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Chez Clarabel
19 février 2019

Once and for all, de Sarah Dessen

Once and for allAmour rime avec toujours... Pour Louna, habituée à cette rengaine à travers son travail - sa mère est la célèbre organisatrice de mariage, Natalie Barrett - la réalité est pourtant bien amère car la jeune fille de 17 ans ne croit déjà plus en l'amour.
Un an plus tôt, une rencontre a bouleversé son cœur à jamais. Depuis, Louna tient les autres à distance et concède quelques soirées à sa meilleure amie pour profiter de leur dernier été avant l'université. C'est finalement son nouveau collègue Ambrose qui va la sortir de sa zone de confort. Ce garçon incarne tout ce qu'elle n'est pas pas - un type volage, insouciant et terriblement désinvolte. Louna ne le supporte pas, mais accepte son défi : collectionner les rencontres le temps d'un été, tandis que lui promet d'avoir une relation stable.
Entre eux, l'entente est électrique. Louna est totalement hermétique à son charme et se drape dans une attitude froide... pour ne pas dévoiler ses blessures. Car elle est encore imprégnée de son histoire avec Ethan, un premier amour foudroyant et sans happy end. Cette relation la hante, encore et toujours. Elle refuse d'en parler alors que les souvenirs ne cessent de remonter à la surface et d'emprisonner la jeune fille dans toute projection.
J'aurais aimé succomber à cette idylle parfaite, racontée avec émotion, tendresse et mélancolie. Elle m'est néanmoins apparue peu probable et disproportionnée. Louna traîne ce poids mort comme une martyre... à seulement dix-sept ans. Pire que de l'autoflagellation. Ensuite, débarque Ambrose. On imagine très bien le garçon charmeur et séduisant, électron libre en puissance, détonateur du mode plan-plan de la jeune fille. Oh oui, on imagine très bien ! Par contre, ça coince un peu, Ambrose donnant une image de lui très immature. On a cependant quelques bonnes séquences de complicité : l'alchimie est sincère. Et puis l'aura de Sarah Dessen baigne sur tout le roman, y'a pas à dire, on s'y sent merveilleusement bien. J'ai beau émettre des réserves sur ma lecture, j'ai tout de même passé un doux et délicieux moment entre ces pages. C'est tout ce qu'on aime chez l'auteure : de l'émotion à fleur de peau, de l'authenticité et une sensation de ronronnement diffus qui inspire beaucoup de sérénité. 

Lumen (2018) - traduit par Sofia Tabia & Diane Durocher

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18 février 2019

Charmant, de David Safier

Charmant audibleDéprimée après la trahison de son petit copain, Nellie Oswald perd un peu la tête en dérobant un vieux carnet lors d'un vernissage. C'est au moment de croquer le portrait de son prince charmant qu'elle réalise que ce carnet est magique. Sitôt son dessin exécuté, le dénommé Rétro d'Amanpour lui fait face. Et il n'est pas content du tout.
Le type porte cotte de mailles, pantalon de cuir, bottes, cape en fourrure et épée. Il croit dur comme fer à son histoire de royaume perdu, de compagnons en déroute et de quête à mener à terme. Il est abasourdi par le monde qui l'entoure, trouve Nellie incongrue et parle droit devant lui. Il n'a aucun filtre, aucune limite, d'où certaines situations embarrassantes.
La situation est également tendue pour Nellie qui doit se dépatouiller de cette galère en courant dans toute la ville pour échapper à des mercenaires, fuir la police et sauver le monde. Voilà, voilà. C'est un peu la joyeuse pagaille dans cette histoire, mais on a désormais l'habitude avec David Safier, l'auteur de Maudit Karma.
La lecture est loufoque, au ton enlevé et à l'ambiance bon enfant. Ça part souvent dans tous les sens, c'est excessif et improbable. Pourtant on passe un bon moment car c'est du pur divertissement, sans prise de tête. On savoure les nombreuses références à Harry Potter, Star Wars ou Hunger Games. On redécouvre également le potentiel héroïque de Donald Duck. Car l'héroïne est calée en pop culture et en comics. Et tant d'autres surprises encore...
La lecture faite par Pascale Chemin est pertinente et très agréable à écouter (elle chante vraiment La Macarena !). En gros, c'est t
rès sympa, même si c'est loin d'être sensationnel. Pour une aventure comique et distrayante à souhait, c'est tout  bon.

