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Chez Clarabel
17 juillet 2012

"L'attente est un art en perdition."

"Le monde bouge en une fraction de seconde et je trouve ça bien dommage, parce qu'il me semble que nous avons perdu les plaisirs simples du départ et du retour."

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Alice Buckle entame sa quarante-cinquième année avec une angoisse non dissimulée, au même âge sa mère est décédée accidentellement et elle ne peut s'empêcher d'y penser de plus en plus. Alors qu'elle reçoit par mail une invitation à participer à un sondage sur sa vie de couple et de famille, Alice réalise avec amertume que la splendeur passée n'est plus : entre les rêves éteints, un boulot sans fard, une passion amoureuse en demi-teinte, des adolescents qui grandissent trop vite et qu'elle ne comprend plus, une vie sexuelle quasi inexistante et un mari qui pète un câble au boulot et finit par être licencié... bref, tout fout le camp !

C'est alors que sous son pseudo d'Epouse 22, Alice tisse une relation de plus en plus intime avec son Chercheur 101, derrière un écran d'ordinateur et via les messages instantanés sur Facebook. De ce trouble, viendra aussi l'heure des mises au point : William est un homme fier, qui ne se dévoile pas beaucoup, Alice est tout aussi fuyante, obstinée et complètement paumée par la situation. Alors, son mariage part-il à vau-l'eau ou ne serait-ce point une énième tentative de renouer des liens distendus ?

Moi qui m'attendais à lire une pure comédie romantique, j'ai été clairement surprise par ma lecture et n'en suis pas mécontente non plus ! Avec un humour mordant, Melanie Gideon nous propose le portrait d'une femme de 44 ans, en perte de vitesse, soudain confrontée à la magie des nouvelles rencontres et de la drague par internet. Son mari et elle se connaissent depuis vingt ans, ils sont un peu usés (au début, William m'apparaissait vraiment comme un pourri de première classe !) et ont le sentiment de ne plus se connaître. Heureusement la vision de leur couple change par la suite, cela devient plus nuancé, on revit leur complicité du début, la magie de la première fois et on se rend compte des petites étincelles qui crépitent encore entre eux. Un signe prometteur ?

Nous avons donc un roman qui n'est pas qu'une simple bluette parfumée à l'eau-de-rose, même s'il y a aussi de jolies choses qui donnent le sourire, c'est davantage une histoire ancrée dans le domaine du possible, sans être trop raisonnable non plus (on se prête tout de même à rêver d'une rencontre folle et passionnée entre Epouse 22 et Chercheur 101, tout en se mordant l'intérieur de la joue en songeant à William... oups !). C'est une lecture pétillante, rigolote, vraie et pleine de franchise sur la vie de couple, le quotidien, le temps qui passe et la vie imparfaite. On ne se prend pas la tête non plus, c'est comme regarder un film de Nora Ephron, ça rend heureux et gaga l'espace d'un court instant, toute honte bue !

La vie romantique d'Alice B., par Melanie Gideon
Fleuve Noir, 2012 - traduit de l'anglais par Séverine Quelet

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13 juillet 2012

« Ok, Lady Pas-De-Chance, tu vas te remettre en selle, et plus vite que ça. »

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Jamais titre n'aura été plus mensonger, puisque de Marilyn, Elvis ou le prince William, il n'en est nullement question dans le roman ! Nous suivons, en fait, l'histoire de Gracie Flowers, la petite vingtaine, agent immobilier à Londres, avec une voix en or et l'incapacité de se produire en public pour chanter. Dix ans plus tôt, elle a perdu son papa, une vedette du chant et de la danse, depuis elle s'est fermée dans sa coquille et pense qu'en s'éloignant du micro elle évitera de s'effondrer à nouveau.

Gracie a un avenir tout programmé selon un Plan en 5 ans, mais celui-ci mord la poussière sitôt qu'elle loupe sa promotion au boulot. Les ennuis ne cessent de s'enchaîner : elle court dans toute la ville pour s'acheter la pilule du lendemain, vole au secours de sa mère, au bord de la banqueroute, veut sauver le lopin de terre où est enterré son père, loin des griffes de promoteurs avides, et cerise sur le gâteau, reçoit un coup de fil de sa belle-mère lui annonçant que son petit copain la quitte !

