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Chez Clarabel
21 novembre 2018

Malo de Lange, de Marie-Aude Murail

Première parution en volume unique de cette fabuleuse saga à mi-chemin entre les Mystères de Paris et Charles Dickens.
Roman illustré en trois parties et 56 tableaux.

Malo de LangeUn bambin de deux ans, blond aux yeux bleus, est abandonné à l'hospice et recueilli par deux sœurs qui rêvaient d'une petite fille. Avec son charmant minois et son caractère enjoué, Malo devient vite la coqueluche des demoiselles de Lange.
Chouchouté dans un cocon douillet, il explore aussi le voisinage pour lier connaissance avec la ravissante Léonie de Bonnechose ou apprendre l'arguche avec La Bouillie. 
Mais les ennuis se présentent sous la figure de Riflard, qui prétend être le père de Malo. Bien entendu, ce type n'est qu'un escroc qui va kidnapper le garçon pour servir ses sombres desseins.
En attendant, la question sur les origines de Malo est posée. Que signifie cette fleur de lys tatouée dans son dos ? S'agit-il réellement de la marque des criminels ? Malo perd tous ses repères et décide de ne pas retourner chez les demoiselles de Lange.
À la place, il 
devient un grinche (autrement dit, un voleur) et s'associe avec d'autres jeunes égarés pour trousser les riches. La suite des aventures réserve d'autres surprises, au fil des rencontres et des rebondissements. On va cavaler derrière Malo, partager ses péripéties et assister à des drames, dans une excellente mise en scène qui relance sans cesse la lecture.
Le rythme est vif, les situations souvent inattendues et palpitantes. On rit, on tremble, on erre dans les rues de Paris, ambiance 19ème siècle, avec des yeux écarquillés et le cœur prêt à bondir hors de la cage thoracique. On tourne avec impatience les pages de ce roman-feuilleton amoureusement élaboré et empreint d'humour. C'est vraiment très, très bon. Cela m'a aussi fait grandement plaisir de retrouver ce héros charismatique et de reprendre une bouchée de son histoire étonnante et riche en émotions.
« Moralité, pour être heureux, il faut prendre les choses du bon côté, comme disait saint Laurent sur son gril, juste avant d'être retourné. »

L'école des loisirs (2018) - illustration de couverture par Régis Lejonc

 

 

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19 novembre 2018

L'Élue (La Sélection #3), de Kiera Cass & Lu par Claire Tefnin

la sélection l'élueDernière ligne droite pour les candidates de la Sélection, toutes désirant ravir le cœur du Prince Maxon, lequel hésite encore pour proclamer son élue. Ceci dit, le jeune homme semble s'être lassé des humeurs changeantes de cette chère America, qui détenait jusqu'à présent l'attention exclusive du galant. Ce désamour n'a évidemment pas manqué de piqué au vif sa jalousie et son orgueil. La demoiselle veut donc reprendre sa place de favorite et rejouer les héroïnes flamboyantes, sincères et éprises... mais disons qu'au terme de trois romans, la mascarade a cessé de faire illusion. On ne croit plus du tout ses discours, ses combats, ses motivations. C'est fini. Ce dernier tome a eu raison de ma patience : la série est romanesque, passionnelle et chichiteuse (on absorbe sucre et guimauve à fortes doses). C'est assez magique, j'avoue avoir été éblouie au début. Mais le caractère de l'héroïne est trop pénible. Elle cristallise tout ce qui agace, incarne un idéal éculé (la nana issue d'un milieu très défavorisé, venue défendre ses chances pour le bien de ses proches, qui symbolise la flamme de l'espoir parce qu'elle part en roue libre et s'exprime sans filtre). Ça fait très poudre aux yeux et paillettes dans les airs, donc limite indigeste. Il n'y a, de plus, aucune grande surprise dans ce dénouement, les solutions sont apportées sur un plateau d'argent et on a le sentiment d'un calme plat sur presque toute la lecture (seules les 30 dernières minutes veulent nous tirer de notre torpeur). Un peu maladroit. Au final, ce n'est pas une mauvaise lecture, simplement elle est beaucoup trop lisse et attendue. C'est aussi trop mielleux pour évoquer l'injustice, la rébellion, la pasionaria... on reste en surface. Par contre, c'est super romantique et proche du conte de fées donc ça ne peut que plaire auprès du public !

