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Chez Clarabel
13 mai 2009

L'histoire de Clara ~ Vincent Cuvellier

Illustrations de Charles Dutertre

histoire_de_claraClara est un bébé juif né pendant la guerre. Quelques mots qui annoncent la couleur...
La particularité de cette histoire est d'être composée de plusieurs textes qui donnent voix à différents narrateurs, créant ainsi une ambiance nouvelle, chaque histoire s'influençant d'une couleur unique, d'une langue qui n'est jamais la même, entre le ton radoteur d'une vieille dame, la parole espiègle d'une bonne soeur gourmande, l'argot paysan d'un bonhomme dans sa ferme, le babillage insensé d'une sorcière folle etc.
On commence l'histoire par une berceuse, il s'agit de la maman de Clara, elle se cache avec sa famille, grapille quelques heures de bonheur avant l'arrestation. L'enfant est sauvé in extremis, et de fil en aiguille le bébé dans son couffin sera confié entre de bonnes mains. Objectif commun : la protéger des griffes du Mal.
L'histoire rebondit sans cesse, le destin de Clara est sur la corde raide, mais chaque rencontre vaut son instant d'amour, de gloire, de tendresse, de détresse, d'incompréhension, de révolte... Le passage avec le soldat allemand, par exemple, est intéressant (et romanesque) puisque l'homme répète sans cesse « Je croyais pas que je venais faire la guerre à des enfants ». La boucle est bouclée lorsque les dernières notes de l'histoire retentissent sur la berceuse entendue au début...
Avec simplicité, Vincent Cuvellier parvient à nous raconter la guerre, l'injustice et l'ignominie. Pour cela, pas besoin de sortir les violons pour faire pleurer dans les chaumières, il suffit d'un sourire enchanteur et des yeux de bébé qui posent sur le monde un regard rempli d'inquiétude, de reproche et de colère. L'histoire se veut également drôle, et pleine d'espoir. Sans dévoiler la fin, elle nous offre un joli tableau de douceur et de silence. C'est une très belle histoire, un ouvrage qui salue la complicité entre Vincent Cuvellier et l'illustrateur Charles Dutertre, rappellez-vous de La première fois que je suis née ...

Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, 2009  - 65 pages  -  13,50€

Je n'ai pas d'idée pour l'âge à conseiller, dans mon cas je l'ai lu à voix haute à ma fille, elle a neuf ans, et je pensais qu'elle était encore trop jeune. Je me suis totalement trompée, cette histoire a su la toucher et lui parler, même si elle est encore ignorante sur la thématique de la déportation des juifs. (J'ai trouvé dommage, par exemple, qu'en classe sa maîtresse d'école n'explique pas pourquoi le 8 mai était un jour férié, que signifiait l'armistice, et à quoi cette date correspondait, sans tomber dans le didactique, mais au moins pour informer cette jeune génération.) Il y a beaucoup de texte dans ce livre, avec parfois un vocabulaire ou un ton qui demandent un accompagnement. En quelque sorte l'histoire se présente comme une leçon sans prétention qui pourra interpeller l'enfant, l'inviter à réfléchir et - pourquoi pas ? - poser quelques questions. Je me suis rendue pour la première fois au Mémorial de Caen avec ma fille qui avait 7 ans. C'était un peu jeune. J'ai tenté de lui expliquer la guerre, à travers l'histoire de mes grands-parents, parce qu'il y a des choses incroyables à dire, mais c'est encore neuf et innocent dans sa petite tête... Mais je pense qu'il est bon de proposer des ouvrages sur la guerre et la Shoah, il y a différentes façons d'en parler et c'est un devoir de mémoire. Surtout.

A lire :   l'explication par Vincent Cuvellier lui-même sur la naissance de ce livre 

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7 mai 2009

C'était pas prévu, et pourtant c'est déjà la fin !...

sablier_3

Quelle surprise, amis lecteurs, fans de la série Le Sablier, mais quelle surprise en découvrant ce tome 8 ! Parce qu'il vous apprend une nouvelle qui n'était pas prévue ... du moins j'étais passée totalement à côté. Une série en 10 volumes, voilà ce que je m'étais imaginée. J'étais préparée, et je voyais l'histoire qui commençait à s'étirer en longueur, grr, attention à la redondance, comme pour C'était Nous (une série qui n'en finit plus de finir, ou bien qui ne sait plus comment finir !?). Le Sablier est une série que j'affectionne depuis le début, j'ai été attendrie par l'histoire d'An, une fille fragilisée par le suicide de sa maman, à tel point qu'elle a porté en elle ce boulet, comme une croix ou une chaîne, et cela lui a compliqué la vie, ses relations avec les autres, sa peur d'être seule ou rejetée, pas aimée, ou pas assez... Parce que un garçon compte énormément pour elle, il s'agit de Daigo, son ami d'enfance, son premier amour. On connaît l'histoire, la séparation, les années qui passent... pfff, et nous (le lecteur qui pleurniche) nous croisons les doigts comme des malades pour souhaiter que ces deux-là se retrouvent, tss, ce n'est pas possible autrement. Alors donc ce tome 8 apporte la réponse à notre grande question. Ayé l'histoire est finie. Au bout du 8ème tome, donc. Il y a en fait deux chapitres dans ce volume, l'un s'intitule la prière, et d'après la mangaka c'était le point final de la série (argh !!!), le second chapitre sert comme un épilogue (ouf). Je ne vous raconte pas le nombre de pulsations à la minute, mais à la fin j'étais comme une étoile de mer, paf, étalée sur mon lit, j'avais besoin de réfléchir. C'est vraiment une très, très belle série. Pleine de sensibilité, de poésie, de justesse. Avec de belles choses dites et pensées, des personnages bancals, qui tentent toujours de faire de leur mieux, un peu comme nous. Ce fut une rencontre (ou une lecture) mémorable, et j'ai bien envie de tout relire depuis le début (les larmes et le stress en moins, vous croyez ?).

