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Chez Clarabel
11 octobre 2017

Entre deux mondes, d'Olivier Norek

Ce polar est monstrueusement humain, “forcément” humain : il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre, il y a juste des peurs réciproques qui ne demandent qu'à être apaisées. 

Entre deux mondesSans la signature d'Olivier Norek, jamais je n'aurais lu ce roman traitant de Calais et des migrants. Pour moi, ce n'est pas qu'un simple reportage aperçu à la télé, c'est une réalité que côtoie quotidiennement ma famille. J'ai donc bravé mes réticences et là, quel vertige de plonger dans une histoire où il n'y a qu'à fermer les yeux pour visualiser les rues, les quartiers, la plage, le centre commercial... L'auteur a su me harponner. J'ai été prise en otage, de mon plein gré. Certes, le scénario est passablement enjolivé et miraculeux pour y adhérer totalement, mais c'est tellement bien fichu que cela vous agrippe tout de go. Vous vous surprenez à tout dévorer en quelques heures, en remerciant au final Olivier Norek pour ce regard humain et humaniste sur l'impossible imbroglio que vit la ville de Calais - par contre, non ce n'est pas une ville fantôme.

Cette fois, pas de Victor Coste, mais le lieutenant Bastien Miller, qui a demandé sa mutation à Calais pour raison familiale. Et il tombe rapidement des nues face aux méthodes de travail du commissariat, qui ne relèvent plus des procédures classiques, et ce depuis l'existence de la Jungle aux abords de la ville. Dans ce camp improvisé où sont parqués tous les exilés des pays les plus dangereux du globe, se trouve Adam Sarkis, un ancien policier syrien, qui est à la recherche de sa femme et sa fille parties quelques semaines plus tôt. Là, pas de suspense, toutes les deux ont péri lors de leur traversée en Méditerranée. Mais le gars remue ciel et terre et attire fatalement l'attention sur lui en tirant un môme des griffes de ses tortionnaires. Adam va continuer de bousculer l'omerta, contre l'indifférence et contre l'injustice. Son chemin va ainsi croiser celui de Bastien, assez pour que les deux hommes se reconnaissent et trouvent ensemble une cause commune.

Cette lecture a su me toucher, m'interpeller, m'attendrir et me révolter. On y rencontre des personnalités attachantes, des histoires hors du commun, des parcours de vie inimaginables, de la haine, de la bêtise et de l'horreur. C'est prenant, sans jugement, d'une sincérité absolue. Toutes les ficelles du suspense sont tissées avec adresse, on est tenu en haleine de bout en bout, et on a même droit à quelques improbabilités providentielles qui font hausser les sourcils d'étonnement. Mais ça n'a pas d'importance. Très clairement, le roman se lit en une goulée ou s'écoute avec passion - les deux options se valent car la déception est loin du compte ! François Montagut adopte une réserve appréciable, modérant quelque peu ses intonations hystériques pour incarner les voix féminines, un problème récurrent mais qui se soigne. Cela reste un très bon choix éditorial, néanmoins.

Subtil et très juste, Olivier Norek impose son style, simple et efficace, et a promis de revenir avec Victor Coste. ☺

Un monde “entre deux mondes” pour damnés de la Terre entre deux vies. 


>> Ce livre audio vous est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2017 Michel Lafon (P)2017 Audible Studios

Texte lu par François Montagut  /  Durée : 8 h 58  /  Éditeur : Audible Studios

 

