Les jours meilleurs, de Cecelia Ahern
Kitty est une journaliste ambitieuse, qui vient cependant de connaître la pire humiliation de sa vie en colportant de fausses rumeurs calomnieuses. Lynchée sur la place publique, elle est à deux doigts de perdre son boulot et court se réfugier au chevet de son ancien mentor pour se lamenter en bonne et due forme. Malgré la maladie et la fatigue, Constance l'écoute avec patience et lui suggère de partir sur de nouvelles bases en lui demandant d'écrire l'histoire dont elle a toujours rêvé. Peu après sa mort, elle lègue à Kitty une mystérieuse liste comprenant pas moins de 100 noms. Perplexe, la jeune femme tente de décortiquer les fils invisibles reliant les uns aux autres, puis se lance dans une aventure totalement inattendue en allant à la rencontre de ces inconnus.
Plonger dans un roman de Cecelia Ahern, c'est la promesse d'une lecture douce et réconfortante, au service d'une histoire simple et néanmoins tendre et attachante. Cette fois, l'auteur a pris le pari de nous présenter une jeune femme vulnérable et paumée, étourdie par son ascension fulgurante avant la chute vertigineuse. Elle se retrouve plus ou moins à la croisée des chemins, lâchée par ses amis et sa famille, seule en possession d'une liste dont elle ne sait que faire. Elle va ainsi avancer en tâtonnant et croiser une galerie de personnages incroyables, aux parcours de vie fascinants, lesquels vont lui inculquer une nouvelle philosophie qui ne manquera pas de la remettre à flot.
Chaque bonne combinaison peut sembler providentielle, et quelque peu édulcorée, improbable & en mode “bisounours” ! Mais c'est justement tout le charme des livres de Cecelia Ahern - se rappeler les petits bonheurs de la vie et profiter de chaque instant en croyant aux lendemains meilleurs. Cette lecture a finalement le même potentiel fédérateur qu'un roman de Jojo Moyes et nous réserve le droit de croire que tout est possible, que chaque individu est foncièrement bon et digne d'un héroïsme insoupçonné. J'ai beaucoup aimé m'échapper du quotidien pour suivre les frasques romanesques de Kitty, sur les routes irlandaises, en quête du sens caché de son existence.
La lecture est soutenue par l'interprétation exemplaire de Véra Pastrélie, dont la fraîcheur de ton est toujours appréciable à entendre, en apportant aussi la bonne dose de légèreté nécessaire à l'ensemble. Un rendez-vous opportun pour la détente et l'évasion.
>> Lu par : urée : 10 h 19) - Date de publication : 30/06/2017 pour Hardigan
©2017 Milady (P)2017 e-Dantès / En téléchargement sur Audible.fr
Trad. Fabienne Vidallet [One Hundred Names]
Les yeux couleur de pluie & Entre mes doigts coule le sable, de Sophie Tal Men
Voici deux rendez-vous parfaitement adaptés à la saison estivale et à la période des vacances !
Sophie Tal Men nous raconte l'histoire de Marie-Lou, jeune savoyarde confrontée à un choix cornélien au moment de valider son internat : quitter ses montagnes pour s'installer à Brest, autrement dit l'autre bout du monde, et s'arracher à sa famille et ses racines. Craintive et timorée, elle part donc vivre en colocation chez Anna, autre étudiante en médecine, rue du Bois d'Amour. Cette toute nouvelle aventure force cependant Marie-Lou à grandir et multiplier les expériences. Elle découvre également les charmes de l'océan, du port, des embruns, du brouillard et des locaux... Au beau milieu de la nuit, la jeune interne rencontre en effet Matthieu, au look de marin d'eau douce, qui se révèle également interne en ORL. Le coup de foudre n'est pas loin, mais leur histoire n'est pour l'heure qu'une balbutiante ébauche.