« Celle que je suis aujourd'hui est composée de la somme de tous ses souvenirs »

sablier_4

NB : Il y aura bien 10 tomes comme convenu, simplement les tomes 9 et 10 seront des histoires annexes, comme pour Emma ! Le volume 9, par exemple, évoque la jeunesse de la mère d'An, de celle de Daigo et de celle de Fuji. (Je suis d'ailleurs déçue par ce qu'il devient... c'est juste trop flou, trop vide. Mouaip.)

sablierLe Sablier, tome 8 par Hinako Ashihara
version française éditée chez kana - 2009 - 6,25€

1 mai 2009

mangamaniac #1

coeur_de_pirate

Tu es plus facile à faire qu'à comprendre et tomber, je n'ai pas pu te prendre
Partir trop loin de toi, j'ai voulu te manquer à tes yeux fins d'exister

Et au sud de mes peines, j'évolue loin de toi
pour couvrir mon cœur d'une cire un peu noire
Que tous les regards lancés à mon égard,
j'ai tenté de voler loin de toi
J'ai tenté de voler loin de toi

Tu es plus facile à suivre, dans la ville qui devient notre plus grande fuite
Et moi, étendue dans ce lit, je contemple ce que je t'ai donné de ma vie

Et au sud de mes peines j'évolue loin de toi
pour couvrir mon cœur d'une cire un peu noire
Que tous les regards lancés à mon égard,
j'ai tenté de voler loin de toi

paroles : coeur de pirate

 

 

 

 

*****

Switch Girl !  (Natsumi Aida)

switch_girlC'est exagéré, totalement grotesque, mais qu'est-ce que j'aime ça ! Ne pas se prendre au sérieux. Être soi-même. Se moquer du regard des autres. Nika est la fille la plus populaire de l'école, superbe, très belle, tirée à quatre épingles, son charisme est dévastateur. Par contre, Nika a un secret, qu'elle partage avec sa meilleure amie : en mode off, notre demoiselle se lâche, à bas la bienséance, l'attitude prout-prout, elle est complètement nature. Méconnaissable, avec ses vilaines lunettes, son survêtement lâche et sa culotte qui bouloche, une tue-l'amour finie !! Et pourtant, un garçon vient de découvrir le pot-aux-roses : Arata, le nouvel élève. Mais lui aussi cultive une double facette : au lycée il porte des binocles à double fond, alors qu'il a un charme fou sans sa panoplie d'enlaidissement. Pourquoi ce cinéma ? Arata est un garçon bizarre, très mystérieux, parfois il est gentil, mais souvent il envoie balader Nika. Schéma classique, mais qui fonctionne à merveille : l'histoire est drôle, surtout burlesque, mais la relation entre les deux promet de belles, belles scènes !!!

Delcourt, avril 2009 - 6,25€
Série en cours, le tome 2 sort en juin. :)

 

 

Lovey Dovey, tome 4 (Aya Oda)

lovey_doveyAvant-dernier épisode de cette série pas transcendante, mais fort sympathique, dans le genre comédie olé-olé rigolote. Cette fois-ci l'histoire insiste sur les tentatives de séparation du couple par leurs ennemis. Toutefois je regrette que tout trouve aussitôt sa solution, le suspense est creux, mais au moins on comprend pourquoi l'amour est interdit dans cette école ! On sent que la série se termine, tant ça piétine, par contre les déclarations entre les deux amants sont toujours aussi enflammées, ça fait plaisir à voir. Et la fin est craquante !
L'éditeur ne le précise pas, mais certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes / prudes
.

Soleil Manga, mars 2009 - 6,95€
Sortie du tome 5 début juin !!! yessss ! :)

Five, tome 1 (Shiori Furukawa)

fiveNouvelle élève, Hina intègre la classe A+ réservée aux cracks et dans laquelle on ne trouve que des garçons, et le fameux club des Five, soit cinq types canons et populaires, les coqueluches du lycée. En tête, Toshi la prend sous son aile et rompt avec son habitude de coureur de jupons. Devenue leur princesse, Hina découvre aussi l'amitié, elle qui a passé toute son enfance ballottée de ville en ville par ses parents.
A première vue, les dessins ne me plaisaient pas du tout, les personnages ont parfois de drôles de tête, mais on s'y habitue. L'histoire est vraiment bien, pas très originale, à prendre comme une bonne comédie sentimentale, et j'aime beaucoup ! Toshi et Hina entretiennent une jolie relation, pour l'instant encore chaste, mais ce jeu du chat et de la souris est aussi très mignon !

Kana, mars 2009 - 4,50€
série en cours, le tome 2 est déjà dispo.

Désir C Max, tome 5 (Ayane Ukyo)

desircmaxDe nouvelles révélations sur les liens familiaux entre Mio, Hinata et Shoei sont donc tombées. L'équilibre est chamboulé, et la jeune fille perd un peu la tête. Shoei se sent blessé mais n'en dit rien, il préfère agir avec force en manipulant l'élue de son coeur. Mio a le coeur pris en étau, Hinata a choisi de passer à l'attaque lui aussi, point d'inceste dans tout ceci, le garçon n'est pas plus son frère que Shoei. L'argent aidant, Shoei et Hinata se livrent un jeu cruel, qui brouille les sentiments de Mio.
La série a relevé la barre, tant mieux, le sujet était devenu glissant et salement pervers, je n'aimais pas trop. Le caractère de Shoei est toujours dérangeant, trop autoritaire et exigeant, c'est parfois écoeurant, par contre c'est à égalité avec ce qu'inspire Hinata, ce personnage, mal défini depuis le début de la série, devient un trublion dans l'intrigue sentimentale, prêt à tout pour séparer les amants.
Attention, l'éditeur le précise en tout petit mais ce manga comporte quelques scènes explicites. A ne pas mettre entre toutes les mains, j'insiste !