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11 octobre 2017

Fidèle au poste, d'Amélie Antoine

Fidèle au posteMariés depuis cinq ans, Chloé et Gabriel mènent une existence heureuse à Saint-Malo, jusqu'au jour où la jeune femme se noie accidentellement au cours d'une baignade matinale. Gabriel est sonné, abruti de chagrin. Il trouve néanmoins du réconfort en adoptant un chien, puis en participant à des réunions d'un groupe de parole pour personnes endeuillées. Il fait ainsi la rencontre d'Emma, une photographe fraîchement débarquée en ville, avec laquelle il noue rapidement une connivence très forte. Toutefois, la présence de Chloé semble toujours palpable et obsédante. La lecture est d'autant plus troublante qu'elle donne la parole à l'épouse disparue, qui veille sur Gabriel. Elle est là, invisible mais attentive, jalouse du rapprochement entre son mari et Emma, mordante et belliqueuse, d'où les détails déconcertants qui se glissent dans le quotidien de Gabriel, qui n'y comprend plus rien. Mais le roman a plus d'un tour dans son sac et n'aura de cesse de le prouver, car la suite n'a pas fini de vous surprendre. J'ai été la première interloquée par les nombreux subterfuges de l'intrigue - franchement, c'est rondement ficelé ! Rien que pour ça, je salue le tour de force de ce roman, découvert par un heureux hasard (j'ai discuté avec une copine de l'auteur lors d'un EVJF cet été). J'ai été complètement bluffée, totalement convaincue. Je recommande sans détour. ☺

Interprété par trois voix - Elsa RomanoJean-François Carias et Delphine Fouquou - ce livre audio offre une écoute captivante, car riche en rebondissements. Chaque pièce du puzzle est glissée avec dextérité et distille avec brio un insoupçonnable climat de duperie. Le lecteur est vite pris dans les filets, l'engrenage est infernal et cela vous tient en haleine jusqu'à la dernière minute. Franchement, prodigieux.


>> Ce livre audio est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2016 Michel Lafon (P)2017 Audible Studios

Texte lu par Elsa RomanoJean-François Carias & Delphine Fouquou /  Durée : 4 h 21  /  Éditeur : Audible Studios

DISPONIBLE AU LIVRE DE POCHE (2017)

Fidele au poste

10 octobre 2017

Ragdoll, de Daniel Cole

Ragdoll

Éprouvé par son enquête contre le Tueur Crématiste, l'inspecteur William Fawkes, alias Wolf, tombe fou à l'énoncé du jugement. Et pour cause... Quatre ans plus tard, le type a une solide réputation de teigne au sein de sa brigade, mais il s'en moque. Car une nouvelle mission l'attend lorsqu'il découvre au pied de son immeuble un magma de corps rapiécés et six victimes à recenser. Un autre tortionnaire dérangé vient jouer avec les nerfs de la police, en diffusant une liste des prochaines têtes à tomber, précisant la date de leur assassinat. En dernière place, se trouve le nom de Wolf. 
Annoncé comme le phénomène du moment en matière de thriller, RAGDOLL aurait ainsi pompé Seven et cloné Jack Bauer pour émoustiller le lecteur, c'est dire l'ambition affichée du roman ! Ma foi, j'ai trouvé le rythme efficace, car soutenu et addictif. Par contre, le contenu se révèle plutôt bancal à force d'avoir été calibré exprès pour répondre aux attentes. Les effets de style, le suspense, les rebondissements, le boum final... tout est déjà lu, déjà vu, et on ne bondit plus de notre siège. C'est bien, c'est tordu, on suit l'intrigue avec attention, et on obtient ce qu'on espère. Il n'y a pas de déception là-dedans, juste une absence de surprise.
Techniquement, la lecture de Damien Ferrette pêche en variation. L'écoute est monotone, l'interprétation souvent caricaturale. C'est supportable, mais cela aurait pu être mieux. Conséquence ou pas, je n'ai pas su m'attacher aux personnages - Wolf incarne l'archétype du flic bourru, sa partenaire Emily Baxter serait son amoureuse éconduite, Edmunds un stagiaire très perspicace, et Andrea, l'ex versatile, journaliste aux dents longues, forcément... On a donc un ensemble ordinaire et convenu, avec le dosage évalué au plus juste de séquences fortes entrecoupées de périodes sinueuses. L'enquête s'organise autour de fulgurances assez grossières, mais le tout fait illusion.
And last but not least, William Fawkes will be back.

