Amari et le Bureau des affaires surnaturelles, de B.B. Alston
Tout d'abord perplexe par le début de ma lecture, j'ai finalement eu la grande, très grande surprise de dévorer les 500 pages tellement j'étais captivée par cette histoire aux multiples rebondissements !
L'histoire s'ouvre sur la présentation de notre héroïne : Amari est élève boursière dans une académie prestigieuse mais elle est harcelée par ses camarades et impatiente de s'éloigner le temps des vacances d'été.
Malgré les interdictions de sa mère, Amari a prévu d'enquêter sur l'étrange disparition de son frère. Quinton avait décroché un job fabuleux, selon ses dires, mais potentiellement dangereux. Et de fait, un jour le garçon n'a plus donné de nouvelles. Sa mère et sa sœur n'ont eu personne vers qui se tourner avec leurs questions en pagaille.
Contre toute attente, Amari reçoit enfin un premier indice avec la livraison d'un colis et la convocation dans un bureau spécial. De fil en aiguille, la jeune fille va découvrir la vie cachée de son frère et l'existence d'un Bureau des affaires surnaturelles.
Han-han ! Je vous vois lever un sourcil d'excitation. Mais croyez-moi : vous n'avez pas tout vu. Ni tout lu. Et préférez comme moi la totale surprise en plongeant à l'aveugle dans ce roman jeunesse. Promis : il vous réservera un tourbillon d'aventures et vous étonnera plus d'une fois.
Même lorsque l'histoire semble emprunter des chemins faciles, l'instant d'après elle rejaillit de manière incroyable et s'insinue dans des couloirs de labyrinthe pour vous retourner le cerveau. Ce roman ne cesse de duper le lecteur du début à la fin.
Après un démarrage simpliste, l'action décolle et les révélations explosent. C'est époustouflant.
J'ai franchement pris plaisir à rencontrer Amari, une héroïne attachante et qui m'a parfois fait penser à Morrigane Crow ! Elle a su toucher mon cœur et gagner mon adhésion dans ses folles aventures.
Très bonne pioche. Je recommande.
Bayard Jeunesse, 2021 - Traduit par Sidonie Van den Dries
EN LIBRAIRIE LE 22 SEPTEMBRE
⭐⭐⭐⭐
All Our Hidden Gifts, de Caroline O'Donoghue
Eh bien, ce roman est très, très différent de ce que j'avais imaginé ! Attirée par la couverture colorée, j'avais idée de plonger dans un monde imaginaire axé sur la magie (les cartes, la divination etc.) avant de réaliser que l'histoire est simplement ancrée dans le monde ordinaire (un petit village irlandais) avec seulement quelques incursions de magie. C'était très frustrant, oui !
Dans ce roman, on suit donc une jeune demoiselle en pleine crise existentielle. Maeve fréquente une école de filles, privée et catholique. Elle ne s'y sent pas particulièrement à sa place, même si elle fait tout pour être intégrée dans les sphères populaires.
Un jour, elle trouve un jeu de tarot ancien dans le cagibi de l'établissement et décide de s'en amuser pour épater la galerie. Sauf que le jeu finit par prendre un tour dramatique avec la disparition d'une camarade de classe. Et pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agit de Lily O'Callaghan, son amie d'enfance.
Précision utile : les filles ne se calculent plus depuis deux ans. C'est Maeve elle-même qui s'est éloignée sans explication mais elle n'en est pas fière. Elle regrette aussi sa dernière entrevue avec Lily qui a craché son amertume en public après avoir flippé en découvrant l'étrange carte de La Gouvernante.
C'est une carte maléfique que Maeve avait rangée au fond d'un tiroir. Elle ne s'explique pas son apparition ni sa signification. Par contre, elle est convaincue que Lily a disparu par sa faute et veut se lancer à sa recherche.
Son amie Fiona (l'amoureuse de théâtre) et Roe O'Callaghan (le grand frère réservé de Lily) vont également lui prêter assistance et explorer ensemble des ressources insoupçonnées de leur propre sensibilité. Tout un programme.
Malheureusement, j'ai eu au fil de ma lecture la sensation étrange d'un roman décousu. Il y a trop de tout. C'est confus.
On a un soupçon de fantastique, des personnages en plein apprentissage, des expériences courageuses, un folklore gourmand, des familles généreuses, une société hermétique, une secte douteuse et homophobe...
C'est un désordre sans nom ! Et ça m'a finalement semblé trop brouillon et artificiel. Hélas, non, je n'ai pas été convaincue.
La Martinière J. (2021) - Traduit par Christophe Rosson
⭐⭐.5
- Mon nom dit-il. c'est Roe.
Je rouvre les yeux.
- Quoi ?
- Je tenais à ce que tu le saches.
La magie et l'intimité que nous venons de vivre se sont envolées. Ou pire : je les ai imaginées.
- Pour que tu puissent m'appeler par mon nom, ajoute-t-il.
- Roe, Roe, je répète. Tu veux qu'on t'appelle Roe ?
Il acquiesce.
- C'est mon nom. Je l'ai choisi.
- Waouh. OK, Roe. J'aime bien. C'est mystérieux.
Roe va pour s'en aller mais m'adresse un dernier sourire espiègle.
- Dans les histoires, les sorcières connaissent toujours le vrai nom des choses, pas vrai ?
Sur ce, il me laisse bouche bée devant la rivière.