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Chez Clarabel
14 septembre 2010

Bienvenue, volume 1

bienvenuePrésentée comme une comédie contemporaine, à la façon de L'immeuble d'en face de Vanyda, Bienvenue est la nouvelle série écrite par Marguerite Abouet (Aya de Yopougon, Akissi), et c'est un vrai régal ! Décidément, la collection Bayou de Gallimard est une cave à trésors !

Bienvenue, l'héroïne, porte un prénom bien lourd, cadeau d'un père qui s'est fait la malle et qu'elle refuse de contacter. La jeune fille vit à Paris, dans une chambre sous les toits qu'elle partage avec son amie Lola. L'argent manque, Bienvenue cumule les petits boulots, jongle avec ses cours aux Beaux-Arts, se frite avec son prof qui la traite d'associable et de snob, sauve in extremis une nana qui voulait se suicider, ne supporte pas le nouveau petit copain de sa mère, ni les coups de fil répétitifs de cette dernière, refuse de vivre à la campagne, s'interroge sur le passé d'un de ses voisins, intervient lors des disputes du couple indien ou rouspète lorsque deux jeunes amants se manifestent bryamment, toutes les nuits. La petite vie de Bienvenue offre un joli regard sur le monde qui nous entoure, sur les personnes qui nous sont proches, de corps ou de coeur.

A sa façon, Bienvenue est une héroïne attachante. Elle est cynique, un peu langue de vipère, mais ses sarcasmes dissimulent aussi sa fragilité, sa peur panique d'aller vers l'inconnu, d'accepter des rendez-vous, de croire au prince charmant, ou quelque chose qui s'y approche. Bienvenue est méfiante, elle dégaine avant de souffrir, sa copine Lola ou sa cousine Olga lui présentant des modèles de relations sentimentales guère enviables. Mais, au fil des pages, et c'est là toute la richesse de l'album, l'histoire se développe, laisse apercevoir les silhouettes cachées, les squelettes dans les placards, les secrets, les actes manqués, et j'ai vraiment hâte de poursuivre l'aventure, maintenant qu'elle est bien en place ! Encore une découverte vraiment très agréable.

par Marguerite Abouet ; illustrations de Singeon
Gallimard, coll. Bayou, 2010
112 pages - 16,50€

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14 septembre 2010

Lo, de Lucie Durbiano

Lo_de_Lucie_DurbianoChaque nouveauté de Lucie Durbiano est comme un cadeau offert à Noël, on a hâte de le déballer, on le découvre avec des yeux ravis et on n'attend pas cinq minutes pour n'en faire qu'une bouchée. Cette fois encore, je n'ai pas été déçue du voyage ! Cette présente histoire, inspirée d'une pastorale grecque, possède un vrai grain de folie, avec un côté polisson, tout ça servi avec énormément d'humour, sous couvert d'un dessin délicieux et faussement naïf. J'ai beaucoup apprécié !

Lo, la jolie nymphe, est amoureuse de Daphnis, un pâtre qui n'a d'yeux que pour Chloé. Lo est bouleversée, malheureuse, elle pleure toutes les larmes de son corps. Elle se rend chez une sorcière pour obtenir la poudre d'Eros, en espérant renverser le penchant amoureux de Daphnis sur sa personne. La cocasserie derrière chaque situation est l'occasion de rire, ou de sourire. C'est léger, davantage sensuel que graveleux, d'inspiration libre (on associe des personnages de l'Antiquité gréco-romaine au mépris des convenances), mais le résultat n'en est que plus étonnant ! Diane est ici une déesse névrosée et psycho-rigide, qui interdit à "ses filles" de goûter aux plaisirs des libations. Bacchus, le digne représentant de la douce tentation, vient détendre l'atmosphère et donner des conseils avisés à sa consoeur. Zeus, façon Superman survolant les cieux, se prend le droit de séduire les créatures pures et innocentes, et nous offre une scène de ménage avec Héra absolument poilante ! Et ceci n'est qu'un aperçu...

