Bilan du mois : Juillet 2020 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪
Lus et aimés, ce mois-ci :
☼ Wild, de Cheryl Strayed
☼ Paumée, trompée mais je me soigne, d'Angélique Ayraud
☼ Le bonheur côté pile, de Seré Prince Halverson
☼ Rendez-vous avec le mystère, de Julia Chapman
☼ Mister Hamster & moi, de Birdie Milano
☼ L'enfance de l'art (Miss Charity) de Loïc Clément & Anne Montel
Et sinon, ça va. ♪♫ Comme ci, Comme ci, Comme ci, Comme ça ♫♪
L'Ombre de la baleine, de Camilla Grebe
Roman lu peu de temps après Le Journal de ma disparition.
Cette fois encore, changement de casting : l'inspecteur Manfred occupe le devant de la scène. Confronté à un drame familial, il cherche à se concentrer sur ses dossiers mais peine à mobiliser son intérêt (sa fille est plongée dans le coma après une chute accidentelle). Des corps sans vie sont également repêchés en pleine mer. La police se charge de les identifier et de comprendre si un lien existe.
Nous suivons aussi l'histoire de Samuel, un garçon mis à la porte par sa mère lassée de ses trafics. Or les partenaires du garçon ne sont pas des enfants de chœur. Pour s'en protéger, il décide de répondre à une petite annonce pour être le garde-malade d'un handicapé et s'en va vivre loin de tout. Une mise au vert nécessaire pour renflouer son business ? Pas si sûr. Sa relation avec Rachel est troublante et lui fait perdre les boulons.
Grosso modo ce roman est tout de même assez long et plat, avec une intrigue criminelle vraiment faible. En fait cette série m'échappe totalement car je ne comprends pas son sens. Aucun héros récurrent, juste des personnages qui vont et viennent. Aucune attache. On recroise ainsi Malin (l'enquêtrice éreintée par sa dernière affaire) et Hanne (la profileuse retraitée)... sauf que les projecteurs sont braqués ailleurs.
Pour une promesse de lecture complexe - parsemée de fausses pistes et de retournements incroyables - j'ai un doute. J'ai bien aimé la réflexion sur l'influence des réseaux sociaux, la naissance du Like et le narcissisme galopant dans notre société... très, très vrai... le dénouement est somme toute remarquable et inattendu. Seulement, en y réfléchissant bien, le reste de la lecture est fade et trop mou. J'hésite à lire le prochain.
©2019 Calmann-Lévy (P)2019 Audiolib
- Lu par : Marie-Eve Dufresne, Pierre-Henri Prunel, Hugues Martel
- Durée : 11 h 40
Une triple narration endossée par trois comédiens doués et efficace pour nous plonger dans cette ambiance nordique hors du commun.
⭐⭐⭐
Oxygène, de M. J. Arlidge
Jamais je n'aurais parié là-dessus, surtout après mon sentiment mi-figue mi-raisin inspiré par ma lecture d'Am Stram Gram ! J'avais trouvé l'univers tellement glauque avec une enquêtrice borderline... disons que j'étais perplexe.
Et puis le hasard a fait que j'ai eu l'occasion d'écouter ce cinquième tome (oui c'est mal d'avoir zappé les précédents épisodes - tant de détails m'ont sans doute échappé !). Sauf que j'ai été littéralement happée par l'histoire : un meurtre dans le milieu BDSM et une victime qui n'est pas étrangère au commandant Helen Grace. Ça vous chatouille une héroïne, n'est-ce pas ?
Cependant, elle n'en touche pas un mot à son équipe. Ne dit rien de ses accointances, de ses penchants, de ses parties fines. Un mensonge qui la met extrêmement mal à l'aise et qui fait dire à ses collègues qu'elle est plus irritable que jamais. La tension aussi est palpable entre Charlie Brooks et Joanne Sanderson... deux jeunes femmes qui trépignent pour obtenir les faveurs du chef ou grappiller les lauriers de la gloire. Une journaliste n'en loupe pas une miette et n'hésite pas à exploiter leurs failles pour son compte personnel.
La lecture est redoutable : c'est court, on ne s'ennuie pas, le rythme est intense et la narration ouvre le champ des possibles car elle se focalise sur plusieurs personnages. C'est bien joué de la part de l'auteur qui nous mène par le bout du nez et qui le fait vraiment bien car le dénouement est terrible ! En plus de m'avoir réconciliée avec cette série, il m'a également donné envie de lire de suite À cache-cache.
N.B. aux éditeurs : ce serait sympa de produire la version audio dans l'ordre des titres parus. Après le tome 1, on passe direct au cinquième... genre : débrouille-toi lecteur et ne cherche pas à comprendre. Moi je dis que ce n'est pas cool !