©2014 THE ONE / Kiera Cass / Éditions Robert Laffont. Traduit par Madeleine Nasalit

(P)2018 Audiolib. Lu par Claire Tefnin. Durée d'écoute : 6h 50

 

19 novembre 2018

En poche ! Où est passée Lola Frizmuth ? par Aurélie Gerlach

lola frizmuth

Folle amoureuse de Tristan, qui vit actuellement au Japon, Lola Frizmuth décide de partir sur un coup de tête pour le rejoindre. Elle prend donc le premier vol pour Tokyo et se présente la bouche en cœur devant la porte de son chéri. La suite ne va pas se passer comme prévu. Lola va se retrouver seule, dans la panade, avec une bande de Yakuzas à ses trousses !

Invraisemblable ? Qu'importe ! Attendez-vous surtout à une histoire follement cocasse au pays du Soleil Levant avec une héroïne au charisme ravageur. Résultat, le roman se boit comme du petit lait : il y a du rythme, de l'humour, des personnages délirants (entre autres, le gangster à la retraite qui passe désormais son temps à boire une bière au soleil en caressant son petit chat).

Lola Frizmuth est une tornade blonde, qui chamboule tout sur son passage et rend la vie de ceux qui la croise sens dessus dessous. On craque aussi pour le jeune stagiaire de l'ambassade, avec son look de premier de la classe, pas du style à casser la baraque, et pourtant embringué dans une course-poursuite infernale. En bref, on ne s'ennuie pas une seconde. C'est pétillant et mené à fond de train. Et on adore ça. Pour une première entrée en scène, Aurélie Gerlach avait su taper fort et avec brio ! Auteur à suivre, sans nul doute.

Pôle Fiction (2018) chez Gallimard jeunesse

Illustration de couverture : Camille Benyamina

 

 

 

16 novembre 2018

Dans la gueule du loup, de Michael Morpurgo & Barroux

dans la gueule du loupCe roman de Michael Morpurgo n'est pas un énième roman sur la guerre, mais plutôt un bel hommage rendu à ses oncles. Francis et Pieter Cammaerts appartiennent désormais à l'Histoire. Et c'est une belle histoire que nous offre l'écrivain entre ces pages.
Derniers nés d'une famille comptant déjà quatre filles, Francis et Pieter ont grandi en creusant leurs différences. Très tôt, l'un a préféré les études et l'enseignement, tandis que l'autre rêvait de devenir comédien. L'un était d'un tempérament discret, l'autre passionné. Dès la déclaration de la guerre, leurs opinions étaient également tranchées. Pieter s'engage pour combattre la tyrannie, Francis prône un discours plus pacifique. Il devient objecteur de conscience et est envoyé dans une ferme dans le nord du pays.
Mais la mort de son frère va bouleverser son destin. Malgré ses convictions et ses idéaux, Francis va s'enrôler pour rejoindre la résistance et partir en France.
Son parcours nous est alors rapporté dans les grandes lignes. L'homme vient de fêter son 90ème anniversaire, entouré de toute sa famille. Il se sent fatigué mais conserve une excellente mémoire au moment de convoquer les héros de ses jeunes années. Il raconte ainsi leur courage et leur peur, les routes de France, les planques, les missions, les arrestations et les fusillades.
C'est un récit pudique et néanmoins admirable, qui fait vibrer la corde sensible quand on songe que tous les personnages ont bien existé. C'est sans doute le roman le plus personnel, pour Michael Morpurgo, et c'est ce qui le rend encore plus attachant. Barroux y met son grain de sel, avec ses illustrations dont la force évocatrice n'est plus à démontrer.
Très beau roman, vraiment.

Gallimard jeunesse (2018) - illustrations de Barroux

traduction de Diane Ménard

 

 

11 octobre 2018

Le journal de Chloe Snow, 2 : Confessions toujours plus catastrophiques, d'Emma Chastain

