Sadie, de Courtney Summers
À seulement 19 ans, Sadie Hunter n'a connu qu'une vie de misère : une mère alcoolique, des petits copains minables, une caravane en point de chute.
Un jour, sa mère plaque tout et laisse à Sadie le soin de s'occuper de sa petite sœur. Mais les ennuis s'enchaînent et vont se solder sur la mort de Mattie. Nul ne sait ce qu'il s'est passé car Sadie a également disparu.
Un journaliste radio tente alors de faire la lumière sur ce drame et raconte par épisodes le mystère des filles de Cold Creek. Il retrace le parcours de Sadie, rencontre ses proches ou des témoins, téléphone à son chef en confiant son désarroi. Cette histoire est en effet bouleversante car elle est ponctuée de pointillés et de parenthèses qui vous laissent le cœur lourd et amer.
De son côté, Sadie traque un homme - son père - et ne s'estimera jamais en paix si ça n'aboutit pas. C'est surtout une nana fracassée qu'on découvre. Résignée sur son sort. On a peur pour elle car sa soif de vengeance sent le désespoir à plein nez.
C'est rude, pas franchement joyeux et toujours très vague à la fin. On ne sait pas qui, quoi, comment, pourquoi. On a juste une sensation de poids énorme dans l'estomac et on comprend le journaliste qui rechignait à se lancer dans un tel défi par crainte des révélations et autres réflexions à venir. C'est un roman très, très sombre. Vraiment gaffe à ne pas le confier aux âmes trop pures ou sensibles.
La Martinière J. (2019) - traduit par Marie-José Thériault