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Chez Clarabel
7 octobre 2017

Poppy! et le Lagon Perdu, de Matt Kindt & Brian Hurtt

Poppy et le Lagon Perdu

À l'âge de dix ans, Poppy Pepperton est la digne héritière de son grand-père, lui-même un grand explorateur ayant péri au cours d'une de ses expéditions. La jeune fille a très tôt attrapé le virus et a ainsi parcouru le globe en quête de trésors enfouis et autres aventures pour percer les secrets de l'univers.
C'est avec Colt Winchester, l'ancien associé de son grand-père, que Poppy l'intrépide se lance au hasard de ses trouvailles, souvent suggérées par son ami Ramsès, le seul et unique. Cette fois, Poppy part sur les traces d'un poisson exotique, dont les pouvoirs auraient fait tourner la tête à une pieuvre, mais également saccagé tout un habitat naturel.
En découvrant que son grand-père ne serait pas étranger à cette affaire, Poppy décide de réparer cette vieille erreur. Elle s'embarque alors pour un voyage aussi excitant qu'imprévisible, ponctué d'humour et de fraîcheur.
Cette folle équipée est, de plus, conduite avec entrain, parmi des décors charmants (des aquarelles qui apportent une touche rétro envoûtante). Les dialogues aussi sont cocasses et savoureux, et nous font partager la tendre complicité qui unit Poppy à son tuteur. Le goût de l'aventure, c'est de famille !
Et je ne crois pas me tromper en pensant qu'une suite serait envisagée... Très bonne découverte, donc, pleine de pep's et d'humour ! La lecture est enjouée et très agréable à parcourir.

GALLIMARD BANDE DESSINÉE, 2017

 

 

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6 octobre 2017

Les Spectaculaires #2 : La Divine Amante, de Régis Hautière & Arnaud Poitevin

LES SPECTACULAIRES LA DIVINE AMANTE

Voici donc une nouvelle aventure de la troupe des Spectaculaires, après une flamboyante présentation dans Le Cabaret des ombres !

Et là, surprise, nos saltimbanques sont recrutés pour infiltrer les coulisses d'une pièce de théâtre jouée par « la Divine » Sarah Bernhardt. Victime de chantage, la comédienne a déjà reçu plusieurs lettres de menaces de mort et frôlé l'accident suite à un sabotage sur scène. Les Spectaculaires doivent résoudre ce mystère au plus vite et ce, grâce aux gadgets confectionnés par leur ami inventeur, Prosper Pipolet, dont la mémoire défaillante donne également lieu à des situations cocasses. L'histoire fait donc la part belle à l'humour, à l'action, au suspense et aux rebondissements. On s'amuse follement à suivre notre joyeuse troupe, depuis Paris jusqu'à Belle-Île-en-Mer, à travers une aventure fantasque et enlevée.

C'est sans conteste une réussite sur toute la ligne - les personnages sont géniaux, les décors fabuleux et le scénario bien affûté. L'univers graphique est un véritable enchantement, je ne vois rien qui cloche, à part que c'est toujours trop court quand une lecture procure autant de bonheur. Foncez, c'est une série de qualité & vaudevillesque à souhait ! Un rendez-vous impayable.

Rue de Sèvres, 2017

 

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5 octobre 2017

Aliénor Mandragore #3 : Les Portes d'Avalon, de Séverine Gauthier & Thomas Labourot

ALIÉNOR MANDRAGORE Portes d'avalonÀ ce stade du troisième tome, la série continue d'explorer les légendes de la forêt de Brocéliande, mais en abordant une phase plus sombre et mélancolique.

Aliénor s'inquiète de croiser l'Ankou, l'annonciateur d'une mort prochaine, sauf qu'il ne lui pardonne pas ses affronts. De plus, Merlin refuse toujours de céder son âme, ce qui met à bout la patience de notre serviteur funeste. Lassé des outrages répétés du père et de la fille, l'Ankou expédie Aliénor dans le Yeun Elez, au cœur du territoire de la mort, dont la jeune fille va s'extirper grâce à une porte magique créée en secret par Merlin. Nez à nez avec Moronoe, sur Avalon, Aliénor découvre un nouveau royaume avec ses pièges et ses mystères...