Ce premier roman s'inscrit dans la douceur, la tendresse, la candeur, la délicatesse. Il évoque la vie dans les couloirs des hôpitaux, les patients qui vont et viennent, leurs dossiers qui s'empilent, les cas insolites ou les situations émouvantes... C'est introduit sans pathos, mais avec une profonde humanité. À côté, l'auteur s'attache à nous dépeindre le quotidien de Marie-Lou, interne débutante en neurologie, ses relations avec ses collègues, mais surtout son adaptation en Bretagne, dans sa nouvelle vie aux antipodes de son univers familier. On s'y sent vite merveilleusement bien, pris de curiosité et d'amitié pour ce petit monde.
Cette lecture a donc occupé plaisamment quelques heures de mon temps. L'ensemble est gentillet mais ne manque pas de charme. Seule ombre au tableau, l'interprétation laconique de Aurélie Le Roc'h pour Audible Studios. J'ai trouvé son ton mou et attristant. Il m'a bien fallu plusieurs minutes avant de m'y adapter, regrettant implicitement l'absence de fraîcheur pour plus de légèreté.
>> Lu par : 6 h 07)
Date de publication : 17/07/2017 pour Audible Studios
Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.
©2016 Albin Michel (P)2017 Audible Studios
Audible ayant préalablement édité ce titre en mai, alors qu'il faisait suite au roman « Les yeux couleur de pluie », j'ai donc pris mon mal en patience jusqu'à ce mois de juillet où j'ai pu enchaîner les deux lectures !
On retrouve ainsi Marie-Lou, qui poursuit son internat à Brest, pour un stage en psychiatrie de six mois, tandis que Matthieu rejoint l'équipe de neurochirurgie. Le couple continue de conjuguer les vagues de passion amoureuse à des périodes de creux et de non-dits. En cause, notre beau marin cultive des secrets de famille qui alourdissent ses élans spontanés à se livrer sans crainte et sans complexe. Marie-Lou accepte difficilement ses compromis, mais se ronge les sangs. Pour compenser, elle choisit de s'investir dans son boulot et s'implique au-delà du raisonnable, ce qui lui fait parfois prendre des risques ou la placer dans des situations compliquées.
C'est toute une ambiance qu'on retrouve avec bonheur, des personnages auxquels on s'attache, mais contre lesquels on peste aussi, car la valse des sentiments est insupportable, avec une surdose de séquences mélodramatiques qui me rendent amère. La composition mi-figue mi-raisin de Aurélie Le Roc'h est cette fois équilibrée par la lecture en alternance avec Mathias Casartelli, qui interprète les chapitres de Matthieu. L'ensemble se marie bien et donne à écouter une histoire agréable et sympathique. Quelques points noirs dans le scénario viennent sans doute ternir la très bonne appréciation du début, je reste néanmoins curieuse de connaître la suite des aventures amoureuses de ce jeune couple dans l'air du temps.
>> Lu par : 6 h 15)
Date de publication : 03/05/2017 pour Audible Studios
En exclusivité sur Audible et uniquement disponible en téléchargement. ©2017 Albin Michel (P)2017 Audible Studios
DISPONIBLE AU LIVRE DE POCHE
Quand on s'y attend le moins, de Chiara Moscardelli
Chargée de communication dans une multinationale de la serviette hygiénique, Penelope Stregatti est loin de l'épanouissante carrière de journaliste dont elle rêvait ! Célibataire, sans enfant, accusant la bonne trentaine d'années, Penelope se plaint auprès de ses amis de sa quête impossible du grand amour. Elle a créé un personnage imaginaire de toutes pièces, le comte Alberto Ristori, qui comblerait ses plus folles attentes. En vrai, son paysage affectif est plat et désertique. Un soir, en rentrant d'un cocktail arrosé, Penelope renverse à vélo un piéton qui semble incarner son mythe fantasmé. Conduit à l'hôpital, le type la rembarre et la laisse mijoter dans ses délires. La stupéfaction est alors grande pour Penelope qui apprend qu'un consultant, chargé de restructurer leur entreprise, débarque avec perte et fracas et qu'il ressemble trait pour trait à son inconnu rencontré dans la rue. Ce Riccardo Galanti nie la connaître et douche rapidement ses palpitations. Il l'embauche toutefois comme son assistante personnelle - un rôle peu enviable pour notre petite fourmi désormais complice du prochain plan de licenciement. Mais Penelope ne se laisse pas abattre, au contraire c'est une fonceuse, voire même une gaffeuse. Elle fonce bille en tête en suivant ses instincts et s'embarque dans d'incroyables péripéties, de Milan à Paris, qui nous la rendent ô combien sympathique. J'ai pris un plaisir fou à suivre son histoire rocambolesque, menée dans la joie et la bonne humeur, dans un esprit décomplexé et totalement déjanté, pour un moment de lecture 100% distrayant. Penelope Stregatti est, sans mentir, la cousine italienne de Bridget Jones ! C'est frais, drôle, excitant. Une comédie pleine de suspense, d'émotion et d'humour qui va régaler les amateurs du genre. J'ai adoré. ♥
Belfond, 2017 - Trad. de l'italien par Renaud Temperini [Quando meno te lo aspetti]
Un merci de trop, de Carène Ponte
Juliette a toujours veillé à satisfaire ses proches, à ne pas les décevoir, à combler toutes leurs attentes. Mais à la veille de ses 30 ans, la jeune femme trop sage a décidé de briser sa coquille et entend hausser le ton pour affirmer crânement sa vraie nature.