©2019 Presses de la Cité. Traduit par Virginie Pironin. Titre original : Traumprinz (P)2019 Audible Studios

 

15 février 2019

N'y pense même pas ! (Blue Heron 4), de Kristan Higgins

n'y pense meme pasRetour à Blue Heron, bastion viticole de la famille Holland. J'appelle à la barre le représentant mâle de la fratrie, à savoir Jack : LE héros de Manningsport, depuis qu'il a sauvé un groupe d'adolescents victimes d'un grave accident de voiture.

Seulement, tous ignorent que cet évènement reste pour lui traumatisant. Accablé de reproches par la famille du conducteur, plongé dans le coma, Jack a le sentiment du devoir non-accompli. Ignorant son désarroi, ses sœurs l'encouragent dans une nouvelle relation pour oublier les spectres de son divorce. Justement, l'agent Neal cherche un partenaire pour l'accompagner au mariage de son ex. Emmaline n'est certes pas une jouvencelle en détresse : collègue de l'inoubliable Levi Cooper, elle est sexy, indépendante et coriace. Après une rupture difficile, elle aussi a mis son cœur en garde contre tout emballement inutile. Ne plus prendre de risques, ne plus tenter le diable. Elle a déjà donné dans les chagrins d'amour.

Sonnez les trompettes, deux cœurs brisés en quête de pansement sont en approche ! Kristan Higgins est la reine des romances onctueuses et guillerettes, toujours agréables à ingurgiter. Encore une fois, la recette a fait des miracles en dépit d'un casting en demi-teinte : je n'ai absolument pas succombé au charme de Jack, beaucoup trop atteint du syndrome de superman. L'histoire s'attarde sur les parasites autour du couple, se concentrant moins sur l'alchimie, à part la séquence à Malibu qui est rigolote et émoustillante, le reste est assez plat. #frustration. Le personnage d'Emmaline est attachant (ce qui coïncide avec ma très bonne appréciation de la lecture faite par Gaëlle Billaut-Danno) alors que son alter ego, interprété par Nicolas Djermag, est plus long à convaincre. On sent qu'aucun des deux n'a eu connaissance des épisodes précédents car les voix des personnages secondaires ne collent pas du tout. Par contre, excellente initiative de proposer deux comédiens pour ce roman (je n'en pouvais plus des travestissements risibles). C'est nettement plus cohérent. Reste maintenant un dernier rendez-vous, cf. Ton âme sœur (ou presque). Danse de la joie dans la maison.

©2017 HarperCollins pour la traduction francaise - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marie Lauzeral (P)2018 Audible Studios

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13 février 2019

Norman n'a pas de super-pouvoir, de Kamel Benaouda

Livre gagnant de la troisième édition du Concours du Premier Roman Jeunesse 
organisé par Gallimard Jeunesse, Télérama et RTL.

Norman n'a pas de super pouvoir

Norman est un adolescent tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Peut-être trop ordinaire, à son goût. Autour de lui, il est tout à fait commun d'avoir un super-pouvoir. Chaque élève de son école doit d'ailleurs passer un test pour le révéler, puis suivre une formation en espérant décrocher une place à l'académie des super-héros. Or, pour Norman, aucun don spécial ne semble lui avoir été octroyé. À l'approche de son examen, le garçon s'interroge et s'inquiète. Il n'ose rien dire à ses parents, de peur de les décevoir. Seule sa grand-mère n'est pas dupe et lui suggère de ruser. Il met donc trois de ses camarades au courant pour élaborer un plan. Tricher, lui ? Voyons... Il préfère arrondir les angles. Dès lors, son destin est scellé. Plus possible de reculer. Le garçon est lancé dans une aventure qui va dépasser ses espérances... et que de rebondissements à prévoir !

