Jusqu'au dernier, de Finbar Hawkins
Ah, cette ambiance ! Si sombre et pesante. C'est tout de même le point fort du roman car l'histoire est parfois déconcertante.
Evie et sa sœur Dill assistent avec horreur à l'assassinat de leur mère par quatre hommes dont la mission consistait à éliminer la « sorcière ». En sa qualité d'aînée, Evie doit fuir le plus loin possible pour protéger la fillette. Mais Evie ne l'entend pas de cette oreille. D'abord, elle veut retrouver les meurtriers de sa mère. La quête sera rude et peut-être sans retour. Elle décide donc de confier sa sœur à leur tante (qui vit isolée parmi une communauté de femmes). Sauf que, dans le fond, Evie souhaitait se débarrasser de Dill. L'effacer de sa vie car elle ne supportait plus ses blablas de sorcellerie (qui se résument à une sensibilité très poussée sur la nature, les plantes, les animaux, une communion d'esprit). Depuis toujours, Evie se sent étrangère à cette pratique et a longtemps jalousé la relation entre sa mère et sa sœur. Elle finit donc par s'enfoncer seule dans les bois, volontaire mais inconsciente du danger, quand elle croise en chemin un cavalier puis une dame aux yeux verts.
En fait, ce roman est très déroutant. Il parle de vengeance (celle qui tient debout notre héroïne) mais ne propose pas de plan cohérent. Au lieu de ça, on suit la jeune fille subir son destin, suivre des inconnus, accepter son sort, se rebiffer et rager dans sa barbe. Elle est spectatrice de tant de drames que son histoire en devient poignante. Le roman est cependant très sombre et amer. Il évoque la violence subie par des femmes dont le seul tort était d'être différentes (des sorcières ? non, des guérisseuses). Le procès est injuste et les rebondissements sont également sidérants.
J'en sors néanmoins perplexe : tant de promesses et une exécution rudimentaire. Bof pour moi. La couverture est magnifique !
Casterman, 2021 - Traduit par Emmanuel Gros
⭐⭐.5