Cela commence par son boulot, qu'elle plaque sans scrupule. Pourquoi ne pas se consacrer enfin à l'écriture de son livre, depuis le temps ! Puis il y a son nouveau voisin trop sexy, qu'elle rêve de saluer dans le blanc des yeux, en rangeant sa timidité dans la poche.
Finalement, elle tombe dans les pommes à ses pieds. Découvre qu'elle est enceinte. Et réalise qu'elle est à la croisée des chemins.
J'ai d'abord redouté une lecture inepte et puérile dans les premières pages du livre, avant d'être finalement aspirée par le tourbillon de folie douce qui bouscule l'héroïne - en effet, son histoire va se révéler délicieusement naïve - et ça fait un bien fou.
Juliette est drôle, touchante, audacieuse et pétillante. Elle va se lancer dans une aventure fabuleuse, qui vend du rêve et fait naître des étoiles dans les yeux. Il y a aussi une vraie part de magie, qui fait gober tout et n'importe quoi, mais c'est ce qui fait tout son charme.
C'est ravageur, désopilant, adorable et dégoulinant de tendresse. Que dire ? Actuellement en plein raz-de-marée émotionnel, j'ai puisé dans ce petit bouquin ma dose homéopathique pour retrouver goût au bonheur. Rien que pour ça, je dis merci à l'auteur. ♥
Pocket, 2017
Sous le même toit, de Jojo Moyes
Isabel vient de perdre son mari dans un accident de voiture. Désorientée par son chagrin, elle comprend tardivement qu'elle est criblée de dettes et doit vendre sa maison de Londres pour s'installer dans le Norfolk où elle vient d'hériter d'une belle propriété... délabrée. Un entrepreneur du coin, Matt McCarthy, lui propose de la soulager du gros œuvre contre un devis tout à fait honorable. Isabel est infiniment reconnaissante et s'installe en compagnie de sa fille Kitty et de son fils Thierry dans cette nouvelle existence exempte de leurs repères familiers. Fidèle à son habitude, la jeune femme s'enferme dans sa passion pour le violon et joue durant de longues heures des morceaux mélancoliques et poignants. Son arrivée a également suscité en ville une vive curiosité. Nul n'ignore que les McCarthy convoitaient la fameuse maison et ont cajolé le propriétaire dans ce but précis, aussi cette spoliation laisse un goût amer et un sentiment d'injustice. Tous supposent qu'ils rongent leur frein pour faire main basse sur ce bien, quitte à duper la naïve citadine fraîchement débarquée sur leurs terres.
