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Chez Clarabel
20 mai 2008

Vampire Knight (pour oublier, un peu, Edward...)

Présentation de l'éditeur
À l'Académie Cross, internat réputé, la Night Class n'est composée que de beaux et brillants élèves. Mais derrière leur apparence de lycéens ordinaires, se cachent en réalité... des vampires !! Yûki et Zero sont tous deux des Gardiens, chargés de protéger ce secret. Yûki, convaincue d'une coexistence pacifique possible entre humains et vampires, prend son rôle très au sérieux... Alors que Zero nourrit une haine féroce contre ceux qu'il voit comme des monstres.

Vampire_knight

Reçu dans le cadre du swap littérature jeunesse, ce tome 1 de Vampire Knight est une spéciale dédicace d'une toquée à une autre, j'ai nommé Lamousmé, brillante libraire, totalement mordue du bel Edward, personnage ô combien charismatique (ahem) d'une série qu'on ne présente plus !

Pour essayer (je dis bien, essayer) d'oublier sexy Edward, je vous conseille la lecture de ce manga qui pourra vous consoler de votre addiction affligeante, car tenace. Lamousmé a vu juste, pour moi. J'ai simplement adoré cette mise en bouche ! Cette histoire d'académie où cohabitent humains et vampires (les premiers l'ignorent !) est une idée géniale ! On retrouve cette idée de clan avec nos vampires tous plus beaux les uns que les autres, intelligents, supérieurs, sans cesse à la frontière de la tentation. Et c'est la jeune et pétulante Yûki qui veille au grain (un pacifisme absolu, sinon rien !). Cette fille a été sauvée, dix ans auparavant, de la morsure d'un vampire par un autre vampire, le bien nommé Kaname Kuran. Ce type est une présence irréelle à lui tout seul, il dégage un magnétisme et provoque le frisson du plaisir, de l'attirance et du danger.

C'est grosso modo la donne générale dans ce manga, le mélange de la fascination et de la répulsion. On n'assiste pas à des chamailleries entre les uns et les autres, il y a un travail de "retenue" pour nos assoiffés sanguinaires (qui compensent la chasse par la prise de pilules spéciales) et la surveillance des Gardiens est redoutable. D'ailleurs, Yûki est aidée de Zero dans sa mission éprouvante (veiller jour et nuit au bon équilibre). Ce dernier est mystérieux et très secret ; recueilli quatre ans plus tôt, après le massacre de sa famille par des vampires, le garçon voue une haine viscérale pour les buveurs de sang. Mais le garçon est habité par une hostilité encore plus féroce, qu'on découvre brutalement. Le personnage, déjà fort intriguant, prend une dimension encore plus attrayante.

Parce qu'il faut bien reconnaître que se trouve dans cette série une grande, grande sensualité !!! Où figure l'interdit, se trouvent aussi le goût du risque et l'envie. Et puis Yûki est au centre de ce qui ressemble fort à un (futur) triangle amoureux - la jeune fille a noué des liens, malgré elle, avec Kuran et Zero. Cela annonce de somptueux face-à-face, de quoi nous laisser langue bien pendante, j'en frétille d'avance !

Merci, merci très chère Lamousmé ! (pour le colis, etc.)

 

Vampire knight : Volume 1 - Auteur : Matsuri Hino

Panini manga, juin 2007 pour la traduction française.

Série en cours, au Japon. Cinq tomes disponibles en France (le 6ème paraît courant juillet 08).

NB : Oui, je vais vous présenter ce fameux colis ... j'ai bien gambergé à son sujet, à votre tour d'attendre un pitit peu ! ;o)

A consulter : Un monde magique (Un site sur la mangaka Matsuri Hino)

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9 avril 2008

(sueurs froides et boules de coton)

Tu es un grand lecteur, essentiellement un amateur de livres qui procurent des sensations fortes, des histoires qui font peur, celles qui nouent l'estomac et donnent des sueurs froides ? Mais tu commences à être blasé, lassé de toutes ces histoires que tu ingurgites et qui te t'arrachent plus le moindre haussement de sourcils ? Je te conseille donc de suivre l'histoire de Monstro, un garçon qui est dans le même cas que toi. Mais en réalité, Monstro se prénomme Julien.

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Tous les mercredis, Julien se rend à la bibliothèque municipale où il confie son désarroi à madame Pages. Elle choisit alors de lui parler d'un livre interdit, jugé un peu spécial, mais on dit que... et il paraît que... Impossible d'en savoir plus, la bibliothécaire est toute pâle. Elle l'invite dans les coulisses de l'immense bibliothèque auprès du spécialiste des livres rares, monsieur Codex, puis auprès de l'archiviste, monsieur Crypto. Pour mettre la main sur le fameux livre d'en bas, il faut traverser un lac et rencontrer le gardien Monstro (lui aussi !) qui a une drôle de tête... Finalement toutes ces curieuses péripéties ont éreinté l'excitation de notre jeune lecteur, Julien n'a plus trop envie d'en savoir plus. Et quand il se trouve devant LE livre d'En Bas, il ne sait plus ce qu'il veut, sauf que les lecteurs sont libres de leur choix !

Le Livre d'En Bas est un livre qui raconte une vraie histoire, captivante et assez frissonnante, du genre à bien titiller la curiosité du lecteur. C'est un livre qui permet aussi d'enfoncer les portes souvent closes des bibliothèques et de percer l'envers du décor ! L'histoire en elle-même ne fait pas la morale, surtout sur le choix du jeune lecteur qui ne lit que des histoires à faire peur (chacun ses goûts, je pense ?) car elle se termine sur une note positive : la lecture est un bienfait, nécessaire. Petit bémol dans ce livre : les illustrations ne me transportent pas, mais elles n'en sont pas moins fournies en détails qui font des clins d'oeil ! (Tintin et le chien Milou, par exemple)

Le Livre d'En Bas - Pierre Touron

Balivernes Editions, 2008. 13 €

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Dans une banlieue toute grise, le narrateur se morfond dans son appartement, car tout est triste dehors, pas un éclair de couleur, pas âme qui vive. Tout change avec l'arrivée dans sa vie d'une tourterelle... L'oiseau vient chaque jour toquer à sa fenêtre, se nourrit des mets préparés par le garçon puis vient pondre ses oeufs, dans la jardinière, d'où vont éclore deux petits duvets gris et blancs. Au début, ses copains se moquent de lui, puis la classe est épatée. La tourterelle et ses petits vont finir par s'envoler et ne plus revenir, mais ils laissent place à une envie contagieuse de remplir les jardinières des balcons. Les murs gris de la cité vont se colorer et le bitume va laisser place à un square avec des arbres, des fleurs, de la pelouse.

