Sleeping Beauties, de Stephen King & Owen King
Embarquement immédiat pour Dooling, petite ville des Appalaches, où les habitants ne sont ni plus ni moins des êtres ordinaires. En apparence. Dans la prison pour femmes, une nouvelle prévenue vient semer la zizanie : Evie Black est inquiétante et mystérieuse. Avec son aura puissante, elle envoûte ses comparses, sous l'œil goguenard du personnel impuissant. Commence alors un étrange phénomène : les femmes s'endorment et ne se réveillent plus. À la place, leur corps est recouvert par un cocon qu'il est déconseillé de transgresser (sous peine de voir les endormies se métamorphoser en folles furieuses). Bientôt, le syndrome Aurora frappe toute la communauté féminine de Dooling et d'ailleurs.
Comme souvent dans les romans de Stephen King, on se focalise sur un monde en vase clos, on scrute les comportements humains en situation désespérée et on laisse l'auteur s'en donner à cœur joie pour dépeindre des vies banales fouettées par un vent de panique. Ce faisant, il épingle sans vergogne toutes les bassesses possibles et inimaginables et gratine, non sans humour, ses congénères dans cette vision d'une société qui les priverait de compagnie féminine (devinez quoi ! ... les WC seraient d'une crasse monumentale). Bref. Vous gloussez bien derrière votre bouquin à les imaginer se dépatouiller sans vous.
Maintenant, parlons technique, car ce livre audio est le prolongement d'un roman de 830 pages, soit près de 28 heures d'écoute. Oui, tout ça. Un vrai marathon de lecture qui semble interminable... et pourtant je suis bon public. Seulement, mon ami, j'ai jugé qu'il y avait trop de tours et de détours pour toucher au but. Et à force de tourner autour du pot, on trépigne d'impatience, on geint et on a l'impression de s'abrutir. Ceci dit, je ferme les yeux (loin de moi le syndrome Aurora) car j'ai été littéralement hypnotisée par l'ambiance sordide de Dooling et par le caractère étrange et fantastique de l'intrigue. Cette histoire écrite à quatre mains (père et fils) se voudrait un hommage à nous les femmes, nous le charme (pauvres diables que sont les hommes). Un brin caustique et déjanté.
Bravo à la fabuleuse Marie Bouvier qui a lu ce texte avec patience et dévotion : j'ai totalement adhéré à ses interprétations car elle multiplie sans relâche les voix selon les personnages (et ils sont nombreux) ou leurs personnalités. On peut plus facilement se repérer et avancer dans l'histoire avec aisance. Une véritable prouesse.
© 2018 Éditions Albin Michel. Traduit par Jean Esch (P)2018 Audiolib
- Lu par : Marie Bouvier
- Durée : 28 h env.