C'est encore une fois une lecture pleine de tendresse, de sincérité, d'émotion et de justesse que nous offre Jojo Moyes. Il est toujours question du parcours d'une femme ayant perdu de nombreuses illusions mais qui va gagner en force et en confiance pour se bâtir une carapace autrement plus résistante et aux couleurs chatoyantes. Son histoire s'écoute avec un réel plaisir - celui d'avancer au fil des rencontres, des bonheurs et des déconvenues, en ayant le sentiment d'être partie intégrante du tout. En même temps, c'est simple, sans chichis. Les figures vont et viennent, les traits sont marqués, d'autres s'estompent, c'est sans grande surprise mais en contrepartie rassurant. J'aime beaucoup les romans de Jojo Moyes dans ce registre fédérateur qui inspire de l'empathie et du bien-être. Et comme j'en ai terriblement besoin en ce moment, c'est le parfait antidote.
Un chouette roman, très agréablement lu par Emilie Ramet.
Tu as promis que tu vivrais pour moi, de Carène Ponte
Inconsolable depuis la mort de Marie, sa meilleure amie depuis l'enfance, Molly a la surprise de recevoir un mystérieux paquet contenant douze lettres à découvrir mois après mois. Une façon pour la défunte de motiver notre héroïne à se lancer de nouveaux défis et vivre enfin la vie qu'elle mérite. Pour l'heure, Molly est serveuse à Paris et vit avec Germain, un gentil garçon, adorable et prévenant... mais plat et ennuyeux. Pas vraiment le candidat idéal aux yeux de Marie qui a toujours rêvé d'un John pour son amie. Bref. Sur une idée de la disparue, Molly part donc en weekend à Grenoble pour s'initier au ski. Sur place, elle répond spontanément à une annonce, devient prof de danse et plaque tout pour s'installer dans les montagnes. Sa décision en effraie plus d'un - sa mère, son amie Viviane, son fiancé - mais Molly a désormais la certitude d'être à un tournant de sa vie.
Ce court roman est efficace par son rythme, son effervescence, son dynamisme et son optimisme à toutes épreuves. C'est plein d'espoir et d'entrain, le tout laisse peu de place à l'atermoiement, c'est aussi réconfortant et chaleureux, donc ça fait du bien. On se passionne à suivre Molly dans ses prises de risque, suivre son audace et partager sa bonne humeur. Concrètement, il règne une ambiance guillerette non dénuée de charme et de légèreté... même si le propos demeure trop succinct, avec de nombreuses scènes surjouées (l'électron de la romance en tête) et une sensation de situations téléphonées assez banales. L'histoire met finalement à l'honneur l'amitié féminine, la belle communion des âmes fragilisées, leur souffle conjoint à affronter les aléas de la vie et se construire un nouveau destin. À envisager, donc, comme une lecture digestive, sans prétention. Ses effets bienfaisants sont avérés. ☺
>> Disponible en livre audio - en exclusivité - Texte lu par Audible Studios
©2017 Michel Lafon (P)2017 Audible Studios
Ma vie (pas si) parfaite, de Sophie Kinsella
Katie a toujours rêvé de Londres, quitter sa campagne du Somerset pour mener la vie trépidante d'une citadine branchée, courant après le temps, alternant les dîners chics, les bars à cocktails ou les derniers bistrots à la mode. Katie veut tout, et tout de suite.
Et pourtant, la réalité a un goût amer.
En vrai, Katie loue une chambre minuscule dans un quartier éloigné du centre, elle économise chaque penny pour boucler ses fins de mois, elle galère tous les matins pour arriver à l'heure au boulot, se lisse les cheveux et porte des talons hauts qui lui donnent des ampoules aux pieds. Elle occupe un poste insignifiant dans une agence d'image de marque. Et même si elle se sent écrasée par sa patronne, Katie admire la divine Demeter Farlowe, qui incarne à ses yeux un modèle de réussite qu'elle souhaiterait reproduire.
Pourtant, son rêve s'écrase le jour où la pauvre Katie est licenciée par sa boss. La jeune femme n'a plus d'autre choix que de rentrer chez son père et de prêter main forte dans la création d'un glamping à la ferme.
Retour à la case départ, mais Katie garde la tête haute et omet de dire toute la vérité à son père - qui n'a jamais vu d'un très bon œil son départ pour la capitale. Leur projet de glamping va, de plus, connaître un formidable essor. Les clients se bousculent, Katie oublie ses tracas mais ne désespère pas de retourner à Londres avec un nouveau contrat en poche.