©2019 / 2020 Éditions Les Escales. Titre original : Little Boy Blue. Traduit par Séverine Quelet (P)2020 Lizzie
- Lu par : Valérie Muzzi
- Durée : 8 h 10
Très bonne lecture de Valérie Muzzi ! Efficacité, rythme, suspense... on mord à l'hameçon et le temps passe vraiment très vite.
⭐⭐⭐⭐
Arrêtez-moi (D. D. Warren #6), de Lisa Gardner
Persuadée d'être la prochaine victime d'un tueur en série, Charlie Grant prend contact avec l'inspecteur D.D. Warren de la police de Boston. En fait, elle désire connaître celle qui enquêtera sur sa mort. Warren est abasourdie par cette approche et la considère avec scepticisme.
En fait, sa première préoccupation est de trouver un équilibre entre sa vie personnelle et son boulot - la naissance de son fils a mis ses nerfs à rude épreuve. Ajoutez que ses parents s'invitent à l'improviste, ce qui place notre héroïne dans une situation encore plus inconfortable. Du coup, sa concentration professionnelle est mise à mal. Ses collègues, pourtant, ne chôment pas et traquent un justicier anonyme qui zigouille des pédophiles notoires.
De son côté, Charlie Grant reste sur le qui-vive : la mort de ses deux amies d'enfance a été une sonnette d'alarme. Son passé se rappelle à elle, avec force et fracas. Elle ignore pourquoi et tente d'éclaircir cet imbroglio, tout en aiguisant ses techniques de survie et de défense.
Finalement, il y a du bon et du moins bon dans ce roman car j'ai le sentiment de l'avoir parcouru sur un rythme inégal. Toutefois l'ensemble est positif : j'ai tout lu d'une traite et été tenue en haleine. Malgré quelques longueurs (les obsessions de Charlie en particulier) et un dénouement assez casse-tête (réapparitions, rebondissements, coups de théâtre hollywoodiens), cette lecture se révèle un passe-temps appréciable et une série qui invite à la découverte.
©2014 Albin Michel. Traduit de l'anglais par Cécile Deniard (P)2017 Audible Studios
- Lu par : Maud Rudigoz
- Série : D. D. Warren, Volume 6
- Durée : 13 h 20
⭐⭐⭐
Wild, par Cheryl Strayed
J'avais acheté le roman après avoir vu le film que j'avais beaucoup aimé. Il m'a fallu cinq ans pour le déterrer de ma bibliothèque mais je ne regrette absolument pas car j'ai replongé dans cette histoire avec délectation. Pour moi, c'est une lecture stimulante puisqu'elle invite à se dépasser mais aussi à réfléchir. Elle nous amène notamment à croire que rien n'est impossible et qu'on apprend toujours de ses épreuves.
Après la mort de sa mère, la vie de Cheryl part en vrille (séparation, drogue, divorce...). Bref. La jeune femme est au fond du trou quand elle entend parler du Pacific Crest Trail. D'abord une simple curiosité, puis un état d'urgence et quasiment un mode de survie. Cheryl comprend qu'elle doit tout plaquer et s'en va franchir seule 1700 kilomètres de sentiers sauvages, en gageant retrouver un sens à sa vie.
Je précise au passage que je ne suis pas du tout adepte des longs chemins de randonnée et pourtant j'ai beaucoup aimé partager (vivre par procuration) son expérience. Quelle sensation grisante ! On morfle, c'est vrai, mais Cheryl met en avant la solidarité, la gentillesse et la générosité des inconnus qui croiseront sa route de façon incroyable. En plus de ça, son histoire est bouleversante.
Entre la fille brisée au moment de se lancer dans son aventure à la jeune femme apaisée qui examine son parcours... quel exploit ! Cheryl a su transcender son défi pour en faire sa propre quête spirituelle. J'aurais pu souligner des passages entiers tellement je me sentais proche d'elle... Quelle belle rencontre, très inspirante et très forte aussi. Je ne suis pas prête de l'oublier.
10x18 (2014) - traduit par Anne Guitton
⭐⭐⭐⭐.5
Rendez-vous avec le Mystère (Les détectives du Yorkshire #3), par Julia Chapman
Encore une lecture réjouissante qui se lit sur un rythme peinard et pour le plaisir de renouer avec des personnages qu'on ne présente plus et une enquête de routine : Samson et Delilah doivent retrouver un certificat de décès pour une affaire d'héritage, sauf qu'il n'existe aucune trace du papier !
S'ajoutent les préoccupations usuelles pour l'un et l'autre - Delilah doit renflouer la trésorerie de son agence de rencontres au plus vite sous peine de banqueroute, tandis que Samson appréhende sa mise à pied (imminente) avec scandale à la clef car les habitants de Bruncliffe ignorent tout de ses déboires. Résultat, le duo piétine à force de cachotteries. Elle pressent qu'il n'est pas digne de confiance et lui veut la préserver pour ne plus qu'elle souffre comme avec son ex (qui la harcèle pour la garde du chien). Ça toupine, ça toupine... à tort ! Leur tandem est tellement plus efficace quand leur camaraderie est franche, spontanée et sans malentendu. Au diable les frissons amoureux... pas besoin !
