Fractures, de Franck Thilliez
N'espérez pas qu'on vous guide dans cette lecture qui enchaîne des détails saugrenus à un rythme infernal. Ça commence vite et fort, pas de temps pour s'interroger : un type nu est ramassé à un abribus et conduit à l'hôpital, la mémoire en vrac, un homme est poignardé chez lui mais s'accuse du crime face aux enquêteurs, une jeune femme doute de la mort de sa sœur survenue à l'âge de quinze ans et s'épanche auprès de son psychiatre, lequel va reconsidérer ses conclusions suite à sa rencontre avec une charmante assistante sociale qui vient de recouper plusieurs dossiers autour de l'insaisissable Alice Dehaene.
Plonger dans ce Franck Thilliez, initialement publié en 2009, c'est comme un retour dans le temps (avant l'époque du couple Sharko et Lucie Hennebelle), avec les mêmes vieilles obsessions autour de la mémoire fantôme, du subconscient, de la schizophrénie et des frontières floues entre le réel et le fantasme. On se perd plus d'une fois dans ce dédale, mais on s'embarque pour un rodéo émotionnel, plus particulièrement démentiel, au fur et à mesure qu'on avance dans nos découvertes. Le brouillard est total, collant, poisseux. Chapitre après chapitre, les révélations se donnent la réplique et viennent semer la zizanie. Et je ne vous parle pas du type à la cagoule noire qui surgit de nulle part et répand une vraie psychose. Alerte rouge. On a le palpitant au bord de l'implosion... mais une lecture terriblement addictive et bluffante.
La version audio est également inattendue et stressante - peu coutumière de trouver Maia Baran dans ce registre, j'ai d'abord hésité avant d'y adhérer. Il faut dire qu'avec son style impeccable et sans fausse note, la lecture audio réussit à nous prendre au collet pour ne pas perdre le fil. Car Thilliez part loin dans les méandres de son imagination. On se sent comme Alice basculant dans le terrier du lapin blanc ou débarqué dans un épisode de La Quatrième dimension. Hum, hum. En somme, le roman est complexe mais captivant. C'était bon de renouer avec les débuts de l'auteur (dont je guette déjà l'arrivée prochaine du nouveau né - Luca - en me frottant les mains). #rirehystérique
©2009 Le Passage Éditions (P)2019 Audiolib
- Lu par : Maia Baran
- Durée : 11h env.
L'Académie : Livre 1, d'Amelia Drake
Twelve a grandi dans un orphelinat jusqu'à l'âge de douze ans et doit se préparer à quitter l'institut de Miss Kindheart pour suivre une formation selon les résultats de son test. Suite à sa rencontre avec son examinateur, Twelve se sent plus que perplexe et intriguée quant à son avenir, mais déjà l'heure du départ approche et la sépare de Stephen, son ami de toujours. Twelve lui arrache un adieu et doit rejoindre son carrosse. Mais lors de son transfert, un autre imprévu va détourner son convoi et expédier les jeunes recrues à l'académie, secrète et méconnue, des Voleurs. Twelve est mise en Quarantaine pour y découvrir l'impensable. Elle prend sous son aile la petite Ninon de cinq ans, brave les interdits et prévoit de s'échapper car l'adolescente est convaincue de ne pas être à sa place.
Le début de l'histoire est assez prometteur : peu d'action mais une mise en place très soignée. On prend le temps de se familiariser avec les lieux, les enjeux, les académies, les mystères... Oui, c'est attrayant car rapide à lire. On a aussi un univers fascinant et énigmatique, des personnages en plein apprentissange, des dons ou des talents cachés, de nouvelles amitiés et des désillusions. Toutes les cases ont été cochées pour assurer du divertissement digne de ce nom. Là où ça coince, c'est que l'ensemble paraît trop simpliste et gentillet. L'histoire se contente d'être linéaire et ne s'aventure pas vers l'extraordinaire. J'ai trouvé ça plat et enfantin, en fait. Du moins, sous cette forme, la lecture convient idéalement à un public junior (8-12 ans). D'autres tomes sont annoncés (série d'au moins quatre tomes). Pour l'heure, donc, le début est engageant mais trop sur la retenue. #frustration
PKJ (2019) - Traduit de l'italien par Nathalie Nédélec-Courtès