Confessions toujours plus catastrophiquesAprès une première année catastrophique, cf les confessions de Chloe Snow, au moment d'entrer au lycée, notre demoiselle avait dans l'optique de trouver un amoureux et d'échanger son premier baiser. Mais son plan était parti en cacahuète, avec une solide réputation à la clef. Cette fois, Chloe a de l'expérience et de la sagesse à revendre. Et se dit que son année ne peut pas être pire.
N'est-ce pas ?
Ses parents ont entamé une procédure de divorce. Sa mère est partie vivre au Mexique. Chloe refuse de lui parler. Son amie Hannah est tombée sous le charme de Reese, alias Kaa le serpent. Son pote Tris a le cœur en miettes. Son ancien béguin souffle le chaud et le froid. Son père sort avec sa prof d'anglais. Et les auditions pour la comédie musicale tournent au vinaigre. On rappelle aussi que son journal s'ouvre sur cette phrase prophétique, ou pas : Au secours. Je crois que Mike est amoureux de moi.
Voilà, voilà. On rembobine tout ça en accéléré, on inspire un bon coup et on plonge tout de go dans cette lecture... rafraîchissante et hyper drôle ! Car oui, c'est totalement déculpabilisant à lire : on adore le ton mordant de Chloe, ses confessions sans filtre et ses questions qui se bousculent dans sa tête. À quinze ans, on confond l'amitié et l'amour, on a besoin de réconfort, on se gave d'illusions et on oublie l'essentiel, là, sous notre nez.
La nouvelle version de Chloe Snow est aussi beaucoup plus douce et attachante. L'adolescente est certes paumée et se sent délaissée, car elle a perdu de nombreux repères dans son entourage (amitié, famille, amour) mais elle dégage toujours autant d'audace et de causticité. Ses confessions sont donc rapportées en toute liberté et sans complexe. C'est extrêmement plaisant à lire, même si ça peut parfois surprendre et choquer. No harm done.
Je trouve que ça fait du bien dans le paysage actuel, et pour les nostalgiques de Georgia Nicolson, et autres séries du même acabit, ça comble un manque. Chloe Snow est une adolescente bien d'aujourd'hui, bourrée de charmants défauts, qui clame haut et fort ce que pensent toutes ses comparses. Emballez, c'est pesé ! Totalement impudique et culotté. On adore.

Gallimard jeunesse (2018) - traduit par Faustina Fiore

 

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9 octobre 2018

Rien ne va plus sous les étoiles, de Jenny McLachlan

Rien ne va plus sous les étoilesMeg a quinze ans et une réelle passion pour les étoiles. Depuis toujours, elle rêve de devenir astronaute. Sélectionnée pour participer à un concours organisé par la NASA, l'adolescente doit néanmoins surpasser sa trouille et prononcer un discours devant ses camarades. Meg sait qu'on la traite de geek ou qu'on se moque d'elle derrière son dos. Autant renoncer d'office à la compétition. En plus, son principal rival n'est autre que son partenaire de sciences, Ed King, un garçon branché et populaire. Pour ne rien arranger, sa mère a mis les voiles pour une mission humanitaire à l'autre bout de la planète, livrant ses filles, Meg et Elsa, un bout de chou de 18 mois, à la garde du grand-père un peu trop fantasque. Débordée par ses nouvelles responsabilités (crèche, couches, repas, dodo) et veillant à ne rien dire à personne, l'adolescente n'est plus aussi appliquée et rigoureuse en classe. Elle est d'ailleurs convoquée pour rejoindre un atelier réservé à de très bons élèves, comme elle, qui rencontrent des difficultés pour se sociabiliser. Contre toute attente, un petit groupe se forme, entre Meg, Annie, Rose et Jackson. Ils se savent les dindons d'une farce, rouspètent et réclament des biscuits, puis peu à peu tombent le masque et vont se serrer les coudes pour porter leur capitaine Clark jusqu'aux étoiles. En réalité, cette lecture est franchement adorable ! C'est un roman doudou qui s'ignore et qu'on picore avec ce sentiment d'avoir dégoté un beignet au miel tant c'est savoureux. On a une héroïne forte et intelligente, qui adore les sciences et l'astronomie, mais qui préfère s'enfermer dans sa bulle pour se protéger. Il était temps qu'un big bang bouscule son existence bien rangée ! Finalement, l'histoire va privilégier les situations tendres et cocasses pour chasser les incohérences, les griefs, les exagérations (pourquoi sa mère se montre aussi irresponsable et égoïste ? pourquoi son grand-père s'envole sur son vélo ? pourquoi des poules, pourquoi un Jacuzzi, pourquoi la tectonique des plaques ?). On oublie tout et on passe un moment formidable avec Megara Clark : cette jeune fille est un vrai modèle qui pourrait inspirer bien des lecteurs ! On admire et on aime sa fougue, sa sensibilité, son obsession, sa spontanéité... Cela rend son évolution encore plus fabuleuse, le roman en devient terriblement attachant. Et la couverture est magnifique.