Pathétique, pensez-vous ? Heureusement Gracie Flowers ne manque pas de ressources et nous entraîne dans sa course folle avec une fraîcheur et un bonheur qui donnent des étoiles dans les yeux. Cette lecture m'est apparue tellement pétillante, tartinée de belles réflexions sur l'amour paternel et sur la musique, les chansons, l'amour aussi... C'est un régal à lire ! C'est aussi passablement abracadabresque, les frasques de Gracie ont parfois un goût de grotesque et de situations téléphonées, si je n'avais pas été sous le charme de l'histoire, j'aurais pu en rire jaune. Peu m'importe, finalement : j'ai passé un excellent moment entre les pages de ce livre, que je trouve parfait pour la détente.

Marilyn, Elvis, le prince William et moi, par Lucy-Anne Holmes
Plon, 2012 - traduit de l'anglais par Odile Carton

Les chansons. Ah, elles peuvent être tellement parfaites... Une chanson. Une simple chanson. Trois minutes et demie d'instruments et de voix, rien de plus en général. Et pourtant ces trois minutes et demie peuvent vous faire voir le monde, dans toute son horreur ou dans toute sa gloire ; elles peuvent vous émouvoir aux larmes ou bien vous faire danser en pantoufles dans votre cuisine. Elles peuvent exprimer une émotion que vous n'aviez pas conscience de ressentir, ou bien une aspiration profondément ancrée en vous. Je sais que j'ai l'air de me la jouer quand je parle de musique, mais j'ai passé trop d'heures à écouter en boucle la même chanson, les yeux écarquillés d'émerveillement, pour qu'il en soit autrement.

2 avril 2012

The girls with their short skirts and bright eyes and big-city dreams. The girls of 1929.

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Letty et Cordelia rêvent de New York, de folie, de paillettes, de nouvelles rencontres, d'évasion et d'espoir. Alors elles quittent tout, elles plaquent Junction, dans l'Ohio, pour la Grande Ville. Mais sur place, l'incertitude les gagne, les deux amies réalisent qu'elles n'ont pas les mêmes attentes, elles se fâchent et se tournent le dos.

Ainsi débute l'aventure new-yorkaise, sur un clash, et dans la solitude. Cordelia va retrouver son père, un bootlegger renommé, s'entendre à merveille avec Astrid, la fiancée de son demi-frère, et tomber amoureuse. Letty va tenter sa chance dans un club de musique, elle a de l'ambition et du talent, sauf qu'il existe déjà des milliers de prétendantes du même profil, des filles souvent plus effrontées qu'elle.

Pour nos trois héroïnes, New York représente vite le lieu de toutes les désillusions, après le temps de l'éblouissement. Même Astrid, dont la place n'est finalement pas si enviable, s'interroge sur son utilité et ses envies. Orpheline de père, elle a a observé sa volage de mère enchaîner les unions d'intérêt sans jamais cesser les liaisons superficielles. A son tour, désire-t-elle épouser un type en qui elle n'a nullement confiance, pour au moins assurer son ascension sociale ?

Grande amatrice de la première série d'Anna Godbersen (Rebelles) et de l'époque des années 20, avec en ce moment Boardwalk Empire ma série tv préférée, j'étais donc quasi certaine d'apprécier ce nouveau rendez-vous. Et je n'ai pas été déçue ! Pourtant, ça sent le début, les premiers pas tremblants, les héroïnes cruches, victimes de leur naïveté, plongées au coeur de la faune, mais fortes d'un avenir qu'elles vont saisir à bras le corps... L'histoire se dessine timidement, mais nous réserve déjà des retournements de situation dignes des grands feuilletons de divertissement. Je suis totalement friande de ce qui se dessine sous mes yeux : c'est facile, léger, habilement troussé, avec de la futilité et de la romance, en plus de mettre en lumière le faste des années 1920. Cette série possède tout le charme pétillant du champagne et du jazz !

Tout ce qui brille, par Anna Godbersen smileyc219
Albin Michel, coll. Wiz, 2012 - traduit par Alice Seelow
illustration de couverture : Sophie Leblanc 

A signaler : la série Vixen de Jillian Larkin s'inscrit en sérieuse concurrente, puisqu'elle sera traduite et publiée aux éditions Bayard en mai 2012.