 

©2017 Audiolib / Daniel Cole. Éd. originale : Orion Books, an imprint of The Orion. Publishing Group Ltd, an Hachette UK company, Londres. Traduction française : Natalie Beunat pour les Éditions Robert Laffont

Texte lu par Damien Ferrette - Durée : 12 h 24  (P)2017 Audiolib

10 octobre 2017

Ça, Tome 1 de Stephen King

Ça 1« C'était le clown. Il essayait de se faire passer pour George.
- Exact. Tout comme il essayait de se faire passer pour la momie dans l'histoire de Ben. Et pour le clochard malade dans celle d'Eddie.
- Le lépreux ?
- Oui.
- Mais est-ce que c'est vraiment un clown ?
- C'est un monstre, répondit carrément Richie. Une sorte de monstre. Qui se trouve quelque part  ici, en plein Derry. Et qui tue les gosses. »

Au mois d'octobre 1957, dans la ville de Derry, un garçon de six ans, George Denbrough, est tué par un clown qui se cachait dans les égouts. Son frère, Bill, profondément marqué par la tragédie, a rapidement conscience qu'une entité maléfique se terre dans les rues de la ville. Avec ses nouveaux camarades, Ben Hanscom, Eddie Kaspbrak, Stan Uris, Richie Tozier, Mike Hanlon et Beverly Marsh, ils forment le Club des Ratés et vont ensemble partager leurs sinistres expériences, car tous ont été témoins de phénomènes surnaturels inquiétants. Comprenant qu'ils sont les seuls capables d'affronter « ça », ils vont unir leurs forces pour le traquer et l'éliminer. Mais une vingtaine d'années plus tard, leur cauchemar est de retour et le Club des Ratés doit retourner dans le Maine pour achever leur mission.

Grand classique de l'horreur, Ça est aussi un roman effroyablement long et lent, peut-être trop ambitieux, avec ses 1500 pages de lecture (en deux tomes). J'avoue avoir été mise k-o. En optant pour le format audio, téléchargé sur Audible, soit 26 heures d'écoute pour une plongée en enfer, je n'ai pas choisi la facilité non plus. Le jeu d'acteur d'Arnaud Romain est pourtant impeccable, dosant l'intensité dramatique ou émotionnelle aux moments propices. Cela devient vite palpable de réalisme, comme une séance de cinéma, avec l'imagination galopante pour se projeter les images dans la tête. Fichtrement glaçant, c'est sûr. Mais voilà... c'est long, terriblement long. Et je trouve dommage que Stephen King privilégie autant la densité, le cheminement tortueux, la mise en place pointilleuse, etc. pour coller le lecteur à son fauteuil. Résultat, c'est éreintant à suivre, ça casse le rythme, on alterne les séquences au rythme soutenu à des phases de creux, il y a une multitude de détails rébarbatifs, de longs palabres inutiles, des passages graveleux... En bref, c'est passablement poussif et lassant. Un brin déçue, je ne me lance donc pas dans la deuxième partie.



>> Ce livre audio est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©1988 Albin Michel & © 2017 ™ Warner Bros. Entertainment Inc. (P)2016 Audible FR

Lu par : Arnaud Romain / Durée : 26 h 26 min /  Éditeur : Audible Studios

Série : Ça, Livre 1

 