La Martinière J. (2018) - traduit par Camille Bocquillon

 

4 octobre 2018

Les vrais amis de Melissa, de Kristen Tracy

les vrais amis de melissa

Melissa et son amie Candice ont été sélectionnées pour être les photographes de l'album du collège. Pour ces élèves de sixième, l'opportunité est trop belle pour mettre à l'honneur ceux ou celles qui n'en ont jamais l'occasion. Or, elles se confrontent très vite à la réalité : ce sont toujours les mêmes, toujours les plus populaires, qui ont les faveurs de la rédaction.
Candice veut donc tout révolutionner et trouve en Léo un complice inespéré. Malheureusement Melissa se sent trahie car elle ne supporte pas ce garçon et refuse de lui faire confiance. Ne comprenant plus son amie, Melissa tombe sous la coupe d'Anna, la responsable de l'album qui a décidé de n'inclure que ses amis branchés et les beaux athlètes.
Anna a immédiatement senti que les deux copines ne partageaient plus les mêmes idées et va tirer profit de son antipathie pour Léo pour amadouer Melissa. Commence donc un vrai casse-tête pour l'adolescente, tiraillée entre son amitié avec Candice, sa jalousie, son statut de nouvelle favorite. Tout un dilemme.
Cela peut paraître cruche à lire, mais le fond du problème est vieux comme Hérode : être ou ne pas être populaire, soutenir ou pas ses amis, mentir pour plaire, rentrer dans le moule ou assumer sa différence... encore et toujours les mêmes questions.
Ça se lit comme un teen movie de divertissement (rien que le concept de l'album est très américain, mais nos ados imprégnés de culture pop en saisissent vite les aboutissements). Sympa, pour lecteurs dès 10 ans.
Existe une suite ! (Project (Un)Popular #2)...

La Martinière J. (2018) - traduit par Frédérique Fraisse

 

18 septembre 2018

Love & Gelato, de Jenna Evans Welch

love gelatoAvant de mourir, la mère de Lina lui fait promettre de partir en Italie pour faire la connaissance de Howard. Cet homme aurait beaucoup compté dans sa vie, si bien que la jeune fille suppose qu'il pourrait être son père. Mais pourquoi n'en a-t-elle jamais entendu parler auparavant ?
Encore sous le choc, complètement bouleversée, Lina accumule un trop-plein d'émotions et se rend à Florence à contrecœur. Sur place, ses premiers pas sont raides. Elle débarque chez un inconnu et découvre qu'elle va vivre dans un cimetière - Howard est gardien d'un mémorial de la Seconde guerre mondiale. Lina agit comme une automate, ne cesse de se poser mille questions sur sa mère et Howard, et s'imagine trouver des réponses dans le journal intime de celle-ci.
Au final, l'histoire va réserver à notre héroïne de bien jolies découvertes et des rencontres fabuleuses. Doucement mais sûrement, Lina va prendre goût à la culture italienne, s'imprégner du folklore local et côtoyer la jeunesse cosmopolite avec insouciance. En élargissant son horizon - ainsi que ses papilles, ses yeux et son cœur - elle aura le sentiment de mieux comprendre sa mère, de ressentir toute son histoire avec ses secrets.
Je dois avouer que ce roman a su me charmer, avec son romantisme, sa tendresse et sa gourmandise. C'était délicieux de parcourir la campagne et les rues florentines, de partager les rêves d'une jeune étudiante en art, de sécher ses larmes, de reprendre espoir, de flâner avec un cornetto con Nutella à la main, de s'échapper sur une Vespa et d'avoir le cœur qui bat trop fort... Allez hop ! cela ne coûte rien d'essayer, si ce n'est de passer un moment savoureux et réconfortant dans une ambiance géniale. Un petit roman parfait pour l'évasion.

Bayard jeunesse (2018) - traduit par Pascale Jusforgues

 

18 septembre 2018

Gaspard in love, de Stéphane Daniel

Cet ouvrage a été publié pour la première fois en 2006, puis en 2010 sous le titre Si par hasard c'était l'amour, aux éditions Rageot.