4 janvier 2012

“He said my name the way diabetics talked about hot fudge sundaes.”

Une série, pour le fun ! Premier tome lu ici.

undead2Dans ce tome 2, Betsy est toujours en pétard contre Sinclair, qu'elle accuse d'avoir abusé de sa naïveté pour obtenir son statut de consort. Elle a, de plus, sur les bras cette histoire de reine des vampires à gérer, ce qui n'est pas une mince affaire car sa position n'est pas crédible aux yeux de toute la communauté vampirique. Cette dernière est également la cible d'une bande de justiciers invisibles, et en son devoir de reine, Betsy doit arrêter le massacre ! 
Entre-temps, elle a trouvé du travail chez Macy's, le temple de la chaussure. Forcément Betsy est aux anges et refuse de céder sa place, malgré les remontrances de Sinclair. La situation est toujours tendue et torride entre eux deux, c'est exactement comme dans le premier tome, un mélange d'humour et de séduction, j'aime beaucoup ! 
Betsy Taylor est une vraie héroïne de chick-lit, elle est capricieuse, insupportable, tordue et chieuse, ses amis lui pardonnent tous ses défauts, et moi aussi, car franchement c'est un plaisir, simple mais vrai, de suivre ses aventures, lesquelles ne mangent pas de pain. C'est une lecture pour se divertir, et c'est tout ce que je demande.

 

undead3Betsy découvre qu'elle a une demi-soeur, qui n'est autre que la fille de Satan ! Une nouvelle fois, elle se fâche avec Sinclair pour lui avoir caché ce détail. Résultat, elle s'enferme dans la bibliothèque pour lire Le livre des morts et devient complètement folle. Ses pulsions démoniaques lui font commettre les pires atrocités et ce n'est pas sûr que ses proches lui pardonnent. Alors Betsy veut retrouver cette fameuse demi-soeur, chérie par l'Etoile du Matin, et promise à régner sur le monde. Grosse surprise le jour J ! 
De plus, Betsy devient jalouse de l'intérêt que porte Sinclair pour cette soeurette, ce qui lui fait ENFIN prendre conscience de ses sentiments cachés pour lui. Pas besoin de craindre un soupçon d'endormissement chez notre couple, Betsy et Sinclair ont trop mauvais caractère pour jouer les amoureux transis et mielleux. Chic, alors ! 
J'ai trouvé l'histoire complètement dingue, mais un peu plus poussive dans l'ensemble. La série fonctionne sur le même mode opératoire, jusqu'à présent c'est sympa à suivre mais il faudrait penser à pimenter le tout ou chercher à se renouveler. En attendant, les passages avec Sinclair sont toujours savoureux.

 

undead4Betsy est fiancée, mais la paix ne règne pas au sein de son ménage. Sinclair est jaloux, et pour la première fois il a peur ! Le petit Jon est de retour en ville et s'est installé dans leur grande maison de Summit Avenue, au grand dam du roi. Sous le coup de la colère, Betsy lui avoue qu'elle peut lire ses pensées intimes au moment où ils se livrent à leurs ébats passionnés, et la nouvelle passe mal, Sinclair prend ses cliques et ses claques, meurtri dans sa chair. 
Alors qu'elle tente de sécher ses larmes, Betsy doit répondre à ses devoirs de reine en écoutant les plaintes des fantômes qui se manifestent à elle, et notamment la victime du tueur en série qui s'en prend à toutes les belles plantes blondes de la ville. De plus, sa demi-soeur Laura commence à manifester un brusque changement de comportement. Basculerait-elle du côté de la force obscure ? 
Ce quatrième tome est toujours aussi drôle, mais il manque un peu de consistance. En gros, Queen Betsy fait son show, à côté de ça il n'y a rien de neuf sous le soleil. L'intrigue 'criminelle' est franchement traitée  à la légère (zou, un coup de bûche sur la tête et on n'en cause plus). Et même les histoires de couple de Betsy tendent à s'essoufler (c'est toujours la même rengaine, quoi). A lire sur le pouce, oui, génial : c'est drôle et divertissant, hyper efficace. Il faudrait cependant que Betsy ne devienne pas une caricature d'elle-même ! 