Cette histoire est vraie ! Sandrine Lhomme raconte la genèse avec quelques clichés suivis de légendes, la rapportera à Lenia Major qui s'en inspirera pour écrire Devant chez moi. C'est un album qui respire le printemps, le renouveau, l'envie d'air frais, les couleurs. Les illustrations de Sandrine Lhomme savent très bien apporter cette touche lumineuse.

Devant chez moi, Lenia Major (à la plume) & Sandrine Lhomme (peintre en ciel bleu)

Balivernes éditions, 2008. 13€

2 avril 2008

(histoires pour tous les âges)

catsou

Catsou est un petit chat roux qui a très vite été adopté par toute la famille. Le félin grandit et vagabonde dans la campagne environnante, menant sa vie de chat. Mais Catsou a un don véritable : dès que quelqu'un est triste ou fatigué, il le sent et retrouve sa route pour prodiguer câlins et réconfort. Puis un jour, la famille déménage et s'installe en ville. C'est bruyant, c'est bétonné. Catsou perd ses repères, il s'ennuie, devient triste. La famille comprend alors qu'il faut lui rendre sa liberté de vie de chat. Comme pour dire au revoir, il nous a regardés, très longtemps. Quand je l'ai vu s'éloigner, j'ai eu envie de pleurer, bien sûr, mais je savais aussi qu'il allait retrouver sa route.

Je ne porte pas les chats dans mon coeur, je préfère les chiens. Mais j'ai beaucoup aimé cette histoire de tendresse et d'affection. Dès qu'on démontre l'importance d'un animal dans la vie d'une famille, je ne peux que cautionner. Cette histoire a aussi le potentiel d'enseigner ce qu'est le besoin (ou le désir) d'indépendance, un choix qu'il faut respecter et accepter, malgré son chagrin ou son besoin égoïste de conserver pour soi.

Catsou, Bénédicte Brunet (texte) - Charlotte Mollet (illustrations)

Ed. du Rouergue, coll. Varia. 15 €

monsieur_personne

Dans un quartier tristement ordinaire, où le ciel est de la couleur du béton, et où il pleut souvent, où il est si facile de ne pas dire bonjour à son voisin, où tout se ressemble, vit un homme ... gris. C'est Monsieur Personne. Les gens ne s'intéressent pas à lui, ne le voient plus. Les enfants ont peur de lui, ils le trouvent vieux et laid. Monsieur Personne ne fait rien de ses journées, sauf regarder par la fenêtre des heures durant. Ou il lit son journal. Il mange sa soupe, fait sa lessive, sa vaisselle, arrose sa plante, reprise ses chaussettes trouées. Et puis, quand la nuit arrive, Monsieur Personne allume la lumière de sa cuisine et il se met au travail. Son travail est important et mystérieux : il fabrique des étoiles !

On peut craindre au début que cet album sera sinistre et plombant, un peu moralisateur sur notre inconscience à ne pas se soucier de son voisin, à bouder la vieillesse, à mener une vie terne et sans saveur. On parle de solitude, d'apparence, d'individualisme. Et les couleurs sont également éteintes, le personnage de Monsieur Personne nous touche et nous affecte. Cette histoire de l'ordinaire n'a pas le mérite d'offrir grande évasion, jusqu'à la révélation du talent caché de ce vieil homme, finalement pas si ordinaire ! J'ai aussitôt pensé à la chanson des Innocents, Un homme extraordinaire. Bref, je ne partais pas conquise au début, j'en suis sortie émue par ce conte moderne qui explique d'où viennent les étoiles !

Monsieur Personne,  Joanna Concejo

Ed. du Rouergue, coll. Varia. - 18€

anna_la_vilaine

Anna vient de lire le conte du Vilain Petit Canard mais s'en trouve fâchée. Selon elle, ce n'est qu'un salmigondis absurde ! Si on est laid, on est laid. Si on est beau, on est beau pour la vie. Pour s'en convaincre, Anna veut vérifier si elle est belle, vraiment très belle, aussi belle qu'un cygne. Elle s'en va poser la question à ses proches, quand étrangement elle découvre tour à tour sa mère en fourmilier, son père en paresseux, son frère en girafe et son imagination ne s'arrête pas là : le pommeau de douche devient un cobra royal, le frigo un ours polaire, les feux tricolores un très beau perroquet. Qu'est-ce que cela signifie ?

Simplement, ceci : Je suis belle, ou je suis vilaine ? Que voient les autres, finalement ? Et s'il était préférable de se moquer de ce pensent les autres de nous ? Un livre sur l'apparence et le regard des autres. A méditer, longuement !

 

 

 

Anna la vilaine, Fabian Negrin (traduit de l'italien par Marc Voline)

Ed. du Rouergue, coll. Varia - 14€

raspoutine

Sa tignasse hirsute. Son gros nez cramoisi. Ses dents de devant tout ébréchées. Ses sourcils aussi broussailleux que des fourrés épineux. Et ses yeux. Noirs. Du goudron. Des copeaux de charbon. Deux encoches ouvertes sur la nuit.