Souvent prompte à distiller fantaisie et humour, cette série n'écarte pas non plus la tension dramatique en scrutant les tourments de notre jeune héroïne, aux prises avec un Ankou belliqueux et la ténébreuse sœur de Morgane... L'ambiance générale est donc plus poignante, plus pesante. Aliénor est loin de ses proches, elle doit se sauver d'une situation inextricable, tout en pataugeant en plein marasme émotionnel. L'univers graphique affiche également un fourmillement de détails, avec des scènes d'action, beaucoup de rebondissements, des instants d'émotion et des tourbillons de sortilèges. C'est assez dense, heureusement entrecoupé de séquences burlesques avec le jeune Lancelot déterminé à sauver son amie. Ce troisième tome, aussi charmant et enchanteur soit-il, rompt cependant avec la frivolité du début, proposant là une lecture condensée, aux idées pêle-mêle lancées au galop. Un rendez-vous sympathique, mais qui s'engage vers une voie peut-être plus complexe.

Rue de Sèvres, 2017

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4 octobre 2017

Les aventures inter-sidérantes de l'ourson Biloute, épisode 2: Les mutants de la Mine Noire, de Julien Delmaire & Reno Delmaire

Les aventures intersidérantes de l'ourson Biloute épisode 2 Mutants de la mine noireCe soir-là, l'Ourson Biloute ne parvient pas à trouver le sommeil dans le lit de Kévin - la faute au croissant de lune au sourire narquois. “C'est pas croyable tout ce qui s'trafique au-dessus de nos têtes quand on roupille !” En effet, l'Ourson Biloute n'est pas qu'un simple doudou, du genre jolie peluche décorative, l'Ourson Biloute est un combattant de l'ombre, un héros sans foi ni loi, qui a désormais conscience du danger qui plane sur la planète (cf. l'épisode 1 La baraque à frites de l'espace). Il le sait, il le sent, la menace est proche... En attendant, c'est dimanche, toute la famille se rend au musée de la mine. L'Ourson Biloute juge d'un mauvais œil leur guide - grand, maigre, teint blafard, portant chapeau haut-de-forme et redingote - mais tous le suivent jusqu'à l'ascenseur pour visiter les fosses souterraines. Et là, boum, le noir complet. Notre Ourson Biloute est de nouveau propulsé dans une aventure parsemée de mille périls ! Il retrouve ses vieux ennemis, comprend que la survie de l'humanité est entre ses mains et reçoit l'aide opportune de la mystérieuse Lady Sparadrap. Wooow, ça chauffe dans les dédales de la mine, avec des ratons-laveurs belges, des robots cyborgs, une râpe à fromage et des sucettes à la sauce Z... L'heure est grave, il devient urgent de rejoindre le quartier général de la Résistance sur l'étoile Molaire !

Un deuxième épisode toujours riche en rebondissements, avec un Ourson détonant, un trait d'humour dévastateur et un graphisme très psychédélique qui rendent la lecture aussi roborative qu'un sandwich américain avec frites à foison. On prend grand plaisir à lire cette série qui ne se prend pas au sérieux, mais qui ne nous prend pas pour des babaches non plus, et qui s'éclate à glisser du patois entre ses lignes. Forcément, mes racines ch'ti refont surface et envoient une décharge de bonne humeur. Cela fait du bien. En gros, c'est farfelu, rock-n-roll et déjanté. De la bidonnade assurée.

Grasset Jeunesse, 2017

4 octobre 2017

Pêle-Mêle BD Kids : Zouk Abracadablagues ! - Les Super Super, Capes sur le monde

Zouk AbracadablaguesZouk est une petite sorcière qui aime les farces. Avec son ami Nono, bougrement nigaud, il ne se passe pas une journée sans qu'elle se lance dans des projets insensés. Une fois, c'est s'amuser à terroriser le cochon de sa grand-mère, une autre fois c'est réinventer la recette du gâteau aux larmes d'escargots, la fois d'après c'est donner un coup de pouce à son copain lors du tournoi des bagarredeguilis contre un clown tricheur, sans oublier la fois où elle est outrée de son comportement lors de sa visite de la fabrique de son père, la fois où Nono se prend pour un grand sorcier... ahem. Comme Zouk est encore une sorcière en apprentissage, ses tours ne sont pas toujours au point. La fillette s'emmêle les pinceaux, d'où des situations embarrassantes, comme lors du bal costumé pour le carnaval, ou mieux encore, quand elle rêve d'être une princesse avec son carrosse en potiron et qu'elle se lance dans une longue procession parmi les embouteillages.

Voilà une série fraîche et rigolote, avec une héroïne adorable, championne toutes catégories des blagues et des bêtises. On assiste à un festival de formules magiques qui partent dans tous les sens, mais qui mettent du sel aux petites intrigues facétieuses. 