 

 Published August 2004 - July 2005 - May 2006 by Berkley (Berkley Sensation)

- disponibles en VF chez Milady, avec des ravissantes couvertures illustrées par Maureen Wingrove, alias Diglee : betsy2  betsy3  betsy4

5 avril 2011

Toute la splendeur flamboyante du mariage arrive quand finit l'amour.

IMG_3300Dernier tome de la série ! Je n'ai pas été déçue, même si je trouve que cela se termine sans esbroufe et avec trop de facilités. Henry est très loin du jeune homme séducteur sans scrupules de ses débuts, Penelope fait moins d'étincelles, Diana conserve son caractère indépendant et entier (c'est la seule qui sort grandie de la saga, à mes yeux), sa soeur Elizabeth se débat avec ses souvenirs et Carolina atteint le firmament ! Que d'aventures pour nos chers new-yorkais ! 

Il m'a cependant manqué un peu de peps au début du roman, alors que nous étions pourtant aux portes du tome final. Tant d'événements étaient survenus précédemment, il restait encore beaucoup de dossiers à régler, je me demandais quand l'action allait se mettre en branle (vers la moitié du livre, donc). Aussi, comme je le craignais, les solutions me sont apparues faciles, trop faciles (surtout pour Elizabeth aux prises avec de terribles révélations). L'issue n'en demeure pas moins flamboyante et romanesque, à ceci s'ajoute un doux parfum nostalgique. En effet, le vent tourne pour nos membres de cette société huppée et rétrograde, même Le Joyeux Dandy le souligne. Le tic-tac de l'horloge se fait plus fort, l'avènement de Caroline Broad ou l'émancipation de Diana Holland (sa coupe de cheveux, ses choix amoureux, son goût du risque) font notamment sonner le tocsin d'une ère nouvelle.

Et définitivement les couvertures auront été de toute beauté, elles ont su enrober de douceur et d'élégance cette saga aux rouages bien huilés et aux situations téléphonées, un peu comme les sitcoms à succès. On y retrouve tous les clichés et toutes les ficelles du métier, c'est prouvé, mais j'ai de loin trouvé que c'était un défaut car je me suis régalée du premier au dernier tome de cette série d'Anna Godbersen (ma préférence se porte à jamais sur le tome 2). L'auteur travaille actuellement sur une autre saga se passant pendant les années folles, Bright Young Things.

Vénéneuses (Rebelles #4) - Anna Godbersen
traduit de l'anglais (USA) par Alice Seelow
Albin Michel (2011) - 430 pages - 17€

Lu et adoré par Sophie & Fantasia

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15 mars 2010

Pour une certaine catégorie de jeunes New-Yorkaises, toute chose doit toujours être à sa place.

Avant-dernier volume de la tétralogie d'Anna Godbersen !

tricheuses

Tricheuses nous promet encore de belles pages de descriptions pleines de glamour et de poncifs délicieux, les visages en forme de coeur, la peau d'albâtre, la beauté de l'éphèbe, les boucles sauvages, la bouche pulpeuse, le cou long et gracile comme celui d'un cygne, les toilettes vaporeuses, les mines jamais chiffonnées, des beautés innocentes ou volcaniques, je suis cliente et je n'ai pas honte !

Ce troisième tome est encore l'occasion de renouer avec nos mufles, nos garces et nos agnelles en détresse préférés. A l'instar des chroniques du Joyeux Dandy, richement alimentées par les péripéties de cette bonne société new-yorkaise, l'histoire se devait d'opérer un tournant à la hauteur de nos attentes (rappellons-nous la fin du précédent livre, Rumeurs, explosif et inattendu !).

Sur ce, et avec une petite pointe de frustration, nous nous voyons quitter les riches quartiers de New-York pour le clinquant de Palm Beach en Floride. L'intérêt, s'il en est, est de se demander si Diana et Henry ont encore une chance de renouer ensemble, ou si ce n'est pas trop demander à la pétillante Penelope de faire place à sa rivale. On se doute de la réponse. Entre en scène Grayson Hayes, le grand frère, qui est un joueur invétéré, dépense plus d'argent qu'il n'en possède, n'a aucun scrupule et séduit à tour de bras. Il a bien l'intention de ne faire qu'une bouchée de la cadette des Holland, frottons-nous les mains.