C'est Raspoutine. En fait, il s'appelle Ferdinand, mais les gamins du quartier lui donnent ce surnom ridicule car sa physionomie leur rappelle ce cinglé qui hantait la Russie du Tsar Nicolas II. Ferdinand est un mendiant qui vit dans la rue (et dort dans une vieille voiture sans roues) et squatte tous les jours devant la boulangerie. Le quartier n'est pas bien riche, la gamelle du bonhomme pas très fournie en pièces. Le gars n'est pas un mauvais bougre, il ne crache pas dans sa main et n'hésite pas à envoyer balader le môme qui lui tend son assiette de choux de Bruxelles (véridique !). Certes, l'homme aime aussi boire du vin rouge, en bouteille plastique. Pour pisser rouge. Et puis il y a eu une journée d'hiver, où la neige était tombée en abondance. Les gamins jouaient à se lancer des boules, à glisser sur les fesses, sur le dos, sur le ventre. Raspoutine s'est joint à la bande, avec son couvercle de poubelle. Je me souviens de son gros rire et des éclatants morceaux de givre qui lui éclairaient les yeux ce jour-là. Car, après ça...

Le texte est de Guillaume Guéraud et se révèle fort et poignant. Son histoire dénonce la misère et la détresse, sans jamais tomber dans le misérabilisme ni dans le sermon. Le portrait esquissé du sans-abri n'est pas brodé dans la dentelle, pourtant cette histoire que rapporte le narrateur est un souvenir d'une jeunesse assez heureuse et toute simple, une consonance nostalgique, marquée par la rencontre d'un type subversif, qui vivait en marge de la société. J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce texte, que je trouve juste, sans tirer la sonnette d'alarme. Notre monde n'est pas parfait, et je ne crois pas que cela puisse changer un jour.

Raspoutine, Guillaume Guéraud (texte) - Marc Daniau (illustrations)

Ed. du Rouergue, coll. Varia. - 13,50€

22 mars 2008

La traversée du temps

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Avant d’être adapté pour le cinéma par Mamoru Hosoda (sortie en salle en juillet 2007) La traversée du temps était  une longue nouvelle rédigée par le romancier Yasutaka Tsutsui (Le censeur de rêves, Les cours particuliers du professeur Tadano…). Le livre paraît en 1965 et conquiert le coeur des jeunes filles et garçons pour devenir rapidement LE roman de la jeunesse japonaise. Près de quarante ans après, une nouvelle héroïne de 17 ans traverse le temps.

La Traversée du Temps est une histoire exceptionnelle. C'est une aventure qui voyage dans le temps (cqfd), un brin fantastique, et puis qui se révèle merveilleuse et magnifique. C'est une histoire d'amour, un grand souffle d'espérance, un récit allégorique...

Depuis janvier 2008, la version manga co signée avec Ranmaru Kotoku, a été publiée chez Asuka ... Lecture :

traversee_du_temps_mangaMakoto est une lycéenne bouillante de vie, vive et énergique, un peu garçon manqué sur les bords. Peu studieuse et sans cesse en retard pour les cours, elle prend davantage de plaisir à jouer au base-ball avec ses inséparables compagnons, Chiaki et Kôsuke. Mais à force de courir comme une folle, Makoto a un pépin avec son vélo, ses freins lâchent et la jeune fille a un accident.

Surprise ! elle n'est pas morte mais revenue dans le passé. Ce saut dans le temps lui permettra alors de s'épargner les petites erreurs déjà vécues, du moins le pense-t-elle. Car d'autres soucis se créent et se greffent à la pelote qui devient un embrouillamini de problèmes sans fin. Makoto pense qu'elle peut sans cesse traverser le temps pour réparer et recoller les morceaux brisés, mais sa tante cherche à la prévenir : ce don est temporaire, les sauts sont comptés. Et au moment où il lui devient crucial de réparer un quiproquo, le quota est dépassé !

Voilà votre ticket pour une histoire follement enthousiaste, très dynamique, guidée par une jeune héroïne qui n'est jamais à bout de souffle ! ...   

Editeur : Asuka - Collection : Seinen  *  Genre : Shonen / Aventure - Sentimental

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J'ai bien évidemment vu l'animé, pour un résultat tout aussi somptueux. La musique est très belle, l'énergie présente, les personnages fidèles à mon idée perçue dans le manga (bémol pour la voix grinçante qui double Makoto ; la version originale est louée, saluant la prouesse d'une jeune inconnue de 16 ans, Riisa Naka, choisie parmi une centaine de prétendantes. C'est en grande partie grâce à sa voix rafraîchissante qu'elle a attiré l'attention et obtenu le rôle. Le doublage français est plutôt décevant.)

Le film est à la hauteur des oeuvres géniales du studio Ghibli. Ici, Madhouse fait preuve d'une incroyable maîtrise de l'animé qui berce dans l'onirisme, le fantastique, la poésie et la comédie romantique et attachante. Il y a de l'humour, pas mal d'effusion et de précipitation (le tempérament de Makoto est explosif !). Bref, c'est une oeuvre sensationnelle, très fine, difficile à décrire car toute l'émotion passe par l'image.

A noter : Le personnage de Makoto n'apparaît pas dans l'oeuvre originale qui mettait en scène Kazuko, ici présentée sous les traits de la "tante sorcière", une célibataire de 30 ans, quelque peu énigmatique.

Le site : http://www.traverseedutemps-lefilm.com

Passons au livre, maintenant ...   

traversee_du_tempsLa salle de sciences naturelles ressemblait à un débarras rempli de choses horribles. Et puis soudain, au milieu des ustensiles de cuisine, des squelettes, des collections d'insectes, et des animaux empaillés, Kazuko se sentit envahie par une odeur douce et nostalgique, comme de la lavande. Elle crut voir une ombre, un fantôme, ou un voleur, et s'évanouit. A partir de ce moment-là, plus rien ne fut normal. Kazuko avait l'impression d'avoir fait un saut dans le temps, de savoir à l'avance ce qui allait se passer. En outre, les catastrophes se succédaient sur son passage, tremblement de terre, incendie, camion fou... Kazuko décida de se confier à quelqu'un de sûr, le gentil Masaru, par exemple, ou le professeur de sciences naturelles. Des discussions qui lui réservent de bien étranges surprises.