Zouk - Abracadablagues ! de Serge Bloch & Nicolas Hubesch

Mini BD Kids, 2017

 

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les super super capes sur le mondeChez les Super Super, alias Juju et Aglaé, être superhéros est une histoire de famille. Aussi, quand pépé Dédé leur confie son bien le plus précieux, datant de sa folle jeunesse, les enfants réalisent enfin leur rêve - pouvoir voler grâce à des capes magiques, et ainsi mieux sauver le monde avec des missions de haute volée ! Soit, les Super Super doivent se méfier de l'eau et ne sortir que la nuit. Mais Juju et Aglaé sont habitués à la prudence, et ce n'est pas Juju qui dira le contraire, avec sa mère poule toujours sur le dos. L'aventure peut donc commencer, au fil des 11 chapitres qui entraînent notre duo jusqu'en Chine ou à Madagascar. Les Super Super ne chôment pas et interviennent en toute discrétion pour rendre le Nouvel An chinois plus vrai que nature, pour retrouver une poupée perdue lors de l'exode en 1940, pour donner de la vie à une fête des grands-mères loin de la solitude, pour voir l'avenir en rose ou pour traquer la sirène qui a volé la voix de la maîtresse... 

Une lecture aussi réjouissante que cocasse, avec les charmantes illustrations de Lucie Durbiano - toujours un bonheur pour les yeux. 

Les Super Super : Capes sur le monde, de Sophe Lodwitz, Eve Pisler & Lucie Durbiano

BD Kids, 2017

 

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1 octobre 2017

La guerre de Catherine, de Julia Billet & Claire Fauvel

LA GUERRE DE CATHERINE

Pour avoir déjà lu le roman de Julia Billet, j'ai retrouvé avec plaisir son adaptation en format BD qui propose une interprétation vibrante et pleine d'empathie de l'histoire de Catherine, une adolescente juive en pleine tourmente, condamnée à fuir pour survivre, et qui use de son art pour raconter les heures sombres de notre pays. La lecture est foncièrement captivante. Séduite par les illustrations, où se mêlent subtilement l'émotion et la poésie, j'ai aimé revivre l'aventure de l'héroïne, riche en sensations, et qui rend aussi un formidable hommage à des héros du quotidien, des ombres à jamais anonymes, mais dont le courage et le dévouement ont sauvé bien des vies.

Comme d'autres enfants juifs, Rachel a été confiée par ses parents à la Maison de Sèvres, une école dirigée par Goëland et son mari Pingouin, aux méthodes pédagogiques révolutionnaires. Il règne dans ce cocon de verdure une ambiance légère et insouciante, mais suite à la rafle du Vel' d'Hiv, la directrice prend des mesures drastiques. Les réfugiés doivent changer d'identité et porter un nouveau nom - Rachel devient alors Catherine Colin - avant de partir en zone libre. Animée de sa passion pour la photographie, Catherine ne quitte plus son Rolleiflex et va figer chaque rencontre, chaque visage, au gré de son périple. La guerre selon Catherine s'égrène de rencontres aussi touchantes qu'inattendues, dans des campagnes isolées, chez des paysans aux abords rustres, dans un couvent catholique, auprès d'une institutrice frivole et éprise de cinéma, ou dans une cabane perdue au fond des bois... Le chemin de Catherine est long, exténuant et fatalement angoissant. Plus la guerre prend un tour féroce, plus le silence des absents devient pesant. Les liens se font et se défont, car l'exil n'en finit plus et la fin du cauchemar paraît si éloignée.

Il y a certes quelques fioritures romanesques dans ce parcours, mais l'essentiel a puisé son inspiration dans les souvenirs d'enfance de la mère de Julia Billet et dans les témoignages des anciens pensionnaires de la Maison des Enfants de Sèvres, rue Croix-Bosset. Une lecture remarquable, poignante et bouleversante, aussi bien en roman (l'école des loisirs, 2012) ou en bande dessinée. Une double réussite. 

