Josh et Hazel. Ou comment ne pas tomber amoureux, de Christina Lauren
C'est l'histoire de deux amis (ou presque) qui se rencontrent à l'université puis qui se retrouvent dix ans après en réalisant qu'ils sont prédestinés (ou un truc du genre).
Quand ils se croisent la première fois, Josh est un maître assistant rigoureux et Hazel une étudiante proche du tourbillon chaotique. Quelques années plus tard, ils sont toujours aussi dissemblables - lui est méticuleux et sexy, elle exubérante et incontrôlable.
Mais ils deviennent meilleurs amis
Au départ, Josh n'est pas disponible. Mais sa copine le trompe et lui brise le cœur. Hazel vole à son secours en décidant de sortir ensemble pour des rendez-vous à quatre. Rien de cochon dans ce schéma. Ces fameux dates sont d'ailleurs assez cocasses et accentuent le sentiment que ces deux-là sont faits pour s'entendre.
Ils mettront quasiment tout le roman pour faire tomber les barrières. Hourra. L'histoire prend son temps et montre un couple harmonieux. Même en étant de simples potes, il n'y a aucune ambivalence dans leur relation. Et c'est tant mieux. Josh est un mec génial. Hazel est cinglée. Résultat, ça pétille entre eux et ça dégage de bonnes ondes positives.
Quel bien fou. J'avais un sourire aux oreilles durant toute la lecture, enfin une histoire légère et sans prise de tête ! Yes. Très bon roman, très divertissant.
©2019 Hugo Roman (P)2019 Audible Studios
- Lu par : Lucille Bobet, Benoît Berthon
- Durée : 7 h 40
⭐⭐⭐⭐
Hello, Sunshine ! de Laura Dave
Très, très sympa comme roman !
Enfin moi, j'ai beaucoup aimé.
C'est l'histoire de Sunshine Mackenzie connue pour être une célèbre Youtubeuse culinaire. Sauf que son succès est faux car des tweets vont venir tout déballer à son sujet : son passé, son expérience, son mariage. Bref. Tout est bidon. Lynchée en place publique, la nana court se réfugier dans la ville de son enfance (dans les Hamptons).
Ses déboires ne s'arrêtent pas là puisque ses retrouvailles avec sa sœur sont hélas crispées (l'une et l'autre s'étaient quittées fâchées depuis de longues années). Sunshine se sent minable, plus seule que jamais. Non seulement elle a vraiment la haine, mais elle cherche à démasquer son détracteur tout en ayant en tête un plan de reconquête. Et elle se donne les moyens pour y parvenir.
Vu comme ça, on se dit qu'il s'agit d'une histoire de seconde chance assez basique : Sunshine va réaliser ses erreurs, faire des rencontres et partir sur des bases plus saines. Youpi tralala. Eh bien, pas vraiment. Le roman montre un chemin plus chaotique vers la rédemption, des solutions à moitié résolues et des perspectives toujours plus floues (mais encourageantes). Le choix est risqué et néanmoins cohérent.
Sunshine ne donne pas non plus une super image d'elle au début (et n'inspire pas énormément de compassion). Elle est centrée sur sa petite personne. Elle veut sauver sa carrière. Elle pleure son existence de pacotilles. Elle a joué, elle a perdu. Okay. La roue tourne.
Au final son passage à Montauk lui remet les pieds sur terre (un peu de tri dans les souvenirs, la famille, le boulot, l'amour etc.). Ça a du bon, oui ! Et ça fait réfléchir sur le poids des réseaux sociaux (polluants), les faux-semblants et la réussite à quel prix. Un vaste débat. Soupir. « Nous désirons tellement faire partie de quelque chose que nous sommes prêts à feindre d'être quelqu'un d'autre pour nous intégrer. Et à feindre d'être toujours quelqu'un d'autre pour pouvoir rester. »
Voilà, voilà. Le roman se veut également caustique et drôle. C'est très plaisant à lire. L'histoire propose des pistes qui changent des clichés habituels même si ça peut paraître hésitant ou artificiel. En tout cas, moi ça m'a plu tel que c'est. Et ça me fait penser que j'avais déjà lu Dernières vendanges de Laura Dave (beaucoup aimé aussi).
Belfond, 2019 - Traduction d'Ambre Samba
⭐⭐⭐.5
Le Libraire de Wigtown, de Shaun Bythell
Cette lecture me laisse beaucoup d'amertume en bouche.
Shaun Bythell tient une bouquinerie dans une petite ville écossaise (noyée sous la pluie) et rapporte dans son journal la triste réalité de son activité. Spoiler alert : c'est la misère.
Il nous invite donc à découvrir les tribulations de sa vie de libraire : clients excentriques, franchement désagréables, employée fantasque ou qui n’en fait qu’à sa tête, lecteurs chéris, fidèles du bout du monde, vide-maisons, pépites et merdouilles, partenariat avec le diable Amazon, pas le choix non plus, contraintes et désillusions.
Hé, hé ! Clairement son quotidien ne fait pas rêver.
Le type est désabusé comme c'est pas permis. Après ça, vous pouvez renoncer à votre propre projet car son expérience n'incite pas du tout à tenter l'aventure. À le lire, il n'y a que des points négatifs et dérisoires. Bref. C'est déprimant.
Je suis également un peu déçue du style. Contrairement à son compte instagram @bookshopwigtown le ton est beaucoup moins piquant, mais plus cynique méchant. Je n'ai pas retrouvé ce fameux humour britannique vanté par l'éditeur (lisez son compte instagram, pour le coup).
Féroce, pas tendre, hargneux et lassant : le tableau est en demi-teinte. La lectrice, elle, est déçue.
Autrement, 2018 - Traduit par Séverine Weiss
Entre 84, Charing Cross Road d’Helene Hanff et Quand j’étais libraire de George Orwell, Le Libraire de Wigtown invite le lecteur à découvrir l’envers du décor.
Si l’amour de la littérature est primordial pour exercer le métier de libraire, on y apprend qu’il faut aussi un dos en béton et une patience de saint.