Ne confiez pas ce livre à de très jeunes enfants, la grivoiserie est de mise ! Avec son air de ne pas y toucher, le style de Lucie Durbiano donne beaucoup de truculence à certaines scènes et en même temps fait avaler la pilule sans amertume. Ce gentil contraste est aussi la très grande force de l'auteur, brouiller les pistes, prétendre à la fraîcheur derrière cette histoire d'éducation sentimentale (et sexuelle !), car il faut bien appeler un chat ... un chat, et surtout, ne pas se prendre au sérieux. C'est ce qui rend la lecture si plaisante et divertissante.

Collection Bayou, Gallimard, 2010.
104 pages - 16 euros

4 juin 2010

Akissi, Tome 1 : Attaque de chats, de Marguerite Abouet & Mathieu Sapin

Vous prenez l'auteur de la série Aya de Yopougon (Marguerite Abouet), vous lui collez un nouveau partenaire, l'illustrateur Mathieu Sapin, vous fermez les yeux un bref instant avant de découvrir le bébé issu de ce joli mariage. Coucou, une ravissante Akissi, haute comme trois pommes, espiègle et prête à toutes les bêtises.

Akissi

Akissi est la nouvelle héroïne de cette série qui se destine aux plus jeunes lecteurs. C'est charmant, drôle et gentil. La BD est composée de 7 histoires de six planches chacune. Ce sont grosso-modo les souvenirs d'enfance de l'auteur, dans un quartier vivant, coloré, agréable et familial d'Abidjan. Akissi est la dernière de la fatrie, elle n'a pas sa langue dans sa poche, ne cesse de coller son grand frère, s'incruste pour jouer au ballon, organise un ciné home dans le dos des parents et ne se sépare plus de Boubou, son petit singe de compagnie. L'idée est mignonne, mais un poil frustrante pour le lecteur adulte. (Retournez lire Aya de Yopougon ! Aucune comparaison possible, à mon avis.) Ce n'est pas une déception non plus, l'humour ne manque pas, Akissi est une héroïne craquante, la lecture est récréative. De plus, la série véhicule une autre image de l'Afrique, point de misérabilisme, il règne une humeur belle, franche et éclatante. Un lexique en fin d'ouvrage nous permet également de nous familiariser avec des expressions comme faire gâte-gâte ou faire palabre, recevoir un kokota, etc. Le travail de Mathieu Sapin est un régal, l'histoire est plus légère (quelques scènes demeurent néanmoins absolument truculentes !), ceci dit c'est définitivement une série pour les enfants (dès 6 ans). Ils vont adorer !

d'après l'univers graphique de Clément Oubrerie ♦ Gallimard (2010) - 45 pages - 9,90€

15 avril 2010

cadAVRe eXQUis

Yep ! Aussitôt reçu, aussitôt lu. Et beaucoup aimé !

cadavre_exquis

Zoé n'a pas une vie très glamour. Jolie, elle est hôtesse d'accueil pour des salons où elle voit défiler des pervers, des dingos, des fêlés du bocal et autres espèces pas du tout en voie de disparition. L' horreur. Ses collègues sont généralement des nanas qui tentent de mettre du beurre dans les épinards en n'espérant pas s'éterniser dans cette profession peu gratifiante, alors que Zoé... Bah, Zoé a une vie vraiment minable. Son petit copain, tout poilu, traîne en caleçon et marcel sur le canapé et regarde la télé. La jeune femme sait bien qu'elle mérite mieux, le coup du pet au saut du lit, pouah... c'est un tue-l'amour fini et le signal pour une décision radicale. Il est temps que ça change. 

Alors Zoé va OSER. Un midi, pendant qu'elle mange son taboulé sur un banc public, elle aperçoit un type derrière sa fenêtre en train de l'observer. Un peu zarbi, celui-ci se planque derrière ses rideaux. Et là, Zoé OSE ! Oui, elle se rend chez lui, découvre que c'est un écrivain, va le revoir régulièrement et aussi ... Chut ! Je vous laisse savourer.

L'histoire ressemble à une divine comédie cinglante, délirante, amère, sentimentale et terriblement contemporaine. Le clin d'oeil à Woody Allen (aperçu dans la petite lucarne) n'est d'ailleurs pas anodin. Cadavre Exquis nous raconte la rencontre de deux univers opposés : Zoé, qui incarne la fraîcheur, l'innocence, et Thomas, l'écrivain égocentrique, qui a connu la gloire, la reconnaissance et qui en redemande. Et au milieu, la délicieuse Cruella Denfer, ou Agathe, l'éditrice de Thomas, une femme très, TRES présente dans sa vie.