Panini Manga, février 2009 - 6,80€
Série terminée en 7 volumes : le tome 6 est déjà disponible, le 7 sort en juin ! :))
 

My first love, tome 1 (Kotomi Aoki)

myfirstloveA huit ans, Mayu et Takuma se déclarent leur amour et promettent de se marier quand ils seront plus grands. A douze ans, ils sont toujours inséparables mais le destin met son grain de sel. Très malade et soigné par le père de Mayu, Takuma apprend, lors de son voyage scolaire, qu'il est condamné à vivre jusqu'à vingt ans. Est-ce pour cette raison que le couple va se séparer au lycée ?
Ce premier tome est long à mettre en place l'histoire, on s'attarde sur l'enfance et l'adolescence des personnages, on comprend la grave maladie du garçon et la dévotion de la jeune fille. C'est un amour très pur et beau qui les lie, précoce aussi, je le conçois, je suis toujours impressionnée par ces histoires d'amour qui grandissent au fil des années, sans faillir, mais c'est de la fiction, ne blablatons pas plus ! Pour l'instant, on ne comprend pas encore pourquoi à l'âge de dix-huit ans tous deux auront rompu. Et c'est simplement dans le tome 2 que l'action décolle !
Mais ce n'est pas grave, ce début est prometteur et me convient tout à fait pour cerner la personnalité du couple. J'avais trouvé la couverture peu engageante, mais les dessins à l'intérieur sont plus jolis (en souhaitant que cela ne change pas pour la suite !).

Soleil Manga, mars 2009 - 6,95€
Série terminée en 12 volumes. Le tome 2 est déjà dispo, le 3 sort en juin.

NB : Utilisez les tags pour davantage d'infos ! ;o)

coeur_de_pirate_2

23 avril 2009

Le rapetissement de Treehorn ~ Florence Parry Heide & Edward Gorey

Le rapetissement de Treehorn est un livre très connu aux Etats-Unis, publié pour le première fois en 1971, enfin remis au goût du jour, car injustement méconnu en France !

treehorn

Treehorn est un petit garçon ordinaire qui découvre un matin qu'il est en train de rapetisser, il se noie dans ses vêtements, montre à peine son bout de nez à table et tombe de son lit devenu trop haut. Autour de lui, ses parents ne font pas attention, sa mère s'occupe du ménage ou du gâteau qui cuit dans le four, son père suppose qu'il veut se faire remarquer, le chauffeur de bus le prend pour son petit frère et la maîtresse d'école l'envoie dans le bureau du directeur.

« Rapetissement ? Ah bon, dit le proviseur. Je suis bien embêté de l'apprendre, Treehorn. Tu as eu raison de venir me voir. C'est pour cela que je suis ici. Pour montrer la voie. Pas pour punir, mais pour montrer la voie. Montrer la voie à tous ceux de mon équipe. Résoudre tous leurs problèmes.
- Mais je n'ai pas de problème, dit Treehorn. C'est juste que je rapetisse.
- Bien, bien, Treehorn, sache que je suis là quand tu as besoin de moi, dit le proviseur. Et je suis heureux d'avoir pu t'aider. Car la valeur d'une équipe se mesure à celle de son entraîneur, n'est-ce pas ?
Le proviseur se leva.
- Au revoir, Treehorn. Si jamais tu as d'autres problèmes, n'hésite pas à venir me voir, et je t'aiderai à nouveau. Car un problème résolu n'est plus un problème, n'est-ce pas ? »

Une édition soignée et impeccable sert ce petit livre, le premier d'une courte série (deux autres titres sont à paraître). L'histoire signée par Florence Parry Heide est un enchantement, une histoire mystérieuse, un brin onirique, étrange et qui se termine par trois petits points de suspension... Le ton est cocasse, farfelu, et montre certaines absurdités de la part des adultes, enfermés dans leur bulle d'indifférence et allergiques au désordre, au changement, à ce qui empêche de tourner rond.

Comptons aussi sur le charme des illustrations d'Edward Gorey pour parfaire la magie de cette rencontre. L'univers singulier d'Edward Gorey est pur, vraiment fascinant. Ce n'est pas un hasard si Tim Burton le revendique comme son maître.

C'est une révélation à découvrir sans attendre !

Editions Attila, 2009 - 11€
Conte de Florence Parry Heide, traduit de l'anglais (USA) par Oskar.
Couverture et illustrations d'Edward Gorey

http://www.edwardgoreyhouse.org/

7 mars 2009

Typhon manga #1

(le titre est un clin d'oeil à Ori !) ;o)

le billet d'aujourd'hui soulagera tous ceux pour qui le manga ne passera jamais par eux (bienheureux lecteurs !) parce que moi je suis toujours accro !!! voici d'abord un peu de musique, cela adoucit les moeurs !

 

Ma petite maîtresse, tome 3

maitresseL'histoire est creuse, c'est à la base une liaison amoureuse entre une jeune fille un peu cruche et son chef de travail, qui était son ancien domestique. Dans ce tome, Dômoto apparaît franchement pervers et obsédé. Il ne pense qu'à une chose : conclure avec la demoiselle (et faire admirer son slip de compétition !). ^__^
Un grand moment d'érotisme s'inscrit au coeur de ce tome, je dis ça mais je ne dis rien...
Il faut d'abord passer par quelques passages débiles, mais vraiment drôles, parfois bizarres, comme le chapitre avec le suppo, là j'avoue que c'était implicite, je ne sais pas s'il faut en rire ou faire la grimace.
La série vole au ras des pâquerettes, pour l'émotion on repassera car l'ensemble se veut avant tout amusant.
Je me méfie de la fin de ce tome 3, qui introduit un nouveau personnage important, jusqu'à maintenant les coups de théâtre ont généralement fait flop.
Mais j'attends la suite, j'aime bien les couvertures !

