Lily et Po #1 : Rencontres et rendez-vous, de Lauren Oliver
Inconsolable depuis la mort de son père, un an plus tôt, Lily souffre également d'être enfermée dans le grenier de sa maison. C'est sa belle-mère qui l'oblige à vivre sous les toits, lui interdisant toute sortie ou autre compagnie. La jeune fille occupe donc son temps à dessiner, toujours près de la fenêtre. Un jour, le fantôme de Po fait irruption dans sa chambre. Loin d'être surprise, Lily lui demande au contraire un service - retrouver son père de l'Autre Côté et lui transmettre son message. Le garçon comprend qu'il ne peut rien lui refuser et se lance à sa recherche.
C'est sur ces entrefaites qu'entre en scène le jeune Will, un orphelin recueilli par l'alchimiste, qui parcourt les rues de la ville pour livrer ses potions. Mais le garçon a interverti deux coffrets, l'un destiné à la riche comtesse Prima Donna, l'autre à l'entrepreneur des pompes funèbres, ce qui a déchaîné la colère de son patron et propulsé par inadvertance la jeune Lily dans cet improbable imbroglio.
Mêlant savamment action et émotion, cette série de Lauren Oliver transporte le lecteur dans un univers fantastique et quelque peu nostalgique, avec une histoire qui évoque le deuil, le chagrin, la perte, le désarroi, et qui affiche malgré tout la volonté de “rendre de la couleur et de la vie à un monde devenu gris et morne”. On y croise donc une poignée de personnages aux intentions pas toujours louables, des jeunes héros fougueux et déterminés, tous avançant au pas de charge dans les méandres d'un voyage étonnant. L'amitié et la famille y sont mis à l'honneur, ainsi que l'aventure, l'humour et la fantaisie. Une découverte charmante et enthousiasmante, accessible dès 8-10 ans.
Par contre, j'aurais préféré un bon gros bouquin de 300 pages, au lieu des trois éditions de 150 pages, dont vingt à trente pages rien que pour les extraits des tomes suivants, ce qui laisse un arrière-goût de remplissage, et une dépense de 9.90€ le volume. Pas cool. :/
Hachette, 2012 - Trad. Alice Delarbre
Tome 2 - Fuites et poursuites
Tome 3 - Fin du voyage et retrouvailles
De l'arsenic pour le goûter, de Robin Stevens
Profitant des vacances loin de Deepdean, leur pensionnat, Hazel a été conviée par son amie Daisy à fêter son anniversaire à Fallingford, le domaine familial des Wells. Mais la jeune fille découvre bien vite une atmosphère étrange et pleine de mystères. Dans ce décor soucieux des apparences, il apparaît clairement que tous les invités ne sont pas les bienvenus, à commencer par cet insupportable Denis Curtis, ami de Lady Hastings, qui n'est autre qu'un escroc patenté. Seule la mère de Daisy est ensorcelée par ses belles paroles et ne comprend pas qu'elle est vertement abusée. Son époux, au-delà de son flegme britannique, bouscule donc la bienséance en manifestant son animosité. Et bim, un crime est commis à l'heure du thé. Sont désignés suspects tous les occupants du domaine - le majordome, la gouvernante, le camarade d'école, l'oncle, la grand-tante et même les parents de Daisy. Le club secret de détectives amateurs convoque d'urgence son assemblée pour une réunion au sommet.
Ohlàlà, comme j'ai aimé ce roman ! Avec son ambiance feutrée, son intrigue en huis-clos, ses personnages aux postures ampoulées et son inspiration vintage, j'avais la sensation de voyager dans le temps et de lire une énigme à la Agatha Christie. C'était divin, un cran au-dessus du précédent (cf. Un coupable presque parfait). J'ai donc suivi l'avancée de l'enquête avec fébrilité, ne voyant absolument rien venir du dénouement, j'ai pourtant partagé mes incertitudes et joué aux devinettes pour cerner chaque protagoniste. J'étais à fond dedans, tant l'ensemble est rondement ficelé, subtil et très habile. Absolutely fabulous, my dear. En un mot, je suis fan. Et là, on se rappelle la malédiction du tome 2 chez Flammarion Jeunesse, qui a pour mauvaise manie de ne jamais traduire les suites et d'arrêter les frais en plein vol - cf. Les incorrigibles enfants de la famille Ashton de Maryrose Wood, Avant minuit de Christopher Edge ou Les affreusement sombres histoires de Sinistreville de Christopher William Hill. La série Murder Most Unladylike Mysteries de Robin Stevens comptant six livres à ce jour, je me sens d'humeur chagrine. Ô les lois implacables de l'économie de marché. Ô toi, ami lecteur, ne passe surtout pas à côté de cette lecture au charme suranné. Ô enfer et damnation d'être une lectrice frustrée. ^.^ NDLR : Grande nouvelle. Le troisième tome est annoncé début mars - Un assassin de première classe. Chic ! ☺
Flammarion Jeunesse, 2017 - Trad. Faustina Fiore