14/05/19

On se reverra, de Lisa Jewell

On se reverra HardiganUne mère célibataire aperçoit un type égaré sur une plage et accepte de l'héberger quand elle comprend qu'il est amnésique. Ensemble ils vont retracer son parcours et percer le secret de son identité. En même temps, une jeune ukrainienne installée à Londres s'inquiète de la soudaine disparition de son mari mais remue ciel et terre pour le retrouver.
Deux histoires liées ? des fils invisibles qui se tressent entre ces quêtes désespérées et autres âmes désœuvrées ? C'est ce qu'on suppose. En plus de ça, on a aussi un coup de projecteur sur une famille en vacances durant l'été 1993 au cours duquel une rencontre va bouleverser leur destin.
On se dit que c'est bon, c'est plié, c'est dans la boîte. 

Je pensais avoir tout deviné, j'ai tenté des recoupements, j'ai bullé dans mon coin en attendant que le lapin sorte du chapeau. Après tout... Mais finalement j'ai pas mal été roulée et c'est tant mieux. Les intrigues s'entortillent plus malicieusement et réservent quelques soubresauts inattendus.
Le roman trace sa route, simple et efficace, malgré un scénario peu transcendant. J'ai globalement apprécié son contenu même si j'ai trouvé le final longuet et les roucoulades inutiles. Je n'ai pas non plus été en connexion avec les personnages. Toutefois cela n'a pas nui à mon appréciation car j'ai passé un bon moment.
Vite lu... et probablement vite oublié.
Voilà voilà.

Par contre, la lecture audio est assurée par Émilie Ramet, autrement dit LA voix des romans de Jojo Moyes. Une sensation très perturbante pour la fine bouche que je suis. J'avais donc cette confusion permanente en tête et ça ne collait pas avec l'intention d'un “roman haletant au suspense maîtrisé”. Sinon, c'est très bien lu !

©2018 Bragelonne. Traduction par Adèle Rolland-Le Dem (P)2018 Hardigan

Titre VO : I Found You

Posté par clarabel76 à 19:45:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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Les corps brisés, d'Elsa Marpeau

Les corps brisésDirection L'Heure Bleue, une clinique privée isolée dans les montagnes auvergnates, où des malades vont et viennent, pour se soigner ou pour vivre leurs derniers instants. 
Sarah était pilote de course automobile. C'était une jeune femme fougueuse, indépendante et ambitieuse jusqu'à ce qu'un accident brise sa carrière et son corps.
La voilà clouée dans un fauteuil, en plein déni. Son kiné lui fait miroiter une probable guérison. Son psy la rappelle à la réalité. Son aide soignant au regard ténébreux palpe son corps sans broncher. Et le Grand Manitou des lieux invoque méditation, repas équilibré et vie en communauté avec activités artistiques pour panser les bleus de l'âme.

Sarah broie du noir avant de lâcher prise grâce à la patience de sa coloc qui lui inspire beaucoup d'admiration. Mais le jour où celle-ci disparaît, Sarah décide de mener son interrogatoire car elle n'est pas convaincue par les explications évasives du personnel.
En fait, cette lecture s'inscrit dans un rythme lent et une attente angoissante. On pressent qu'un drame est en cours, on anticipe des révélations choc et en même temps on se plie aux rituels hospitaliers - pointilleux et monotones.
Doucement mais sûrement, j'ai été happée par cette atmosphère un peu glauque et flippante. On s'alarme d'un rien et on se fait surprendre. Bim bam boum. Ça a le goût d'un sacré électrochoc comme bouquin ! Et c'est pas mal du tout.

Folio Policier / coll. Thriller (2019)

« S'il existe bien un loup, dans cette bergerie des cimes où les brebis sont les créatures les plus fragiles et les plus impuissantes qui soient, il convient de rester prudente. Avec son fauteuil, elle constitue une proie aisée. Elle voudrait éviter les pièges mais pressent qu'au fond elle ne peut que perdre, quoi qu'elle tente de faire. »

 

Posté par clarabel76 à 19:30:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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Le voleur qui comptait les cuillères, de Lawrence Block

Le voleur qui comptait les cuillèresPremier roman que je lis de Lawrence Block et de Bernie Rhodenbarr.
Direction Barnegat Books, 11e Rue Est, entre Broadway et University Place, New York.

J'ai aimé l'ambiance de la librairie, son cadre désuet et bordélique, la dure condition de vendre des livres à une clientèle ensorcelée par Jeff Bezos. Bernie voit son métier disparaître et les habitudes des lecteurs évoluer. Être libraire d'occassion à Manhattan devient un luxe (heureusement le bail de l'immeuble n'est plus un problème). Car Bernie est cambrioleur la nuit, mais ceci est une autre histoire...
J'ai donc beaucoup aimé me faufiler dans son antre, puis m'inviter à ses gueuletons avec sa voisine Carolyn, à boire du bourbon ou à manger leur traditionnelle Écluse Panama. On se sent entre potes, c'est convivial et sans chichis. On refait le monde et on oublie ses soucis. Pour un décor, c'est vraiment pas mal.
Ensuite, vient l'histoire. Là, ça m'embête un peu car elle m'est apparue plate et décousue. Un M. Smith demande à notre ami de chaparder quelques précieux objets pour assouvir sa passion de F. Scott Fitzgerald. Le meurtre d'une vieille dame intervient. La police prospecte. Et Bernie soliloque sur ses amours.
J'ai parfois eu l'impression que l'auteur étalait également sa culture littéraire pour compenser l'absence d'intrigue. Résultat, on se noie dans cette science - aussi croustillante soit-elle - mais on perd le fil en se demandant où on est. Ça a du charme, toutefois ça demeure trop standard et pépère. À envisager comme une lecture d'ambiance, piquée d'humour caustique, moins pour un rendez-vous incontournable de suspense et de sang-froid. 

Collection Folio policier (n° 874), 2019

Trad. de l'anglais (États-Unis) par Mona de Pracontal

[The Burglar Who Counted the Spoons]