Une minute d'attraction, de Carrie Elks
Hanna et Richard se rencontrent un soir de réveillon du 31 décembre à Londres.
Elle rentre à peine de vacances catastrophiques pour donner un coup de main à sa mère, traiteur pour la famille du jeune homme. Lui est tiré à quatre épingles, charmant, lisse et avenant, il partage sa vie avec New York où il poursuit ses études, tandis qu'elle est plutôt rock et en quête d'elle-même.
Ce premier contact est cependant placé sous le signe de l'amitié complice et sans arrière-pensée. Ces deux-là se plaisent mais préfèrent en rire.
Les mois vont ainsi passer, puis les années, sans aucune ambigüité. Chacun trace sa route, au gré des rencontres ou des aléas de la vie (dont le drame du 11.09.01). Hanna et Richard ont établi entre eux un lien inaltérable. Ils s'écrivent, se téléphonent, se voient de temps à autre. Il y a évidemment ce truc indéfinissable, palpable à la surface, qui attend son heure et se joue du destin.
L'issue est sans surprise, mais disons que j'avais imaginé une histoire totalement différente en lisant la quatrième de couverture ! Du style rencontre coup de foudre, quiproquos et longue séparation avant des retrouvailles romantiques.
En vrai, le roman retrace treize années d'une amitié amoureuse, avec ses petits coups de canif dans le contrat, mais où une connivence sincère et touchante s'épanouit au fil des pages.
Par contre, il faut se farcir une myriade de clichés et une série de virevoltes à faire lever les yeux au ciel. Ouhlala. Cela dégouline de sucre et cela colle aux doigts à chaque coin de page, ça en devient limite écœurant !
Au-delà de la jolie couverture, ce n'est pas Hollywood dans ton salon. La lecture est basique et distrayante, mais clairement peu émoustillante, voire lassante, à force de rajouter des couches. Alerte overdose. En gros, l'histoire manque de fantaisie, d'humour et de second degré. Le lecteur reste figé dans un enchaînement théâtral et mièvre - c'était trop à mon goût. Et c'est dommage, ma quête de douceur s'en trouve flouée.
Presses de la Cité, 2018
Traduit de l'anglais par Marie Blanque [Fix You]