Soleil Production, 6,95€

Le sablier, tomes 6 & 7

sablier6Je suis à moitié surprise par l'issue du tome 6, et à vrai dire j'ai l'impression qu'il ne se passe plus grand-chose, que nous sommes plutôt en mode de transition.
An et Daigo se sont séparés, la jeune fille a accepté de sortir avec Fuji, mais est-elle prête à faire de son ancien petit ami un souvenir ? Apparemment, non.
C'est compliqué, et puis finalement inéluctable. La tonalité de cette histoire est toujours triste et nostalgique, c'est poignant.

«On ne peut pas rester ensemble parce qu'on s'aime... Si on reste ensemble, on sera malheureux...»

sablier7Dans le tome 7, il y a un peu plus d'action, tant mieux. Car l'histoire piétine, nous sommes maintenant revenus à l'instant d'intro du tome 1. Rappelez-vous... An fouille ses armoires, un coffret tombe et elle retrouve son sablier. Le temps a donc passé, dans l'intervalle An a revu Daigo et Fuji, et fait le point. Elle a pris conscience que son bonheur est entre d'autres mains.
On sait aussi que la jeune femme va bientôt se marier, mais avec qui ? Est-ce possible que toute l'histoire racontée en six tomes ne vaut plus tripette ?
Je n'en dis pas plus, juste qu'il y a des passages rageants, des moments frustrants... comme la fin. C'est toujours le brouillard, il n'y a aucun indice ou c'est maigre. Et puis, par expérience, je sais qu'il ne faut pas compter dessus pour se faire un film, à moins d'aller au-devant de grandes déconvenues ! 
Et quelqu'un manque beaucoup dans cette histoire !

Kana, 6,25€

Koko Debut, tomes 3 & 4

koko_debut3Entre Haruna et Yo, la complicité fait place aux vrais sentiments. La jeune fille s'est aperçue qu'elle était tombée amoureuse de lui, en dépit de la clause du "contrat" qui stipulait que c'était strictement interdit. Car son "coach" a barricadé son coeur, après un gros chagrin, et en a soupé des filles avec leurs histoires compliquées.
Il ne s'attendait pas à ce que Haruna perde les pédales à vouloir cacher ses sentiments, et lorsqu'elle craque, la réaction du garçon est étonnante.
En effet, l'idylle naissante vaut son pesant de cacahuètes! Il y a d'excellentes scènes, très drôles, dans lesquelles on retrouve une Haruna godiche et nounouille. Ses seuls repères pour avoir l'air d'une fille sont ses lectures de manga à l'eau de rose ! Mais son naturel est craquant, et c'est ce qui rend cette série attachante car l'héroïne est atypique. Et en quelque sorte son personnage se moque du genre shojo et des clichés à la guimauve.
Excellent pour rire un bon coup !

koko_debut4Cela fait plusieurs fois que je remarque que les débuts sont un peu poussifs dans chaque tome, puis ça s'installe et ça met à l'aise le lecteur. L'histoire ici est un peu nulle, Noël approche et Haruna s'est engagée à l'organiser toute seule, comme une grande. Elle veut épater Yo, lui offrir des souvenirs inoubliables. Comme à son habitude, la demoiselle s'éparpille, elle est excessive, mais c'est son tempérament. Quelques bonnes scènes rigolotes sont à prévoir.
Par contre, cela devient un peu puéril quand Haruna perd ses moyens, après son premier baiser échangé avec Yo. En cela, cette série me paraît davantage destinée à un lectorat adolescent. La relation amoureuse est chaste, elle montre chaque premier pas, toujours très soft, au risque de rendre l'ensemble un peu mou (à la longue ?), mais c'est surtout très drôle ! Et il en faut pour tous les goûts.
Dans ce tome 4, Yo m'est aussi apparu un peu trop transparent
.

Panini Manga, 6,80€

Lovey Dovey, tome 3

lovey3C'est toujours le cafouillage dans les dessins, qui sont exagérément laids et grossiers. Mais c'est dans la pure tradition manga, celle qui veut que les personnages affichent des traits déformés, ou diaboliques, c'est à prendre à la légère.
L'histoire n'est pas sensationnelle non plus, dans ce lycée l'amour est interdit, Saika est déléguée pour veiller au respect de la règle, mais elle cache son jeu car elle est amoureuse de Shin, le garçon le plus arrogant et imbu de lui-même. Le couple se cache, joue au chat et à la souris. Il y a des éléments autour pour mettre en péril leur secret, c'est saugrenu, tantôt bêta, tantôt rigolo. A ne pas prendre au sérieux, mais c'est sympa.
Si l'esprit reste en surface infantile, le reste est tout de même chargé en sensualité. Donc, à ne pas mettre entre toutes les mains...

