ADN, par Yrsa Sigurðardóttir
Un premier chapitre bluffant et une ambiance glaçante tout au long de la lecture... voilà qui annonce la couleur.
Car j'ai flippé comme une malade !
L'enquête met pourtant mal à l'aise avec ses crimes sadiques et malsains mais elle vous prend dans ses filets en brouillant les pistes et les idées. C'est sombre et amer - parfois trop long - avec un dénouement tout aussi perturbant.
Cette nouvelle série islandaise met en scène l'inspecteur Huldar et la psychologue pour enfants Freyja. Deux personnages ordinaires et qui se coltinent les mêmes clichés habituels ou autres soucis personnels. Par contre, je n'avais pas envie de les connaître ou de sympathiser plus que de raison.
En fait, le climat est beaucoup trop lourd pour relâcher la pression... ça vous éreinte !
Actes Sud coll. Actes Noirs (2018) - Traduit par Catherine Mercy
PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR
Elísa Bjarnadóttir méritait d’être punie. Elle devait payer. Mais quelle faute pouvait justifier une telle violence ? On vient de retrouver la jeune femme à son domicile, la tête entourée de gros scotch, exécutée de la façon la plus sordide. L’agonie a dû être atroce. Sa fille de sept ans a tout vu, cachée sous le lit de sa mère, mais la petite se mure dans le silence.
Espérant l’en faire sortir, l’officier chargé de l’enquête se tourne alors vers une psychologue pour enfants. C’est sa seule chance de remonter jusqu’au meurtrier. Ce dernier n’a pas laissé de trace, juste une incompréhensible suite de nombres griffonnée sur les lieux du crime.
Alors que les experts de la police tentent de la déchiffrer, un étudiant asocial passionné de cibi reçoit à son tour d’étranges messages sur son poste à ondes courtes. Que cherche-t-on à lui dire ? Sans le savoir, il va se retrouver mêlé à l’une des séries de meurtres les plus terrifiantes qu’ait connues l’Islande.
Treize jours, par Arni Thorarinsson
Parce que ça change un peu de lire une enquête menée par un journaliste (en marge de la police) !
Après ADN, on ne défait pas ses bagages pour rester en Islande et on s'intéresse au meurtre d'une adolescente dont le père alcoolique avait signalé la disparition. Très vite, tout se noue et se dénoue en fouillant ses fréquentations sur les réseaux sociaux.
Pour le coup c'est la fille du journaliste Einar qui va se révéler plus habile et perspicace. Étudiante et photographe, Gunssa est aussi intrépide et déterminée que son modèle. La lecture en est grandement influencée car il y a du rythme, de la fraîcheur et de la spontanéité. On s'attache naturellement à ce duo père-fille assez drôle et décalé.
Reste une ambiance typiquement polar islandais - sensation chape de plomb. C'est froid, triste et amer. On ne s'éclate pas à tous les étages même si l'auteur cherche à être mordant dans sa narration. Une bonne rencontre sans sortir des clous.
Métailié (2018) - Traduit par Eric Boury
PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR
13 jours, c'est le délai que sa dernière petite amie, banquière recherchée par la police, a donné à Einar pour la rejoindre à l'étranger.
13 jours, c'est le temps qu'il va lui falloir pour décider s'il veut accepter la direction du grand journal dans lequel il a toujours travaillé.
13 jours, c'est le temps qui sera nécessaire pour trouver qui a tué la lycéenne dont le corps profané a été retrouvé dans le parc. Quelque chose dans son visage rappelle à Einar sa propre fille, Gunnsa, quand elle était un peu plus jeune et encore innocente. Mais aujourd'hui Gunnsa est devenue photographe et travaille dans le même journal que son père ; elle s'intéresse de près à ces adolescents paumés et ultra connectés qui fuguent ou disparaissent, elle a plus de ressources et d'audace pour faire avancer l'enquête – et moins de désillusions.
Arni Thorarinsson a écrit un thriller haletant situé dans l'Islande actuelle qui décrit avec sensibilité le monde troublant et troublé des adolescents, et la corruption qui affleure à la surface de cette société.
Luca, de Franck Thilliez
Une mère porteuse disparaît après son accouchement en avertissant les parents que le bébé est spécial et attire les ombres. Peu de temps après, l'équipe de Sharko reçoit une étrange lettre dénonçant les dérives des réseaux sociaux et la politique fallacieuse de la protection des données personnelles. Une enquête s'ouvre car les crimes s'enchaînent. Tous plus sordides et ignobles les uns que les autres. Ils surviennent là où on ne s'attend pas - à travers un pacemaker ou en direct sur le net. Sharko est dépassé. Lassé de cette surenchère de violence et du crime sans cesse réinventé.