10 octobre 2017

Les héritiers de la mine, de Jocelyne Saucier

Les héritiers de la mine

La famille Cardinal, ce sont 21 enfants vivant avec leurs parents à proximité d'une mine désaffectée à Norco, en Abitibi, au Québec. Une tribu soudée, qui ne s'apitoie jamais sur son sort et qui se braque dès qu'on cherche à les jauger. Avec leurs surnoms à la gomme (LesJumelles, Tintin, ElToro, LeGrandJaune, Zorro, Mustang, LaPucelle, Geronimo ou LeFion), les Grands, les Moyens et les Titis ont grandi dans les rêves du père, convaincu de trouver un gisement au fond des mines et assurer leur richesse. En attendant, ils se dépatouillent dans la crasse, la poussière, la misère, malheur à celui qui chercherait à renier ses racines ! Devenus adultes, ils ont pourtant tous pris la poudre d'escampette, ils vivent aux quatre coins du globe et ne se voient quasiment plus. Il a suffi d'une cérémonie spéciale pour leur père, à qui l'on va remettre la médaille du prospecteur de l'année, pour que tous rentrent au bercail. Avec la peur au ventre, le cœur en vrille, la honte chevillée au corps... Car tous savent qu'ils ne pourront plus taire le grand drame de leur vie, à savoir la disparition d'Angèle, l'une des jumelles. Des années plus tôt, celle-ci a péri dans l'effondrement d'une mine piégée par la dynamite. Qui, comment, pourquoi ? Les langues ne se sont jamais déliées, la fratrie s'est désunie et a emporté tous ses secrets. Ces retrouvailles vont donc crever le mensonge qui couve depuis trop longtemps.

J'ai tout simplement adoré ce roman ! Je l'ai commencé en toute innocence, pas très rassurée par le décor qui se dessinait - un cadre rudimentaire et miséreux, avec des mômes en mode survie, qui ne laissent filtrer aucune sensibilité, aucune tendresse. Et bim, cette histoire de famille a finalement eu toute mon adhésion, car au fil des pages, on découvre des non-dits qui ont gangrené la tribu, déjà ravagée par la perte d'une des leurs et à jamais prostrée sur un sentiment de culpabilité. Au détour de leurs résurgences, apparaît la jolie Angèle, “le plus pur joyau de la famille”. Son crime ? Avoir trahi les siens en acceptant les fanfreluches d'un couple désirant l'adopter. Angèle partait en vacances, portait de belles robes, se rendait au collège, mais demeurait une Cardinal convaincue et acceptait les pires brimades et les reproches piquants. L'intensité des sentiments qui animent les frères et sœurs révèle aussi toute la tragédie du roman - l'analyse des émotions et des actes est forte, saisissante et poignante. Le style de l'auteur est également très évocateur, comme une petite musique captivante qui vous entraîne jusqu'au terrible dénouement. C'est dur et brillant. Un petit bijou de finesse et de maîtrise. Je conseille fortement. ♥

 

Collection Folio (n° 6196) - 2016

Préalablement paru aux éditions Denoël

 

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9 octobre 2017

Plutona, de Jeff Lemire & Emi Lenox

PLUTONAÀ Metro City, Teddy scrute chaque soir le ciel en quête de capes, il appartient à la société du “capespotting” et partage en ligne ses informations. Pour ses camarades, Ray, Mie ou Diane, le garçon n'est qu'un nerd. Mais lorsque le petit Mike s'échappe de la surveillance de sa sœur et tombe en pleine forêt sur le corps inanimé de Plutona, la superhéroïne par excellence, les enfants restent sans voix et ne savent plus comment réagir. Plutona est morte. Aussitôt, ça se bouscule, ça se chamaille, l'un veut prendre des photos et créer le buzz sur internet, l'autre veut fuir au plus vite pour tout oublier, bref ça part en vrille. Au final, ils se donnent rendez-vous le lendemain après les cours pour enterrer Plutona en toute discrétion. Or, le jour d'après, le corps a disparu et les bisbilles au sein du groupe ne sont guère apaisées.

Cette lecture laisse malheureusement une sensation aride et désenchantée au moment de tourner la dernière page. L'histoire raconte comment cinq jeunes vont se comporter face à un événement dramatique, et là tous se confrontent, les mots cognent, les poings volent. C'est un chaos sans nom, avec des mômes aux abois, qui ne peuvent guère compter sur leur entourage pour soulager leur conscience. C'est tout à la fois poignant et embarrassant. La fin, tragique, ne donne aucune place à un sursaut d'espoir ou un regain de confiance. C'est plombant. Le mélange des genres est a priori intéressant, entre le thème des superhéros ancrés à Metro City depuis quinze ans, les parenthèses façon comics, et l'ambiance très sombre, digne d'un roman noir. Il y a de la matière pour développer le récit, même si celui-ci s'attarde uniquement au caractère singulier des jeunes et scrute le passage de l'enfance à l'adolescence sans artifice. On a donc plutôt un récit initiatique éprouvant, mais peu touchant. Jeff Lemire est toutefois largement présenté comme étant une valeur montante de la bande dessinée canadienne. 

