L'été où j'ai vu le tueur, de Claire Gratias
Coincé pour l'été dans son petit village tranquille, pendant que ses copains sont tous partis en vacances, Hugo a déjà prévu de dévorer des romans d'épouvante. Sa rencontre avec Vadim va chambouler son programme. Pour impressionner le chef de la bande, il commence à raconter qu'il existe la Porte du Diable - un conte à dormir debout - dans la cave de sa maison. Son pote mord à l'hameçon et demande à en savoir plus.
Commence donc un vrai challenge pour Hugo : donner le change avec des détails croustillants et ne pas montrer qu'il meurt de trouille au fond de lui. Car le garçon est loin d'être téméraire. Les frissons, les nuits blanches, il les réserve pour ses lectures. En vrai, il a peur de son ombre.
En plus, une drôle de rumeur enfle dans son village. Le chien de ses voisins a été empoisonné. Puis un autre, et encore un autre. Cette hécatombe n'est pas le fruit du hasard. Hugo est persuadé qu'un criminel court dans sa verte et paisible campagne. Il entraîne alors Vadim à sa suite pour résoudre ce mystère.
Que de suspense entre les pages de ce roman ! Les jeunes amateurs vont se délecter. Le déroulement de l'intrigue n'est peut-être guère surprenant (j'ai passé l'âge aussi) mais le reste est bichonné avec soin : on a une ambiance pesante, un climat angoissant, un vrai roman noir. On joue avec les codes du genre, on se prête au jeu et on tourne les pages avec excitation. Le décalage avec le charme bucolique en toile de fond est également admirable.
Une réussite en la matière. Très sympa.
rouergue jeunesse, collection doado noir (2019)