Mon avis :

Première impression de lecture, flagrante : l'histoire n'a pas pris une ride, pourtant elle date de 1965 ! C'est aujourd'hui un grand Classique pour la jeunesse nippone, et je comprends ce qui suscite un tel engouement. Toute la trame romanesque monte crescendo et connaît son apogée dramatique dans les dernières pages du livre, à l'instar de la version remodelée quarante ans plus tard. J'ai toutefois été peu surprise par ce qui arrivait à Kazuko, d'où l'inconvénient d'avoir suivi un ordre peu logique pour explorer une oeuvre nouvelle. Mais je reconnais que Yasutaka Tsutsui a su produire une histoire remarquable et prodigieuse en imagination. J'ai aussi été totalement imprégnée par les derniers chapitres, et durant la déclaration qui va secouer la vie future de la jeune fille de 15 ans, même si j'avais déjà connaissance de cette scène, j'ai encore une fois marché à fond. Voilà ce qui rend cette histoire époustouflante : au début cela ressemble à une épopée fantastique, puis d'un seul coup cela devient la plus incroyable histoire d'amour ! On peut découvrir La traversée du temps sous toutes ses coutures, à l'arrivée on en sort toujours ébloui(e) !

Neuf de L'école des loisirs - 104 pages - 8€

Traduit du japonais par Jean-Christian Bouvier.

17 mars 2008

Voilà, c'est fini !

Quel dénouement pour Emma ?

emma_7Le tome 7 vient de paraître en anglais, je n'ai pas résisté. J'ai reçu le livre le jour de sa sortie, je l'ai dévoré aussitôt. Il me fallait également savoir s'il s'agissait du dernier tome, ou si la série - annoncée en cours, par les sites spécialisés - n'était pas prête de voir le bout. Ouf ! ce tome 7 signe bien la fin. Un prochain tome 8 va voir le jour, mais il s'agira d'un simple recueil d'histoires courtes mettant en scène des personnages secondaires de la série Emma.

Amis lecteurs, vous suivez ma folle passion depuis quelques mois et vous êtes impatients de savoir mon avis sur LA FIN. Je vous vois fort inquiets après la tombée de rideau du précédent tome, lorsque William reçoit d'Emma une lettre de séparation, découvrant par la suite qu'elle a disparu ... ignorant encore qu'un kidnapping a été ourdi dans le dos des amoureux pour contrer leur projet de mariage. Où est Emma ? William parviendra-t-il à la retrouver ?... Oui, on s'en doute.

Mais alors, qu'est-il possible d'envisager pour ce couple séparé par des clivages sociaux, dans cette société victorienne où les codes, les rangs et les apparences sonnent comme des coups de fouet violents et handicapants ? ! Objectivement, leur union est utopique. Un pur conte de fées, le sirop réclamé pour toute bluette sentimentale. Ah, justement Emma est un pur shôjo, un manga romantique, une comédie sucrée et mielleuse, très attachante. Mais au-delà de la romance entre Emma et William, la série propose une vision réaliste du petit cerclé fermé de la gentry. On discerne le soin scrupuleux apporté par la mangaka pour rétablir l'ambiance anglaise, colporter l'étiquette de la bonne société, mettre l'accent sur les petites mains qui travaillent en coulisses. C'est grouillant, intelligent, ça respire l'amour pour ces clichés britanniques d'une autre époque et le message passe instinctivement, tant le lecteur se passionne pour l'histoire, les personnages, etc.

Au début, j'avouais trouver William Jones benêt et fichtrement maladroit. Le type coincé dans son costume trois-pièces, son chapeau haut-de-forme et son statut de fils à papa. Et puis la rencontre avec la jolie soubrette, Emma, vient le sortir de sa torpeur et réveiller son excentricité (c'est ainsi que son ancien camarade d'école le qualifie !). Plusieurs tomes avaient su nous offrir des scènes vibrantes d'émotion et des retrouvailles enflammées, mais ce tome 7 nous en livre encore un bon cru ! Savourez, lectrices impatientes, cette fin va connaître son summum de course-poursuite dans la forêt, un gros coup de colère et une déclaration toute simple, très pudique, mais beaucoup plus bouleversante qu'un discours de trois heures. A quand le mariage ? la fin est ouverte. Mais cette scène qui boucle la série est terriblement touchante, elle montre un William tendre, vaillant et sur lequel Emma sait pouvoir toujours compter. Bah moi je fonds ...

Emma, de Kaoru Mori - Série (terminée) en 7 volumes.

A venir un volume 8 : un recueil d'histoires courtes, avec les personnages secondaires de la série.

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16 mars 2008

Pourquoi j'aime les mangas ?

A ceux qui posent encore la question, voici un billet à lire :

http://lsj.hautetfort.com/archive/2007/02/13/j’aime-les-mangas-parce-que.html

Parce que, moi aussi :

  1. Ma génération a été grandement influencée par le Japon et ses dessins animés.

  2. Le manga couvre large : amour, science-fiction, policier…

  3. On peut trouver de tout à des petits prix, selon le titre et l’éditeur.

  4. Comme dans la BD, on trouve des grands noms, signe en général de bons titres.

  5. Après un certain temps d’adaptation, j’ai pu sélectionner les titres qui m’attiraient le plus et rejeter ceux qui au premier abord m’avaient semblé intéressants mais qui ne valaient pas la peine que je débourse tous les mois.

  6. Je ne préfère pas les mangas aux autres lectures.

  7. Les mangas complètent ma culture littéraire, et m’apportent un peu de détente dans ce monde de stress.

  8. J’aime donc les mangas PARCE QUE !

bandeau_manga_4

Parce que ce slogan est devenu incontournable ! ...

