En poche ! La Nouvelle Vie de Kate Reddy, de Allison Pearson
Pour Kate Reddy, bientôt 50 ans, mariée et mère de famille, la roue tourne comme marée en carême. Entre ses deux adolescents plongés dans les affres de la puberté (popularité, réseaux sociaux, apparence, clan, défis idiots, jeux vidéo) et son mari en pleine reconversion professionnelle, Kate surnage.
Contrainte de reprendre le boulot pour maintenir le navire à flot, elle fait alors face à un gouffre immense. On fait comment pour revenir sur le marché quand on a tout plaqué pour torcher les mômes et les parents séniles ? On rejoint une association de Revenantes. On ment sur son âge. On redouble d'efforts pour ne pas vendre la mèche. On jongle entre rendez-vous et autres joyeusetés, en espérant aussi ne pas sombrer dans la folie. On analyse avec amertume et acuité le monde qui nous entoure, la compétitivité acharnée, la phallocratie ambiante, le corps qui lâche, les bouleversements hormonaux, les désordres amoureux, le retour du grand amour et le rappel à la raison. Argh.
Tout, mais vraiment TOUT, dans ce roman sent le vécu, le concret, le juste, le conforme au réel. C'est même parfois flippant... D'un autre côté, il y a une telle énergie chez Kate Reddy, une volonté de fer et un humour caustique, si bien qu'on sourit pas mal en oubliant les tracas.
La vie de Kate est bien remplie et on peste comme elle contre cette sensation d'être toujours le pivot central (ras-le-bol parfois). Du coup, on se défoule et on adore râler contre les coachs de vie qui prônent le foie gras végétal, contre les jeunes loups aux dents longues qui se moquent de Madonna, contre les belfies, contre les services clientèle tatillons, contre les démons de minuit ou contre les tapis de yoga qui ne servent à rien.
En tout cas, on a tous en nous quelque chose de Kate Reddy... ce n'est pas notre ami Johnny qui dirait le contraire ! Voilà une lecture qui vous booste et vous donne envie d'enfiler les cuissardes pour jouer la choré de Beyoncé en hurlant ♫♪ Who run the world ? ♪♫
POCKET (2019) - 640 pages / Traduction de Julie Sibony
Originaire du Pays de Galles, Allison Pearson est journaliste au Daily Telegraph. Son premier roman, Je ne sais pas comment elle fait, paru en 2002, a été adapté au cinéma en 2011 avec Sarah Jessica Parker. En 2018 a paru La Nouvelle vie de Kate Reddy aux éditions du Cherche Midi, reprenant le personnage de Kate Reddy déjà présent dans son premier livre. Allison Pearson vit à Cambridge avec ses deux filles.
En attendant le jour, de Michael Connelly
Lieutenant de police dans la brigade de nuit, quartier Hollywood, Renée Ballard a coutume de transférer ses dossiers à la fin de son service car l'enquête ne lui appartient plus. Cette fois, elle ne se résout pas à abandonner aussi facilement sa double affaire de fusillade et d'agression mais obtient un sursis pour approfondir le dossier.
Cette partie de l'histoire n'est pas très originale dès lors qu'on lit souvent du Connelly car on retrouve grosso modo ses bonnes vieilles ficelles usées.
Par contre, LA nouvelle héroïne de l'auteur n'est franchement pas sympathique. Elle vit seule avec son chien. Elle a grandi à Hawaï sur une planche de surf jusqu'au jour où son père a disparu en mer. Elle n'a plus que sa grand-mère pour se soucier d'elle. Elle a d'abord été journaliste avant de s'engager dans la police. Ses rapports avec ses collègues sont également problématiques (son poste serait d'ailleurs une punition).
Par contre, Ballard est un produit 100% Connelly - un personnage de flic entier et sans concession, buté et farouche, défiant sa hiérarchie et les conclusions hâtives. Mais elle demeure trop inaccessible et froide. Juste un nom, même pas un prénom. Car l'auteur insiste sur du Ballard tout du long... jamais Renée. C'est saoulant et l'écart se creuse.
Non vraiment j'ai été moyennement conquise par cette lecture. L'enquête criminelle est plate et factuelle. Bien sûr l'auteur adresse un clin d'œil à son personnage iconique et sous-entend qu'il va faire une apparition dans le prochain roman. En attendant, cette nouvelle série n'a pas été à la hauteur de mes espérances.
©2017 / 2019 Titre original (États-Unis) : The Late Show / Traduction de Robert Pépin pour Calmann-Lévy (P)2019 Audiolib
- Lu par : Caroline Klaus
- Durée : 11 h env.
Très bonne écoute grâce à une interprétation pondérée de la lectrice. Du rythme, de la tenue, de l'intrigue. Un format audio tout à fait convaincant !