Rituels, par Ellison Cooper
Ce roman est tortueux à souhait !
Sayer Altair croyait avoir tout compris des profils psychologiques des tueurs en série mais une récente enquête risque de chambouler toute sa science ! On vient de trouver, dans une maison abandonnée, le corps d'une jeune fille à qui l'on a injecté une drogue hallucinogène utilisée par les shamans durant les cérémonies rituelles. D'étranges symboles mayas sont également découverts, mais les indices n'ont pas fini d'orienter les enquêteurs vers un criminel à la logique implacable.
Scènes de crimes complexes, un tueur en série particulièrement retors, des enquêteurs baladés du début à la fin... j'ai même craint que trop de fausses pistes tuent le dénouement. J'ai déjà lu ça et cela a flingué le roman (cf. ce bon vieil Harry Quebert).
Mais bon, là franchement, je n'ai rien vu venir. Et c'est plutôt pas mal.
Il y a aussi un aspect addictif dans cette histoire (rythme, tension, mouvement) qui a rendu ma lecture obsédante et remarquable. On ne perd pas de temps, on cavale de gauche à droite. On suit Sayer dans une course contre la montre, avec un regard circonspect autour de soi. On vit ce roman à fond ! Et l'héroïne n'a pas tout dit donc on risque fort de la retrouver.
Par contre, l'explication finale est pour le moins paradoxale. Je dis ça, je dis rien.
Dernière chose, la lecture audio a aussi été profitable à cette lecture : Audrey d'Hulstère est excellente. Ajoutez une réalisation sonore pertinente, avec effets spéciaux ou vocaux, ce qui nous plonge littéralement dans l'ambiance. J'ai tendu l'oreille jusqu'à la dernière minute pour ne rien louper de ce scénario complexe et tendu.
©2018 Le cherche midi. Traduit par Cindy Colin Kapen. Titre VO : Caged. (P)2019 Audiolib
- Lu par : Audrey d'Hulstère
- Durée : 11 h 30 env.
Des filles comme nous, de Dana Mele
Au cours d'une soirée bien arrosée, des élèves d'un lycée privé découvrent un corps dans le lac. Suicide ou meurtre ? Les soupçons se posent rapidement sur Kay Donovan, la brillante capitaine de l'équipe de foot. Mais les apparences sont trompeuses car Kay doit aussi se défendre pour se protéger d'un blog anonyme qui lui fait du chantage et l'oblige à dénoncer ses copines.
Cette lecture m'a fait penser à du Pretty Little Liars sauce 13 reasons why avec un zeste de Riverdale. Et j'avoue que ça fonctionne plutôt bien au départ. On est pris dans l'action et le suspense, on est lancé dans l'intrigue et on sursaute à chaque rebondissement. C'est haché menu. Hyper efficace.
Malheureusement j'ai fini par décrocher car cela devenait trop torturé : la nana est attirée par sa meilleure amie mais flirte avec un autre gars, puis traîne avec une excentrique au look improbable pour pirater le site de la morte. Elle passe son temps à mentir et à agir bizarrement. Au bout de 300 pages, ça gonfle.
J'ai donc terminé ma lecture en chipotant et en haussant à peine les sourcils quand la vérité éclate. C'était sacrément tordu ! Et assez décevant. Comme toutes ces séries tv (précédemment citées) qui servent des clichés et véhiculent une image déformée de la jeunesse.
On s'en lasse.
La Martinière J. (2019) - Traduit par Frédérique Fraisse
Titre VO : People Like Us
Couverture illustrée par Carine Brancowitz
En poche Pôle fiction ! Mon homard - Qui veut la peau de Lola Frizmuth ?
« Elle est sexy, elle vit dans une maison immense et elle porte le nom d'une bière. C'est la femme idéale. »
Sam et Hannah se rencontrent à une fête, mais se quittent sans avoir échangé leurs noms ou leurs coordonnées. Pourtant, Hannah jure à ses amies que « c'est son homard » - celui pour qui elle serait prête à sacrifier sa virginité. C'est lui, le bon, le seul, l'unique. De son côté, Sam aussi en pince sérieusement pour la jolie inconnue mais vient de décrocher un rencard avec une autre demoiselle ... qui n'est autre que la meilleure amie d'Hannah !
C'est l'été, le temps des vacances, de l'insouciance et de la tortueuse question du déniaisement. Sam et Hannah ont 17-18 ans, des tonnes d'arrière-pensées et la trouille de se tromper. Alors ils vont se perdre, se retrouver, se méprendre ou balbutier des vérités arrangées. Croyez-le ou non, c'est une lecture hyper attendrissante et aux effets inattendus ! Car le roman est très drôle, confondant de maladresse, adorable et authentique. On y trouve aussi des tonnes d'allusions à Harry Potter, Twilight et tout le toutim, ce qui m'a fait énormément sourire.
L'histoire nous embarque dans les aventures délirantes d'une bande de potes (soirées, plage, rencontres, beuveries, bisous, camping, festival dans un champ, séance d'épilation, trampoline, le grand soir, etc.). Il est question d'amour, d'amitié, d'avenir, d'études, du temps qui passe (trop vite), du changement, des attentes et de la frustration. C'est surtout raconté de façon cocasse, sans détour ni vulgarité. Et j'ai adoré. Sans complexe. Sans tabou. Avec dérision et tendresse. Je le conseille fortement.
Mon homard, de Tom Ellen & Lucy Ivison
Gallimard, coll. Pôle Fiction, 2019 ♦ traduit par Julie Lopez (Lobsters)
Préalablement paru sous le titre : Celui qui sera mon homard (coll. Scripto)
« Plus grands sont les obstacles, plus vous êtes faits pour être ensemble. Regarde Ron et Hermione. Des obstacles partout. Mais Hermione a-t-elle baissé les bras quand Ron est sorti avec Lavender Brown ? Ron a-t-il baissé les bras quand Hermione s'est tapé ce joueur de Quidditch bulgare ? Ont-il laissé la pression de devoir retrouver les derniers Horcruxes les séparer ? Non. Grâce à tous les drames qu'ils ont traversés, ça a été encore plus poignant quand ils se sont finalement mis ensemble. »
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Suite à ses folles aventures au Japon, Lola Frizmuth est désormais choriste pour un groupe de pop. Mais elle a la maladresse chevillée au corps... et le soir de la grande première, Lola va connaître une humiliation publique en se vautrant sur scène. Horrible expérience pour notre héroïne. Par contre, nous on se marre ! Les réjouissances sont d'ores et déjà ouvertes.
Lola va également être témoin d'un crime crapuleux (qu'elle filme sur son portable) et comme elle n'est pas discrète, elle doit prendre ses jambes à son cou pour échapper à ses poursuivants. Elle court se réfugier chez son maître de chant, non sans entraîner son ennemie jurée dans cette galère - la délicieuse Maki, l'autre choriste, qui est vicieuse sur les bords.
Encore une fois, l'action est menée à fond de train, l'humour est partout, frétillant, jubilatoire. Lola est impayable et parfaite maîtresse de cette aventure farfelue (avec robots et clones à bord). On sourit tout du long tant c'est bon et rigolo. On ne s'ennuie pas un instant. Forcément, je dis banco.
Qui veut la peau de Lola Frizmuth ? d'Aurélie Gerlach
Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction (2019)