16 mars 2008

Du tri dans mes mangas !

hot_gimmick_1Belle surprise que ce manga, au-delà de l'affreuse couverture qui n'augurait rien de bon ! Le début aussi laissait présager un goût amer, un peu niais, mais l'action semble bien se reprendre et propose une vision intéressante de la hiérarchie sociale au Japon. Il existe, par exemple, des résidences qu'on appelle shataku et qui abritent les employés d'une même compagnie. Pour Hatsumi, cette situation représente l'enfer, car il lui faut sans cesse composer, faire bonne figure et céder à la pression existante pour éviter le blâme sur ses parents. Le cauchemar devient réel, car il y a toujours des personnes malveillantes pour vous prendre au piège (madame Tachibana, la mégère responsable de la résidence, et son fils Ryôki). Cela commence sur un malentendu, Hatsumi est surprise avec un test de grossesse, et Ryôki s'empresse d'exercer un chantage abusif. Heureusement intervient Azusa, qui est de retour en ville. Le garçon avait grandi dans la même résidence aux côtés d'Hatsumi, avant de déménager à l'étranger. Aujourd'hui il est devenu le mannequin vedette pour un magazine, et ainsi la coqueluche du lycée. Hatsumi a retrouvé son meilleur ami d'enfance, prête à tout partager  avec lui. Elle reste pourtant muette sur l'étrange ascendant dont fait usage Ryôki - toujours à cause de cette terrible pression sociale ! - et se laisse humilier sans moufter.

La série est terminée, elle comprend 12 volumes. Les critiques lues à son sujet sont toutes très positives et soulignent la finesse du scénario à mettre en avant les rouages compliqués de la hiérarchie dans la société japonaise. Mais c'est aussi une histoire d'amour et de haine, où les méchants et les gentils ne sont toujours ceux que l'on croit. Il existe toutefois un certain sadisme dans les rapports, où l'on comprend que la tyrannie et l'acharnement pèsent lourds dans la balance. Je gage que cette complexité prenne un rôle important dans l'intrigue !

Genre(s) : Shôjo, Comédie, Romance

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academie_aliceEncore une couverture grotesque, pour un contenu finalement plus pertinent. L'Académie Alice est une école pour surdoués, un cadre assez spécial où l'on accueille exclusivement des enfants possédant un don inné, autrement dit un Alice. Hotaru est une gamine insupportable, élevée à la campagne, qui va décider de tout quitter pour retrouver sa meilleure amie Mikan, partie depuis six mois à l'Académie Alice sans donner de nouvelles. Est-ce un miracle si Hotaru est admise dans cette école, ou possède-t-elle véritablement un Alice, comme le suppose son professeur ? La jeune fille a une semaine pour prouver aux camarades de sa classe qu'elle est des leurs. Or, son arrivée n'est pas bien accueillie et Hotaru s'attire aussitôt l'antipathie de Natsume, un garçon populaire et redoutable, qui possède un Alice puissant et incontrôlable.

Un peu de magie, de fantastique, quelques doses d'humour et de facétie... Ce manga possède beaucoup de charme et L’Académie Alice rappelle par certains côtés l’univers aigre doux de Card Captor Sakura, et par d’autres l’école Poudlard des petits sorciers en herbe d’Harry Potter (selon l'éditeur). C'est une lecture légère, qui conviendra aussi pour les plus jeunes. (La série est en cours au Japon.)

Genre(s) : Shôjo, Comédie, Fantastique

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parfait_tic_1Un amour de manga ! J'en tiens encore un ! C'est Parfait-tic, une série en 22 volumes (en cours de traduction) qui raconte une histoire sentimentale entre une fille et deux garçons. D'un côté, il y a Fûko, une demoiselle pétillante et enjouée, âgée de 15 ans. La veille de la rentrée au lycée, elle voit emménager deux nouveaux locataires au-dessus de son appartement. Ce sont deux cousins, Ichi et Daiya. L'un est plus froid qu'un glaçon, l'autre a un charisme dévastateur. Sans cesse rembarrée par le premier, Fûko finit par se rapprocher de Daiya mais doit s'en méfier car le jeune homme a une réputation de tombeur !

Encore un scénario sur le triangle amoureux, mais ceci dit c'est tendre et attachant. Que souhaiter de plus ? L'histoire est gaie, elle parvient à nous faire aimer les personnages (très bien dessinés, j'avoue, ils sont tous très beaux !) et les situations cocasses dans lesquelles est plongée l'héroïne (oui, en plus, c'est assez drôle !). La mangaka a tendu une perche à ses lecteurs, en suggérant que l'élu ne serait pas forcément celui auquel on penserait le plus. Alors, ça veut dire quoi ? Tous les espoirs sont permis - permis de rêver et fantasmer ! Décidément, cette série me plaît énormément !

Genre(s) : Shôjo, Romance

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I_wishAprès la mort de ses parents et de son frère, Ryujin prend rendez-vous avec K, un magicien qui prétend pouvoir réaliser n'importe lequel de vos voeux. En contrepartie, il vous prend la chose qui vous est la plus précieuse. Ryujin lui demande de ressusciter sa famille, mais K refuse. Cependant, il décide de la prendre comme assistante...

Bof, je ne m'attarde pas. Je n'ai pas su entrer dans ce manga, les illustrations me rebutaient, l'histoire est sombre et, bref, ça n'a pas collé. C'est tout ! (La série est terminée, en 7 volumes.)

Genre(s) : Action, Fantastique, Magie

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Say_LoveChae-Won est un lycéen qui a été déçu par une jeune fille plus âgée. Depuis, il ne veut plus s'intéresser aux filles plus vieilles que lui. Mais, un jour, ses camarades de classe organisent un rendez-vous avec des étudiantes. Chae-Won cède finalement et rencontre Seulgi. Après une soirée bien arrosée, ils se réveillent dans une chambre d'hôtel sans se souvenir de ce qu'il s'est passé ! Le lendemain, Seulgi croise Chae-Won en tenue de lycéen ! Elle le gifle en découvrant qu'il lui a menti, et qu'il n'est pas étudiant...
Trois mois plus tard, Seulgi réapparaît et annonce à Chae-Won qu'elle est enceinte.

Encore une déconfiture ! Les illustrations dans ce manga sont épouvantables, il y a un contraste dérangeant entre la beauté de la jeune fille (cf. la couverture) et les traits exagérément grossis, enlaidis des autres. C'est pour moi le point faible de cette série, du coup je ne suis pas séduite, pas entraînée à pénétrer dans l'histoire, pas sensible du tout...

