05/09/17

Leona #1 Les dés sont jetés, de Jenny Rogneby

LeonaStupeur chez les forces de l'ordre. Une fillette couverte de sang, avec son petit ours en peluche, vient de braquer une banque du centre-ville de Stockholm à l'aide d'un simple magnétophone. L'enfant a surgi sans crier gare et a disparu aussi mystérieusement. C'est Leona Lindberg, inspectrice de la brigade criminelle, qui va se saisir du dossier et revoir chaque point scrupuleusement. Cette acharnée du boulot, souvent prise en exemple par ses collègues, ne ménage pas ses efforts pour tirer au clair cet embrouillamini, quitte à négliger davantage son mari et leurs deux jeunes enfants. Se défendant d'être sentimentale, en raison d'un passé familial conflictuel, Leona cache en vérité une double existence - joueuse de poker invétérée la nuit, elle claque son argent en ligne, perd des sommes astronomiques et est endettée jusqu'au cou. Pour renflouer ses caisses, la jeune femme n'a pas trouvé mieux que d'organiser un hold-up ! C'est donc elle la tête pensante du casse du siècle, elle qui prétend tenir l'enquête pour mieux déjouer les soupçons, elle qui pensait avoir tout verrouillé jusqu'à ce qu'un journaliste trop zélé découvre ses incohérences et se lance dans le chantage... La spirale infernale ne fait hélas que commencer.

J'avais des craintes en commençant ce roman, en raison de la personnalité froide, calculatrice et malhonnête de Leona qui la rend affreuse et antipathique. Mais au final, l'ensemble se révèle une très bonne surprise ! L'enchaînement des événements, l'incongruité des révélations, le numéro de voltige de l'inspectrice-cambrioleuse, les fausses pistes et les rebondissements de l'enquête font de cette histoire une machination incroyable et stupéfiante. On gobe tout du début à la fin, pris par le rythme de cette lecture pleine d'effervescence. J'ai été la première étonnée par mon addiction, au point d'avoir téléchargé le deuxième livre dans la foulée (cf. Leona #2 La fin justifie les moyens). C'est étourdissant et gonflé. Pas mal du tout pour un premier roman !

>> Format audio en exclusivité sur Audible ; uniquement disponible en téléchargement.

©2016 Presses de la Cité. Traduit du suédois par Lucas Messmer

(P)2017 Audible Studios - Lu par Annie Milon (durée : 10 h 51) 

Série : Leona, Livre 1 également disponible en format poche chez POCKET.

  Les dés sont jetés (Leona 1) | Livre audio


La Maison des hautes falaises, de Karen Viggers

la Maison des hautes falaisesKaren Viggers est un auteur que je souhaitais découvrir depuis un moment, car je prévoyais une lecture riche en évasion, à l'instar des romans de Victoria Hislop. Le changement d'air est bien au rendez-vous - direction un coin paumé d'Australie, au bord de l'océan - par contre, l'histoire réserve des émotions contradictoires. On fait en effet la connaissance de deux personnages qui traversent l'existence en léchant leurs plaies mais qui refusent de s'épancher pour mieux chasser leurs vieux démons. Ils préfèrent, au contraire, les bichonner et les garder sous le coude. D'un côté, Lex avait une brillante carrière d'animateur et une vie de couple épanouissante, jusqu'à la perte tragique de son enfant. La soupape de sécurité ayant explosé, l'homme a tout plaqué pour s'installer dans un village de pêcheurs, à l'abri des regards. Un jour, il croise la route de Callista, une artiste locale, qui mène une vie de bohème. Elle aussi possède un passé parsemé de zones d'ombres, qu'elle préserve jalousement. Ces deux-là ont un coup de foudre. Ils vivent l'instant présent sans peur du lendemain, mais ne dévoilent rien de leurs fantômes. C'est dit comme ça, mais au fond c'est carrément borderline, et toute l'histoire ne cessera d'en faire la démonstration. Les personnages eux-mêmes ont conscience de leurs “émotions bordéliques”. Ce sont tous deux des êtres fêlés, handicapés sentimentalement, paralysés par le lâcher prise. Et bon sang comme c'est lourd à absorber ! J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à suivre leurs dérives et à cerner leur valse des hésitations. Tout est trop compliqué et accablant. Malgré tous mes efforts, je n'ai pas su m'attacher à Lex et Callista. Leur histoire est longue et lente à se déployer -  trop d'atermoiements, aucune perspective rayonnante, et cerise sur le gâteau, une interminable séance de sauvetage de baleine en guise de dénouement ! Débroussaillez tout ça et vous obtenez un roman bien amer, un poil mélodramatique, sur fond de douce sérénade mélancolique... 

Valérie Marchant, lectrice pour Audiolib, sauve les meubles par son interprétation sensible et agréable à l'oreille. Car si le roman décline effectivement son ode à la nature et à l'océan, il manque cruellement de vigueur à nous transporter dans le parcours de vie des deux protagonistes. De la délicatesse, de la beauté et de la poésie... certes, mais l'envolée romanesque peine à décoller ! Une déception, donc.

©2016 / 2008 / 2017 Karen Viggers / Éditions les Escales, un département d'Edi8 / Audiolib. Traduit par Aude Carlier

(P)2017 Audiolib - Texte lu par Valérie Marchant (durée : 12h 39)

Posté par clarabel76 à 11:30:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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