11/10/19

Graines de bandits, par Yvon Roy

Après Les Petites victoires, dans lequel l'auteur racontait avec force son quotidien de père d'un enfant autiste, Yvon Roy évoque avec toujours autant de finesse son enfance douloureuse. 

Graines de bandits

Leur père souhaitait s'installer en pleine campagne pour se ressourcer dans l'Amérique des années 70. Au final toute la famille va se contenter d'un modeste bungalow sur un terrain boueux. Le début de la désillusion.
Mais les garçons refusent la défaite et courent se réfugier dans la plaine. Ils ont des rêves plein la tête et imaginent déjà la conquête des grands espaces. Aussi, quand un promoteur débarque avec ses projets de bétonnage à outrance, les frangins voient rouge et entrent en résistance.
Ils vont aussi jouer aux caïds et provoquer leurs voisins. Ils pensent même qu'une fille n'est pas capable de conduire un kart et acceptent de faire une course pour prouver qui est le plus fort.

En fait, nos graines de bandits ont choisi de s'échapper - fuir leur réalité où règnent la violence et l'amertume. Loin de la sinistrose. Leur mère ne joue plus au piano, préfère boire et regarder la télévision. Leur père suit une secte religieuse et s'enferme dans une vision rétrograde.
Bref. Les mômes se révoltent à leur façon et veulent brandir leur poing. Contre le destin. Contre le monde moderne. Contre les dogmes sacrés. Contre les rêves brisés.

Cette BD retrace un chapitre de vie qui revient sur l'enfance douloureuse de l'auteur. Un sujet pas facile pour une lecture touchante et néanmoins peu convaincante.

Rue de Sèvres, 2019

 

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Chaplin en Amérique, par David François & Laurent Seksik

Une BD somptueuse sur les débuts d'artiste d'un acteur dont le simple nom est devenu une empreinte.

chaplin en amériqueL'histoire raconte son arrivée en Amérique (1912-1913) au cours d'une tournée de music-hall puis de son invitation à rejoindre un plateau de tournage en Californie. Il ne tiendra pas encore le haut de l'affiche mais occupera son temps à servir les cafés et fureter dans les coulisses. De cette expérience, naîtra (oui, une pointe d'amertume) mais surtout son sens de l'observation. Car Charlie comprend qu'il doit sortir du lot et afficher un style... costume, chapeau, chaussures larges et moustache. Chaplin écrit sa légende.

Dès lors, son ascension sera fulgurante et montre aussi l'intelligence du bonhomme (pas seulement son ambition). Lorsque la presse européenne gronde contre son inaction en période de guerre, Charlie riposte et revendique son patriotisme en invoquant son utilité publique à distraire les troupes. Coup de pub ? coup d'anguille ? ou coup politique ? En tout cas, Charlie savait soigner son image et s'extraire des situations inextricables.

Ce chapitre révèle cependant les failles du personnage : sa mère internée pour folie, ses relations avec la gente féminine, son instinct de survie, son appât au gain... Laurent Seksik et David François n'ont donc pas fini d'explorer la part sombre de la vie tumultueuse de Chaplin. Un premier pas dans un triptyque intimiste et flamboyant.

Rue de Sèvres (2019)

Cette première aventure débute en 1910 quand il quitte l’Angleterre pour les Etats-Unis et se termine vers 1920, en pleine notoriété puisqu’il est déjà une des personnalités les plus connues au monde.

 

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