08/07/20

D'ici là, porte-toi bien : de Carène Ponte

D'ici là porte-toi bienCarène Ponte nous raconte un bref séjour dans un hôtel de luxe, la semaine de son inauguration, avec une petite brochette de personnages venus là dans un but précis.

Il y a la vieille dame désemparée par le mal qui la ronge, sa femme de chambre - une jeune maman célibataire - qui bosse comme une dingue pour assurer un bel avenir à son fils, la working-girl infatigable mais contrainte de lever le pied car elle a oublié l'essentiel, la jeune femme humiliée par son mec devant l'autel, l'épouse trompée qui ronge son amertume ou celle qui désire tellement être mère qu'elle met son couple en péril...

Il y a donc des passages frivoles (les lettres d'amour envoyées par un admirateur anonyme ; les séances de détente autour d'un film ou de cocktails) qui viennent côtoyer des passages plus graves (la détresse, la maladie, le harcèlement).

Mais entre ruptures et secondes chances, finalement ce roman fait surtout parler la vie, les rencontres providentielles, l'entraide et l'amitié. Ça donne un mélange de fraîcheur et de désinvolture avec une fin hélas trop lisse et mielleuse... que voulez-vous : j'attends de la dérision et puis paf ! ça dégouline de bons sentiments.

Au final, nous avons une lecture simple et ordinaire, qui s'écoute sans déplaisir (format audio). Elle ne laissera certainement aucune trace (la lecture s'évapore aussitôt la dernière note tombée) mais elle a su planter sa petite graine durant ce mois de juillet synonyme de repos & relâchement. Un programme opportun, donc.

©2019 Éditions Michel Lafon (P)2020 Lizzie

Une performance audio très agréable : troix voix pour incarner des hommes et des femmes qui perdent pied mais se raccrochent aux branches en attendant des jours meilleurs ! Une lecture touchante.

 


Le bonheur côté pile, de Seré Prince Halverson

LE BONHEUR CÔTÉ PILEL'histoire est a priori simple et banale ; par contre j'ai adoré l'ambiance et les personnages !

Ella Been vivait un bonheur tranquille auprès de Joe jusqu'à ce que celui-ci décède accidentellement, la laissant seule face au gouffre financier que représente l'épicerie familiale et le retour imprévu de la mère de ses deux enfants. (Paige, qui a tout plaqué trois ans plus tôt, réclame la bouche en cœur la garde de ses petiots.) Pour Ella, c'est la goutte de trop car elle se sent pleinement le droit d'être la maman de Zach et Annie. Mais entre son chagrin et le traumatisme du deuil, elle se retient de couler et affronte les épreuves du mieux qu'elle peut.

Dans ce roman, j'avoue avoir pleinement savouré l'atmosphère paisible du lieu - une charmante bourgade de Californie située au bord d'une rivière avec plage de sable fin et forêt aux couleurs chatoyantes. On y croise aussi des personnages follement attachants dont on partage les souffrances et les drames trop longtemps étouffés.

En fin de compte, la lecture affiche une débauche de tendresse et de délicatesse qui surpasse toute idée de tristesse. Elle montre aussi les forces et les failles des uns et des autres. Au fond on ne déteste pas totalement Paige même si on soutient à fond Ella dans son combat. Et puis la belle-famille italienne, très présente et aimante, est particulièrement entière dans ses démonstrations affectives. Gare à ne pas contrarier leurs attentes !

Cette jolie couverture qui invitait à l'évasion et la détente a donc su totalement remplir son contrat en m'offrant quelques heures d'un cocooning fort appréciable.

Pocket, 2013 pour la présente édition - Traduit par Alice Delarbre pour les éditions Presses de la Cité

 

 

Posté par clarabel76 à 15:30:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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