C'est aussi un vrai bonheur à lire. Au départ, j'ai trouvé l'histoire assez plate, basée sur la vie de collège, entre amitié, chatouillis amoureux, souci des apparences et harcèlement. C'est avant de réaliser qu'on nous raconte surtout les déboires d'un gamin ordinaire dans un monde extraordinaire. Autour de Norman, tous sont surdoués. C'est la norme. Lui se sent affreusement banal et ne l'accepte pas. Il a peur du regard des autres, peur d'être mis à l'écart et peur de trahir la confiance de ses proches. Mais à vouloir préserver son secret, le garçon va surtout provoquer sa chute. En fait, c'est très drôle à analyser car l'auteur en vient à dire qu'être insignifiant n'est pas une tare non plus et qu'on peut s'inspirer des petits riens pour être heureux tout simplement. On ne le rappelle jamais assez. Bon point pour ce roman. Il est non seulement addictif et réjouissant, combine l'humour, les personnages attachants et le suspense, propose une intrigue originale et décalée, et pour finir nous fait passer un très bon moment. Pour un premier roman, c'est une véritable aubaine. D'ailleurs, bravo pour le concours : c'est mérité.

Gallimard jeunesse (2018) - illustration de couverture : Gazhole

En janvier 2018, Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama ont lancé la troisième édition du concours du Premier roman jeunesse. Parmi plus de 900 manuscrits, un jury composé d'éditeurs, d'auteurs, de journalistes, de libraires et de blogueurs a désigné le gagnant (Norman n'a pas de super-pouvoir de Kamel Benaouda)... lequel succède à La Passe-Miroir de Christelle Dabos, révélée en 2013 et aux Mystères de Larispem de Lucie Pierrat-Pajot, grande gagnante de 2016.

 

13 février 2019

Pêle-mêle : Vassilia et l'ours - Seul sur mars ? - Un ours à la mer ! - Au secours des Zulus-Papous

Vassilia et l'ours

Vassilia est amie avec l'ours de la forêt. Tous les jours, ils jouent ensemble puis se séparent le soir venant. L'ours est dépité car il aimerait accompagner la fillette jusqu'à son isba. Il rêve de partager la vie des hommes, de goûter la soupe épicée de la babouchka, de s'endormir sous un édredon en plumes d'oie... Mais Vassilia lui interdit formellement de s'approcher du village : les hommes lui réserveraient un accueil féroce. Après tout, l'ours est un animal sauvage. Sa place n'est pas de vivre parmi les hommes. Allez faire entendre raison à cette grosse boule de poils qui fantasme un idéal impossible à atteindre.

Le cœur gros, Vassilia va finalement se résoudre à exaucer son vœu et l'invite chez elle pour la nuit. Ils avancent d'un pas tremblant, retiennent leur souffle et puis... La suite est tout aussi charmante, délicieuse, coquine et surprenante. J'ai adoré l'ambiance russe de ce conte qui raconte la force de l'amitié et le choc des cultures (on ne domestique pas un animal sauvage). Le ton n'est jamais moralisateur, mais drôle. De plus, les illustrations sont ravissantes et l'histoire colle à merveille avec la saison hivernale. Voilà une très belle invitation au voyage. À tenter.

