Roma, de Mirko Zilahy
Ce thriller glaçant et implacable de Mirko Zilahy ne fait pas dans la dentelle et appuie bien là où ça fait mal pour chahuter son lecteur. Avant tout ordinaire, l'histoire déploie son arsenal de détails immondes pour impliquer son auditoire avide de sensations.
Rincées par une météo déplorable, les rues de Rome sont aussi le théâtre de crimes atroces, où surgissent des corps mutilés, sans lien apparent. Le commissaire Enrico Mancini n'y prête guère une oreille attentive, n'étant pas au mieux de sa forme depuis le décès de son épouse, emportée par un cancer foudroyant. Il cherche avant tout à se consacrer à l'affaire d'un oncologue disparu, le même ayant traité sa femme. Mais les victimes s'accumulant, notre inspecteur n'a plus trop le choix de diriger son équipe sur les traces d'un vraisemblable serial killer.
Si on recherche à tout prix du glauque et de l'innommable, le roman procure quelques séquences choc pour marquer le coup. À part ça, le fond demeure assez simple et convenu. Donato Carrisi y apporte certes son parrainage, mais la lecture n'en reste pas moins classique, au suspense frelaté et où la recherche excessive du sensationnel prend trop le pas sur une construction plus subtile et aboutie.
On referme le livre en ressentant néanmoins un profond malaise, suite aux indices sournois distillés au fil des pages.
Presses de la Cité, coll. Sang d'Encre, 2017 - Traduit de l'italien par Marianne Faurobert
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