Dans ce tome 3, Henry Schoomaker m'est apparu un vulgaire pantin. Il est décevant, plat, sans bagou, sans volonté. Il n'est que la pâle copie de lui-même. Il pourrait tenir la main d'Elizabeth, laquelle devient un personnage qui n'a plus aucune utilité, à mon sens. Ce que l'auteur lui réserve m'a d'ailleurs fait sourire, un peu froncé les sourcils, j'ai des doutes, j'attends la suite... mon cerveau échafaude déjà des plans tordus !

J'ai été moins tenue en haleine par ce troisième tome de la série, peut-être parce que le précédent avait été absolument renversant (quel final, ohlala). Ceci dit, j'ai eu mon lot d'agacements et de palpitations, n'imaginez pas le contraire, je frétille de joie dès que j'apprends qu'un nouveau tome est disponible, le quatrième et dernier livre - Splendor - est même déjà sorti en anglais. Hmm, sourire tentateur. Regard songeur.

Une question pour ceux qui vont le lire : que pensez-vous du chapitre 47 ?  En ce qui me concerne, il me fait penser à Autant en emporte le vent ! Cette fin, oh cette fin ! ...

Tricheuses ~ Anna Godbersen
Albin Michel, 2010 - 430 pages - 17€
traduit de l'anglais (USA) par Alice Seelow
titre vo : Envy

Psst, Mélanie es-tu au courant pour ceci :

Bright Young Things is the first in an epic four-book series about three teenage girls finding their way in the glittering metropolis of New York City and the glamorous mansions of Long Island.
It’s 1929 and Letty Larkspur and Cordelia Grey have escaped their small Midwestern town to chase big dreams and even bigger secrets. In New York, they meet Astrid Donal, a flapper who has everything she could ever want, except for the one thing Letty and Cordelia have to offer—true friendship.
Set in the dizzying summer before the market crash, against the vast lawns of the East End and on the blindingly lit stages of Broadway, the three girls will find romance, intrigue, and adventure.
Just as The Luxe books brought the Gilded Age to readers of Gossip Girl, Bright Young Things will bring the Jazz Age to bestselling author Anna Godbersen’s devoted fans and to new readers alike.

26 October 2010

1 février 2010

Haley Randolph, les sacs à main & moi

Première pensée en commençant cette lecture : on croirait la série de Meg Cabot avec Heather Wells, mais ce n'est pas du Meg Cabot. Non, hélas. Il s'agit du deuxième volet des aventures de l'apprentie détective, Haley Randolph (cf. Petit crime et sacs à main). Le principe est néanmoins identique : l'héroïne a une vingtaine d'années, elle est en plein virage professionnel, en attendant d'obtenir son diplôme universitaire pour une ambition pas bien définie, Haley gagne sa croûte en travaillant chez Holt, un grand magasin de produits ringards. Le patron de cette boîte, Ty Cameron, est aussi son petit ami. Du moins, la situation n'est pas très claire non plus car le couple ne se voit jamais, ne se parle pas, ne couche pas ensemble et n'a pratiquement rien en commun. Autant de déductions dans la petite tête de la jeune femme qui la font douter sur un avenir prometteur.
Petit_poison_et_gros_soucis_de_Dorothy_HowellL'histoire commence mal pour Haley. Alors qu'elle s'engage à dépanner une pauvre fille embauchée pour être serveuse, lors d'un défilé de mode avec déjeuner, elle réalise que l'ancienne fiancée de Ty est présente dans la salle. Elle opte pour une solution de camouflage et opère son service ni vu ni connu. Mais quelques heures plus tard, l'ennemie jurée est retrouvée morte dans les toilettes de Holt. Ce sont les deux inspecteurs, Madison et Shuman, qui reviennent enquêter sur le crime (cf. Petit crime et sacs à main) et désignent comme suspect idéal Haley Randolph. Brouillonne, maladroite, muette sur son emploi du temps, menteuse et manipulatrice, Haley est loin d'être convaincante sur sa bonne foi et son innocence, et sa situation sentimentale vire à la débandade lorsque Ty annonce son départ pour l'Europe, sans démentir les rumeurs selon lesquelles il aurait renoué avec son ex-fiancée.
Tout est très mouvementé dans la vie de Haley, qui en rajoute une couche en prenant un malin plaisir à tout compliquer. Elle manque aussi de transparence concernant sa vie privée, son boulot, sa relation avec sa mère, son emploi du temps et j'en passe, j'ai fini par craquer, cette fille est insupportable et cultive, de plus, un méchant penchant pour les grossièretés. (Merdalors ! à tous les sauces...)
La fin, toutefois, m'a redonné le sourire car j'ai trouvé la scène cocasse, avec un certain penchant vers Bridget Jones et Mark Darcy (si ! si !). Tout les sépare, elle est convaincue qu'il ne la mérite pas, elle décide de rompre, tandis que le beau gosse nous offre une divine répartie avec le plus grand flegme. Oui, là j'adore mais hélas c'est trop tard et nous sommes arrivés à la dernière page.
Dommage.