Soleil manga, 6,95€

Désir C Max, tome 4

desir4Depuis 3 tomes, cette série n'en finissait plus d'être sordide et inutilement sulfureuse. Ce tome 4 allait donc trancher si j'allais ou non continuer à la lire. Finalement, oui ! C'est une bonne surprise, car enfin l'intrigue se recentre sur le secret familial. Une révélation mortifiante est mise à jour : Mio et Jinnai seraient soeur et frère !
Mio choisit de fuir, tandis que Prince Jinnai la poursuit de ses assiduités. Quand le clash arrive enfin, le couple se sépare pour de bon mais cela n'est pas facile.
Réfugiée chez Tomoe, le bon samaritain de son frère, Mio a retrouvé Hinata avec lequel les rapports ne sont pas très nets. Mais Tomoe prétend connaître sa véritable mère et la lui fait rencontrer. Dans le même temps, Mio recroise Jinnai avec qui elle était fâchée. Et comble de tout, une énième révélation fait sensation à la fin du volume !
Qu'on s'en tienne à une histoire de famille et de secret me convient tout à fait ! J'en avais ras-le-bol des liaisons malsaines, des abus sexuels et de l'absence d'affirmation de la jeune fille. Hélas, la frontière reste fragile et on tombe encore facilement dans le glauque. A surveiller.

Panini Manga, 6,80€

Sawako, tome 1

sawakoSawako est victime d'une réputation assez vache qui la fait se sentir seule et misérable. Au lycée, on la traite comme une pestiférée, elle fait peur, avec son teint pâle, ses longs cheveux noirs. Elle rappelle les héroïnes des films d'horreur japonais ! Le garçon le plus populaire, Kazehaya, arrive à décomplexer tout le monde avec son sourire et sa gentillesse. Grâce à lui, la muraille autour de Sawako s'effrite et la jeune fille est émue de reconnaissance.
L'idée n'est pas mauvaise, mais trop lisse et pas assez creusée. On se pose trop de questions, y'a-t-il des prémices amoureux, que ressent Kazehaya pour Sawako, et inversement. Et puis l'histoire traîne un peu la patte, c'est lent. Autre souci, côté dialogues, c'est Hiroshima. On se perd facilement, ce n'est pas très clair.
Petite réserve, donc, pour ce début de série.

Kana, 4,50€

Living in a happy world, tome 1

living1Ce manga ne révolutionnera pas le genre, on y retrouve l'histoire d'amour impossible entre un prof et son élève. Mais leur première rencontre a eu lieu sur les pistes enneigées, Kanae était venue se réfugier pour soigner un coeur brisé et Eiji était son moniteur. Déjà ! Ils ignoraient qu'ils allaient se revoir au lycée, et que toute relation était inenvisageable. En plus, il règne une ambiance particulière dans l'école car un prof a déjà été viré et les rumeurs courent au sujet de Kanae, qui est la petite-fille de l'administrateur, et qui porterait donc la responsabilité de ce renvoi.
Kanae est une princesse, c'est vrai, mais elle semble bouleversée et perdue. Sa vulnérabilité ne laisse pas Eiji indifférent, et bien évidemment on voit très bien que tous deux ont du mal à contenir leurs sentiments.
C'est une série très courte, en deux tomes simplement, de quoi pousser la curiosité jusqu'au bout, car il faut reconnaître que ce shojo est sympathique, pas follement original, un peu trop sage, j'ai envie de dire, mais les dessins sont très beaux.

Soleil Manga, 6,95€   

NB : Pour connaître les précédents tomes des séries présentées ci-dessus, veuillez vous reporter aux tags pour davantage d'infos ! ;o)

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11 février 2009

^ La dame des livres ^ ~ Heather Henson & David Small

La dame des livres - Heather Henson & David Small

 

9782748507843

Ce magnifique album met à l'honneur des femmes au destin incroyable, dont personnellement j'ignorais tout à fait l'histoire. Il s'agit des Pack Horse Librarians, autrement dit « les dames des livres ». C'étaient des bibliothécaires itinérantes qui parcouraient à cheval les monts Appalaches du Kentucky. Cela se passait dans les années 1930, sous la présidence Roosevelt, pour lutter contre les effets de la Grande Dépression et soutenir la population pauvre, qui habitait des régions reculées, où les écoles étaient rares et les bibliothèques, inexistantes. Tous les quinze jours, qu'il pleuve ou qu'il vente, les « dames des livres » empruntaient les mêmes sentiers escarpés, munies d'un chargement de livres. Les missions étaient le plus souvent remplies par des femmes, à une époque où nombreux étaient ceux qui pensaient que la place de la femme était à la maison. Certes, peu payées, les « dames des livres » n'en étaient pas moins fières d'apporter le monde extérieur à ces familles rurales.

L'histoire ici raconte la vie d'un jeune garçon, Cal. Il est le rejeton d'une famille pauvre, qui vit dans une ferme isolée, au coeur d'un paysage montagnard. Un jour, apparaît une dame sur un cheval, une dame qui porte des pantalons en public ! Elle tend un livre, refuse qu'on la rétribue en baies car, explique-t-elle, c'est gratuit. Elle reviendra bientôt pour faire l'échange et donner un nouveau livre. Cal s'en moque, il n'aime pas lire. C'est une perte de temps. Aussi, il ne comprend pas pourquoi sa soeur reste le nez collé dans ce « griffouillis de poules ».

Un soir de tempête de neige, Cal est épaté par la dame des livres qui a bravé les intempéries pour accomplir sa mission. « Y a pas que le cheval qui soit courageux, mais sa cavalière aussi, si vous voulez mon avis. Tout à coup, y m'faut savoir ce qui pousse la dame à risquer d'attraper froid ou pire. Je choisis un livre avec des mots et des images aussi, et je l'apporte à ma soeur.  - Apprends-moi ce qu'il dit ! ».

Fort instructive, cette histoire est admirablement mise en valeur par les illustrations de David Small. Les décors sont beaux, les traits des personnages, en tête Cal, sont expressifs et la pauvreté suggérée, avec habileté. La narration emprunte un dialecte de montagnard, tout à fait crédible pour raconter cette vie, cette rencontre et l'aubaine de la lecture pour quelqu'un qui ne savait pas lire.

