Longtemps, j'ai rêvé de mon île, de Lauren Wolk
Elizabeth Islands, Massachusetts, 1925. Corneille a douze ans et vit sur l'île de Cuttyhunk chez Osh, un peintre solitaire et bourru. De sa naissance, elle sait juste qu'elle a été abandonnée dans un vieux rafiot avant de s'échouer sur cette plage. Les autres habitants se sont toujours méfiés d'elle - exception faite pour Miss Maggie qui lui a appris à lire et écrire - et pensent qu'elle a été envoyée de Penikese, l'île voisine ayant abrité un hôpital de lépreux.
Corneille est naturellement curieuse. Elle se pose des questions. Elle a envie de savoir qui est sa famille. Comprendre son passé. Son instinct la pousse vers l'inconnu et elle s'y rend spontanément. À Penikese, les découvertes ne vont pas manquer. On parle d'un trésor caché et d'un Pat Hibulaire qui fouillerait les vestiges de la léproserie avec une arme au poing. Aventure, nous voilà !
Bref. Je m'apprêtais donc à plonger dans une histoire passionnante - ce qui est vrai - et en même temps je suis longtemps restée en retrait. Ça ne s'explique pas. Pourtant, le cadre est magnifique, un petit coin de paradis à l'abri du regard, seulement troublé par les caprices de la météo et des marées. Osh, Miss Maggie et Corneille y mènent une existence rudimentaire mais heureuse.
On absorbe tout ça de bonne grâce, le rythme est nonchalant, les journées occupées à la pêche, au jardinage, à la peinture ou à la contemplation. C'est lent, doux et poétique. Tout ce dont je suis très sensible habituellement. Il y a aussi une part de mystère sur la naissance de la fillette et une belle quête initiatique. Des ingrédients appréciables pour un roman non dénué de charme.
Traduit par Marie-Anne de Béru pour L'école des Loisirs, 2019
Titre VO : Beyond The Bright Sea