Vassilia et l'ours, de Françoise de Guibert & Laura Fanelli

seuil jeunesse, 2019

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Seul sur mars

Pour prouver à tous qu'il y a une vie sur Mars, un homme s'est envolé seul dans son vaisseau spatial pour percer le secret de la planète rouge. Il est confiant et déterminé. À peine arrivé, il parcourt des kilomètres et des kilomètres dans un paysage assez austère. Très vite, un constat s'impose : il n'y a que des roches et de la poussière à perte de vue. Nulle trace de vie. Notre homme est déçu. Il avait prévu des petits gâteaux au chocolat pour sceller un pacte d'amitié. Il décide finalement de rebrousser chemin, manque de se perdre puis gravit une montagne pour retrouver son vaisseau. Là ! il l'aperçoit. Une lueur d'espoir, un signe de vie. Notre homme n'a pas fait tout ce voyage pour rien. Fier de lui, il repart à la maison et s'octroie une petite récompense chocolatée. Mais une autre surprise l'attend. Hé hé.

Bien évidemment, tout du long, le lecteur sera complice de la supercherie. L'homme n'a peut-être jamais vu la silhouette qui le suivait durant tout son périple. Mais nous, si. C'est très, très drôle. En plus des illustrations simples mais pimpantes, on trouve dans cet album un esprit facétieux qui donne le sourire aux lèvres. J'ai BEAUCOUP aimé. C'est super drôle et très original. À conseiller.

Seul sur Mars ? de Jon Agee

seuil jeunesse, 2019

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Un ours à la mer

Dans cet album, place au drame : un ourson est tombé à l'eau ! Il va se noyer. Le jeune matelot est accroché au hublot, cherchant à accrocher le regard de son compagnon pour le soutenir. Mais il se sent impuissant et désespéré. Les minutes s'écoulent, l'ourson lutte contre les vagues déchaînées. Il tient bon, sous l'œil admiratif du garçon. Accroche-toi, accroche-toi.

Nous aussi on a le cœur qui bat la chamade. On sent la détresse nous gagner. On craque complètement au moment où l'ours et le matelot font un échange de sourires crispés. Carrément déchirant mais tellement beau. D'ailleurs, n'hésitez pas à donner de l'intensité et du drame à votre lecture. Accentuez la mise en scène. Mettez-y toute votre conviction. Faites durer le suspense. L'enfant va retenir son souffle jusqu'à la fin qui ne manquera pas de le surprendre. C'est foncièrement adorable, avec des images splendides. Très, très bon.

Un ours à la mer ! de Christine Schneider & Hervé Pinel

seuil jeunesse, 2019

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Au secours des Zulus-Papous

Dans leur forêt, les Zulus-Papous voient un jour débarquer un énorme frelon, bruyant et puant, venu du ciel. Des individus vont sortir de son ventre, dans leurs drôles d'accoutrements. Puis un gros scarabée jaune, à la solide carapace, va débouler. Les arbres vont être arrachés. La tribu va riposter et résister, en vain. Elle va croire ses derniers jours arriver mais une petite grenouille va leur sauver la vie ! 

Thierry Dedieu n'a pas son pareil pour nous embarquer dans une histoire qui impressionne : son grand format, son graphisme et ses couleurs sont déjà des atouts considérables pour envoyer un message fort. L'auteur dégaine également son humour et sa légèreté pour sensibiliser son public à l'écologie : préservons notre planète, protégeons notre nature, bémol sur la déforestation à outrance. C'est raconté avec tout plein d'intelligence et de lumière. C'est grandiose, vraiment.