« Du griffouillis de poules, voilà ce que je pensais. Maintenant je sais ce qui s'y cache, alors je lis à haute voix. »

Une histoire juste, presque nécessaire.   

Syros, 2009 - 13,95€
traduit de l'anglais (USA) par Fenn Troller
   

18 novembre 2008

... because I want a revolution !

Y'a pas de mal !

 

 

Ces temps-ci, en matière de lecture, je cale assez vite. Pour plusieurs raisons : trop de sudoku sur ds, trop de films couleur grenadine, trop de papillons dans la tête, trop froid ou trop chaud, trop mal à la tête aussi, trop besoin d'aller chez l'ophtalmo depuis un an (et je n'y vais pas, c'est mal), trop de déconcentration en règle générale !!!

Et pourtant, j'ai de jolies choses dans mes piles.
Mais cela attendra.

Je suis revenue à la lecture de manga, parce qu'on peut le dire maintenant, cette passion a fait des émules !!! Naaan ? J'avais décrété que l'année 2008 serait l'année du manga et pris les paris (avec moi-même) de vous faire essayer 1 titre. Alors, qu'en pensez-vous ? Avez-vous fait des découvertes ? Ou non le manga-ne-passera-jamais-par-moi ?

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Petit état des lieux des dernières infos :

Oyez, oyez amis lecteurs : le tome 5 du Sablier est sorti. (Les personnages ont changé. Les grandes décisions pleuvent. C'est bouleversant ! Ce tome est très triste et pesant. A ne pas louper !)

Le tome 12 de C'était Nous a bien failli aussi avoir ma peau avec sa couverture !!! Damned, non ce n'est pas fini et cela n'annonce rien du tout. Car l'histoire - pour ceux qui la suivent - n'a strictement rien à voir : Nanami et Yano sont dans une impasse depuis des années. Le tome 11 faisait entendre qu'ils allaient se retrouver... et qui recroise-t-on dans ce volume ? Yamamoto. Personnellement je ne la supporte pas. 

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Donc j'ai eu bien du mal à lire ce tome 12, et ce qu'on apprend en bonus est invraisemblable. Je n'aime pas du tout la direction que prend la série, c'est lent, compliqué et aberrant. J'attends le prochain épisode, maintenant toutes les pièces sont en place, la suite doit pouvoir passer à la vitesse supérieure !

Message à ma petite soeur, également fan de cette série : la mangaka a repris son job et le tome 13 devrait paraître en février !!! :))

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Présentation maintenant de 3 nouvelles séries, et récentes découvertes...

Je commence par celle dont je ne donnais pas cher au début :

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Haruna a choisi de troquer son look de collégienne sportive pour devenir une lycéenne fashion et désirable. Elle veut plaire à tout prix, rencontrer un garçon et connaître l'amour. Pour réussir, elle s'inspire de conseils dans les magazines et se gave d'histoires à l'eau de rose dans des manga sentimentaux (sic). La réalité est plus crue : empotée et mal fagotée, elle a tout faux et se plante quand toutes les occasions pour séduire se présentent. C'est alors qu'elle décide de convaincre Yo, le garçon le plus canon de l'école, de devenir son coach en relooking. Il accepte à une seule condition : qu'elle ne tombe pas amoureuse de lui. Aucun danger, totalement à fond dans son trip, Haruna considère vite Yo comme un excellent pote. Elle est comme ça, Haruna, super bonne copine, mais pas petite amie !

Le premier tome a pour désavantage de placer l'histoire, et donc d'être plutôt bancal. J'avoue : j'ai eu du mal. Je trouvais même que c'était plutôt indiqué pour des ados.

Et finalement le tome 2 a changé la donne : je suis complètement accro !

L'histoire décolle, les personnages sont adorables. Haruna a une pêche d'enfer, Yo est un mentor qu'on rêverait toutes de trouver ! Il se passe un événement pas sympa dans ce volume, mais le coaching du garçon va se révéler efficace. Et puis l'histoire s'achève sur une note craquante...

Autre détail non-négligeable : c'est très, très drôle !

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Saika et Keishi sont amis depuis l'enfance, elle est amoureuse de lui mais il l'ignore. Depuis dix ans, elle a façonné sa personnalité pour mieux lui plaire, voulant apparaître douce et raffinée alors qu'elle est intrépide et fonceuse. Bref, dans l'établissement qu'ils fréquentent, le règlement interdit l'amour. Oui, c'est assez étrange mais cela permet la rencontre avec Kirisaki Shin. C'est le type le plus arrogant de l'école, beau, sûr de lui, il perçoit chez Saika sa vraie nature et tombe amoureux d'elle. La suite ressemble au jeu du chat et de la souris : il la poursuit, elle le fuit, il est jaloux de Keishi, lequel se réveille un peu, mais le type est niais, Shin en profite pour faire craquer la fille, bref c'est LE triangle amoureux par excellence.

Dans le tome 2, le fameux Keishi, celui qui est supposé être le Prince aux yeux de Saika, fait un peu pâle figure. On ne le voit quasiment plus dans l'histoire ! Il apparaît de temps en temps, manque de taper du poing sur la table, mais non ce garçon reste désespérément permissif ! D'un autre côté, cela laisse la part belle à l'histoire d'amour entre Shin et Saika. Beaucoup de sensualité à venir, du romantisme à gogo, j'avoue craquer bêtement pour cette bluette (qui n'en vaut peut-être pas autant la peine ?).   

Atout majeur de cette série : j'aime beaucoup le personnage de Shin (et j'ai aussi beaucoup ri) !