L'ambiance dans les nouveaux locaux du 36 est donc électrique. La Seine est en crue. Les journées sont interminables mais le rythme est infernal. Toute l'équipe est mobilisée - ni Lucie ni Nicolas ne partent en roue libre. Reste la nouvelle recrue - Audra Spick - qui fait un peu de zèle et déjà on fabule sur son personnage, son passé, ses secrets, etc.
Encore une intrigue retorse et perturbante, qui exploite toujours plus loin la manipulation génétique, les dérives du net et la perversité du mal absolu... On en bave sacrément, mais on a aussi un esprit d'équipe qui fait plaisir à voir. Enfin le personnage de Sharko ne tire plus la vedette à lui tout seul, cette enquête est gérée par tous, dans une parfaite cohésion. Et c'est juste parfait.
Reste maintenant le souci du narrateur... Avec tout le respect que j'ai pour Michel Raimbault, je ne comprends plus son interprétation, hélas, vieillissante pour incarner notre flic attitré. Sharko a certes 30 ans de métier - il le répète souvent - mais ce n'est pas un arthritique non plus. Ça casse tout, c'est dommage.
©2019 Luca : Fleuve Éditions, département d'Univers Poche / Origines : 12-21 éditions (P)2019 Lizzie
- Lu par : Michel Raimbault, Julie Basecqz
- Durée : 17 h env.
Origines est une nouvelle inédite en exclusivité. Au cours de la nuit du 31 décembre 1999, alors que d'autres fêtent l'arrivée du Nouvel An, la doyenne de l'humanité, Marie Pasteur, s'éteint doucement dans sa chambre d'hôpital. À son chevet, Claire, infirmière à la maternité située deux étages plus bas, assiste aux derniers instants de son arrière-grand-mère. Soudain, elle est témoin d'un phénomène inexplicable : Marie, dont le cœur avait pourtant cessé de battre, revient à la vie. Au même moment, dans cette clinique, les bébés meurent les uns après les autres, sans explication plausible... À la fois conte philosophique et récit fantastique, Origines aborde des problématiques liées à la survie de la planète. Glaçant.
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RDV du #ClubAudible Mercredi 26 Juin.
1 - Qu’avez-vous pensé de ce titre ? Et de la prestation de Michel Raimbault ?
Beaucoup aimé la première partie, la suite est plus complexe et revient aux sempiternelles obsessions sur les dérives technologiques et médicales. Rien de neuf quand on suit cette série sur Sharko et Lucie depuis ses débuts. Je trouve la voix de Michel Raimbault trop vieillissante pour les personnages. Oui, Sharko a 30 ans de métier mais ça lui fait... quoi... la cinquantaine ? Faudrait pas pousser mémé dans les orties non plus.
2 - Aviez-vous déjà lu des titres de Franck Thilliez ? (cf #ClubAudibleManuscrit Inachevé) Si vous êtes un(e) fan, quel titre nous conseilleriez-vous afin de découvrir cet auteur, et quel est votre titre préféré ?
Ai TOUT lu de Thilliez ! J'ai une petite préférence pour les livres avec Lucie - avant sa rencontre avec Sharko. Quel parcours ! Me souviens du Syndrome E et de Gataca comme étant des lectures fort, fort bouleversantes. Par contre, je suis moins fan de Nicolas. Et l'arrivée d'Audra est pataude.
3 - Quel est l’aspect ou le thème abordé dans ce roman que vous ayez préféré ? Et celui qui vous a le plus dérangé(e) ou mis(e) mal à l’aise ?
J'aime l'esprit d'équipe, très présent dans cet épisode. Sharko se calme, Lucie reste dans son ombre. Le service entier est mobilisé autour de l'enquête. C'est mieux. Un peu comme les romans de Vargas où l'on retrouve une deuxième famille. S'il fallait émettre un bémol, c'est peut-être sur l'intrigue alambiquée qui se déploie dans la deuxième partie. En plus j'ai l'impression que c'est toujours le même refrain. Mais j'y retourne sans cesse donc il faut croire que cela ne me dérange pas.
4 - Avez-vous écouté « Origines », la nouvelle qui suivait « Luca » ? Qu’en avez-vous pensé ?
Je comptais l'écouter dans la foulée, puis mettre pause pour y revenir avant ce soir... et puis j'ai loupé mon coup. Je vais m'y remettre plus tard. Trop de chaleur. Ça use, non ?
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