Les Jours de ton absence, de Rosie Walsh
Une simple rencontre qui peut faire tout chavirer...
L'histoire entre Sarah et Eddie commence sur un coup de foudre. Une relation courte et intense qui marque le couple. Tous deux promettent de garder contact et de se revoir. Mais le temps passe et Eddie ne donne plus de nouvelles.
Aux interrogations de Sarah, s'opposent les doutes de ses proches. Fragilisée par un récent divorce, n'aurait-elle pas fantasmé cette liaison ? Pourquoi n'accepte-elle pas l'idée d'une rupture ? D'une séduction facile et sans conséquence ?
Pourquoi Sarah s'accroche à cet inconnu comme une désespérée ?
Finalement, son entourage donne raison à ses angoisses et soutient ses recherches. Jusque-là, moi aussi j'étais curieuse de connaître les raisons de cette étrange disparition. Qui est Eddie ? pourquoi un tel silence ? On échafaude des tonnes de théories, comme sa mort. Toutes ces questions incitent donc à pousser plus loin et poursuivre la lecture.
Toutefois, mon côté rationnel a aussi été pas mal chatouillé car il faut de l'abnégation (de la patience) pour supporter cette héroïne aux abois. Sarah bascule dans l'obsession, limite la démence. Je n'ai pas ressenti d'empathie pour ses problèmes mais j'étais curieuse de comprendre le mystère d'Eddie.
Malheureusement pour moi, l'histoire a viré au drame larmoyant. La troisième partie m'a totalement larguée. J'ai été franchement dépitée par les révélations et la tournure des événements...
Bref. Très décevant, tout ça. Ou disons pas mon délire.
Par contre, excellente lecture faite par Virginie Méry (dont la voix vous semblera familière... notamment pour les accros aux séries, comme Drop Dead Diva).
©2018 Éditions Les Escales. Titre original : The Man Who Didn't Call. Traduit par Caroline Bouet (P)2019 Lizzie
- Lu par : Virginie Méry
- Durée : 10 h 50 env.
En poche ! Robot sauvage, de Peter Brown
Un cargo fait naufrage au large d'une île, crachant dans l'océan sa cargaison de caisses en bois. Toutes vont voler en éclats contre les rochers, à l'exception d'une seule. À l'intérieur, se trouve un robot intact que des loutres curieuses vont activer en appuyant sur le bouton derrière la bête. Rozzoum unité 7134, alias Roz, prend alors vie, étincelante sous le soleil. Et les loutres prennent la poudre d'escampette en poussant des cris d'horreur.
La rumeur court aussitôt dans toute l'île qu'un monstre vient de faire son apparition ! Deux jeunes ours vont la pourchasser, un rouge-gorge va la bombarder de fientes et la sève de pin va achever d'éteindre son lustre. Roz demeure stoïque et comprend qu'elle doit se fondre dans le décor pour sa survie. Elle se met ainsi à observer les autres animaux, copie leurs habitudes, apprend leur langage et apporte timidement son aide - quand ils daigneront enfin lui accorder sa confiance.
Consécration ultime, Roz va s'initier au rôle de maman en adoptant un oison orphelin !
J'étais loin de m'imaginer à quel point les aventures de Roz allaient m'enchanter. D'où le bonheur de plonger dans cette lecture merveilleuse et captivante. Roz est une héroïne hors du commun : avec son esprit pragmatique et son absence d'émotion, elle se révèle bien plus attachante et inspire une réelle empathie à travers ses efforts et ses tentatives d'adaptation dans un monde hostile. C'est sa simplicité et sa sincérité qui la feront gravir les échelons, c'est aussi son don inné à aider les autres qui rendront son apprentissage de vie aussi émouvant.
Cette histoire est tout simplement admirable, elle parle d'amitié, d'entraide et de nature sauvage à préserver parmi le chaos général. Une vraie bonne surprise et une très belle rencontre. ♥
Collection : Folio Junior - N°1868 / traduit par : Alice Marchand
Une splendide et captivante aventure, pleine de dangers et d'émotion. Un hymne à la nature et à l'amitié.