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J'ai trouvé le tome 1 dans une foire aux livres et ce fut assez pour me convaincre que c'était un signe ! Pas sûre que l'histoire sur papier avait de quoi me séduire, sans cela...

Chôko vient de décrocher un poste de secrétaire dans une grande agence et rejoint une équipe menée de main de maître par le dénommé Monsieur Dômoto. Il est exigeant, accable la jeune fille de tâches ingrates, elle plie, ploie et court, bref elle exécute les ordres sans moufter. Et c'est alors qu'elle découvre que Dômoto est en fait son ancien domestique. Chôko appartenait à une famille très riche, mais qui a fait faillite et a donc renvoyé tout son personnel.

Les années ont passé, et c'est Dômoto en personne qui a retrouvé sa petite maîtresse. Leurs rapports deviennent alors très complexes : à la ville, c'est rigueur et compagnie. En privé, le garçon est dévoué, très paternaliste, et chevalier servant. Or, il refuse d'admettre qu'il est amoureux d'elle et elle s'en offusque un peu. Du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre !!!

Le tome 2 n'a pas su davantage éclairer ma lanterne. J'ai toujours un peu de mal au sujet des rapports entre le garçon et la fille, mais le doute échappé, je suis plutôt séduite.

La scène de clôture du tome 2 est drôlissime ! Le couple s'est enfermé dans une chambre, le garçon est cloué au lit, notre demoiselle a pris les devants en lui nouant les poignets, (si ! si ! ), en fait on n'en voit pas plus, mais les dialogues laissent supposer des tas de choses et ils valent leur pesant de cacahouètes !

Une série très drôle, encore une fois !

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Aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon papa !!!!

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15 novembre 2008

Monsieur Pan - Kressmann Taylor & Princesse Camcam

 

 

 

 

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Tout est magnifique dans cet album ! L'histoire commence de la sorte :

« Monsieur Pan mourait un peu chaque jour. Il habitait près des remparts de la ville, dans une petite maison au portail de laque rouge, dont la porte était ornée de carreaux émaillés, bleus comme une eau peu profonde, à motifs de roseaux et de feuilles de riz. Dans le jardin, un bosquet de bambous vert pâle poussait à côté d'un bananier vert sombre. Un joli bassin à poisseaux rouges s'étendait à l'ombre des bambous, un bassin bordé de carreaux vert clair décorées de fleurs de pêcher et arborant les six idéogrammes d'un vieux poème :
Quand aucun pied n'approche,
La fleur de pêcher reste sans parfum.

Dans la maison se trouvaient des nattes de paille propres, deux chaises sculptées et six délicates tasses à thé blanc et bleu.
»

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Tout est beau et précieux chez Monsieur Pan. Mais l'homme est seul et timoré. Il souffre du moindre mal, il craint de se noyer, d'être piqué par une araignée venimeuse ou un scorpion, d'être atteint de lèpre. Une toux banale annonce sa fin proche et Monsieur Pan s'enferme chez lui. Il refuse de mettre un pied à l'extérieur, même lorsqu'on lui apprend la grave maladie de sa soeur, qui le réclame à son chevet.

Monsieur Pan s'y rend, mais trop tard. Sa soeur est morte, laissant trois jeunes enfants orphelins.

« Les larmes de tristesse arrosent la fleur du souvenir. » confie-t-il à ces trois bambins qu'il emmène chez lui. Et la vie de Monsieur Pan revêt les couleurs d'une vie désormais plus bruyante, chahutée par des jeux, des pleurs et des sourires.

« Il vit la laque rouge gravée et abîmée, les nombreuses tiges de bambou cassées, penchées au milieu des tiges vertes. Le bassin aux poissons rouges avait été vidé de toute vie, et les riches herbes du jardin étaient mortes piétinées, de sorte que beaucoup d'endroits nus laissaient voir la terre brûlée par le soleil. Sous une feuille de bananier, on apercevait le fragment d'une tasse bleu et blanc, brisée par Petite Branche de Saule en faisant la vaisselle. »

La perfection n'est plus, cependant Monsieur Pan est beaucoup plus riche.
Il est sain de corps et la sérénité règne en son âme.

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Ce très beau texte, signé par l’auteur de "Inconnu à cette adresse", est également servi par les illustrations fabuleuses de Princesse Camcam. Beaucoup d'élégance, de poésie, une histoire au service du retour à l'essentiel : moins se regarder le nombril et voir loin (au-delà des remparts de la ville) et admirer les collines bleues comme une porcelaine rare, s'emplir les poumons et sourire une fois de plus.

Brillant !

Par Kressmann Taylor

credit illustration : Princesse Camcam
présentation sur son blog

Editions Autrement jeunesse, Octobre 2008 / 14,50€
traduit de l'anglais par Laurent Bury

2 novembre 2008

She's La Belle Et La Bete at the ball

I'll tell you a story but you won't listen, It's about a nightmare steeped in tradition

Paroles de La belle et la bete / Babyshambles

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Depuis des siècles, les mêmes contes sont racontés dans des régions très éloignées les unes des autres. Ces récits connaissent des centaines, voire des milliers de versions qui ont été éclipsées par celles de Perrault ou des frères Grimm, parce que celles-ci ont été imprimées. Ces récits sont toujours très beaux, parfois cruels mais toujours émouvants.

En voici un exemple avec les Histoires de la Belle et la Bête racontées dans le monde :

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On retrouve au sommaire des histoires venues du Japon, de Norvège, de Russie, d'Egypte, du Canada, d'Ecosse et de Bretagne. Il est sans cesse question de couple et d'abnégation. Des filles sont envoyées à des créatures monstrueuses pour tenir une promesse ou parce qu'un foulard a choisi le promis (un bouc, plus précisément !). Ce sont des demoiselles douces et attentionnées, dévouées auprès de leurs familles. Elles ont le sens du sacrifice, acceptent de partager la couche d'un dragon à trois têtes ou d'un ours blanc. Leur sens de l'honneur sera récompensé lorsqu'un beau prince se révélera sous la peau de ces bêtes ou êtres difformes (comme le vieil homme de la marmite). L'amour ainsi triomphe toujours, combattant les préjugés et les apparences physiques peu amènes.