Sinon c'est un troisième tome correct (on ne se fait pas de nœud au cerveau avec l'enquête en cours) et on passe un très bon moment dans le Yorkshire en attendant les prochains épisodes. L'épilogue est ouvert, la menace gronde pour Samson.
©2018 Titre original : "Date with mystery" / Traduit par Viviane Mikhalkov et Dominique Haas pour les éditions Robert Laffont (P)2020 Lizzie
- Lu par : Odile Cohen
- Série : Les détectives du Yorkshire, Volume 3
- Durée : 14 h 11
EXCELLENTE VERSION AUDIO ! Odile Cohen est PARFAITE ! Bravo.
⭐⭐⭐⭐
Paumée, trompée... mais je me soigne ! par Angélique Ayraud
Comédie romantique pleine de fraîcheur, sans surprise mais tellement réjouissante à lire ! J'ai vraiment passé un moment délicieux en compagnie de personnages très attachants. J'ai attrapé une petite suée au début en notant les noms du casting : Éric, Ursule, Sébastien, Po Lo Chon, Eurêka et j'en passe. La guimauve façon disney, non merci. Et puis heureusement la lecture a été une bonne pioche : sans prise de tête, sans prétention. C'était bien !!!
Humiliée sur scène et trahie par son entourage, Ariel fait une croix sur sa carrière de chanteuse et choisit de retourner dans son village natal où elle accepte un petit boulot dans l'usine de son père (qu'elle n'avait plus vu depuis sept ans). Elle retrouve également ses amis d'enfance qu'elle avait chassés de son existence sans le moindre remords. Là aussi, le constat est douloureux : Ariel a privilégié une vie superficielle par égoïsme. Il est donc temps de faire table rase des vieilles rancœurs pour soigner au mieux son amour-propre.
Si les soucis d'Ariel s'accumulent et la plongent dans un profond désarroi, ils ne sont pas insurmontables non plus. À force de discussions et de patience, elle parvient à chasser les malentendus et reconquérir peu à peu sa place. Après tout, elle n'a fait que suivre son rêve et ne devrait pas être vilipendée pour avoir osé quitter le sérail. D'ailleurs d'autres priorités s'imposent. Sur place, Ariel réalise peu à peu que les affaires familiales ne sont pas au beau fixe et va donc se mobiliser pour apporter son soutien. Le scénario n'est certes pas très original mais c'est surtout dégoulinant de bonne humeur et ça fait un bien fou d'y croire.
Ariel est en effet une héroïne attachante et une éternelle optimiste, qui prend le taureau par les cornes et entraîne la foule à sa suite. Même en matière d'amour, elle sort doucement de sa torpeur pour réaliser QUI compte vraiment pour elle (une romance gentillette mais charmante). Car c'est tout un ensemble à découvrir finalement - pas une promesse de lecture papillonnante mais un simple rendez-vous qui rayonne comme un soleil dans un ciel d'été. Une chouette découverte par une plume débutante qu'on a envie de suivre !
Harlequin, coll. HQN, 2020
#Pauméetrompéemaisjemesoigne #NetGalleyFrance
NB : La couverture est trop mignonne !
⭐⭐⭐⭐
Première année, de Tom Ellen & Lucy Ivison
Après avoir adoré Celui qui sera mon homard... un peu moins French Ski, j'avais misé gros sur cette Première année qui raconte les folles expériences que vont vivre Phoebe et Luke à leur entrée à l'université.
L'histoire donne vite le ton à travers la semaine d'intégration intensive qui se résume aux grosses soirées, grosses beuveries, rencontres improvisées et gros patins qui n'engagent à rien... C'est culturellement assez déroutant quand on n'a plus vingt ans et qu'on se demande s'il existe des accords tacites à devoir suivre ces rituels débiles en croyant que c'est la meilleure adaptation possible.
Mais sinon c'est très, très drôle. Reconnaissons-le. Les dialogues fusent à la vitesse de la lumière, les esprits sont libres et insouciants, les désirs bourgeonnent, les doutes sont chevillés au corps mais les instincts sont les plus forts. Envie d'interdit, de nouveauté et d'émancipation.
Au centre, nous avons un couple ordinaire : Luke vient de quitter Abbey (au bout de trois ans de relation) et a encore du mal à tourner la page. Phoebe fantasme sur lui depuis le lycée et tire des plans sur la comète pour s'en approcher. Il y a aussi leurs potes (incroyables et fabuleux... j'adore Frankie !) qui vivent eux aussi leur lot d'expériences grivoises.