Gaspard in loveRoulant joyeusement sur la route des vacances, la famille Corbin doit pourtant revoir ses projets quand leur voiture tombe en panne en rase campagne. Le garagiste du coin leur promet d'agir au plus vite, en attendant Gaspard et ses parents s'installent à l'hôtel du Lion d'Or. Mais ce contretemps contrarie grandement l'adolescent, impatient de rejoindre sa bande de potes, plus particulièrement sa dulcinée, car il n'ignore pas que sa place laissée vacante sera rapidement occupée par un autre prétendant...
Face à ce garçon qui erre comme une âme en peine, l'hôtelière lui suggère de faire un tour au bistro voisin. Dans l'arrière-salle, d'autres jeunes de son âge ont l'habitude de se réunir autour d'un babyfoot. N'en rajoutez plus : les mots magiques ont coulé comme du miel sur Gaspard, dont les yeux brillent déjà de mille feux. Lui, le King de la gamelle, va enflammer la foule en délire. Il n'en doute pas une seconde. Du moins, ce serait oublié que ses vacances sont placées sous le signe de l'inattendu (et de la déconfiture).
Ha, ha ! Comment vous dire, à part que c'est drôle, mais tellement drôle à lire ! J'ai franchement souri tout du long des aventures de Gaspard, dont l'ironie est son arme fatale, quitte à paraître un peu lourd et cinglant, mais ce garçon mérite vraiment d'être connu. On partage à ses côtés quelques jours de vacances dans un village loin du tourisme de masse et on aime cette mise au vert imposée qui rend notre jeune parisien moins cynique à force de côtoyer la faune locale. C'est plein de vie, de joie, d'insouciance, d'amitié et d'amour. On passe un vrai bon moment et c'est tout ce qui compte. Big up aussi pour l'écriture en verve et les réparties rigolotes qui fusent à chaque coin de page. J'ai adoré.

Pôle Fiction, coll. Gallimard jeunesse (2018)

« Avec Gaspard, j'ai fait le choix de raconter une histoire d'humour, et de préférer les éclats de rire aux éclats de pire. J'ai eu pour ambition de rendre les lecteurs heureux, le temps d'une lecture. » Stéphane Daniel

 

10 août 2018

La courte histoire de la fille d’à côté, de Jared Reck

La courte histoire de la fille d'à côtéMatthew est amoureux de sa voisine, la fabuleuse Tabby. Ils se connaissent depuis toujours, ont grandi ensemble et sont inséparables. Mais Matt n'a jamais osé avouer ses sentiments. À la place, son cœur se brise en voyant son amie monter dans la voiture de Liam Branson - un élève de terminale ultra populaire. Le garçon est jaloux et masque son amertume derrière son humour. Pourtant, l'entente avec Tabby est toujours au beau fixe. Celle-ci n'a qu'à traverser la rue pour se réfugier chez les Wainwright où sa place est acquise. Tabby a tout partagé avec Matt : s'empiffrer de bonbons devant un marathon Star Wars, se déguiser en pygargue le soir de Halloween, partager les restes de dinde farcie et de jus de viande, s'échanger des cadeaux le lendemain de Noël... Pour Matt, Tabby est sa promise. Son futur. Son évidence. Et déjà le garçon se fait des films - façon comédie romantique - il ne doute pas qu'un jour les deux meilleurs amis tomberont dans les bras l'un de l'autre en se promettant l'éternité. Clap de fin. Un matin, cependant, les rêves s'effondrent car la réalité a repris ses droits. Et le raz-de-marée émotionnel est foudroyant.

Ce roman est certes bouleversant, mais pendant longtemps il nous transporte dans l'univers drôle et farfelu de son narrateur. Matt est un adolescent de quinze ans tout à fait ordinaire, amateur de basket, de friandises et de jolies filles, il a des idées folles qui bouillonnent dans la tête et des désirs absurdes, qui nous remettent aussi les pieds sur terre. Car l'auteur a tout compris des jeunes qu'il a l'habitude de côtoyer dans son boulot (prof dans un atelier d'écriture) et parvient à s'exprimer comme eux, sans fausse note. Le ton est cynique, naïf et paumé. On vit ainsi au rythme de leurs doutes et interrogations. Matt est en adoration devant Tabby mais souffre en silence quand elle tombe amoureuse d'un autre. Et quand survient le drame, on a également le cœur en miettes. Colère, détresse, nostalgie, impuissance... En somme, j'ai beaucoup aimé le tourbillon des émotions que nous fait vivre ce roman. J'ai aimé son style, son humour, ses personnages et sa sincérité. J'ai ri et pleuré. Je ne suis pas prête d'oublier Matthew & Tabitha ! C'était une belle découverte. À conseiller. 

Gallimard jeunesse (2018) - traduit par Nathalie Peronny

 

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