Au secours des Zulus-Papous, de Thierry Dedieu

seuil jeunesse, 2019

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12 février 2019

Signe particulier : Transparente, de Nathalie Stragier

TransparenteEsther se sent invisible aux yeux du monde : sa famille toujours débordée remarque à peine ses absences, ses profs ou ses camarades au lycée ne la calculent jamais. Reste son amie Romane qui la pousse à sortir de sa bulle et cherche à l'entraîner dans un semblant de vie sociale. Ou même Simon, un copain du lycée, timide mais souriant. Esther a néanmoins décidé de taper du poing sur la table en préparant une fugue... avant de se raviser. Encore un constat d'échec. Esther se sent plus pathétique que jamais - elle n'a aucun courage et demeure désespérément inexistante. Pire, elle a de plus en plus l'impression de disparaître. De devenir transparente. Sauf que ce n'est pas qu'une impression : Esther est vraiment en train de se métamorphoser. Sans comprendre pourquoi, là voilà capable d'être invisible et de voyager dans une dimension parallèle. Grisée par cette perspective excitante, elle peut enfin surprendre les conversations ou se défouler en accusant les uns et les autres de l'ignorer sans raison. Quel pouvoir. Ça marche à tous les coups. Elle se sent libre comme l'air et décomplexée. Jusqu'au jour où elle croise une femme à la mine sombre et qui fonce sur elle en la menaçant de déguerpir...

Impatiente de découvrir ce nouveau roman de Nathalie Stragier, après avoir adoré sa série La fille du futur, j'avais énormément d'attentes envers cette lecture. On découvre alors une configuration assez originale, avec une héroïne ordinaire dans une vie tout aussi ordinaire, mais à qui il arrive finalement un truc improbable. Mi-fantastique, mi-roman à suspense, le mélange des genres fonctionne très bien car la lecture est pleine de surprises. Quel est ce phénomène qui frappe notre héroïne, comment se manifeste-t-il, pourquoi Esther, que veut cette vieille folle et que cache le monde des transparents... En fait, le tout est assez enthousiasmant. On tourne les pages avec frisson. On est curieux de connaître la suite. On est troublé aussi par l'équilibre subtil qui se joue sous notre nez, entre rêve et réalité, réalisme et fantastique. Oui, la frontière est mince. L'esprit parfois vacille. Manque peut-être un peu d'humour et de légèreté, à mon goût, car Esther est une demoiselle farouche et bourrée de complexes. Je n'ai pas réussi à m'y attacher. Attendez-vous donc à une lecture sensible et plus réfléchie... loin d'être aussi addictive que La fille du futur.

Syros, 2018

Image associée

12 février 2019

Avec des Si et des Peut-être, de Carène Ponte

Avec des Si et des Peut êtreMax enseigne le français dans un lycée et se désespère de partager sa passion pour les auteurs classiques à des élèves qui pensent Stromae, Christian Grey ou Bella Swan à la place d'Anna Karénine ou Emma Bovary. Elle est convaincue d'être passée à côté d'une grande carrière de journaliste, à cause d'une foulure à la cheville le jour de son concours. Elle s'épanche donc auprès de ses copines ou de sa sœur. Avec des si et des peut-être... on connaît la chanson. Un soir, en écoutant une émission de radio, elle surprend le discours d'un écrivain sur les vies parallèles. Le lendemain matin, bim bam boum, elle plonge dans la quatrième dimension : une toute nouvelle vie s'offre à elle, en somme sa vie rêvée. Maxine tombe des nues mais va profiter de l'occasion à fond.

Troisième roman que je lis de l'auteure, avec déception à la clef. On a d'abord une trame romanesque peu folichonne (comme Lexi Smart a la mémoire qui flanche de Sophie Kinsella, hélas peu transcendant également). À croire que j'ai un blocage sur le concept, car je n'ai pas été convaincue par cette nouvelle lecture. Histoire trop courte, qui survole son propos, beaucoup trop de clichés, de situations rebattues, héroïne immature, un tableau familial bancal (les parents ont mis les voiles sans rien expliquer à leurs enfants), dénouement hâtif et convenu. Hmmm. Côté technique, la voix n'est pas désagréable à écouter mais l'interprétation sonne trop sirupeuse et agaçante. C'est le rôle, après tout. Et puis ça aurait été sympa que la lectrice chante aussi quand Maxine se met à pousser la chansonnette (souvent, d'ailleurs). Non, vraiment. Ce n'était pas un rendez-vous pour moi, car ça m'a semblé tellement creux et superficiel. Je suis déçue. 