 

 

 

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Libellés : Hot Gimmick ; L'Académie Alice ; Parfait-tic ! ; I wish ; Say love.

15 mars 2008

Mlle Ôishi, 28 ans, célibataire

melle_oishi_01Kon Ôishi, 28 ans, est célibataire, bosseuse, débordante d'enthousiasme et prête à rencontrer le prince charmant. C'est sous les traits de son collègue, Henmi, qu'elle pense décrocher le gros lot. Divorcé, père de deux enfants, l'homme promet mariage et confort, mais demande à Kon-chan de quitter son job parce qu'il compte s'occuper d'elle. Premier couac. La jeune fille ne moufte pas, elle obtempère mais choisit de décrocher un petit boulot de vendeuse dans une mercerie. Bien lui en a pris, suite à une restructuration du personnel, Henmi perd son emploi. Il est effondré, incapable d'assumer ce revers. Aussi Kon-chan lui propose d'emprunter une somme rondelette  à ses parents pour soulager leurs soucis d'argent. Autant la jeune fille redouble d'efforts pour mettre du beurre dans les épinards, autant Henmi est totalement inactif, végétatif et inconséquent. Pour preuve, il achète une voiture flambant neuve, cache ses nombreuses dettes et passe tous les week-ends chez son ex pour le bien des enfants (dit-il). Kon-chan supporte la situation de plus en plus mal, se confie à son frère, Yukari, et à son meilleur ami, Tetsu, un coiffeur au look destroy. Tous, y compris ses parents, la forcent à quitter Henmi et surtout de refuser tout engagement (dans le mariage) avec cet irresponsable.

Oui, le mariage est sacré et brille de mille feux devant les prunelles de notre héroïne. Elle a déjà 28 ans et, selon elle, gâché ses chances pour décrocher le pompon. Tout ce qu'elle souhaite, c'est un mari, des enfants et un joli appartement. C'est un peu pour toutes ces raisons qu'elle rechigne à franchir le cap de la rupture avec Henmi, même si elle ressent de plus en plus d'amertume auprès de lui. Ce n'est pas vraiment la vie de couple qu'elle rêvait.

melle_oishi_02Et puis, vient la rencontre avec Kanji, un camarade de Tetsu. Il est plus jeune que Kon-chan, insouciant, drôle et charmant. Il est rempli d'attentions qui touchent notre demoiselle, mais celle-ci va vouloir encore une fois tout précipiter. La trentaine approche à grand pas, elle refuse de ne pas être mariée, de ne pas avoir de petit ami, d'être toujours célibataire. Kanji est un bon prétendant, mais il est souvent absent, très indépendant. Cette attitude déconcerte Kon-chan qui ne voudrait pas l'étouffer non plus, pour  ne pas le perdre. Elle attend donc ses coups de fil, et chaque instant passé à deux est pur, sublime et fusionnel. Il est difficile de ne pas craquer pour Kanji, malgré ses (légers) défauts. Au début, cela s'annonce plutôt mal pour Kon-chan - quoi ? encore un drôle de numéro ! - mais finalement leur relation est particulière, parce qu'elle n'est pas entrée dans une case et parce que Kanji refuse tout ce qui est plan-plan.

Malheureusement, Mlle Ôishi n'est pas douée pour le bonheur, pas vernie du tout ! Quand la situation entre Kanji et elle connaît enfin une certaine sérénité, c'est le destin qui vient tout remettre à plat. Implacable, douloureux. Quelle claque !

Tetsu aussi est dans une sale impasse, coincé dans une liaison improbable avec une fille qui le harcèle et qui est complètement folle. De son côté, Yukari, le frère de Kon-chan, va tomber dans un goufre profond où relations d'un soir se mélangent à une radicale baisse d'estime de lui-même. C'est la panade ! Le point de non-retour.

melle_oishi_03J'ai découvert ce manga par un pur hasard. Le titre me séduisait, et les couvertures aussi. De plus, il n'y a que quatre titres pour cette série. Pas besoin d'en rajouter, j'ai foncé et je n'ai pas regretté un seul instant. C'est une lecture ordinaire, un truc de fille qui surfe sur la vague de la célibattante qui cherche sa moitié promise, le tout à la sauce japonaise (il faut reconnaître que les auteurs japonais savent aborder la sexualité de la jeunesse avec une grande justesse et un aplomb remarquable !).

Tout de suite, j'ai été marquée par cette ambiance très proche de l'univers de Kiriko Nananan : la mangaka Q-Ta Minami possède un style graphique simple et aéré, presque classique, et une narration elliptique, où les dialogues se font rares. Cette sobriété sied à merveille à ses récits ancrés dans la vie quotidienne, dans lesquels elle s'amuse à mettre en avant ces petits détails qui font le sel des situations comme des personnages (dixit l'éditeur). Voilà pour le cadre. Maintenant, le fond.

Très sincèrement, j'ai été scotchée. Je sais déjà, dans ma petite tête, vers quelles lectrices je peux conseiller ces livres par exemple. Toute l'histoire est touchante, sensible, poignante. On accompagne Kon-chan - Mlle Ôishi, autrement dit - dans son éducation sentimentale, un parcours semé de maudites rencontres, avec des bougres mal embouchés. La conclusion pourra décevoir plus d'une lectrice, comme moi, car elle fait comprendre qu'un confort est plus appréciable qu'une folle passion. Cette solution ne me satisfait pas, mais je la respecte car j'aime beaucoup Kon-chan pour ses nombreux choix, pour son caractère et pour l'autonomie qu'elle gagne en bout de course. Plus d'une fois, cependant, elle m'a agacée car elle fait partie de ces filles qui ne se résignent pas à la solitude et préfèrent rester mal accompagnées... Mais ne noircissons pas le tableau hâtivement, car notre Kon-chan est très, très sympathique. C'est une chic fille, gentille, qui tout le temps se pose les (bonnes ?) questions. Je l'aime beaucoup car elle peut ressembler à n'importe quelle nénette de la tranche d'âge des 25-30 ans. Elle construit son avenir, sur le plan professionnel et sur l'aspect social, sentimental, etc. Elle fait des erreurs, mais elle est toujours de bonne volonté. Sincère, volontaire, elle veut croire en sa bonne étoile. Son choix, à la fin, ne me plaît pas, c'est déjà dit, mais c'est louable. Et qui ne craquerait pas pour une issue raisonnable ? (L'histoire propose d'ailleurs un intéressant contre-pied à ce qu'entreprend Kon-chan, à travers une autre jeune femme qui apparaît au cours du tome 4 ...)