L'arrivée de Demeter à Ansters Farm va cependant avoir un effet proche de l'électrocution. Des bouffées de rancœur submergent la jeune femme, qui saisit là l'occasion de se venger. Demeter recherche de l'authenticité ? Elle va être servie.
Le plan concocté pour assouvir sa vengeance va s'avérer cocasse et complètement dingue. On visualise chaque scène, on glousse et on applaudit dans les mains. On hume, en passant, le doux parfum du sarcasme et la moquerie affectueuse contre ce besoin de mise au vert ou de retour à la nature chez les rats des villes.
Mais l'histoire déploie aussi une palette d'émotions insoupçonnées et laisse entrevoir qu'il ne faudrait pas juger hâtivement ou selon les apparences, que la vie rêvée est un mythe absolu et que la vie réelle s'apprécie à sa juste valeur.
On retrouve donc dans ce roman toute la fraîcheur de Sophie Kinsella, son style impayable et sa belle mécanique à nous embarquer dans une bonne comédie distrayante. C'est une pure lecture de détente, avec une galerie de personnages sympathiques, une histoire sans grande surprise, mais où l'on s'y sent merveilleusement bien.
On a la sensation de se fondre dans le décor, de croiser des amis ou de saisir son propre vécu. En bref, c'est du Sophie Kinsella chaleureux, doux et réconfortant... Le parfait antidote pour passer du bon temps.
Belfond, 2017 - Trad. Daphné Bernard {My Not So Perfect Life }
Tu comprendras quand tu seras plus grande, de Virginie Grimaldi
En apprenant la mort de son père, Julia est débordée par son chagrin et décide de tout plaquer - son boulot, sa vie de couple, sa famille, Paris. Direction une maison de retraite à Biarritz où elle va effectuer un remplacement de six mois en tant que psychologue. Sur place, la jeune femme tente de s'acclimater à sa nouvelle existence et de panser ses blessures. Claquemurée derrière ses remparts, elle veille à tenir à distance les pensionnaires et ses collègues. C'est toutefois sans compter sur la spontanéité des anciens, leur énergie insoupçonnée, leurs truculentes anecdotes, leurs humeurs et leurs secrets, qui vont l'aider à se remplumer. Et quel bonheur !
Cette lecture fait effectivement un bien fou et nous embarque dans sa bulle, où la palette des émotions ne manque pas de couleurs. On passe facilement du rire aux larmes à s'en ébrouer le plumage. On s'attache aussi à l'ambiance qui règne aux Tamaris et à ses fringants occupants (Miss Mamie, Louise, Gustave, Léon, Marine, Greg, etc.). On prend goût à leur routine, on suit Plus Belle La Vie, on écoute Franck Michael en se dandinant, on glousse dans le potager, on sursaute aux grondements nocturnes, on se joint aux soirées entre colocs, on renifle fort, fort, fort en partageant les chagrins, les confidences, les peines, les pertes. En somme, ce roman enfile des moments de l'existence, les petits bonheurs et les grands tracas, comme des perles sur un collier. Sont ainsi convoqués la vie, l'amour, la mort et l'espoir, dans un grand souffle romanesque, avec la juste dose d'humour, de chaleur et de bienveillance. Un peu comme le roman de Gilles Legardinier - Quelqu'un pour qui trembler. ♥
La lecture audio a également été une expérience grisante et stimulante. La voix d'Astrid Roos est douce et agréable, elle apporte au roman cette même sensation enveloppante et réconfortante. Dès les premières minutes, on comprend qu'il n'y a plus qu'à s'installer et se laisser porter par le rythme, buller en toute sérénité. C'était pile ce que je recherchais. Et j'ai adoré.
©2016 Fayard (P)2017 Audiolib / Texte intégral lu par Astrid Roos (durée : 9h04)
Café ! Un garçon s'il vous plait, d'Agnès Abécassis
Artiste peintre, Ava Asher rêve de percer dans le métier et espère que son nouveau tableau, commandé par une célèbre actrice, lui ouvrira enfin les portes vers la renommée. Invitée à un festival dans le Sud de la France, elle assiste avec ses copines à des cocktails branchés, s'oublie dans des soirées arrosées et efface l'ardoise de ses tracas d'une pichenette.