©2018 Éditions Michel Lafon (P)2019 Lizzie

11 février 2019

La nouvelle vie de Kate Reddy, par Allison Pearson

La nouvelle vie de Kate ReddyQuel électrochoc, cette lecture ! Dans le sens, authentique et sincère pour sa radiographie de la femme dans une société qui la désire éternellement jeune et performante. Gloups. Tout sonne tellement vrai, tellement juste et tellement sensé. Au-delà de la comédie enjouée et distrayante, il y a donc une grande part de sincérité dans les divagations de notre héroïne. Accrochez-vous.

Pour Kate Reddy, bientôt 50 ans, mariée et mère de famille, la roue tourne comme marée en carême. Entre ses deux adolescents plongés dans les affres de la puberté (popularité, réseaux sociaux, apparence, clan, défis idiots, jeux vidéo) et son mari en pleine reconversion professionnelle, Kate surnage. Contrainte de reprendre le boulot pour maintenir le navire à flot, elle fait alors face à un gouffre immense. On fait comment pour revenir sur le marché quand on a tout plaqué pour torcher les mômes et les parents séniles ? On rejoint une association de Revenantes. On ment sur son âge. On redouble d'efforts pour ne pas vendre la mèche. On jongle entre rendez-vous et autres joyeusetés, en espérant aussi ne pas sombrer dans la folie. On analyse avec amertume et acuité le monde qui nous entoure, la compétitivité acharnée, la phallocratie ambiante, le corps qui lâche, les bouleversements hormonaux, les désordres amoureux, le retour du grand amour et le rappel à la raison. Tout, mais vraiment TOUT, dans ce roman sent le vécu, le concret, le juste, le conforme au réel. C'est même parfois flippant... D'un autre côté, il y a une telle énergie chez Kate Reddy, une volonté de fer et un humour caustique, si bien qu'on sourit pas mal en oubliant les tracas. Par contre, c'est un gros bouquin de 580 pages donc presque 15 heures d'écoute en livre audio, c'est bon mais un peu long (juste la fin qui me semble un peu poussive), même si ce n'est pas désagréable non plus de passer tout ce temps avec Kate. Il faut dire que sa vie est bien remplie et qu'on peste comme elle contre cette sensation d'être toujours le pivot central (ras-le-bol parfois). Du coup, on se défoule et on adore râler contre les coachs de vie qui prônent le foie gras végétal, contre les jeunes loups aux dents longues qui se moquent de Madonna, contre les belfies, contre les services clientèle tatillons, contre les démons de minuit ou contre les tapis de yoga qui ne servent à rien. En tout cas, on a tous en nous quelque chose de Kate Reddy... ce n'est pas notre ami Johnny qui dirait le contraire ! Voilà une lecture qui vous booste et vous donne envie d'enfiler les cuissardes pour jouer la choré de Beyoncé. Après tout... ♫♪ Who run the world ? ♪♫

©2018 Le cherche midi, pour la traduction française / Titre original : How Hard Can It Be ? / Traduit par Julie Sibony (P)2019 Lizzie.

        Image associée

11 février 2019

Le Dragon au Cœur de chocolat, de Stephanie Burgis

Le dragon au coeur de chocolatAventurine appartient à une longue lignée de dragons vivant dans les montagnes, loin des humains, qu'ils détestent farouchement. Mais notre jeune dragonne a soif d'aventures et soupire d'ennui quand sa mère lui ordonne d'attendre son tour sagement. Voulant prouver ses valeurs, Aventurine n'hésite pas à outrepasser l'interdiction et s'échappe de ses montagnes. Elle croise la route d'un campeur, en train de cuisiner une substance dont elle ignore tout mais qui sent terriblement bon. L'inconnu lui propose de goûter - bim ! la révélation pour Aventurine. Notre dragonne vient de succomber au pouvoir doux et capiteux du chocolat. La seconde d'après, c'est le double effet Kiss Cool : Aventurine est métamorphosée en fillette.