Petit poison et gros soucis ~ Dorothy Howell
titre vo : Purses and Poison
Hachette, 2010 - 328 pages - 14,90€
traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau

27 novembre 2009

La prime ~ Janet Evanovich

#1 de la série Stephanie Plum

Pocket, 1995 - 330 pages - 6,50€
traduit de l'anglais (USA) par Philippe Loubat-Delranc

la_primeStephanie Plum, est-il encore besoin de la présenter ?
Bientôt trente ans, divorcée (sans aucune amertume), dîne encore chez ses parents, vit avec son hamster Rex et vend tous ses meubles depuis qu'elle a perdu son emploi et n'a plus un sou en poche. La situation devient urgente, il lui faut un nouveau boulot qui lui rapporte le plus d'argent possible et sans attendre. Un boulot qui respecte la loi, cela s'entend. Et qui n'implique pas de vendre son corps. Son cousin Vinnie lui offre une semaine d'essai pour être chasseuse de primes - sa mission : mettre la main sur Joe Morelli, un flic accusé de meurtre.
Joe Morelli, c'est aussi son béguin d'enfance. Son premier amour. Celui qu'elle a appris à aimer détester de tout son être. L'envoyer au trou s'annonce excitant, Stephanie s'en frotte les mains.
Or, dès la première rencontre, les retrouvailles ravivent les sentiments enfouis, les noms d'oiseaux volent, l'un et l'autre jurent de lui faire payer toutes ses fautes. Et Morelli s'enfuit.
La traque commence, entre-temps Stephanie fait la connaissance d'un boxeur macho, pas très rigolo et plutôt du genre grand méchant loup, la belle se trouve dans de beaux draps, et qui vient lui  sauver la peau ? ... Morelli, oui toujours le même !
En fait, Stephanie et Joe jouent au chat et à la souris. On sent bien que la tension entre ces deux-là est aussi sexuelle, sensuelle, et j'en passe. N'en attendez pas davantage, nous n'en sommes qu'au premier livre de cette série !
C'est une parfaite comédie policière, dont l'intérêt premier - on le sait - n'est bien évidemment pas de savoir si Morelli est coupable et qui est le témoin manquant et pourquoi tous ceux qui parlent à Stephanie finissent par manger les pissenlits par la racine. Non, non. On devient accro à cette série, parce que Stephanie + Morelli (mon coup de coeur, pour l'instant) + Ranger = ambiance muy caliente !
Ranger, qui ? Un autre spécimen mâle, également chasseur de primes, qui intervient trop rarement dans ce premier livre pour rendre service à Stephanie Plum (la scène où elle est menottée sous la douche, hiiii !). On le voit peu, mais on devine son potentiel.
A suivre avec un sourire coquin sur les lèvres, en frappant des mains d'impatience.

« Difficile de croire à quel point ces coquilles Saint Jacques me faisaient envie. Plus qu'une bonne baise, plus qu'une nuit fraîche, plus que des sourcils. J'avais envie de prendre des vacances loin du monde des adultes. J'avais envie que ma maman me prenne dans ses bras, qu'elle me remplisse mon verre de lait, qu'elle m'épargne toutes les obligations du quotidien. J'avais envie de passer quelques heures dans une maison pleine d'affreuses chaises rembourrées et d'oppressantes odeurs de cuisine. »   

-) l'avis de fashion, qui est la première instigatrice de cet engouement blogosphérique ! ;o)

 

17 novembre 2009

"I actually prefer the V word. It sounds awful, but it has a lot of power. Come to think of it, that applies to both V words."

