Tracer, de Guillaume Nail
Après la mort brutale de ses parents (fauchés dans un accident de voiture), Emjie n'a plus le goût de mener sa petite vie ordinaire. C'est après avoir vu un documentaire sur l'Aubrac qu'elle décide de partir sac à dos pour une randonnée à l'aveugle. Malgré un entourage formidable (sa meilleure amie, son oncle et son petit copain), elle sait qu'elle doit partir. Seule. Se lancer dans le vide et affronter ses peurs et ses doutes. Comprendre pourquoi ça ne tourne plus rond et attendre un espoir.
Bref. Ce petit roman raconte un sacré périple ! Tout d'abord drôle et enlevé, il nous fait voir la vie avec insouciance et chasse les nuages noirs avec un optimisme ravageur. Oui, vraiment, ça fait du bien car le sujet du deuil est traité sans pathos. Bien entendu, le personnage d'Emjie est loin d'être lisse - on la découvre écrasée par son chagrin et impuissante à évoquer ses tourments. Pourtant elle s'accroche et avance avec rage (parfois, c'est n'importe quoi) mais elle trace sa route.
Au bout du compte, j'ai beaucoup, beaucoup aimé la première moitié du roman. Moins la suite mais c'est parce que je suis une maman et qu'il m'est difficile de suivre cette demoiselle en roue libre, entre ses galères et sa désinvolture presque excessive... oui, j'avoue, ça m'a fait bondir. Ceci dit, j'ai été enchantée par cette lecture (pour moi, la découverte d'une nouvelle plume) !
Rouergue, coll. doAdo, 2020
⭐⭐⭐