Futuropolis, 2017 (Trad. Sidonie van Dries)

7 octobre 2017

Poppy! et le Lagon Perdu, de Matt Kindt & Brian Hurtt

Poppy et le Lagon Perdu

À l'âge de dix ans, Poppy Pepperton est la digne héritière de son grand-père, lui-même un grand explorateur ayant péri au cours d'une de ses expéditions. La jeune fille a très tôt attrapé le virus et a ainsi parcouru le globe en quête de trésors enfouis et autres aventures pour percer les secrets de l'univers.
C'est avec Colt Winchester, l'ancien associé de son grand-père, que Poppy l'intrépide se lance au hasard de ses trouvailles, souvent suggérées par son ami Ramsès, le seul et unique. Cette fois, Poppy part sur les traces d'un poisson exotique, dont les pouvoirs auraient fait tourner la tête à une pieuvre, mais également saccagé tout un habitat naturel.
En découvrant que son grand-père ne serait pas étranger à cette affaire, Poppy décide de réparer cette vieille erreur. Elle s'embarque alors pour un voyage aussi excitant qu'imprévisible, ponctué d'humour et de fraîcheur.
Cette folle équipée est, de plus, conduite avec entrain, parmi des décors charmants (des aquarelles qui apportent une touche rétro envoûtante). Les dialogues aussi sont cocasses et savoureux, et nous font partager la tendre complicité qui unit Poppy à son tuteur. Le goût de l'aventure, c'est de famille !
Et je ne crois pas me tromper en pensant qu'une suite serait envisagée... Très bonne découverte, donc, pleine de pep's et d'humour ! La lecture est enjouée et très agréable à parcourir.

GALLIMARD BANDE DESSINÉE, 2017

 

 

6 octobre 2017

Les Spectaculaires #2 : La Divine Amante, de Régis Hautière & Arnaud Poitevin

LES SPECTACULAIRES LA DIVINE AMANTE

Voici donc une nouvelle aventure de la troupe des Spectaculaires, après une flamboyante présentation dans Le Cabaret des ombres !

Et là, surprise, nos saltimbanques sont recrutés pour infiltrer les coulisses d'une pièce de théâtre jouée par « la Divine » Sarah Bernhardt. Victime de chantage, la comédienne a déjà reçu plusieurs lettres de menaces de mort et frôlé l'accident suite à un sabotage sur scène. Les Spectaculaires doivent résoudre ce mystère au plus vite et ce, grâce aux gadgets confectionnés par leur ami inventeur, Prosper Pipolet, dont la mémoire défaillante donne également lieu à des situations cocasses. L'histoire fait donc la part belle à l'humour, à l'action, au suspense et aux rebondissements. On s'amuse follement à suivre notre joyeuse troupe, depuis Paris jusqu'à Belle-Île-en-Mer, à travers une aventure fantasque et enlevée.

C'est sans conteste une réussite sur toute la ligne - les personnages sont géniaux, les décors fabuleux et le scénario bien affûté. L'univers graphique est un véritable enchantement, je ne vois rien qui cloche, à part que c'est toujours trop court quand une lecture procure autant de bonheur. Foncez, c'est une série de qualité & vaudevillesque à souhait ! Un rendez-vous impayable.

Rue de Sèvres, 2017

 

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5 octobre 2017

Aliénor Mandragore #3 : Les Portes d'Avalon, de Séverine Gauthier & Thomas Labourot

ALIÉNOR MANDRAGORE Portes d'avalonÀ ce stade du troisième tome, la série continue d'explorer les légendes de la forêt de Brocéliande, mais en abordant une phase plus sombre et mélancolique.