Parmi toutes ces histoires, j'ai une préférence pour le conte norvégien, intitulé si joliment :
A l'est du soleil et à l'ouest de la lune.
C'est l'histoire d'une famille très pauvre qui reçoit la proposition d'un ours blanc. Il souhaite épouser la plus jeune des filles et en échange il offrira toutes les richesses du monde à ces malheureux. La jeune fille s'en va à dos d'ours et rejoint un majestueux château, étincelant d'or et d'argent. Elle est bien traitée et l'ours n'est pas avare en gentillesse et cadeaux. Le soir, pourtant, la jeune fille remarque qu'un homme se glisse dans son lit. Mais il repart avant le lever du jour. C'est un mystère dont elle ne s'ouvre à personne...
S'ennuyant de plus en plus des siens, la jeune fille demande à l'ours de rendre visite à sa famille. Il l'accepte, à une condition : de refuser d'être seule avec sa mère. Cette dernière, curieuse et avide, parvient à faire parler sa fille, qui lui confie son secret. Au moment de repartir, la jeune fille reçoit de sa mère une bougie. Et lorsque le soir venu, l'homme se glisse dans le lit et s'endort, la fille éclaire le visage de celui-ci et découvre un visage de toute beauté.
Las ! trois gouttes de cire tombent sur la chemise de l'homme qui se réveille et crie malheur. Il est prisonnier d'une malédiction, il doit partir aussitôt et épouser la fille de sa belle-mère qui est un troll. Il disparaît donc et la jeune fille pleure toutes les larmes de son corps. Pour le retrouver, il faut qu'elle se rende à l'est du soleil et à l'ouest de la lune... mais le chemin est long, difficile et le garçon est désormais le promis d'une autre.

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Illustrations de Delphine Jacquot

C'est un voyage en lecture que nous proposent les auteurs, avec cette sempiternelle histoire de métamorphose et d'amour, de désir plus fort que la peur, d'interdit, de transgression et de reconquête.

Parfait pour les âmes voyageuses, curieuses et rêveuses...

de Fabienne Morel et Gilles Bizouerne
postface de Nicole Belmont

Syros, coll. Le tour du monde d'un conte / octobre 2008, 96 pages - 15€
dès 7 ans.

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En parlant de conte, n'avez-vous jamais remarqué qu'on ne trouvait jamais d'

autruches dans les contes de fées ! ?

C'est vrai que l'animal à la dégaine niaise et empotée n'en impose pas du tout en parure de chaperon rouge ou de Peau d'âne. C'est ainsi... Le ridicule ne tue pas, fort heureusement, sans quoi la planète serait vite dépeuplée.

Notre autruche aux grandes pattes de gazelle mais aux hanches de matrone ronfle, est coiffée comme un dessous de bras et habillée comme l'as de pique. Elle ne vole pas. Elle ne chante pas. Elle a un caractère de cochon et aucun humour.

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Ce qui n'empêche pas l'Autruche de se marier, de vivre heureuse et d'avoir beaucoup d'enfants.

Très original, délicieusement satirique.

Par Gilles Bachelet

Seuil jeunesse / octobre 2008 - 15€

 

2 novembre 2008

L'oiseau - émoi ressent ce qu'on sent au fond de soi...

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On ne l'a jamais vue, mais on sait qu'elle est là, au fond, tout au fond de soi : l'âme.

Et au fond de l'âme, il y a un oiseau perché sur un pied, qui ressent ce qu'on sent au fond de soi : c'est l'oiseau-émoi.

Il se morfond de douleur lorsqu'on nous blesse, il sautille et gambille quand on nous aime. Il se roule en boule, muet de tristesse, quand on nous agresse. Il se déploie et emplit l'espace dès qu'on nous embrasse.

« Au fond,
tout au fond de nous
vit l'âme.
Nul ne l'a jamais vue,
mais chacun sait qu'elle y est.
Jamais
personne ne vint au monde
sans elle.
Elle étincelle
dès qu'on naît
et, comme l'air qu'on respire,
jamais ne nous abandonne,
pas même une seconde...
... tant qu'on est. »

L'oiseau est fait de tiroirs bien verrouillés et l'oiseau seul peut ouvrir ses tiroirs. Un tiroir pour chaque sentiment, donc l'oiseau-émoi a beaucoup, beaucoup de tiroirs !

« Des tiroirs
pour rire, pleurer,
désirer, être comblé,
espérer, désespérer,
patienter, s'impatienter,
et puis un pour haïr
et un pour être aimé...
Il y a même
un tiroir pour la paresse
et un, c'est fou,
pour ne rien faire du tout !
Et aussi un tiroir secret
pour nos secrets les plus secrets
qu'on n'ouvre presque jamais.
Et d'autres, encore et encore,
tous les tiroirs
qu'on peut rêver d'avoir ! »

A présent vous avez compris que chacun est différent parce que vit en lui un oiseau différent.

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Ce petit traité des émotions est adapté du best-seller The Soul Bird écrit par la poète israélienne, Michal Snunit. Dans sa version française, les illustrations délicates et raffinées de Martine Delerm évoquent à merveille la vie intérieure.

Sensible, délicat, subtil et précieux.

Seuil jeunesse, Septembre 2008 - 12€

 

 

 

 

 

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