Le Dernier Message, de Nicolas Beuglet
Des plaines d'herbes brunes parsemées de roches noires. Et au bout du "Chemin des morts", la silhouette grise du monastère.
Derrière ces murs suppliciés par le vent, un pensionnaire vient d'être retrouvé assassiné. Son corps mutilé de la plus étrange des façons.
Sous une pluie battante, Grace pousse la lourde porte du monastère. Elle affronte les regards fuyants des cinq moines présents. De la victime, ils ne connaissent que le nom, Anton.
Tous savent, en revanche, qu'il possédait un cabinet de travail secret aménagé dans les murs. Un cabinet constellé de formules savantes...
Le début du roman est excellent. Il nous plonge dans l'ambiance mystique de l'abbaye d'Iona. Pluie battante, vents déchaînés, caillou inaccessible pour les mortels.
L'inspectrice Grace Campbell débarque pour constater un crime et réalise très vite que l'affaire est moins anodine. Selon elle, le coupable se cache encore sur l'île. Le temps est donc compté.
Mais Grace doit aussi montrer patte blanche. Suite à une bévue, sa carrière a pris du plomb dans l'aile. L'inspectrice a été appelée à la rescousse par dépit. Qu'importe. Elle voit l'occasion de redorer son blason auprès de ses supérieurs.
Or, l'enquête est hors normes et dépasse le schéma classique. Grace n'avait pas le droit à l'erreur et pourtant elle doit affronter des défis qui ne sont pas de taille.
La lecture a été majoritairement entraînante. D'abord, avec l'Écosse en toile de fond, c'est magique. J'avais le sentiment de me déconnecter de la réalité. J'ai ensuite continué de voyager, en partant sur les terres froides et isolées du Groenland. Là encore, total dépaysement. C'était superbe.
Le pas de course imposé est engageant. Le ton est vif, intense. Jusque là, le thriller tient toutes ses promesses.
Puis, le roman succombe fatalement au syndrome de ses semblables : folles théories scientifiques, politiques, complotistes etc. Bof, bof. L'intrigue devient complexe, bizarre, incongrue... et elle force sur le sensationnel. Comme souvent dans les romans de l'auteur. Ajoutez un dénouement hâtif et tiré par les cheveux. Je suis déçue.
En fait, j'aime de moins en moins qu'on me serve des délires improbables à partir d'études expérimentales (là, par exemple, c'est un simple constat sur l'appauvrissement intellectuel de la population). La tendance, aujourd'hui, c'est de ne plus servir un roman à suspense basique, mais presque de la science-fiction. Et quand ça devient trop laborieux, moi je ... zzzZZZzzz.
Sinon, la lecture est distrayante. Et à écouter en livre audio, c'est très bon ! Valérie Muzzi incarne une héroïne poignante et meurtrie par de lourds secrets... (Mais que cache la porte blindée dans son appartement ?) J'espère qu'on retrouvera Grace Campbell dans d'autres romans.
©2020 XO EDITIONS (P)2021 Lizzie, un département d'Univers Poche
- Lu par : Valérie Muzzi
- Durée : 9 h
- Après les succès du Cri, de Complot, de L'île du Diable... Nicolas Beuglet met en scène sa nouvelle héroïne, l'inspectrice écossaise Grace Campbell.
⭐⭐⭐.5