melle_oishi_04Avant de conclure, une dernière petite chose, parce qu'il n'y a pas que Kon-chan dans cette histoire ! Je pense aux électrons libres comme Tetsu, notre coiffeur rebelle et amateur de conquêtes faciles, qui ne s'attache pas, ne tombe jamais amoureux. Il dragouille notre Kon-chan pendant quelques temps, mais c'est indéniablement en ami fidèle qu'il est le plus efficace. Ce qu'il vit de son côté ne manquera pas d'accrocher le lecteur, surtout au final du tome 2. Autre électron libre : Yukari, le frère de Kon-chan. Homosexuel, il n'assume pas ses choix au grand jour et se commet dans des histoires sordides. (Mais j'avoue n'avoir pas trop accroché à son personnage !) Tous ces acteurs ont en commun d'être confrontés à un événement douloureux et de chercher à leur façon de vivre leur traumatisme pour en sortir plus forts.

Agréable découverte, joli portrait de femme et quelques mouchoirs bien trempés... voilà le résultat !

Mlle Ôishi, 28 ans, célibataire - tomes 1 à 4 - Q-ta Minami

Casterman, coll. Sakka.

9,50 € le volume.

20 février 2008

Good news !

Ceux et celles qui suivent mes pérégrinations dans l'univers des livres en tout genre connaissent ma récente addiction pour une série de manga, et n'ont pas douté que j'ai failli tomber en syncope tout récemment, et pourquoi ? Simplement parce que le tome 5 d'Emma vient enfin de paraître !

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Pfiou ! J'étais donc restée sur la note du quatrième volume en étant un peu à cran ! Les lecteurs de cette série ont compris pourquoi, le livre se finissait à un moment particulièrement prenant ! Il fallait connaître la suite, au plus vite ! Quelle surprise ne me réserve donc pas ce numéro 5 ? ! C'est un voyage vers le passé qu'il nous offre, un retour vers la source d'autres amours, d'autres histoires difficiles. C'est une possibilité pour nous, lecteurs, de mieux comprendre le poids de la famille, de la respectabilité, du rang social et du regard extérieur.

L'intrigue est délicieuse ! Nos deux amoureux ont donc fini par se retrouver, mais cela ne signifie pas pour autant que les barricades soient enlevées. William est fiancé à une autre, Emma n'est qu'une soubrette... et pourtant, le garçon va affronter ses pairs pour vivre à fond sa passion folle. C'est du moins ce qu'il paraît sur le papier, car en réalité les choses n'en finissent pas de se compliquer !

emma_6J'ai poursuivi sur ma lancée en lisant le tome 6 en anglais (comment voulez-vous résister ?!) et j'en suis sortie complètement groggy et bouche bée. Je ne dévoile pas ce que le sort réserve à cette chère Emma, mais il ne faudrait pas me faire poireauter trop longtemps !!! J'ai, de plus, le sentiment que l'histoire finit trop tôt ici, je sais bien qu'il faut ménager le suspense, mais bon ...

Que nous réserve la fin de cette série ? Entre tragédie ou histoire nunuche qui s'assume, la suite d'Emma promet de belles perspectives ! Je m'en régale d'avance !!!

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Enfer et damnation ! Jusqu'à présent, j'avais lu les 6 premiers volumes d'Honey & Clover avec délectation, y appréciant infiniment le mélange d'humour et de dérision, l'abus du ridicule (qui ne tue pas) et du grotesque. J'avais un grand attachement pour tous les personnages, me passionnais pour leurs petites vies et leurs histoires de coeur. Et puis paf ! je viens de lire le tome 7 et j'avoue avoir été un peu ennuyée ! ...

honey___clover_7Quel drame ! Ce livre s'attarde beaucoup sur Takemoto qui est parti faire le tour du Japon à vélo. Il vit de petits boulots, de rencontres itinérantes. Le garçon se cherche, on se souvient de son ras-le-bol général, et puis voilà ... Du côté de la bande, Yamada rencontre enfin Rika, LE grand amour de Mayama. La jeune fille est troublée, mais accepte pourtant la proposition de collaborer avec sa meilleure ennemie.

J'ai trouvé cet épisode creux, un peu bateau. Rien de transcendant, quoi. Mais où est passé le flot d'émotions, de délires et d'inattendus qui survenaient dans le début ? ! Bien sûr, c'est toujours (un petit peu) drôle, mais un rien pêche pour retrouver ma totale exaltation ! ... Encore 3 tomes, pourtant, et je veux connaître la suite !

Ori est toujours aussi fan !

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Le nouveau Kiriko Nananan est disponible ! Il affiche  sa couverture très tendance, en jaune & noir, pour un contenu qui donne ceci :

amours_blessantesHomme ou femme, personne, dans son existence, n’échappe à ce moment où fatalement, l’amour fait mal... Il suffit de l’odeur d’un parfum pour faire resurgir le souvenir d’un ancien amant, volage et magnifique. Il suffit de croiser l’homme qu’on a tant aimé autrefois, pour retrouver ses sentiments d’antan. Il suffit encore de songer à ce corps que l’on donne en pâture contre de l’argent, pour se dégoûter soi-même. Et il suffit parfois de la promesse d’un amour éternel, pour que notre petit monde vacille...
En vingt-trois courts récits, Kiriko Nananan explore les sentiments amoureux dans toute la splendeur de leur cruauté. Sa sensibilité exacerbée, portée par son trait lisse et net, fait une fois de plus merveille. Cette oeuvre fort d'une beauté limpide nous rappelle que vient un jour où chacun blesse ou se trouve blessé. Ainsi va l'amour...