Les pions sont sur l'échiquier, prêts à être avancés. Et croyez-moi, tous les coups sont permis ! L'intrigue tient admirablement la route, c'est ironique et léger, cocasse et distrayant. C'est un régal de se laisser guider dans cette aventure sans rien deviner de la suite. Pour ceux qui en doutaient encore, Pénélope Bagieu prouve que même un long récit ne lui fait pas peur et lui va comme un gant ! Souvent imitées, jamais égalées, ses illustrations possèdent cette touche charmante et mutine qui les rendent incontournables pour beaucoup de lectrices !

en librairie le 16 avril chez gallimard, dans Bayou, la collection animée par Joann Sfar.

Cadavre Exquis ~ Pénélope Bagieu
gallimard, coll. bayou (2010) - 128 pages - 17€

14 avril 2010

hÔTel éTRANge

IMGP7361Hôtel étrange est une nouvelle série en format bd, et aussi le nom de la pension de famille tenue par la ravissante Marietta et ses amis (Kaki, monsieur Léclair et monsieur Snarf). L'hôtel tourne à plein régime dès le retour du printemps, le reste du temps c'est repos. La ronde des saisons leur aurait-elle joué un vilain tour lorsque toute la clique, tirée du lit en urgence, découvre l'arrivée des nouveaux clients ? L'heure n'est plus à l'hibernation. Branle-bas de combat. Il faut réapprovisionner les stocks, en nourriture et en bois, mais quelle poisse ! Dehors, le paysage est enneigé. Que fait Monsieur Printemps ? ! C'était son rôle de chasser l'hiver pour installer le printemps. Pourquoi n'a-t-il pas tenu son rôle ? Tout de suite, le pire est envisagé. Peut-être a-t-il été kidnappé ?

Commence une longue aventure pour Marietta, Kaki et monsieur Léclair. En chemin, ils recrutent ce cher Célestin qui semble connaître le pays comme sa poche et pourra les guider pour éviter tous les dangers (les grincheux, les maugures, le smog et même monsieur Hiver qui aurait la réputation de changer en glace ceux qui osent le déranger). La mission s'annonce périlleuse, haletante ... et cocasse. Tous nos héros sont sympathiques, à commencer par Kaki, le petit monstre velu, toujours le premier à faire des bêtises, à se la couler douce et à se gaver de gourmandises.

Katherine et Florian Ferrier ont réussi à créer un joli univers, qui plaira aux plus jeunes lecteurs (dès 8-9 ans) grâce à une palette gaie et colorée. L'histoire est très simple, empreinte d'humour et de douceur. On y trouve une galerie de personnages sortant du domaine de l'imaginaire, comme des fantômes, des monstres, mais rien d'effrayant (à part les Grincheux, je trouve). Un joli début pour une série qui, je l'espère, connaîtra le même succès qu'Anna et Froga.

Hôtel étrange : Le printemps en hiver ~ Katherine & Florian Ferrier
éditions Sarbacane (2010) - 12 euros
 

 

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11 avril 2010

... try not to fall into the ocean or get run over or anything, all right ?

IMGP7362Pas franchement emballée par ce roman graphique, illustré par Young Kim, je ne m'épancherai pas sur les bons et mauvais aspects de cette lecture, pour ma part je n'ai pas été sensible aux illustrations, j'ai trouvé les décors bâclés et autres détails récurrents, comme la petite goutte de sueur sur Bella, absolument rédhibitoires. L'histoire est fidèle à l'oeuvre originale, nullement influencée par les films, les personnages, par exemple, ne ressemblent pas aux acteurs. Par contre, soit ils sont trop beaux ou ne collent pas avec le fruit de mon imagination (les Cullen sont loupés). Cela restera le sempiternel souci de chercher à mettre en image une histoire qui appartient au domaine du fantasme. Il y aura constamment des lecteurs sur le carreau. Donc, contentez-vous des romans.  (Et faites-vous votre propre film dans la tête.)

