Erectus, de Xavier Müller
Tout commence par des détails anodins : des malformations animales, des comportements régressifs... d'abord des cas isolés, dans une réserve en Afrique du Sud, où des scientifiques se rendent pour étudier ces incongruités. Et puis le phénomène va se répandre, des rats sont contaminés et grouillent dans les villes pour mordre les hommes. Le mal est ancré, le virus se propage à vitesse galopante.
Ses effets ? Les espèces contaminées se mettent à régresser. Retour à l'ère préhistorique. Mâchoires proéminentes, poils hirsutes, langage incompréhensible... les Homo Erectus sont considérés comme dangereux. Ce ne sont plus les amis ou les proches d'hier, ce sont des créatures à mettre en quarantaine. Les scientifiques sont divisés mais la panique est semée : politiques impuissantes, rumeurs et fausses informations sur internet, radicaux et activistes de tous bords sortent des bois... Ambiance anxiogène nous voilà !
Et si on colle ce roman à l'actualité, c'est limite si on ne se barricade pas chez soi !!! Donc une lecture au taquet pour les amateurs de fin du monde ou de catastrophe imminente. Par contre l'intrigue est faiblarde quant aux personnages : d'une niaiserie... à soupirer d'ennui. J'ai aussi trouvé gnangnan les atermoiements sentimentaux de la française (Anna Meunier) pendant que le monde court à sa fin. Et franchement la fin, pff ! c'est exagéré. Comme un scénario de film : on n'y croit pas une seconde.
Bref. Une lecture globalement captivante mais avec ses points faibles...
©2018 XO Éditions (P)2020 Lizzie == FORMAT POCHE CHEZ POCKET (2020)
- Lu par : Renaud Bertin
- Durée : 10 h 16
Très bonne performance audio ! Une lecture moderne et très rythmée... cela se lit quasiment d'une traite !
⭐⭐⭐
Ce que tu as fait de moi, de Karine Giebel
Je termine à peine ma lecture, encore sonnée par cette expérience. En gros : ambiance suffocante pour histoire obsessionnelle autour d'une relation toxique qui crée un profond malaise ! Quelle lecture, franchement... j'ai été assommée par ce qu'elle me racontait, scotchée et abrutie par la sensation de vertige qu'elle procure.
Un homme et une femme passent la nuit au poste pour confesser leurs crimes : d'un coté, Richard Menainville, patron des Stups, de l'autre, Laetitia Graminsky, fraîche recrue. Entre eux, c'est un mélange de coup de foudre, de passion, d'interdit et de folie. C'est une histoire de vengeance, de haine, de torture, de harcèlement. Une histoire de possession et de désir. Bref. C'est tout sauf une histoire d'amour.
Mais l'histoire se termine mal. La confession du couple vient éclairer cette escalade de violence (on ne sait pas tout de suite ce dont ils sont accusés) mais on comprend que la nuit sera longue et jalonnée de souvenirs amers et douloureux. Mes émotions ont également volé en éclats : j'avais souvent envie de hurler, j'ai beaucoup soupiré contre les personnages. C'est tout le talent de Karine Giébel qui prend son lecteur en otage et le malmène jusqu'au point final. Impossible de sortir indemne d'une telle expérience... ajoutez qu'elle s'accompagne d'une performance audio cryptique et fascinante. D'où la sentence implacable qui s'abat au bout des 16 heures d'écoute.
J'étais pourtant prévenue : « personne n'est assez fort pour la vivre. Personne n'est préparé à l'affronter. Un maître chanteur devenu esclave... Esclave de cette chose (fabuleuse et fatale) : la passion, la vraie. »
UNE VRAIE TORTURE.
Face à ce déballage asséné d'une voix éteinte, je me sens totalement anéantie. Flagellée sur place. Coupable d'avoir succombé à son charme magnétique, sans possibilité de dire stop.
C'est horrible, mais c'est brillant. Ouch.
©2019 Belfond, un département Place des Éditeurs (P)2020 Lizzie
- Lu par : Vincent Schmitt, Lila Tamazit
- Durée : 16 h env.
⭐⭐⭐⭐
L'Empreinte, par Alex Marzano-Lesnevich
Je me suis lancée dans cette lecture sans savoir qu'elle traitait d'une expérience personnelle pour son auteure, d'où ma naïveté suivie de ma grande perplexité à tenter de comprendre le lien entre ces bouts de vie éparpillés.
Un enfant a été assassiné, son coupable arrêté et son procès scruté par une étudiante en droit qui songe également à sa propre famille. On jongle ainsi entre passé et présent, portrait des uns et des autres, analyses intimes et réflexions embrouillées.
Mais c'est très compliqué à garder le fil en main. La lecture est lente, longue et confuse. Ajoutez une ambiance clinique, hyper froide. J'ai vite saturé et abdiqué avant la fin.
©2017 / 2019 Titre original : "The Fact of a Body, a Murder and a Memoir" / Sonatine Éditions pour la traduction française (P)2020 Lizzie
- Lu par : Audrey Sourdive
- Durée : 13 h env.
- Grand Prix des Lectrices de Elle 2019, Prix du Livre étranger 2019 France Inter / JDD.
Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.
Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l'autobiographie et du journalisme d'investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d'éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l'on imagine. Aussi troublant que déchirant.