12/04/21

Le Colis, de Sebastian Fitzek

Le ColisSi vous aimez les romans qui brouillent les pistes avec une narratrice peu digne de confiance, alors optez pour ce scénario torturé et très perturbant.

On y rencontre une femme brisée suite à une agression sexuelle dans un hôtel mais dont le témoignage a été discrédité car jugé trop flou. Depuis, Emma vit cloîtrée chez elle et s'enfonce dans un délire paranoïaque qui inquiète son entourage. Un jour, elle reçoit bel et bien un colis pour un voisin qu'elle ne connaît pas. Cet événement provoque un nouveau stress qui va la conduire à une série d'actes déraisonnés (et dramatiques).

Enfin, il ne faut surtout pas s'imaginer que ce sera l'élément déclencheur puisqu'il s'inscrit dans une longue suite de détails troublants. Niveau ambiance, c'est super flippant. On se triture les méninges pour déterminer si l'on doit soutenir, compatir ou soupçonner Emma. Victime ou pas ? Pourquoi le serial killer aurait décidé de ne pas l'éliminer ? Même si elle porte la signature de son modus operandi (ses cheveux ont été rasés), son profil n'a rien en commun avec les précédentes cibles.

Le récit va donc alterner le passé et le présent pour retracer laborieusement les errances de l'héroïne. La sensation n'est pas très confortable. J'avais longtemps cru avoir deviné le fin mot de sa démence, avant de noter que le dénouement est un perpétuel festival de rebondissements. Ah ouais, rien que ça ?

C'est vraiment, vraiment tordu !

L'Archipel, 2016 - Traduit par Jean-Marie Argelès

 ⭐⭐⭐

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Sauf, de Hervé Commère

SaufLe début du roman est palpitant.

En moins de vingt-quatre heures, la vie de Mathieu bascule dans une spirale effroyable : une femme vient de déposer un album de photos lié à son enfance, son hangar de dépôt-vente est visité par des intrus, sa maison prend feu et l'un des cambrioleurs a été tué en prenant la fuite.

Tout semble lié au drame survenu quand il avait six ans : un incendie a ruiné le manoir familial et emporté ses parents. L'enfant a été recueilli par son oncle et sa tante, non sans nourrir une profonde mélancolie ou la certitude que rien n'est réel. La réapparition de cet album ravive donc ses souvenirs et le transporte en Bretagne pour vérifier que le passé est mort et enterré.

Qu'est-ce que j'aime les romans sur les histoires de famille qui tiennent en haleine !

Celui-ci n'a pas failli à sa promesse et réserve une atmosphère pas piquée des hannetons. Direction la campagne bretonne, les vieilles baraques, les parquets qui grincent, la poussière qui s'incruste, le souffle du passé, le silence des alcôves, les non-dits en héritage et tout ça.

C'était plutôt pas mal (mais plus faiblard dans le dernier quart de l'intrigue).

Fleuve éditions, 2018

⭐⭐⭐

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La Maison, de Vanessa Savage

La MaisonCette histoire de maison maudite est plutôt intéressante. Située face à la mer, cette villa fanée par le temps qui passe a hélas été le théâtre d'un drame survenu quinze ans plus tôt. Depuis, elle figure parmi les mythiques faits divers car aucune famille n'a remis les pieds entre ses murs.

Mais Patrick n'en a cure et souhaite acquérir la maison lorsque celle-ci est sur le marché. Son épouse Sarah n'est pas du tout emballée avant de céder à la promesse d'un nouveau départ. Elle est en dépression depuis la mort de sa mère et s'imagine que l'enthousiasme de son partenaire va la motiver à se lancer dans de nouveaux projets.

Malheureusement, rien ne se passe comme prévu. Et ses pires craintes semblent se cristalliser. Sarah se retrouve seule dans cette grande maison pleine de courants d'air. Elle se sent épiée par ses voisins, imagine qu'un intrus rôde dans les dunes. Ses enfants sont maussades. Patrick est souvent absent. Ou se montre distant.

En gros, la maison aurait tendance à influencer l'humeur de ses habitants. Comme si elle était hantée. Comme si les fantômes du passé venaient les entraîner dans leurs mauvais rêves. Ou est-ce simplement un effet des psychotropes que Sarah avale à forte dose ? Au fil des chapitres, on est en droit de se poser des tonnes de questions !

En bref, l'ambiance est bonne et source d'angoisses. Les personnages ne sont pas très nets et n'inspirent aucune confiance. On sent la tension dramatique gagner du terrain. Et le final tombe comme un couperet. Surprenant, pas surprenant ? Ça se laisse lire, ça ne révolutionne pas le genre non plus.

La Martinière, Thriller, 2019, traduit de l'anglais par Ombeline Marchon

⭐⭐⭐

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