Ne me touche pas (Insaisissable #1) de Tahereh Mafi
Je n'avais pas relu la série depuis dix ans et je retombe en amour. Je retrouve un premier tome qui me frappe par sa fraîcheur et sa timidité de débutant. C'est charmant. L'histoire se déploie lentement mais se révèle fortement addictive. En une soirée, c'était bouclé. J'ai déjà enchaîné avec la suite. Oui, ça m'avait manqué !
Juliette est internée dans un asile, persuadée d'être un monstre. Ses parents ne veulent plus entendre parler d'elle, depuis le jour où elle a tué accidentellement un enfant. Car Juliette est capable de tuer par un simple toucher. Nulle explication à ce phénomène. La jeune fille vit un cauchemar et frôle la folie.
Seule, dans sa cellule, elle reçoit finalement la visite d'un garçon, Adam, qu'elle a connu dans son enfance. D'abord, elle doute de lui. Refuse de lui parler. Puis cède à la curiosité. Ensemble, ils rêvent de s'enfuir. C'est alors que des soldats débarquent pour la conduire auprès du Commandant en chef.
Warner a en effet décidé de faire d'elle son arme redoutable. Concrètement, le monde est en ruine. Catastrophes écologiques et effrondements économiques. La population a remis son destin entre les mains du Rétablissement. À travers les continents, des Commandants Suprêmes assurent le maintien de l'ordre et veillent à protéger les plus faibles.
Warner, le fils de l'un d'eux, a décroché le poste du Secteur 45. Il est obsédé par Juliette. Certes, il se montre brutal et empressé. Limite psychopathe. Il la couvre de belles toilettes, lui sert trois repas par jour. Il lui répète qu'elle est incroyable. Que son potentiel est énorme. Trop, c'est trop. Juliette étouffe, refuse ses discours et cherche à s'évader. Au fond, c'est une bombe à retardement. Et le détonateur est enclenché.
Ce premier tome place ses pions, fait entrevoir un univers et des personnages, une tension psychologique et un mouvement dramatique qui vont prendre de l'ampleur. L'écriture de Tahereh Mafi est prodigieuse - poétique, scrupuleuse, obsédante. Elle pointe les failles et les errances du cerveau de l'héroïne. Sa détresse est profonde, mais sa résilience bien réelle. Un mélange de force et de faiblesse. Et tout ça, oui, est fascinant.
Michel Lafon, 2012 - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Noël Chatain
Warner drops his hand. His glassy green eyes are so delighted I'm petrified.
"God, I've missed you," he says to me.
"You didn't actually think I'd let you go so easily?
⭐⭐⭐⭐⭐❤️