Rue de Sèvres, 2017

7 juin 2017

Jack le téméraire, T. 1 : Dans les griffes du jardin maléfique, de Ben Hatke

jack le temeraireLes vacances d'été approchent, mais Jack connaît d'avance son programme - surveiller sa jeune sœur Maddy, une fillette autiste et mutique, pendant que leur mère bosse du matin au soir et peine à joindre les deux bouts. Un jour de marché, Jack et Maddy croisent le stand d'un individu qui leur propose une boîte pleine de graines à planter, en échange des clefs de la voiture familiale. Croyant entendre la voix de sa sœur, le garçon fait affaire avec l'inconnu avant d'essuyer la colère de sa mère. Mais le plus étrange reste à venir, car Jack et Maddy vont découvrir les effets magiques de ces mystérieuses graines, lesquelles vont produire un jardin luxuriant ... hélas peuplé de créatures maléfiques !
L'histoire a encore des réserves de surprises et d'émotions au compteur. Piochant son inspiration dans le conte populaire, elle s'en détourne finalement en proposant un univers, certes ancré dans notre réalité, mais paré d'auras sombres et inquiétantes. Menée avec panache, l'aventure est ponctuée de suspense et d'action, riche en intensité et en magie. Elle introduit aussi trois jeunes héros qui vont apprendre à grandir vite en se confrontant à des événements angoissants. Jack, ne voulant pas tracasser davantage sa mère, ne va pas oser lui confier la dangereuse influence qu'exerce le jardin sur Maddy... Au lieu de ça, ce sera sa voisine, Lilly, qui va mettre son grain de sel et se faufiler en douce pour mener ses propres expériences. La jeune fille sera néanmoins un soutien appréciable pour résister aux attaques des citrouilles carnivores ou des escargots géants, en plus de posséder une aptitude au tir à l'arc, elle est redoutable avec une épée à la main, grâce à ses frères qui lui ont tout appris.
Tout est désormais en place pour se lancer à l'assaut de cette lecture aussi fraîche que colorée, dynamique et captivante ! Une bande dessinée qui ne manque pas de punch pour plaire à un public féru de sensations et de frissons. Par l'auteur de Zita la fille de l'espace.

Rue de Sèvres, 2017 - Trad. Fanny Soubiran (Mighty Jack)

20 mai 2017

À boire et à manger avec Sonia Ezgulian, de Guillaume Long

A BOIRE ET A MANGER AVEC SONIA EZGULIANDepuis 2009, Guillaume Long marie, avec humour, cuisine et bande dessinée dans un blog gastronomique savamment intitulé « À boire et à manger ». Trois albums reprenant ses plus savoureuses chroniques ont déjà été publiés chez Gallimard (cf. la série) et ne cessent de régaler ses lecteurs !

Ce nouvel opus choisit de mettre à l'honneur la chef Sonia Ezgulian (autodidacte, journaliste durant dix ans à Paris Match, elle crée ensuite le restaurant Oxalis à Lyon dont la réputation n'est plus à faire). Par ses origines arméniennes, Sonia Ezgulian évoque son plaisir de cuisiner et de recevoir. Un héritage de sa grand-mère Payloun, qui lui a notamment appris la recette des fameux mantis, des raviolis croustillants pour les jours de fête. Sont également convoqués sa grand-mère auvergnate, Marie-Victorine, la spécialiste du flan, la famille napolitaine et les repas traditionnels dans la minuscule cabane au pied du Vésuve, le barbecue de son papa, à l'ombre du figuier... Sans oublier les artisans de la bouche, Cédric son épicier, Georges et Laurent les charcutiers, et ses sources d'inspiration, Donna Muratore pour ses inoubliables gnocchis, “À la première bouchée, je fus transportée. À la suivante, c'est l'amnésie totale tant l'émotion fut grande. Plus tard, dans la nuit, je fis ma première insomnie de bonheur. Au petit matin, ma décision était prise : je serai désormais cuisinière !” ou Bill Buford, le chef new-yorkais qui a tout plaqué pour se lancer dans cette folle aventure de cuistot et avec lequel elle partage l'amour de la cuisine faite à la maison. 

C'est tendre, c'est drôle, c'est nostalgique, c'est doux, c'est réconfortant, c'est savoureux. Et au milieu de tout ça, Guillaume Long se met en scène tel un joyeux trublion chargé d'assister Sonia pour élaborer ses recettes... sauf que le rôle de commis n'est pas rose, il faut se lever tôt ou manquer perdre un doigt dans le madzoun. En contrepartie, la chef le régale de bons petits plats et d'anecdotes truculentes qui font le sel de cet album. Ce sont ainsi autant de portraits, de voyages, de mets et de souvenirs qui rendent cette lecture aussi délectable et qui rappellent quelque part la transmission culinaire à tous les niveaux. Un festin pour les papilles et les zygomatiques ! ♥ 

Gallimard, Collection : Bandes dessinées hors collection / 2017

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20 mai 2017

Tristan et Yseult, d'Agnès Maupré & Singeon

Tristan YseultCette réécriture de l'histoire de Tristan & Yseult est absolument bluffante d'audace et de sensualité ! Loin du mythe de l'amour courtois, on découvre entre ces pages la passion sauvage et dévastatrice de deux jeunes adolescents dépassés par leur désir, qui s'exprime d'ailleurs avec crudité et hardiesse. 