River, de Claire Castillon
J'aime beaucoup la plume de Claire Castillon et je n'ai de cesse de découvrir son univers roman après roman. Un univers à la fois poétique, étrange, fascinant et déconcertant. Son dernier né en est la preuve.
L'histoire de River est celle d'une adolescente harcelée et qui subit ses sévices sans réaliser leur gravité car River n'est pas une fille ordinaire... C'est sa sœur, sa version parfaite, qui nous livre ses secrets et qui rapporte ce qui ne tourne pas rond, qui sont ses assaillants, comment ses parents sont dépassés par la situation et dans quelle détresse River est en train de plonger.
Il y a de l'amour dans ce roman. De la tendresse, de l'espoir, de la cruauté et de l'impuissance.
En vrai, j'avais deviné la révélation censée tout bouleverser. Je n'ai donc pas été totalement surprise... Reste, cependant, un roman pudique, sensible, éprouvant. Un roman qui porte un message et qui se lit entre les lignes. S'il peut dérouter au moment de tourner la dernière page, il a aussi déjà planté sa graine et va s'inscrire sur la durée. Enfin c'est souvent comme ça que fonctionnent les romans de Claire Castillon sur ma pomme...
Gallimard Jeunesse, coll. Scripto (2019)
Couverture illustrée par Emmanuel Polanco
« Boulet, sangsue, poids mort, pot de colle, River est tout cela à la fois. Les parents lui répètent qu’elle est exceptionnelle, que tous ensemble – tous, ça veut dire eux, les six thérapeutes, elle et moi –, on va trouver le chemin idéal vers son épanouissement. Mais moi, je sais que personne n’y croit. On l’améliore, c’est tout. On voudrait obtenir l’enfant parfait, mais la vérité, on la connaît : River ne sera jamais comme moi. »
La Vie hantée d'Anya, par Vera Brosgol
Le lycée est un univers impitoyable, surtout si l'on vient d'un pays étranger, avec un accent au couteau et le sentiment de porter un lourd fardeau pour se fondre dans le décor. Anya a longtemps combattu ses complexes mais la route est encore longue pour briller sur le podium et afficher une attitude cool et branchée. Comme dans ses rêves.
Bien sûr elle craque pour le beau garçon populaire, elle meurt d'envie de sortir le samedi soir et d'aller dans des soirées de beuveries et de dragues stériles. Ce monde d'artifices est pourtant le passage obligé pour atteindre son but - pense-t-elle... ou ne subirait-elle pas l'influence néfaste d'une certaine Emily.
Celle-ci est en fait un fantôme découvert après sa chute dans un puits. Anya est traumatisée par cette expérience mais se sent également redevable envers cette fille éplorée, qui est morte seule dans son coin, des années plus tôt. Anya a décidé de lui rendre justice et de faire en sorte qu'elle repose en paix...
Seulement, cette Emily est coriace et de plus en plus encombrante. Au début, c'était plutôt chouette d'avoir un fantôme en complice pour décrocher des bonnes notes ou pour connaître l'emploi du temps de son béguin secret. Le temps passant, Emily devient tyrannique et exigeante. La cohabitation n'est plus du tout accommodante. Encore moins depuis que ses proches se sentent menacés par cet esprit vengeur !
Ça rigole moins pour l'héroïne d'Un été d'enfer qui réalise avoir signé malgré elle un pacte avec une Diablesse ! Mais Anya est une jeune fille pleine de ressources et toujours aussi attachante. On suit à la fois ses déboires avec son fantôme, mais aussi ses préoccupations d'adolescente mal dans sa peau, ses fantasmes et ses rêves romantiques dans un quotidien ordinaire et très proche du jeune lecteur. Vraiment, une chouette lecture tantôt drôle, tantôt flippante ! Et surtout, une bonne histoire & un esthétisme assez sobre mais fascinant.
Rue de Sèvres, 2019
“You may look normal like everyone else, but you're not. Not on the inside.”
