Les Prisonniers de la nuit, de Johan Heliot
Suite à une catastrophe écologique, la vie sur Terre n'est plus que l'ombre d'elle-même. Jon et sa famille vivent dans un grand Complexe technologique au cœur de la Vallée, mais les parents du garçon ont soudainement décidé de l'envoyer quinze jours dans un camp d'été dans les montagnes, soit-disant pour bousculer ses habitudes, faire de nouvelles rencontres et se dégourdir hors de son environnement préservé. Ce séjour n'enchante guère l'adolescent... qui découvre avec effroi un lieu abandonné, sans eau, sans électricité, et particulièrement énigmatique, car toutes les étoiles s'éteignent à la nuit tombée. Jon et ses compagnons vont ainsi organiser leur survie (trouver à boire, de quoi manger, faire du feu, repérer les alentours) même si des bisbilles éclatent au sein du groupe, faisant apparaître deux clans distincts. La tension sur le camp est palpable, alourdie par l'angoisse et les nombreuses interrogations que leur présence suscite. Cette ambiance si particulière a d'ailleurs été bénéfique car j'ai été immédiatement happée par ma lecture : on y découvre un univers mystérieux, qui peut faire penser à d'autres romans du même genre (Hunger Games, Sa Majesté des Mouches, Les enfants de Timpelbach, Gone...). Ou comment des enfants s'organisent dans un milieu hostile sans soutien parental. Enfin bref, l'histoire est assez surprenante et se lit incroyablement vite. Puis, changement de ton, changement de rythme, changement de décor aussi. Je vous laisse découvrir la suite, qui renverse la donne et chasse la sensation d'avoir déjà deviné la fin. Au-delà du thriller ou du roman d'aventures, c'est aussi une profonde réflexion sur notre façon de vivre et la vigilance à avoir pour sauvegarder notre milieu naturel. Très bonne découverte.
Seuil jeunesse, 2018 - illustration de couverture : Nelson Gonçalves