Never Bite a Boy on the First Date ~ Tamara Summers
HarperTeen, 2009 - 280 pages

never_bite_a_boyKira est un vampire depuis un an et demi, suite à un accident de voiture. A seize ans, elle tente de mener une existence ordinaire avec sa nouvelle ^famille^ dans le Massachusetts. Elle vit avec ses parents, qui aiment dormir dans des cercueils, une grande soeur mariée avec un génie de la finance, et un frère du même âge, Zach, en fait son ancien petit ami (qui a été mordu par Kira).
Un matin, en se rendant au lycée, la police est déjà sur les lieux car le cadavre de la star locale de football baigne dans son sang. Kira et les siens ont vite remarqué que le macchabée portait des traces de morsure dans le cou. Aucun doute possible, c'est un des leurs qui a enfreint les règles (ne jamais mordre un humain, ne pas se nourrir de son sang) et Kira est aussitôt accusée, du fait de ses précédents.
Pour se défendre, la jeune fille a une semaine pour trouver le véritable criminel. Et parmi sa liste de suspects, on trouve trois types charmants, Milo, Rowan et Daniel. Le premier est un nageur accompli, le deuxième est un poète maudit et le troisième est un nouvel élève. Kira doit détecter le vampire parmi eux, et pour cela elle n'hésite pas à donner de sa personne (rendez-vous romantiques, petits bisous échangés, déclarations enflammées). Notre vampirette a les sens en ébullition, la tête lui tourne - Kira est en train de tomber amoureuse.
Le problème, maintenant, est de savoir si tout ceci est bien raisonnable. Ses déboires sentimentaux ne doivent pas l'éloigner de son enquête, ni occulter son jugement. C'est bien sûr ce qui arrive, car lorsque les révélations tombent, c'est la stupeur générale ! On ne connaît l'identité du coupable qu'à la toute fin du roman, et c'est une vraie surprise !
Le roman est déjà une excellente découverte car cela se lit tout seul, le ton est drôle et la langue anglaise favorise cet humour. L'histoire est racontée à la première personne, Kira est une narratrice exceptionnellement déjantée, proche du lecteur. Bien qu'elle soit vampire, ses réactions sont celles d'une ado ordinaire, elle n'a pas inventé l'eau chaude, il faut qu'elle bosse pour réussir et elle compte bien aller jusqu'au bout de ses études. Vampire, mais pas flemmarde. Son quotidien est vécu avec une certaine originalité (le folklore du vampire est une nouvelle fois bien mixé), mais c'est sincèrement la personnalité de Kira qui rend son histoire attachante et pétillante. C'est une jeune fille qui a un coeur d'artichaut, elle n'a pas toujours les pieds sur terre, or cette histoire de meurtre va finalement la servir pour régler des vieilles histoires (faire le deuil de son ancienne vie, comprendre sa mort) et donc elle va être amenée à prendre des décisions qui vont l'aider à avancer (jusqu'à présent, ses instincts étaient encore assez faibles !).
En bref, c'est un petit roman très agréable, facile à lire et très drôle !

