Power Club #1 : L'apprentissage, de Alain Gagnol
Imaginons qu'en 2038, devenir un super-héros ne serait plus une utopie mais une réalité. Anna n'est pas née sur Krypton, elle vit à Paris avec sa famille et vient de décrocher le précieux sésame pour rencontrer la directrice du Power club à New York. En fait, ses parents très riches ont joué de leurs relations et payé une somme colossale pour surprendre leur enfant le jour de son dix-septième anniversaire.
Le Power Club fait rêver la jeune génération, car leurs membres incarnent le glamour, la notoriété et le spectaculaire. Très vite, Anna est étourdie par cette nouvelle existence faite de soirées arrosées, de fêtes endiablées, de strass et de paillettes. Les caméras sont braquées sur elle - sa fraîcheur fait des ravages. Et n'oublions pas qu'elle incarne aussi la super-héroïne farouche et intrépide, qui fait se pâmer des foules entières. Anna vit un rêve éveillé... Pourtant, elle s'interroge peu à peu sur son libre-arbitre, les dommages collatéraux, les contrats verrouillés, la frénésie médiatique, le paraître etc. Elle remet en doute les principes fondamentaux du club. Et lorsqu'un individu l'approche pour lui ouvrir les yeux, tout bascule.
Que de rythme, d'énergie, de passion et de candeur dans cette lecture qui se dévore en un rien de temps ! Je n'ai pas boudé mon plaisir - l'histoire est captivante, avec des scènes d'action pêchue, de l'humour, du suspense et une vraie héroïne attachante. On a, de plus, la sensation grisante d'être dans sa peau. On ressent comme elle l'ivresse du succès, la plénitude d'être en communion avec ses boosters, on survole les toits de Manhattan, on sauve des vies, on arrête des malfrats, on attire l'attention et on jubile intérieurement. Mais inversement, on comprend également que tout n'est pas rose, tout n'est pas lisse, tout n'est pas abnégation et amour. Et on se lance avec la même ferveur dans une enquête délicate pour mettre à jour un complot implacable. C'est très, très bon ! Foncez. Moi je lis déjà la suite #2 : Ondes de choc.
Syros, 2017