La Pathétique Histoire de Birdie Bloom, par Temre Beltz
Birdie Bloom mène une triste vie de Pathétique orpheline dans une sinistre bâtisse frappée par les courants d'air et plongée constamment dans le noir. Cet endroit est également dirigée par l'horrible Maîtresse Octavie qui ne supporte pas les enfants, les livres, les rires, la désobéissance. Elle inflige les pires sévices et fait régner une ambiance délétère au sein des pensionnaires, tous repliés sur eux-mêmes et n'osant guère s'adresser la parole. Seule Birdie Bloom envisage un soupçon de changement. Depuis qu'elle a découvert un vrai livre, elle entrevoit les mille possibilités d'évasion et d'ouverture vers l'extérieur. En attendant, elle croupit dans un donjon et échappe à l'attaque d'un frelon mortel... lequel est venu lui délivrer la lettre lapidaire d'une étrange sorcière.
Agnès Edmée Crabouille appartient à une longue lignée de sorcières revêches, vivant recluse dans une partie du royaume de Fabulia et nourrissant de profondes amertumes sur son destin. Par contre, elle est agacée par son manuel de maléfices qu'elle avait pris le temps de bouquiner religieusement en anticipant une fin en apothéose. Patatras... on lui vante les mérites des cheveux vert moisi et elle explose de colère. Elle rédige une lettre incendiaire et la confie au Zéphyr (un vent assez capricieux) d'où la rencontre avec cette Pathétique orpheline et néanmoins attachante fillette qui réclame à devenir MAPLV. Un pur scandale.
Débute donc une correspondante étonnante et pleine de malentendus, au cœur de laquelle vont se tisser des liens inqualifiables mais assez proches de l'amitié. Oui... ce gros mot qui donnait de l'urticaire à Sorcière Crabouille ! En fait, cette histoire est avant tout une fable cocasse et burlesque, où se mêlent des détails qu'on cherche à nous rendre effrayants et qui se révèlent autrement inventifs et délirants. Cela procure à cette lecture un délicieux parfum de dérision et une fabuleuse sensation de légèreté malgré un contexte sombre et inquiétant. Un super cocktail pour enchanter petits et grands lecteurs (et amateurs de lectures décalées) pour le challenge halloween par exemple. Yep.
seuil jeunesse (2019) - traduit par Isabelle Perrin
Dix, de Marine Carteron
Un avant-goût de lecture...
« Quand l'eau bouillante se déversa sur elle, la douleur la traversa comme une vague.
Carie hurla si fort qu'un des miroirs se fendit.
L'eau atteint le haut de ses cuisses en moins d'une minute. Les parois, brûlantes, ne lui fournissaient aucun abri. Elle ne pouvait rien faire, alors elle cessa de hurler, de supplier, priant pour que la mort arrive, vite.
Un espoir vain.
Le cœur de Carie, solide comme une pierre, battit jusqu'à la dernière seconde ; jusqu'à ce que l'eau remplisse ses poumons.
Immédiatement après, la bonde de fond se débloqua, et la cabine se vida. Ne laissant sur le sol que le corps bouilli de ce qui, un jour, avait été Carie. »
Sept adolescents vont participer à une émission de téléréalité dans un manoir retiré sur une île bretonne. Deux adultes les accompagnent, et une gouvernante les attend sur place. Le reste semble extrêmement verrouillé et secret. Mais tous sont impatients que débute l'expérience... un peu effrayés aussi par l'ambiance austère et frileuse des lieux. Certes nos jeunes gens sont tous coupables de mensonges ou de vérités non avouées et cherchent à travers ce programme une forme de rédemption ou d'échappatoire à leur emprisonnement. Ils ont donc à peine posé un pied sur l'île que déjà leur cœur s'emballe et que l'instinct de survie est en alerte rouge. Des ritournelles viennent hanter les murs de leur chambre, une voix sépulcrale s'élève pour clamer une sentence... ça ne vous rappele rien ?
Forcément, ce roman est un bel hommage au classique d'Agatha Christie - d'ailleurs cité dans l'histoire et passé à la loupe pour comprendre le piège sanglant qui s'est refermé sur tous. Mais n'imaginez pas avoir déjà résolu le mystère de l'île de Sareck car quelques surprises sont de taille et viendront vous chatouiller alors que vous tentez de vous planquer derrière votre bouquin. La lecture est franchement féroce, avec des scènes saisissantes et bien sanglantes (on adore). La tension dramatique est explosive. On retient à peine son souffle tant on tourne les pages avec avidité. Suspense, angoisse, charade fatale et personnages abominables... que de rouerie au menu ! Sous vos applaudissements, naturellement.