Aliénor s'inquiète de croiser l'Ankou, l'annonciateur d'une mort prochaine, sauf qu'il ne lui pardonne pas ses affronts. De plus, Merlin refuse toujours de céder son âme, ce qui met à bout la patience de notre serviteur funeste. Lassé des outrages répétés du père et de la fille, l'Ankou expédie Aliénor dans le Yeun Elez, au cœur du territoire de la mort, dont la jeune fille va s'extirper grâce à une porte magique créée en secret par Merlin. Nez à nez avec Moronoe, sur Avalon, Aliénor découvre un nouveau royaume avec ses pièges et ses mystères...

Souvent prompte à distiller fantaisie et humour, cette série n'écarte pas non plus la tension dramatique en scrutant les tourments de notre jeune héroïne, aux prises avec un Ankou belliqueux et la ténébreuse sœur de Morgane... L'ambiance générale est donc plus poignante, plus pesante. Aliénor est loin de ses proches, elle doit se sauver d'une situation inextricable, tout en pataugeant en plein marasme émotionnel. L'univers graphique affiche également un fourmillement de détails, avec des scènes d'action, beaucoup de rebondissements, des instants d'émotion et des tourbillons de sortilèges. C'est assez dense, heureusement entrecoupé de séquences burlesques avec le jeune Lancelot déterminé à sauver son amie. Ce troisième tome, aussi charmant et enchanteur soit-il, rompt cependant avec la frivolité du début, proposant là une lecture condensée, aux idées pêle-mêle lancées au galop. Un rendez-vous sympathique, mais qui s'engage vers une voie peut-être plus complexe.

Rue de Sèvres, 2017

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4 octobre 2017

Les aventures inter-sidérantes de l'ourson Biloute, épisode 2: Les mutants de la Mine Noire, de Julien Delmaire & Reno Delmaire

Les aventures intersidérantes de l'ourson Biloute épisode 2 Mutants de la mine noireCe soir-là, l'Ourson Biloute ne parvient pas à trouver le sommeil dans le lit de Kévin - la faute au croissant de lune au sourire narquois. “C'est pas croyable tout ce qui s'trafique au-dessus de nos têtes quand on roupille !” En effet, l'Ourson Biloute n'est pas qu'un simple doudou, du genre jolie peluche décorative, l'Ourson Biloute est un combattant de l'ombre, un héros sans foi ni loi, qui a désormais conscience du danger qui plane sur la planète (cf. l'épisode 1 La baraque à frites de l'espace). Il le sait, il le sent, la menace est proche... En attendant, c'est dimanche, toute la famille se rend au musée de la mine. L'Ourson Biloute juge d'un mauvais œil leur guide - grand, maigre, teint blafard, portant chapeau haut-de-forme et redingote - mais tous le suivent jusqu'à l'ascenseur pour visiter les fosses souterraines. Et là, boum, le noir complet. Notre Ourson Biloute est de nouveau propulsé dans une aventure parsemée de mille périls ! Il retrouve ses vieux ennemis, comprend que la survie de l'humanité est entre ses mains et reçoit l'aide opportune de la mystérieuse Lady Sparadrap. Wooow, ça chauffe dans les dédales de la mine, avec des ratons-laveurs belges, des robots cyborgs, une râpe à fromage et des sucettes à la sauce Z... L'heure est grave, il devient urgent de rejoindre le quartier général de la Résistance sur l'étoile Molaire !

Un deuxième épisode toujours riche en rebondissements, avec un Ourson détonant, un trait d'humour dévastateur et un graphisme très psychédélique qui rendent la lecture aussi roborative qu'un sandwich américain avec frites à foison. On prend grand plaisir à lire cette série qui ne se prend pas au sérieux, mais qui ne nous prend pas pour des babaches non plus, et qui s'éclate à glisser du patois entre ses lignes. Forcément, mes racines ch'ti refont surface et envoient une décharge de bonne humeur. Cela fait du bien. En gros, c'est farfelu, rock-n-roll et déjanté. De la bidonnade assurée.

Grasset Jeunesse, 2017

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