06/09/18

La dernière confidence d'Hugo Mendoza, de Joaquín Camps

LA DERNIÈRE CONFIDENCE D'HUGO MENDOZAVictor Vega, professeur de littérature à l'université, est en pleine galère : lourdement endetté auprès de la mafia russe, il doit également répondre des accusations de viol lancées par une étudiante. La proposition de son amie Ana Cifuentes est donc pour lui une formidable aubaine : contre une forte rémunération, il doit certifier l'authenticité des manuscrits de son mari décédé.
Hugo Mendoza a en effet écrit un premier roman au succès retentissant, mais peu de temps après l'homme a disparu en mer. Depuis deux ans, chaque 3 décembre, sa veuve reçoit une boîte à chaussures contenant un roman inédit qu'elle publie à titre posthume. Mais Ana est saisie d'un doute car elle s'imagine que Hugo est toujours en vie, planqué quelque part, et demande à Victor de tracer l'origine des manuscrits.
Notre homme accepte de relever le défi, passionné par la vie de l'écrivain et par ses romans, et s'installe dans le studio de Hugo Mendoza, dans un petit quartier de Madrid. Très vite, pourtant, il comprend que son enquête dérange mais ne se laisse nullement intimidé. Au contraire. Victor persiste et entraîne dans sa course sa fidèle amie Paloma, une belle plante obèse qui ne porte que des survêtements moulants, mais aussi une jeune nonne férue d'informatique, surnommée sœur Clavier, et Bea, la frangine sexy et rebelle d'Ana Cifuentes.
Quand on a entre les mains ce gros roman de 650 pages, on frémit d'impatience à l'idée de monter à bord, espérant un embarquement immédiat pour une aventure ébouriffante. Le ton est immédiatement donné : on a du suspense, de la dérision et de l'humour, ainsi que de folles péripéties, un rythme endiablé, des personnages cocasses, d'autres plus pernicieux, des chausse-trappes à foison et moults rebondissements en tous genres.
En gros, on ne s'ennuie pas une seconde et on dévore ce bouquin à la façon d'un Harry Quebert picaresque et flamboyant. Et ça roule sur la langue, ça croque sous la dent, ça vous tient en haleine du début à la fin. Je n'avais rien anticipé, j'avais élaboré mille théories, j'ai coulé à pic. Que dire ? Cette lecture est captivante ! J'ai beaucoup aimé. Et je recommande.

Presses de la Cité, 2018 - Traduit par Claire-Marie Clévy

 

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Les proies du lac, de Kate Watterson

Les proies du lacBryce Grantham pensait se ressourcer dans le calme du chalet familial, à Loon Lake, dans le Wisconsin, pour terminer l'écriture de son roman, profiter de la fraîcheur de l'arrière-saison, prendre quelques verres au bar...
Un soir, il rencontre une étudiante qu'il accepte de dépanner en la raccompagnant chez elle. Le lendemain, voulant lui rendre son téléphone qu'elle aurait oublié dans sa voiture, il comprend que quelque chose de grave est arrivé à Melissa : traces de sang, meubles renversés, la jeune femme est introuvable.
Il alerte la police sans se douter que les enquêteurs sont déjà à cran : cette disparition s'ajoute à une série de plus en plus inquiétante. À leurs yeux, Bryce Grantham cumule les détails troublants et devient le suspect idéal. Soit l'homme est victime d'un engrenage infernal, soit c'est un manipulateur redoutable.
Seule Ellie MacIntosh refuse de tirer des conclusions hâtives. Par contre, elle n'ose pas encore l'admettre, mais elle est en train de tomber sous le charme de cet homme très séduisant...
Bien que de facture classique, le roman est assez saisissant à lire et offre même quelques frissons tant l'intrigue tient en haleine, avec son rythme soutenu, qui donne envie de tourner les pages vite, très vite, pour connaître le dénouement.
J'ai également beaucoup aimé l'ambiance automnale de cette campagne isolée, en bord de lac, avec des personnages dont on ignore encore s'il faut donner du crédit ou pas à ce qu'ils prétendent être (chasseur et proie se livrent un cache-cache angoissant).
En somme, c'est classique et efficace. L'auteur a depuis continué sa série, cf. Parmi les cendres & Secrets enterrés, je ne vous cache pas que cela me réjouit particulièrement ! Une bonne pioche, sans surprise.

Traduit par Valérie Malfoy pour les éditions Presses de la Cité - repris en poche chez 10 x 18 (Domaine Policier), 2015

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Les huit montagnes, de Paolo Cognetti

les huit montagnes

Pietro et Bruno ont onze ans quand ils se rencontrent à Grana, dans la vallée d'Aoste. Bruno est berger, Pietro en vacances avec ses parents. Tout les sépare mais les garçons ont beaucoup à partager : l'un la lecture, l'autre la nature. Entre eux aussi, viennent s'immiscer les longues randonnées dans les montagnes animées par le père de Pietro. Mais les années passant, le garçon va se lasser des virées alpines, s'éloigner de Grana et rompre le lien filial. Après la mort du père, Pietro a 31 ans et retourne sur les terres de son enfance pour la première fois depuis longtemps. Héritier d'un lopin de terre, il retrouve Bruno, devenu maçon, pour construire ensemble une petite maison. Leur amitié est sans faille, entretenue par ses parents en toute discrétion. Pietro se rend compte également du chemin parcouru, du père qu'il connaissait à peine, de la complicité établie entre Bruno et lui. La réalité est douce-amère et pourtant vivifiante, car à aucun moment on ne ressent d'animosité au sein de cette histoire. Elle s'écoule paisiblement, décrit la vie avec ses hauts et ses bas, révèle ce qu'on chuchote et met à plat les relations de famille, d'amitié et d'amour. C'est pur. Simple et poétique. J'ai découvert un roman, savouré une ambiance, apprécié chaque intonation d'Emmanuel Dekoninck, voyagé et rêvé. La fin est poignante, mais inéluctable. Une belle rencontre, vraiment.

©2016 / 2017 Paolo Cognetti / Éditions Giulio Einaudi, Turin / Éditions Stock, tous droits réservés. Traduit par Anita Rochdy (P)2018 Audiolib

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