Les voisins du 9, de Felicity Everett
Lorsqu'ils emménagent au numéro 9, Lou et Gavin fascinent leur voisine Sara. Artistes menant une vie bohème et tapageuse, ils ne connaissent ni la routine ni le conformisme. Leur maison ne désemplit jamais. C'est un va-et-vient constant de copains, de bonnes bouffes, de musique et d'alcool. La première fois qu'elle y met un pied, Sara ne sait plus si elle est horrifiée ou envoûtée.
Mais l'emprise a déjà opéré. Avec son mari Neil, les voilà entraînés dans ce raz-de-marée chaotique. À l'opposé de leur façon de vivre. La nouveauté a pour eux le goût de l'exotisme, de l'encanaillement. Ils vont ainsi retrouver une nouvelle intimité, lâcher prise avec l'éducation de leurs enfants et aussi abandonner leurs vieux amis. Ils reçoivent en plein de la poudre aux yeux et se sentent gratifiés d'être ainsi honorés.
Toutefois, nul n'est parfait. Des failles apparaissent - infimes mais pernicieuses. Comme le caractère narcissique de Lou, son charme à cajoler son entourage pour obtenir des faveurs. Quid de leur sincérité, leur spontanéité, leur snobisme ? Au-delà du paraître cool et branché, ne serait-ce point une mainmise sur l'autre, avec son pouvoir de séduire et d'exercer une ascendance sans avoir l'air d'y toucher ? Chi va piano, va sano. Sara sort enfin de sa torpeur.
On le sait, on le sent. Il y a de la tromperie dans l'air ! Malgré les dispositions apparentes, nulle propension au thriller psychologique n'est pourtant envisagée. Alors non, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Oui, ça ronronne plus que ça grogne. L'histoire se déploie à travers les petits riens du quotidien et ça a du bon aussi. On zieute, on trépigne, on soupire. J'aurais certes voulu qu'une Némésis se révèle mais on s'en tiendra à un regard perdu dans le vide... #frustration
HarperCollins Poche (2019) - Traduit par Marie Lauzeral
Titre VO : The People At Number 9
Bilan du mois d'Avril 2019 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪
En avril, il y a eu des anniversaires, des vacances, du soleil et des lectures sanglantes...
☼ Comme une tombe, de Peter James
☼ Le Piège du silence, de Rachel Abbott
☼ L'étranger dans la maison, de Shari Lapena
☼ La Dernière fille, de Riley Sager
☼ La Dernière Nuit à Tremore Beach, de Mikel Santiago
☼ L'invitation, par Elizabeth Day
☼ Nuit & Sœurs, de Bernard Minier
Et une lecture pleine de magie ! ♥
☼ Les Défis de Morrigane Crow : Nevermoor, de Jessica Townsend
♪♫•*¨*• Séries TV •*¨*•♫♪
Ce mois-ci, j'ai terminé la série BATES MOTEL (5 saisons). Diffusion 2013-2017
Sensation d'avaler une enclume : on se souvient des premières saisons polluées par une ambiance très lourde et malsaine, d'abord parce qu'à White Pine Bay la ville est gangrénée par la corruption, la drogue et les règlements de compte internes. Norma y débarque avec son fils Norman où tous deux vont diriger un motel situé au bord d'une route très peu fréquentée. Ses relations avec le shérif ne sont pas au beau fixe, mais Alex Romero va devenir un personnage important pour Norma, quitte à déséquilibrer la relation qu'elle entretient avec son fils. Norman a grandi de cet amour exclusif. Il sort tout juste de l'adolescence quand il réalise qu'il souffre de troubles de la personnalité - que Norma va refuser d'admettre. Et là, il faut saluer la prouesse de Freddie Highmore qui se confond au personnage de Norman Bates avec un naturel désarmant. Plus d'une fois, j'ai haï ce garçon car il incarnait la folie, la terreur, l'angoisse, la pathologie... Il est flippant. Un véritable psychopathe.
On n'oublie pas non plus l'histoire poignante et dramatique. On connaît les grandes lignes, mais c'est toujours une surprise de redécouvrir la lecture qui en est faite - inspiration d'après le personnage du film de Hitchcock mais aussi du roman de Robert Bloch. Plus les saisons s'enchaînent, plus le climat vire au glauque. Au cauchemar. Bref. C'est effrayant, déprimant et malgré tout fascinant. Surprise du casting : Rihanna se glisse dans la peau de Marion Crane pour un tour de passe-passe épatant. Même la scène de douche est revisitée - chapeau !
Loin du tumulte de GAME OF THRONES (dernière saison en cours #tapage médiatique assommant), je retrouve donc ma PHRYNE FISHER préférée en replongeant dans la série en 3 saisons. Diffusion 2012-2015
Cette série inspirée d'après les romans de Kerry Greenwood est un étourdissement de fanfreluches et de champagne dans une Australie des années 20 où Miss Fisher vient de déposer ses nombreuses malles. Véritable touche-à-tout, elle se lance dans une carrière d'enquêtrice et n'hésite pas à empiéter sur le terrain de l'inspecteur Robinson qui ne cache pas son exaspération. Leurs bisbilles sont délicieuses et charmantes, annonçant une complicité plus tendre et (presque) amoureuse au fil des épisodes.
Hélas, la série s'est mise en arrêt depuis le départ de son actrice fétiche - Essie Davis s'est installée en Angleterre et a tourné pour GOT notamment. C'est un coup dur pour les amoureux de Miss Fisher dont les enquêtes pleines de peps offraient également un défilé de toilettes à faire baver d'envie... Depuis, les producteurs ont lancé une série spin-off se déroulant dans les années 60 avec une Peregrine Fisher en tête d'affiche.
Autre frustration de lectrice, la série n'a jamais été traduite dans son intégralité (5 titres chez 10-18, 2 chez City éditions pour un total de 17 romans en VO). Soupirs.