La suite de la lecture est un enchaînement de péripéties fabuleuses et inattendues. Aventurine est une héroïne volontaire, qui se fixe des objectifs et se donne à fond pour les atteindre. Bien souvent, elle bouillonne au fond d'elle-même pour ne pas cracher sa colère ou son impatience. On imagine très bien la scène ! Toutefois, son expérience en tant qu'humaine va également la confronter à des sentiments méconnus : l'amitié, la confiance, l'espoir, la trahison... C'est plus largement l'apprentissage de la vie qu'elle va donc expérimenter. Ceci dit, c'est aussi incroyablement gourmand à lire ! Les recettes secrètes dans l'atelier du chocolat font tourner les sens et titiller les papilles. Hmmm... L'ambiance médiévale fait d'ailleurs penser à un conte, avec du panache et de l'humour à foison. C'est charmant. Mais je n'en attendais pas moins de l'auteure : la série Kat, apprentie magicienne de Stephanie Burgis était un réel enchantement (dommage de n'avoir jamais édité la suite en VF). Cette fois, chaud devant, dragons en approche, marmites sur les fourneaux... êtes-vous prêts pour une lecture enivrante et riche en saveurs ? N'hésitez pas.

Gallimard jeunesse (2018) - traduit par Julie Lopez

couverture illustrée par Freya Hartas

8 février 2019

L’aventure de Castle Rock, de Natasha Farrant

l'aventure de castle rock

Complètement sous le charme de cette couverture, aux faux airs des romans de Enid Blyton, j'étais impatiente de découvrir cette petite merveille. Même les premières pages sont magiques ! C'est l'histoire d'une fille qui avait perdu sa mère et sa maison, qui avait peur de perdre son père, et qui avait besoin de se trouver elle-même. L'auteure a une façon particulière de présenter son histoire, un mélange de poésie et d'humour, une grande maîtrise du teasing et un goût fabuleux pour l'aventure. En tout cas, on embarque aussitôt à bord et avec impatience. 

Alice Mistlethwaite doit quitter la maison de son enfance, trop chargée en souvenirs, pour rejoindre le pensionnat de Stormy Loch, un vieux château écossais tenu par une équipe de tendres excentriques. Sa tante a estimé qu'il serait temps pour elle de vivre de vraies histoires passionnantes au lieu de simplement les imaginer. Son père, un acteur obscur, doit retourner à Londres mais promet de lui écrire le plus souvent. Seulement, Barney ne va pas tenir parole et faire douter sa fille (d'où l'épopée à venir). D'un tempérament calme et solitaire, Alice va néanmoins s'attacher l'amitié de deux garçons aux caractères très opposés, en l'occurrence Fergus et Jesse, l'un ne manque pas de courage tandis que l'autre craint jusqu'à son ombre. Du moins, ils forment un trio inattendu et fort original. Contre toute attente, ils vont aussi multiplier les frasques et enfreindre les règles de leur école. Comme se rendre sur une île voisine, le paradis des macareux, en réponse à une invitation énigmatique reçue sur carte postale timbrée en Italie. Que de mystère... et vous n'avez pas tout vu !

Cette lecture est extraordinaire, elle a le goût de l'enfance, des rêves et des escapades palpitantes, perdues au milieu de nulle part. Les personnages sont adorables, un peu farouches et maladroits, souvent prompts à édulcorer la vérité et à trahir pour parvenir à leurs fins. Mais ils ont beaucoup à nous raconter et c'est formidable de les écouter ! J'ai bigrement aimé ce rendez-vous, riche en émotions et véritable promesse d'évasion. On tombe fou amoureux de ce coin de paradis écossais, battu par les vents et les tempêtes, mais tellement romantique et magique. On sent le souffle de la liberté nous transporter très loin, et pour notre plus grand bonheur. Il y a certes un certain charme vintage derrière tout ça... irrésistible et réjouissant. J'ai adoré. ♥

Gallimard jeunesse (2019) - traduit par Marie Leymarie

Couverture illustrée par David Bean

 

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