**********

Pretty Dead ~ Francesca Lia Block
HarperTeen, 2009 - 195 pages

pretty_deadLa vie de Charlotte ressemble à un conte de fées. C'est une fille très belle, qui vit dans une villa remplie d'oeuvres d'art, elle possède un dressing à faire pâlir d'envie, son amie Emily est fascinée et rêve de lui ressembler. Car Emily est beaucoup plus discrète, elle se juge banale et inintéressante, en plus sa vie familiale n'est pas rose, elle porte un secret bien lourd pour son âge, d'ailleurs ceci expliquerait peut-être pourquoi elle décide de mettre fin à ses jours. 
Charlotte accuse le coup avec difficulté. Pour la première fois, elle s'était sentie proche d'une amie, elle l'aimait beaucoup et elle estimait que c'était une fille exceptionnelle. De plus, Emily possédait un bien précieux : l'amour de Jared Pierce. Ce garçon était fou de sa petite copine, le voilà effondré et au bord du gouffre. Comme Charlotte est doué de sixième sens, elle perçoit qu'il pourrait tout tenter pour rejoindre sa dulcinée.
Elle décide alors de ne plus le quitter, à deux ils vont se soutenir dans leur chagrin, puis se rapprocher et s'avouer leurs sentiments. Ceci entraînant bien d'autres choses, la véritable nature de Charlotte est mise à jour. 
Car cette jeune fille de dix-sept ans a déjà un siècle derrière elle, c'est un vampire qui a vécu mille vies auprès de son mentor, un certain William Stone Eliot. Charlotte l'ignore encore, mais celui-ci est de retour en ville, il la traque et semble attendre son heure.
Bon, je ne sais pas comment le dire, mais le roman a fini par me déprimer, alors qu'au début c'était plutôt bien parti pour me plaire. Le couac s'explique parce que la narratrice file un mauvais coton, elle est tristoune de la vie qu'elle mène, le glamour n'est plus, elle est de plus en plus amère de ses choix et ne cesse de penser aux êtres aimés qu'elle a perdus. La mort de son amie Emily va précipiter son malaise, car notre beauté fatale rêve d'amour, de bébé et de mortalité, tout ce qu'il ne lui est plus possible d'obtenir. Inversement, Emily rêvait d'avoir la vie de Charlotte... et au milieu, il y a Jared Pierce Adam.
L'intrigue va nous réserver d'étonnantes révélations, avec un retournement de situation plutôt osé, mais pas très logique non plus. Je n'ai pas du tout adhéré à l'idée. Les personnages non plus n'ont pas réussi à m'émouvoir : impossible de m'apitoyer sur le sort de Charlotte, et Jared n'a aucune personnalité, il est creux et n'existe qu'à travers ses élans du coeur.
Non, finalement trop de mélodrame dans ce roman... c'est dommage. La couverture est très belle, le roman évoque un monde opulent et surréaliste, où règnent en maître la beauté et l'horreur. Néanmoins, l'amertume de la narratrice est devenue une litanie glaçante, qui finit par peser sur la lecture. 

LireEnVoChallenge Lire en vo - 4

22 juillet 2009

Je n'irai pas chez le psy pour ce con ! ~ Isabelle Alexis

je_nirai_pas_chez_le_psyDeux femmes se rendent, le même jour, dans un studio de télévision. L'une doit passer un entretien d'embauche, l'autre est invitée à une émission littéraire à propos de son livre. Une histoire d'amour et de rupture, intitulée Je n'irai pas chez le psy pour ce con ! Mais au moment de passer à l'antenne, il y a une épouvantable confusion et c'est Juliette, à peine trente ans, chômeuse et consciente du quiproquo, qui se voit discuter du bout de gras sur sa relation avec un député au comportement goujat. La cata ! Loren Abysse, l'auteur spolié, rue dans les brancards mais c'est trop tard. En prime, elle récolte des excuses et une nouvelle admiratrice très pot-de-colle.
C'est clair, Juliette ne quitte plus Loren. Elle est fascinée par l'écrivain, par son sens de créativité et d'imagination. Ensemble, elles passent une nuit de folie à danser, boire et se bécoter.
Le lendemain, c'est la douche froide. Juliette rentre chez son petit ami, se dispute avec et lui défonce le crâne. Ni une ni deux, elle supplie Loren de l'aider à masquer son crime, car elle plaide non-coupable mais perd les pédales.
Au rayon chick-lit haut de gamme, je demande une aventure cocasse doublée d'une comédie policière et j'obtiens un roman déjanté, dans lequel on suit deux femmes qui n'ont pas leur langue dans la poche et qui tentent par tous les moyens de se dépatouiller avec un corps, la police, un maître chanteur et leur conscience.
Il n'y a franchement rien de crédible dans l'histoire, c'est truffé d'aberrations et d'inepties, les héroïnes sont deux têtes à claques insupportables, mais finalement c'est ce qui rend cette lecture divertissante et proche du lecteur !
J'ai bien aimé, par exemple, lorsque les nanas font référence à des feuilletons américains (Les Experts ou FBI Portés disparus) pour situer leur cas, c'est dire l'influence de la télé et le manque de discernement des demoiselles.   
Un niveau de tolérance maximale est donc demandé pour celui ou celle qui se penchera sur ce livre, spécialement voué à la détente. C'est drôle, oui, ça ne mange pas de pain, non. Mais j'avoue qu'il n'aurait pas fallu dépasser les 300 pages, sous peine d'indigestion.

Albin Michel, 2009 - 278 pages - 18,50€

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