue au charme vaporeux absolument captivante, qui propose une réflexion pertinente sur la perte, le chagrin et le deuil après la mort d'un être cher. Peut-on atténuer la souffrance avec une illusion ? Maintenir le souvenir du défunt avec son enveloppe corporelle, ses mots, ses sourires, etc. Ce que propose la Maison du départ est donc un palliatif, qui dépasse toute déontologie, mais qui réconforte les plus affligés. Et puis le système privilégie la valeur humaine et émotionnelle, donc on ne se formalise pas de l'entreprise, on ne juge pas non plus. On sent aussi une profonde empathie chez Daniel, en plus de sa jeunesse, de sa candeur et de sa spontanéité. On l'accompagne dans son histoire, où il va peu à peu perdre ses œillères et s'affranchir des apparences trompeuses, lui qui a toujours baigné dans un univers cotonneux et surprotecteur. La lecture se révèle pleine d'émotion et de richesse. C'est à la fois pudique et bouleversant. Et d'une grande sensiblité. Forcément, cela m'a interpellée et touchée.

Syros, 2017

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