Rouergue jeunesse / coll. doAdo noir / 2019
Bilan du mois de Septembre 2019 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪
Une rentrée plus tard .... quelques livres lus :
♦ Voisins, amis et rien de plus, par Anna Premoli
♦ Je déteste tellement t’aimer ! par Anna Premoli
♦ Les cœurs brisés ont la main verte, par Abbi Waxman
♦ La Reine de la comédie, par Jenny Jägerfeld
♦ Venise n'est pas en Italie, par Ivan Calbérac
♦ Le Chardon et le Tartan (Outlander 1), de Diana Gabaldon
♦ La Marque de Windfield, de Ken Follett
♦ Les Royaumes de Feu, de Tui T. Sutherland
♣♣ lectures également à suivre sur mon compte instagram ♣♣
Et des séries TV englouties :
DOCTOR FOSTER : mini-série britannique créée par Mike Bartlett & diffusée en 2015 sur BBC One.
Gemma Foster a tout pour être heureuse : une carrière de médecin, un mari aimant, un fils, une belle maison dans un quartier résidentiel, des amis... Une vie parfaite, sans nuage. Un matin, pourtant, elle découvre un cheveu blond sur l'écharpe de son époux. Le doute s'installe, devient obsédant. Gemma soupçonne Simon de la tromper et se lance dans une enquête qui va virer à la démence. On assiste à tout ça avec effroi car on doute tout du long, on ne sait plus qui croire, on a le cœur au bord des lèvres, on tombe des nues, on a envie de hurler... C'est pesant mais terriblement accrocheur & captivant !
OUTLANDER : série US créée par Ronald D. Moore & diffusée depuis 2014
Saison 3 : Les retrouvailles entre Claire et Jamie sont inattendues... et tellement drôles !
Saison 4 : J'ai des bouffées de haine envers Roger.
THE RAIN : série danoise & post-apocalyptique (2019)
Après un début poussif, la série a réussi à m'intriguer et j'ai finalement visionné les 6 épisodes d'affilée. Ce format court pour la 2ème saison était préférable pour me réconcilier avec son programme, grâce à son action plus dense, sa tension dramatique palpable et ses niaiseries moins conséquentes. Se regarde donc sans déplaisir. Une saison 3 apportera le dénouement à cette histoire de virus véhiculé par la pluie et ayant décimé une grande partie de la population. Parmi les survivants : un frère et une sœur, résolus à trouver le remède coûte que coûte.
GLITCH : série fantastique australienne créée par Tony Ayres & diffusée depuis 2015 sur ABC1.
Dans le cimetière de Yoorana, petite ville australienne, plusieurs morts sont revenus à la vie. Sans explication. Carrément déconnectés de la réalité. Ils pensent retrouver leur place parmi leurs proches mais là non plus leur retour n'est pas accueilli les bras ouverts. Car certains ont été remplacés, pour d'autres le temps a tellement passé, enfin bon leur présence est dérangeante. Même aux yeux du public, déconcerté, choqué, effrayé par ce phénomène inexpliqué. Des chercheurs scientifiques ont pourtant de grands projets et cherchent à les attirer dans leur laboratoire. Nos revenants sont méfiants mais coincés à Yoorana où une frontière invisible semble avoir été érigée pour empêcher leur fuite. Autour d'eux, d'autres dangers surgissent et agissent au nom d'une justice divine complètement barrée.
Grande confusion générale pour une série sombre et énigmatique. Un petit rappel des faits au début de cette (ultime) saison 3 aurait été sympa... car j'étais larguée. La conclusion aussi est décevante. Impression mitigée pour cette série aux débuts engageants.
À venir pour Octobre : Challenge Halloween chez Lou & Hilde !
Et de nouvelles séries comme... MARIANNE (qu'on ne présente plus !).