Ainsi parle mon coeur..., de Johanna Lindsey
Allons donc. Il me semble avoir déjà lu cette romance du temps où elle était disponible sous le titre Épouse ou Maîtresse. Tout un programme. J'y ai replongé avec une certaine délectation qui a néanmoins été douchée par une dure réalité : la romance est datée. 😏
Tout d'abord, l'histoire se déroule à l'époque du Moyen-Âge dans des demeures crades et au confort rudimentaire. Rolfe d'Ambert vient d'obtenir ses territoires pour ses services rendus au roi. Mais sa présence n'est pas du goût des locaux qui vont lui faire la misère. De colère, l'homme à la sinistre réputation décide d'épouser sa voisine, autrement dit lady Leonie de Montwyn qu'on prétend vilaine comme un pou. Les bans sont publiés dans la foulée. L'intéressée n'a plus qu'à plier (douloureusement) et subir cette union contrainte et forcée. Le jour des noces, Leonie se drape dans un épais voile noir. Elle ne décroche pas un mot. Son sort est lié à un individu qu'elle déteste. Et elle jure qu'il le regrettera amèrement.
En apercevant vaguement cette petite épouse revêche, Rolfe a la confirmation qu'il a dépassé les bornes, mais le seigneur est trop fier pour l'admettre ou pour reculer, donc il prononce ses vœux puis congédie Leonie sur ses terres dès le lendemain. Il ignore toujours à quoi elle ressemble. Il repart en conflit avec ses adversaires, pensant régler le problème plus tard. D'où des retrouvailles qui ne manqueront pas d'être gênantes ! (Il découvre une charmante créature dans le potager et se méprend sur qui elle est en pensant détrousser une jolie servante.) 😬
Ouaip, au secours. Ce Rolfe est beau, fort et conquérant. Mais il est obtus et grossier. Et surtout, il est bête. Le coup de la maîtresse qui prétend être sa pupille ? Et les conclusions hâtives ? Tout ça sous le nez de la pauvre Leonie qui ne montre rien de son humiliation ni de sa colère (car elle n'est pas dupe). Amis lecteurs, c'est rude. Ma chère Johanna n'a rien à se reprocher, elle rapporte les mœurs archaïques, Milord gronde, milady accourt. Elle SAIT qu'elle devrait dire fuck à ses offenses et donner libre cours à ses pensées. Bah non. Elle bout intérieurement, elle boude, elle pique un peu. Elle est soumise comme toute bonne épouse. 😓
Qu'on ne se trompe pas, j'adore les romances à l'ancienne et Johanna L. figure parmi les papesses du genre. Rappelez-vous mon évasion de rêve avec Sur ordre du Highlander. Pêché mignon par excellence. Dans le cas présent, bof bof. Le héros cumule les erreurs. Le couple passe son temps à réfléchir sur ce qu'il a sur le cœur sans jamais lâcher prise. Trop de tensions inutiles et de malentendus. Par contre, la nuit, oubliez tout : les caresses font frémir notre jouvencelle qui en perd son latin. Bof, donc. Je ne sais pas l'expliquer autrement. C'était bien, classique et décalé. Mais ce n'est clairement pas le meilleur livre de notre Jojo. 😩
Harlequin, 2021 pour la présente édition - collection Victoria
⭐⭐⭐