En vrai, c'est tout plein de fougue, de jeunesse et de dérision. C'est ce qui me plaît aussi car le roman sonne juste, loin des clichés et sans mièvrerie. Luke et Phoebe nous font vivre le meilleur et le pire de cette vie étudiante sans tabou. On boit d'ailleurs beaucoup, pour se désinhiber ou pour suivre la foule, mais on dénonce aussi les bizutages et les paris pourris qui épinglent sur les réseaux sociaux des comportements inadmissibles.
La conclusion du roman est également très pertinente ! Elle ne cède pas à la facilité et redore le blason de notre héroïne égarée... ouf. Et puis il y a des moments attendrissants, d'autres jubilatoires comme les parties de Quidditch, des vérités qui éclatent et qui ne sont pas bonnes à entendre. En gros, on traverse ces 400 pages comme une interminable zone de turbulences... Et c'est très, très bien.
Gallimard jeunesse, 2019 - Traduit par Julie Lopez
⭐⭐⭐
Les hauts et les - terribles - bas de la vie d'étudiant, l'affirmation et la confiance en soi : un roman résolument feel-good, intense et totalement imprévisible !
Disponibles en format poche
L'enfance de l'art (Miss Charity #1), de Loïc Clément & Anne Montel
Adaptation réussie de la première partie du roman de Marie-Aude Murail qui raconte l'enfance d'une fillette pas comme les autres à la fin du XIXe siècle.
Charity Tiddler, ayant très tôt manifesté son penchant pour les animaux et la nature, se trouvait fort malheureuse à subir des leçons de musique ou de couture quand seule la vision d'un pinceau ou de pastels la mettait en joie ! Et heureusement, l'arrivée d'une gouvernante remarquable va bouleverser son éducation...
On retrouve dans cette version illustrée de belles pages lumineuses et verdoyantes, tout en accentuant le caractère rêveur et contemplatif de notre jeune héroïne. Il y a forcément un soupçon de Beatrix Potter dans ce portrait, ce qui rend la lecture encore plus charmante et délicieuse.
Il me tarde de découvrir la suite car cette relecture confirme mon premier coup de cœur pour ce roman doudou par excellence. ♥
Rue de Sèvres, 2020
Les plumes harmonieuses de Loïc Clément et d’Anne Montel révèlent une splendide version naturaliste du chef d’œuvre de Marie-Aude Murail.
SÉRIE EN 3 TOMES
Un été en liberté, de Mélanie Edwards
Voilà un joli roman qui raconte les vacances, l'enfance et le premier amour. Rien que la couverture sobrement illustrée par Andrea Sorio invite à la découverte...
Ils sont quatre : un frère et trois sœurs, Brune (17 ans), Paul (16 ans), Violette (14 ans) et Elise (6 ans). Leurs parents débordés décident de les expédier loin du tumulte parisien dans une petite maison de famille, en Ardèche. Un mois durant, les enfants seront livrés à eux-mêmes, sous le regard bienveillant des voisins, et vont ainsi goûter à la liberté.
Leurs journées s'organisent en toute spontanéité, les tâches sont réparties, sans contrainte et dans une bonne entente générale - ça fait plaisir de savourer un climat aussi serein. Chaque jour, ce sont promenades dans la nature riche et sauvage, baignades dans la crique, lectures à l'ombre des arbres, virées en mobylette ou en kayak... vraiment la belle vie !
Le lecteur aussi est aspiré par cette douce quiétude. On se fond vite une place au soleil et on prend place dans ce paysage sans nuage. L'extase pure. De toute manière, cette lecture est extrêmement bénéfique tant pour les adultes (souffle nostalgique) que pour les plus jeunes (envieux de cette liberté inestimable).
L'insouciance est de mise au cœur de cette histoire, qui nous rappelle le plaisir de saisir le moment présent, de savourer chaque rencontre et de s'interroger sur les liens qui nous attachent aux autres. C'est un petit roman de 200 pages qui ne paie pas de mine et pourtant il est éclatant de douceur & de tendresse. Une précieuse pépite. ♥
Bayard (2020)
« C'était troublant comme ce roman venait réveiller plein de sensations diffuses que j'avais moi-même en lisant. Il m'arrivait parfois de relire un livre et de ne pas y trouver du tout les mêmes choses que lors de ma première lecture. Est-ce que, comme le disait Juan Villoro, « chaque livre est comme un miroir de nos pensées. Son contenu varie selon qu'il est lu par un héros ou par un personnage ordinaire » ?
Moi, j'avais souvent l'impression étrange, et parfois dérangeante après coup, que c'étaient les livres qui me choisissaient, et non l'inverse ; puis, finalement, que j'imprimais à chaque histoire mes humeurs du moment, exactement comme l'écrivait l'auteur... »