Yseult est une jeune fille romantique, rêveuse et effrontée. Le jour où Tristan fait sensation en tuant le dragon qui terrifiait leur contrée, la demoiselle déploie des trésors de patience et d'ingéniosité pour guérir ses blessures. Elle se prête à rêver d'une romance mais est cruellement déçue d'apprendre que le garçon est en mission pour son oncle, le roi Marc, qui cherche épouse à travers le pays. Bafouée, humiliée, Yseult décide de se venger et glisse quelques gouttes d'un élixir magique dans la boisson de Tristan. Malheur ! il s'agit d'un filtre d'amour. Le garçon est alors saisi d'une pulsion incontrôlable et se jette sur sa proie, elle-même réduite à avaler la potion pour succomber aux assauts du jeune fougueux. Dans l'ombre, son amie Bringien est accablée car elle pressent un grand malheur. La future reine a été souillée. Pire, elle se languit d'amour pour le neveu de son promis ! Pourtant, le roi Marc est un homme prévenant, soucieux de plaire et de satisfaire au bien-être de sa douce. Mais Yseult s'en moque et n'hésite pas à rejoindre son amant dans son dos, ne se doutant pas de la duplicité des barons qui cherchent à révéler cette mascarade.

Cette vision érotique et sentimentale de l'amour absolu est osée et peut donner le rose aux joues des plus prudes (avis aux parents des jeunes collégiens). Mais c'est tout à l'honneur d'Agnès Maupré et de Singeon d'avoir pris le pari de dépoussiérer le mythe en y apportant une palette de couleurs éclatantes, un ton et un style plus flamboyants, qui donne à relire ce grand classique avec des yeux ébahis. Très belle adaptation, qui ne manque ni d'humour, et encore moins de fougue ! Le résultat est époustouflant. ☺

Gallimard Bande Dessinée, Collection : Fétiche / 2017

 Feuilleter

26 avril 2017

Un million d'éléphants, de Jean-Luc Cornette & Vanyda

790382J'étais curieuse de découvrir cette nouvelle BD de Vanyda qui raconte aussi l'histoire de sa famille au Laos, en remontant jusqu'aux années 30 avec son ancêtre Sauradeth, qui meurt suite à une blessure lors d'une chasse au tigre. Son fils Virasay va grandir dans la religion bouddhiste, faire son service militaire, trouver l'amour, fonder une famille et vivre de sa passion pour la musique traditionnelle qu'il joue dans l'orchestre royal. La vie s'écoule paisiblement, les bébés naissent et le couple baigne dans le bonheur. Mais avec les années 50, viennent aussi les instabilités politiques. Virasay accompagne le contingent envoyé en renfort pour soutenir l'armée française en difficulté à Diên Biên Phu, et rencontre un nouvel ami, Phou Chay, dont le rêve serait de devenir taxi. L'arrivée des Viet Minhs, farouchement opposés à la monarchie du Laos et aux occupants occidentaux, va néanmoins profondément bouleverser leur destinée. Suite aux persécutions et aux massacres, des milliers de personnes vont traverser le Mekong pour atteindre la Thaïlande et se résigner à leur triste sort en végétant dans des camps surpeuplés, certains pourront s'envoler jusqu'en France et construire une vie nouvelle, non sans difficulté là aussi. J'ai éprouvé beaucoup d'empathie et d'émotion à la lecture de ces parcours de vie, qui concernent aussi bien Virasay et sa famille, mais aussi d'autres proches, des camarades rencontrés au fil du temps, même des copains de ses enfants. Cela donne un tableau assez vaste, pour ne pas dire confus, d'où la frustration. Jean-Luc Cornette et Vanyda ont certes réalisé un projet ambitieux, aux intentions nobles et admirables, mais le résultat est hélas confus et déroutant. Le déroulement de l'histoire est en effet trop rapide, on ne s'attarde jamais, on ne s'attache pas aux détails, on avance toujours plus loin dans le temps, et les portraits défilent. Seulement, il y a beaucoup de personnages et de noms à retenir, les dessins ne donnent aucun signe distinctif, c'est trop imprécis et il m'est arrivé plus d'une fois de me concentrer pour replacer qui était qui, où, quand, comment. C'est dommage, malgré des messages forts et intelligents, on passe finalement à côté de cette lecture... où tout va trop vite. Par contre, j'ai beaucoup aimé le carnet de bord à la fin de l'ouvrage, qui explique la genèse du projet, le voyage de l'auteur au Laos, ses rencontres et ses découvertes, ainsi que des photos plus personnelles.

Futuropolis, 2017

Un récit choral, qui parle des bouleversements d'un pays à travers les blessures et les espoirs de ses habitants.

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