26/01/18

La Femme de l'ombre (Trilogie des ombres 2), par Arnaldur Indridason

La femme de l'ombreAlors qu'elle est sans nouvelles de son compagnon, une jeune femme quitte à regret le Danemark en guerre en montant à bord de l'Esja pour rentrer en Islande. Elle croise par hasard son ancien amant et apprend avec horreur que son fiancé est entre les mains des allemands. Au cours de ce voyage mouvementé, elle découvre aussi qu'un homme a fait une chute mortelle... peu après avoir prétendu être en mesure d'apporter des informations utiles sur la résistance et l'origine de l'arrestation du fiancé. Dès leur arrivée au pays, le frère du disparu va s'entêter à démasquer ce qui semble, à ses yeux, un crime crapuleux.

À Reykjavik, le tandem Flovent & Thorson fait face à plusieurs casse-tête - identifier la dépouille d'un jeune garçon battu à mort et jeté non loin d'un bar fréquenté par les soldats des troupes alliées, mais aussi rechercher une cliente mystérieusement disparue... Le souci majeur pour les enquêteurs revient surtout à marcher sur les plates-bandes des militaires, car l'entreprise va s'avérer délicate et houleuse. Ceci met toutefois en exergue la douloureuse cohabitation vécue comme une intrusion pour les locaux, même si certains en tirent profit pour s'enrichir ou s'évader en attendant des jours meilleurs.

Au final, on a une lecture structurée et hyper conformiste - c'est bien, mais peu surprenant. J'ai surtout eu le sentiment de me retrouver dans le prolongement du premier (Dans l'ombre). La conduite des intrigues criminelles est correcte, l'ambiance est toujours aussi dépouillée, le contexte de la guerre évoqué de loin en loin, les relations politiques sont tendues, et on tourne toujours autour du thème de la disparition (rappel à Erlendur). Par contre, calme plat sur les personnages. Il n'y a strictement aucune évolution, aucune épaisseur.  Rien, du vent. Je m'attendais à ce qu'ils tombent le masque, qu'ils sortent des clous, qu'ils entrouvent une petite porte... Que nenni. On stagne.

Suite aux promesses vendues, je trouve qu'on bute sur la marche avec ce deuxième tome. La série apparaît un peu fade, même si elle n'est pas déplaisante à lire. Je regrette aussi que Philippe Résimont donne à certains personnages des voix ridicules et caricaturales (Thorson, en premier). Et comme d'habitude, les personnages féminins sont loupés. Je prends néanmoins rendez-vous avec le prochain et dernier tome (Passage des ombres) à paraître dans le courant de l'année. 

 

© Éditions Métailié, Paris. Traduit par Eric Boury.  (P)2017 Audiolib.

Lu par Philippe Résimont. Durée : 9 h env.

 

Le Tome 1 est repris en poche chez Points : parution 8 février 2018


Défaillances, de B.A. Paris

défaillances audibleVoulant rentrer au plus vite chez elle, un soir de pluie, Cassandra emprunte une route isolée et croise une voiture sur le bas-côté avec une femme à son bord. Mais Cassandra ne s'arrête pas et poursuit son chemin... n'imaginant pas une seconde qu'elle apprendrait le lendemain l'assassinat de cette inconnue peu de temps après son passage.
Sidérée, Cassandra n'ose pas confier à son mari ce dont elle a été témoin. Elle ne dit rien à sa meilleure amie non plus. Se confond en excuses à l'écoute des appels répétitifs de la police pour obtenir des renseignements. Cassandra est mortifiée, honteuse et culpabilise.
À force de ressasser, la jeune femme multiplie les crises d'angoisse et ressent les premiers symptômes d'une démence précoce - elle est convaincue de souffrir de la même maladie que sa mère. Malgré les protestations de ses proches, Cassandra s'enfonce dans la paranoïa, ne sait plus ce qu'elle fait, pense perdre la tête et être victime d'hallucinations.
Pour le coup, la démonstration de la folie douce est proprement exécutée. La spirale est lancée et ne semble plus s'arrêter. C'est grinçant, agaçant, dérangeant. Le rôle de la narratrice est flou. On suit sa logique, et pourtant on doute. Par contre, j'ai tout vu venir à des kilomètres et j'en ai été fortement incommodée. J'ai pesté tout du long au vu des ficelles trop grosses et du scénario hyper convenu. J'ai néanmoins poursuivi ma lecture jusqu'au bout, toujours dans l'espoir d'être surprise. Et là... 
À vous de juger maintenant ! ☺

Lecture faite par Maud Rudigoz - à qui je dois mon intérêt persistant, car son interprétation est toujours agréable à écouter, mais cela n'occulte pas les défauts du roman. L'auteur se repose sur ses lauriers et surfe sur la mode en cours du «domestic noir». Rien de neuf sous le soleil.



>> Ce livre audio est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.
©2018 Darley Anderson (P)2018 Audible Studios
Traduction de Vincent Guilluy
Lu par Maud Rudigoz. Durée : 13h env.

Posté par clarabel76 à 10:30:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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