Je déconseille ce livre à tous les déprimés, les prudes, les romantiques, les idéalistes et autres utopistes. Le début du recueil est absolument déroutant, une réalité brusque et amère sur les déceptions amoureuses, ou sur ce qu'est l'amour tout court, à travers ses revers et ses petites choses communes. Un peu laid, sur le coup.

La plongée est glaciale et paralysante. Pourtant on parvient à rester à la surface et à reprendre pied. J'ai surtout compris que lire l'ensemble offrait un impact plus fort qu'une succession d'histoires très courtes légèrement dissuasives... Bien sûr, on en sort tout de même avec le coeur lourd et les espoirs éreintés. Si la mélancolie et l'amertume ne vous rebutent pas, courez-y sans attendre ! Le trait est fin, gracieux, minimaliste. A l'image du propos de chaque histoire. Tout est lisse et intériorisé. Cela vaut à l'auteur d'être sa signature, d'où l'expression sensibilité à fleur de peau qui acquiert ici tout son sens !

J'aurais voulu avoir des histoires intéressantes à raconter.
Comme dans les téléfilms, tu vois.
Mais c'est justement parce ce qui s'y passe
n'arrive jamais dans la réalité que j'ai rien à raconter.
Dans la vie, il ne se passe jamais rien,
ou alors à une si petite échelle
que c'est sans intérêt.

Pourtant je continue à attendre.
J'espère toujours que des choses bien vont arriver.

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2 février 2008

Seizon life

Pour changer de nos lectures romanesques et pour midinettes patentées, voici une trilogie dans le genre policier et dramatique :

SeizonLife1  SeizonLife2  SeizonLife3

Synopsis : Takeda n'a plus que six mois à vivre avant que le cancer ne le ronge... Pour s'épargner une lente agonie, il décide de se suicider. Mais juste au moment où il s'apprête à se pendre, le téléphone sonne : la police a retrouvé le corps de sa fille unique, disparue il y a plus de quatorze ans. Au Japon, la prescription pour un meurtre est fixée à quinze ans, il reste à peine six mois à Takeda pour retrouver et faire condamner l'assassin de sa fille.

Les auteurs ont cherché à mettre la pression, vous ne trouvez pas ? Il y a cet incroyable hasard : six mois pour vivre, six mois pour retrouver un assassin, et le faire payer du meurtre de sa fille. Et six mois, c'est court ! Qu'à cela ne tienne, le scénario de cette série est tenace et a décidé de jouer avec les nerfs.

Takeda est un homme en fin de vie, condamné par la maladie, le même cancer qui avait emporté son épouse quelques années plus tôt. Désabusé, il se rend compte qu'il est passé à côté de l'essentiel pour privilégier une carrière professionnelle. Il est trop tard pour rattraper ses erreurs, jusqu'à ce coup de fil de la police qui va le pousser à donner au restant de ses jours un sens unique : venger sa fille.

Et aussitôt l'enquête nous embarque, Takeda décide de fouiller dans les affaires de Sawako et de revenir quatorze ans en arrière, suivre ses traces, refaire le parcours des derniers jours précédant sa disparition. Il essaie de renouer avec les anciens camarades de l'adolescente, d'éplucher les photos et ses efforts commencent à payer car les indices viennent peu à peu s'embriquer, tel des morceaux de puzzle.

Au début, Takeda était seul à jouer le détective éploré. La police se gaussait de lui, et puis un homme a su être touché par les motivations de cet homme. C'est l'inspecteur Murai. Tous les deux vont remonter une piste incroyable, pensant presque toucher le but, avant de perdre leurs illusions. Et puis, autre coup de théâtre, et ça repart à cent à l'heure.

Pour ça, on ne peut pas reprocher à l'histoire de ronronner au coin du feu, attendant que les pages défilent et occupent le lecteur. C'est très, très rythmé ! Au début l'enquête piétine, quoi de plus normal ? Puis il y a une avancée subite, qui peut paraître 'trop facile' , mais qui donne du piment et de l'intérêt à l'ensemble. Comment ne pas se passionner ?! L'histoire aurait pu sembler moribonde et démoralisante, elle se révèle stupéfiante. La poussée d'adrénaline qu'elle nous fait vivre est là, bien ancrée. Parce que nos enquêteurs progressent, mais le temps aussi défile. Et on tombe vraiment dans un compte à rebours infernal. Le summum revient au tome 3, celui qui met un point d'orgue, celui qui annonce la sentence. Et dans tout cela, autre point incroyable, c'est la tension psychologique qui se crée. La corde est raide, tendue plus que raide, elle vous menace de péter à la figure en moins d'une seconde. Pfiou !

Pour souffler un peu, les auteurs ont donc peaufiné le portrait du père, mettant l'accent sur son chagrin et son désespoir. Alors non ! ne croyez pas que ça va pleurer dans les chaumières, nous en sommes bien loin. Ce scénario montre intelligemment qu'on peut traiter du chagrin et du deuil insurmontable sans forcément chercher à vous arracher toutes les larmes de votre corps. Ne me taxez pas de coeur de pierre, car j'ai retenu quelques hoquets et j'ai vraiment ressenti la souffrance de cet homme, trouvant toute légitimité à son désir de vengeance. Il y a des scènes, et des passages, qui ne laissent pas de marbre. Mais c'est un tout, coincé dans une belle enveloppe. Car Seizon life est un ensemble redoutable et efficace, une brillante enquête criminelle (avec de bonnes grosses ficelles, mais bon...), enrichi de personnages attachants (un père tiraillé entre la douleur et la haine, un coupable admirable de sang-froid...). C'est une lecture qui vous mène par le bout du nez, qui vous enchaîne et vous laisse à bout de souffle ! ...  Waouh ! 

Seizon life, par Nobuyuki Fukumoto & Kaiji Kawaguchi - Panini Comics. 8.95 € le volume (Série terminée, en 3 tomes)

J'adresse un grand merci à mon capitaine Benoit pour ce judicieux conseil !

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