Paumée, trompée... mais je me soigne ! par Angélique Ayraud
Comédie romantique pleine de fraîcheur, sans surprise mais tellement réjouissante à lire ! J'ai vraiment passé un moment délicieux en compagnie de personnages très attachants. J'ai attrapé une petite suée au début en notant les noms du casting : Éric, Ursule, Sébastien, Po Lo Chon, Eurêka et j'en passe. La guimauve façon disney, non merci. Et puis heureusement la lecture a été une bonne pioche : sans prise de tête, sans prétention. C'était bien !!!
Humiliée sur scène et trahie par son entourage, Ariel fait une croix sur sa carrière de chanteuse et choisit de retourner dans son village natal où elle accepte un petit boulot dans l'usine de son père (qu'elle n'avait plus vu depuis sept ans). Elle retrouve également ses amis d'enfance qu'elle avait chassés de son existence sans le moindre remords. Là aussi, le constat est douloureux : Ariel a privilégié une vie superficielle par égoïsme. Il est donc temps de faire table rase des vieilles rancœurs pour soigner au mieux son amour-propre.
Si les soucis d'Ariel s'accumulent et la plongent dans un profond désarroi, ils ne sont pas insurmontables non plus. À force de discussions et de patience, elle parvient à chasser les malentendus et reconquérir peu à peu sa place. Après tout, elle n'a fait que suivre son rêve et ne devrait pas être vilipendée pour avoir osé quitter le sérail. D'ailleurs d'autres priorités s'imposent. Sur place, Ariel réalise peu à peu que les affaires familiales ne sont pas au beau fixe et va donc se mobiliser pour apporter son soutien. Le scénario n'est certes pas très original mais c'est surtout dégoulinant de bonne humeur et ça fait un bien fou d'y croire.
Ariel est en effet une héroïne attachante et une éternelle optimiste, qui prend le taureau par les cornes et entraîne la foule à sa suite. Même en matière d'amour, elle sort doucement de sa torpeur pour réaliser QUI compte vraiment pour elle (une romance gentillette mais charmante). Car c'est tout un ensemble à découvrir finalement - pas une promesse de lecture papillonnante mais un simple rendez-vous qui rayonne comme un soleil dans un ciel d'été. Une chouette découverte par une plume débutante qu'on a envie de suivre !
Harlequin, coll. HQN, 2020
#Pauméetrompéemaisjemesoigne #NetGalleyFrance
NB : La couverture est trop mignonne !
⭐⭐⭐⭐
Première année, de Tom Ellen & Lucy Ivison
Après avoir adoré Celui qui sera mon homard... un peu moins French Ski, j'avais misé gros sur cette Première année qui raconte les folles expériences que vont vivre Phoebe et Luke à leur entrée à l'université.
L'histoire donne vite le ton à travers la semaine d'intégration intensive qui se résume aux grosses soirées, grosses beuveries, rencontres improvisées et gros patins qui n'engagent à rien... C'est culturellement assez déroutant quand on n'a plus vingt ans et qu'on se demande s'il existe des accords tacites à devoir suivre ces rituels débiles en croyant que c'est la meilleure adaptation possible.
Mais sinon c'est très, très drôle. Reconnaissons-le. Les dialogues fusent à la vitesse de la lumière, les esprits sont libres et insouciants, les désirs bourgeonnent, les doutes sont chevillés au corps mais les instincts sont les plus forts. Envie d'interdit, de nouveauté et d'émancipation.
Au centre, nous avons un couple ordinaire : Luke vient de quitter Abbey (au bout de trois ans de relation) et a encore du mal à tourner la page. Phoebe fantasme sur lui depuis le lycée et tire des plans sur la comète pour s'en approcher. Il y a aussi leurs potes (incroyables et fabuleux... j'adore Frankie !) qui vivent eux aussi leur lot d'expériences grivoises.
En vrai, c'est tout plein de fougue, de jeunesse et de dérision. C'est ce qui me plaît aussi car le roman sonne juste, loin des clichés et sans mièvrerie. Luke et Phoebe nous font vivre le meilleur et le pire de cette vie étudiante sans tabou. On boit d'ailleurs beaucoup, pour se désinhiber ou pour suivre la foule, mais on dénonce aussi les bizutages et les paris pourris qui épinglent sur les réseaux sociaux des comportements inadmissibles.
La conclusion du roman est également très pertinente ! Elle ne cède pas à la facilité et redore le blason de notre héroïne égarée... ouf. Et puis il y a des moments attendrissants, d'autres jubilatoires comme les parties de Quidditch, des vérités qui éclatent et qui ne sont pas bonnes à entendre. En gros, on traverse ces 400 pages comme une interminable zone de turbulences... Et c'est très, très bien.
Gallimard jeunesse, 2019 - Traduit par Julie Lopez
⭐⭐⭐
Les hauts et les - terribles - bas de la vie d'étudiant, l'affirmation et la confiance en soi : un roman résolument feel-good, intense et totalement imprévisible !
Disponibles en format poche