Premier roman que je lis de Lawrence Block et de Bernie Rhodenbarr.
Direction Barnegat Books, 11e Rue Est, entre Broadway et University Place, New York.
J'ai aimé l'ambiance de la librairie, son cadre désuet et bordélique, la dure condition de vendre des livres à une clientèle ensorcelée par Jeff Bezos. Bernie voit son métier disparaître et les habitudes des lecteurs évoluer. Être libraire d'occassion à Manhattan devient un luxe (heureusement le bail de l'immeuble n'est plus un problème). Car Bernie est cambrioleur la nuit, mais ceci est une autre histoire...
J'ai donc beaucoup aimé me faufiler dans son antre, puis m'inviter à ses gueuletons avec sa voisine Carolyn, à boire du bourbon ou à manger leur traditionnelle Écluse Panama. On se sent entre potes, c'est convivial et sans chichis. On refait le monde et on oublie ses soucis. Pour un décor, c'est vraiment pas mal.
Ensuite, vient l'histoire. Là, ça m'embête un peu car elle m'est apparue plate et décousue. Un M. Smith demande à notre ami de chaparder quelques précieux objets pour assouvir sa passion de F. Scott Fitzgerald. Le meurtre d'une vieille dame intervient. La police prospecte. Et Bernie soliloque sur ses amours.
J'ai parfois eu l'impression que l'auteur étalait également sa culture littéraire pour compenser l'absence d'intrigue. Résultat, on se noie dans cette science - aussi croustillante soit-elle - mais on perd le fil en se demandant où on est. Ça a du charme, toutefois ça demeure trop standard et pépère. À envisager comme une lecture d'ambiance, piquée d'humour caustique, moins pour un rendez-vous incontournable de suspense et de sang-froid.
Collection Folio policier (n° 874), 2019
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Mona de Pracontal
[The Burglar Who Counted the Spoons]