Sur cette brève note, il me faut dénoncer d'autres romans graphiques à paraître (une nouvelle mode ? ). Chat échaudé craint l'eau froide, paraît-il. Que nenni. Je sens en moi une forte poussée de fièvre curieuse, en dépit des risques encourus. C'est tout le drame de ma vie ! A surveiller, donc : The Mortal Instruments, la série de Cassandra Clare, CLIC  ou Blue is for nightmares de Laurie Faria Stolarz, CLAC .

Twilight: v. 1: The Graphic Novel - Young Kim (mars 2010)
Et pour ceux qui l'ignoraient, ce premier volume ne raconte qu'une partie du roman, soit jusqu'au chapitre de la clairière.

Quelques  clichés ...

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challenge Lire en VO - 15 LireEnVo

 

16 septembre 2009

Septembre en t'attendant ~ Alissa Torres

Casterman Ecritures, 2009 - 215 pages - 18€
illustrations de Sungyoon Choi
traduit de l'anglais (USA) par Fanny Soubiran

septembre_en_tattendantLe 11 septembre 2001, Luis Torres se rend au World Trade Center où il vient de décrocher un nouveau poste après son licenciement en juillet. Il est marié à Alissa, le couple attend son premier enfant dans moins de deux mois. Hélas, tous leurs rêves vont être brisés. Ce 11 septembre fatal va plonger Alissa dans un dénuement total, sans nouvelles de son compagnon elle va errer dans les rues, hanter les institutions, toquer à toutes les portes, avoir un pressentiment, éprouver de la colère, du désespoir et du chagrin. Luis est mort, ça ne fera plus de doutes mais le parcours du combattant ne fait que commencer.

L'histoire d'Alissa nous montre la multitude d'épreuves à affronter, en plus du choc, du traumatisme. Enceinte, elle se retrouve toute seule, sans un sou, complètement démunie. Les semaines qui suivent le 11 septembre, tout n'est que compassion et empathie, mais plus les mois passent et les victimes éplorées deviennent les boulets d'une société résolument patriotique, honteuse de ses pleurnicheries et qui blâme ceux qui quémandent de l'argent, toujours plus d'argent. Et de découvrir alors que le fonds fédéral de compensation pour les victimes des événements du 11 septembre n'est qu'un leurre, une vaste supercherie qui viserait plus à protéger l'état et les compagnies aériennes contre les intentions de procès.

L'histoire d'Alissa Torres est vraie, elle est servie par les illustrations de Sungyoon Choi qui travaille au New York Times. Ce n'est pas une histoire impudique, où l'auteur se sert de sa triste expérience pour l'étaler à la face du monde, au contraire elle a longtemps lutté contre les sollicitations de la presse. Ce livre, c'est surtout pour son fils, en mémoire du papa qu'il ne connaîtra jamais. C'est tendre et émouvant, à lire comme ça. Mais le récit rend compte d'une réalité plus douloureuse et pernicieuse, d'un abattement général et d'un système illogique, de ce sentiment de courber l'échine face à ce qui semble être une aumône, le déshonneur de pleurer, le fait d'être soudain seule au monde, pratiquement incomprise et délaissée. Et puis, le mari de Alissa Torres était un ressortissant colombien, qui n'avait pas encore ses papiers de citoyen américain, ce qui soulève aussi un autre problème. Souvent, Alissa se fait d'ailleurs la réflexion, si elle n'avait pas été enceinte, aurait-on eu la même sympathie pour son cas.

Une lecture sensible, pleine de faits nouveaux, qui apporte un éclairage intéressant, jamais affecté, car plus dans un souci de clarté. Ce qui est bon et généreux, contre ce qui paraît aberrant et inhumain. L'équilibre parfait. Parfois, on oublie presque le deuil d'Alissa, tant elle se dédie à sa course pour le souvenir de son mari et contre les ignominies qui l'entourent, mais lorsque cela surgit, c'est ... rempli d'électricité. Comme une décharge dans tout le corps. Très troublant, à vrai dire.