Mais au moment de remettre le fruit de son labeur, c'est la catastrophe. Son tableau a été proprement vandalisé ! Son ciel étoilé se voile de gros nuages noirs et menaçants... Panique à bord. Serait-ce son ex, Ulysse le clown, l'instigateur du carnage ?
Régine, de son côté, fait du toboggan sur son arc-en-ciel. Son aventure avec Tom comble tous ses désirs. Elle ignore cependant que celui-ci se rend malade de jalousie en apprenant que sa douce a revu son ex et vient de partir en weekend avec lui ! Déprimé, il noie son chagrin dans l'alcool et commet l'impair impardonnable.
L'orage gronde sur Paris ! Mamie Lutèce aussi est dans la tourmente. Ses retrouvailles avec un fantôme de son passé - Saül Buxbaum - ont terni à jamais ses souvenirs éblouis du premier grand amour. Particulièrement froid et distant, l'homme ne la ménage guère. Mais quelle n'est pas sa surprise d'apprendre qu'elle lui aurait brisé le cœur alors qu'elle s'imaginait avoir été quittée sans raison cinquante ans plus tôt !
Entre quiproquos, cavalcades, sérénades et babillages, l'histoire tisse sa toile dans la joie et la bonne humeur. Ce roman nous fait recroiser des personnages rencontrés dans Le tendre baiser du tyrannosaure, d'où la sensation de retrouver sa place et des copines, et offre une nouvelle histoire pleine de rires, de larmes, de chocolat, de café et de champagne... C'est légèrement étourdissant, frais, printanier, distrayant. Une belle valse des sentiments qui tournicote avec exaltation, entraînant tour à tour les lecteurs ravis et les personnages si attachants. Big-up pour cette comédie facétieuse et pleine de tendresse ! ♥
Le Livre de Poche, 2017 (inédit)
Amuse-bouche, de Stéphane Carlier
Après les réjouissances prodiguées dans Les Perles noires de Jackie O., roman qui m'a ainsi permis de découvrir le ton allègre de Stéphane Carlier, j'ai plongé avec délectation dans cette nouvelle parution, dont la richesse scénaristique est particulièrement étourdissante et exaltante.
Julien Fontana est un jeune conseiller aux Affaires étrangères, promis à un bel avenir. Avec son physique avenant, il décroche aisément son entrée dans les beaux quartiers et les réceptions huppées, de quoi enrichir son réseau relationnel. Un soir, il croise ainsi Philippe Rigaud, un haut fonctionnaire proche de la retraite, qui lui propose de soutenir sa candidature pour un poste à New York. De retour quelques heures plus tard dans son bureau, notre sémillant Julien confond sa belle amoureuse, Pauline, et le respectable Rigaud, en envoyant un texto cru mais risible. De ce quiproquo, va découler une cascade d'événements aussi pathétiques que jubilatoires. L'intrigue fait en effet croiser Marie-Ange Rigaud, l'épouse minaudeuse qui part en quête d'un grand peut-être (et qui, finalement, va se découvir elle-même), ainsi qu'un joueur de ukulélé, sœur d'une artiste peintre exilée à Madère, un piscinier d'origine thaïlandaise, des secrétaires nigaudes, des allergiques aux passe-droits et des vies qui vont être chamboulées comme jamais !
L'orchestration est impeccable, bien huilée, ficelée avec soin et distillée avec humour. On sourit tout du long à la lecture de ce roman léger, pimpant et insouciant. Ce sont 300 pages de butinement exquis et indolent. 300 pages de crises et d'entourloupes grinçantes, cocasses et dérisoires. Une farce contemporaine sous couvert d'une comédie vaudevillesque. On glousse pas mal à se gausser des petits travers de notre société trop privilégiée. Rien que le titre... tellement ingénieux après lecture ! Bref. J'ai passé un très bon moment. C'est sans prétention, parfait pour la détente. ☺
cherche midi éditeur, 2017