 

3 septembre 2009

lectrice de bd #2

Bien des Choses ~ François Morel, avec Pascal Rabaté
Futuropolis, 2009 - 180 pages - 19€

Oui, vous vous rappelez ces cartes postales
Quand on était p'tit, il fallait toujours se forcer à les écrire et y'avait...
Voilà, fallait toujours écrire à notre tante, notre grande-tante, notre grand-oncle et puis, bah
Ca nous barbait, alors
Nos parents, ils écrivaient la carte et puis on signait en bas
Puis maintenant, le temps a passé

Bien_des_chosesTout au long du siècle dernier, le vingtième, l'une des traditions estivales consistait à s'adresser des mots écrits à la main sur des petits bouts de carton.
Mais tout fout le camp, et même la carte postale est devenue une denrée rare, pratiquement en voie de disparition ! La faute aux emails et à Internet ? Y tenait-on franchement à ces cartes illustrées très kitsch, avec au dos des phrases lancées dans le vide, le plus souvent insignifiante, trompeuse ou éculée, bons baisers de trifouillis-les-oies, il fait beau, le ciel est bleu, le soleil brille, c'est l'heure de la trempette, etc.
Il fallait de l'optimisme à tout prix !  On évitait de faire état des moustiques, des méduses, du monde sur la plage, des bouchons sur la route, des locations décevantes, bref on s'en tamponnait le coquillard. C'est vrai, après tout, qu'est-ce qu'on s'en fout ?
Taratata.
Une carte postale, c'est juste un peu de rêve qui passe.

Au départ, il y a un spectacle, écrit et joué par François Morel, avec Olivier Saladin. A l'occasion de la sortie en dvd, les éditions Futuropolis proposent le texte original illustré par Pascal Rabaté.
Parfaite collaboration et osmose de rêve, croyez-moi.
Dans ce livre / album, on découvre donc les cartes postales échangées par les Rouchon et les Brochon au gré de leurs nombreux périples autour du globe. Ce sont de vrais maniaques de la carte, tout y est à la fois inutile, creux, sans intérêt, futile et drôle. Très souvent, ils n'ont strictement rien à raconter de leur voyage, un mot succinct sur leur destination, quelques réflexions bien pensées, c'est bête mais en même temps c'est risible. Nos vacanciers aussi se plaignent régulièrement, comme la fois dans une trattoria à Florence ils commandent une pizza avec de la crème fraîche, de l'andouille de Vire et du camembert frit, le tout flambé au Calvados, mais découvrent avec dépit que les italiens ne connaissent pas du tout. (Est-ce à nous, Français, de leur donner des cours de gastronomie italienne !...)
J'ai beaucoup, beaucoup apprécié cette lecture. On se moque, mais c'est gentil. Les personnages sont pathétiques mais touchants (surtout à la fin, jusqu'au bout du bout de l'invraisemblable !). Pascal Rabaté a même veillé à une écriture graphique légère et enlevée pour souligner la poésie du texte de F. Morel, totalement dénué de cynisme.
Une excellente découverte de retour de vacances !

Le spectacle est repris au théâtre de La Pépinière. 7 rue Louis Legrand - Paris 2e - à 19h du mardi au samedi.
A Partir du 10 septembre 2009.
Avec François Morel, Olivier Saladin et la voix de Jean Rochefort. ^-^

*-*-*-*-*-*

Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune ~ Rabaté
Futuropolis, 2009 - 102 pages - 18€

le_petit_rienEncore une lecture plus qu'enthousiasmante, qui fait de moi une nouvelle adepte de Pascal Rabaté ! Mieux vaut tard que jamais.
Les éditions Futuropolis publient donc cet album, au titre à rallonge, énigmatique, un brin poétique : Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune est en fait le nom de la boutique de farces et attrapes que possède Patrick, le personnage que nous allons suivre.
Le type est un grand déprimé de la vie, sa femme vient de le quitter, il n'a plus goût à rien, il affiche une mine de dix pieds, ce n'est pas l'idéal quand vous vendez des articles censés être drôles. Tout sent le pathétique dans ce début d'histoire, ça promet.
Quelques pages plus loin, Patrick va rencontrer une charmante acrobate qui va lui redonner le sourire.
C'est une histoire étonnante et simple, celle d'un type qui cherche l'amour, avec des instants lumineux et doux, d'autres beaucoup plus sombres et poignants, et par moments c'est carrément hilarant (le frère Christian qui brille d'idiotie en passant à la télé pour intervilles !!!).
Je ne trouve pas d'autres mots pour vous dire que c'est tout simplement très bien.
J'ai naturellement beaucoup aimé.

-> preview sur bdgest

Mel, de la Soupe de l'Espace, a également beaucoup aimé.

à noter : un concours, sur Rtl, pour gagner des albums de Pascal Rabaté en répondant à quelques questions, le lien ici.

11 août 2009

Le maillot rouge ~ Marianne Eskenazi

Discover, Editions Paquet, 2008 - 80 pages - 16,50€

le_maillot_rougeMarianne passe l'été de ses seize ans sans ses parents, seule avec son frère, qui vit sa vie de son côté. Marianne traîne à la plage, elle s'ennuie, tous les jours elle observe la même bande de jeunes, ils sont plus âgés qu'elle, ont au moins vingt ans mais ils lui plaisent. Un jour, l'un d'eux l'aborde. Il s'appelle Cyril, il rentre bientôt à Paris, ils ont tout juste le temps de s'offrir un court instant de plénitude. C'est assez pour souder une histoire d'amour qui s'inscrit dans la durée.
Après les vacances, ils se revoient. Lui à Paris, elle à Strasbourg. Ils s'écrivent, se téléphonent.
Bel amour que voilà.
Et puis tout s'arrête. Marianne plonge dans un long et lent sommeil, durant lequel elle va aller vers d'autres amours, pas toujours glorieuses. Se briser les ailes. Croire en l'essentiel, mais pas forcément l'accomplir.
Le maillot rouge est un album pudique, sensuel, mélancolique et touchant, qui raconte la découverte de l'amour et des premiers émois amoureux d'une jeune fille de 16 ans.
J'ai beaucoup aimé les couleurs et le ton, triste et rêveur, sans jamais sombrer dans la morosité non plus, de l'album. Les dernières pages de l'histoire sont d'ailleurs troublantes, très émouvantes.
J'avais l'habitude de suivre le blog de Paprika, il y a très longtemps. Et je suis heureuse d'avoir enfin pu lire son travail, en un album qui remue la fibre romantique et sensible en moi.

Le blog de Paprika, http://www.blogdepaprika.com/, pour mieux découvrir son univers.

l'avis de jean-françois du génépi et l'argousier

Lire les 10 premières pages

 

 

7 août 2009

Trésor ~ Lucie Durbiano

Gallimard, coll. Bayou, 2008 - 106 pages - 16€

tresorTrésor est un album truffé de charme, décalé, désuet, absolument rafraîchissant, limite exaspérant et exagéré, mais quelle jolie bouffée d'air pur !
Christine est une jeune demoiselle naïve, férue des mathématiques, lectrice mordue des romans de Barbara Cartland, qui vit avec son père, grand archéologue à la retraite, passionné par la quête d'un trésor introuvable.
Michel, son fidèle assistant, est amoureux fou de la douce Christine, qui l'ignore. Elle lui préfère Jean, croisé dans la rue, vu et revu dans un parc puis dans un café-concert. Amoureuse, elle ignore que le garçon la manipule avec la complicité de la très blonde Simone. Qui est-elle, que veut-elle ? Cette jeune femme, marquée par une enfance malheureuse, veut sa revanche sur la vie. Elle n'en peut plus de trimer comme une malade, de s'abaisser à des petits boulots minables, elle attend beaucoup du trésor, le même qui fait fantasmer le professeur Alamaro, lequel détient un parchemin capable de révéler l'emplacement rêvé. 
L'histoire a su me rappeller le très bon film de William Wyler, Comment voler un million de dollars , avec Audrey Hepburn dans le rôle principal. Un jeu de dupes, où il est question de mascarade, de romance, de faux semblant et d'entourloupe. Trésor nous raconte le même genre d'intrigue. Soit, une comédie sentimentale et policière, un film d'aventures avec une chasse au trésor digne des meilleurs Indiana Jones, un charmant marivaudage, au style cocasse et naïf, une opération séduction qui touche en plein coeur.
Cet album est fidèle à l'univers de Lucie Durbiano, à savoir : candeur des dessins, personnalité romantique, dévouée et indolente du personnage féminin, scénario abracadabrantesque, mais qui participe à l'effet de style. Imparable, pour ceux qui aiment.

du même auteur : orage et désespoir (bayou pour gallimard, 2006) et Laurence, l'oubli de soi (les requins marteaux, 2004)

 

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