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Chez Clarabel
7 juin 2018

Les animaux fantastiques (La bibliothèque de Poudlard 1) de J.K. Rowling & Norbert Dragonneau

Les animaux fantastiques

Imaginez-vous dans la fabuleuse bibliothèque de Poudlard, en train de promener votre main sur les nombreux rayonnages et piocher au hasard ce manuel recensant toutes les créatures magiques évoquées dans la série à succès de JK Rowling... Maintenant, posez un casque sur les oreilles et écoutez la voix familière de Théo Frilet pour plonger définitivement dans l'ambiance. Ce comédien a en effet doublé au cinéma tous les films joués par Eddie Redmayne dont Les Animaux fantastiques ! On prolonge au mieux la sensation d'immersion - après les yeux, les oreilles ! Et franchement, Théo Frilet propose une interprétation limpide et séduisante qui rend l'écoute distrayante.

Il ne s'agit pourtant que d'un banal recensement des créatures tirées de l'imaginaire foisonnant de JK Rowling - en me lançant dans cette écoute, j'ai confondu avec le texte du film (éditions Gallimard jeunesse, 2017) donc j'étais un peu frustrée de n'être qu'une simple spectatrice, sans histoire à me mettre sous la dent. L'inventaire des 80 espèces par le magizoologiste Norbert Dragonneau participe néanmoins au folklore. C'est farfelu, créatif et surprenant. Saluons aussi les bruitages de cette édition audio de grande qualité. De fait, on s'imprègne de la magie de Harry Potter d'une façon ou d'une autre. De toute façon, cette lecture se destine aux plus mordus des moldus ! Cela s'écoute en moins de 2 heures. C'est une parenthèse magique - un peu scolaire - mais savoureuse. On imagine très bien Hermione, Ron ou Harry en train de bouquiner cet ouvrage pour réviser leurs BUSE (ou pour appréhender au mieux les terribles épreuves de la Coupe de Feu).

En fait, chaque créature citée renvoie à un passage de la série, à une scène ou une anecdote qui ravivent la flamme de la nostalgie. C'est vraiment pour l'aspect thématique que j'ai accroché à la lecture, qui reste objectivement accessoire. N'hésitez à découvrir la vidéo de présentation sur le site Audible pour tester un avant-goût du bonheur. ☺

©2017 J.K. Rowling (P)2017 J.K. Rowling. Éditeur : Pottermore from J.K. Rowling

15 % des bénéfices de ce livre audio seront versés à Comic Relief et à la Lumos Foundation pour leur travail : venir en aide à des enfants et adolescents du monde entier et leur permettre de se bâtir une vie meilleure. 20% des sommes seront versées à Comic Relief et 80 % à la Lumos Foundation.

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#moisanglais_2018

 

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29 mai 2018

La Team Sherlock : L'énigme du Mâra Khol Ma, de Stéphane Tamaillon

Après s'être illustrée dans Le mystère Moriarty, la Team Sherlock est de retour !

la team sherlock mara khol ma

L'année scolaire touche à sa fin pour les élèves du collège Comte-de-Phénix. Tous s'apprêtent à retourner chez eux ou à profiter des vacances pour se remettre de leurs émotions. Pour Célandine, Haruko et Alejandro, leurs projets vont soudainement prendre une tournure inattendue après avoir reçu un mystérieux e-mail de Watson, le vieux bibliothécaire de l'école. Ce dernier n'avait plus donné de nouvelles depuis plusieurs mois, mais vient de leur adresser un message sibyllin que les enfants vont s'empresser de décoder. Après quoi, tous trois s'envolent pour le Japon - patrie de la jeune Haruko - et vont s'allier à la divine Mlle Adler pour retrouver Watson.

Ce deuxième tome a été une réjouissance sur toute la ligne - les personnages mènent une enquête mouvementée sans jamais perdre leurs moyens, même s'ils sont parfois victimes de leur naïveté ou leur confiance aveugle. Qu'importe, on admire leur intelligence et leur courage, car les péripéties ne vont pas manquer à Tokyo - ni les ennemis à leurs trousses. L'enchaînement des aventures est d'ailleurs palpitant - j'ai été immédiatement embarquée dans l'histoire, beaucoup plus percutante et entraînante. Les petits défauts du début ont été gommés (sensation de longueurs et lecture trop juvénile). Et naturellement, les références à l'univers de Conan Doyle sont toujours excitantes ! À noter le souci de l'auteur de mettre en avant la culture nippone et d'introduire le jeune lecteur dans cet art de vivre raffiné. Le précieux côtoie l'effervescence. De plus, l'action, le suspense et les rebondissements se bousculent et laissent entrevoir une palette riche en couleurs et en émotions à cette série épanouissante ! Une bonne pioche dès 9-10 ans.

seuil jeunesse (2018 - illustration de couverture : Alban Marilleau

 

25 mai 2018

La plus belle de toutes, de Rachel Corenblit

La plus belle de toutesLPBDT revient pour sa deuxième saison avec six nouvelles candidates en quête de gloire, de fortune et de célébrité ! Elles ont seize ans et signé un contrat en béton, dans lequel elles s'engagent à partager six jours et cinq nuits dans un Palace, sous les yeux des caméras, jouant le jeu de la production avide de séquences fortes. Pas de place pour les états d'âme. Le public réclame des larmes, du buzz et du glamour. Que le show commence !

Sous le vernis artificiel, au-delà des portraits figés sur papier glacé, se dévoilent finalement des personnalités beaucoup moins anecdotiques et superficielles. Ainsi, nos six prétendantes - Eloane, Juliette, Barbara, Sacha, Kamélia et Shannon - vont prouver qu'elles ne sont pas de simples étiquettes, et encore moins des marionnettes entre les mains d'un système perfide et malsain.

Le procès n'est pas nouveau et Rachel Corenblit livre une analyse caustique de la téléréalité dans ce roman cruel et amer (cf. le dénouement). La mise en scène est assez expéditive - on assiste à peu de coups bas entre ados aux dents longues. Celles-ci vont au contraire s'entraider et faire capoter les plans du programme. On s'attend alors à une dénonciation dans les règles de l'art, et bim ! l'orchestration finale est verrouillée par les mains habiles d'une animatrice mégalo et rancunière.

La couverture est géniale, l'idée prometteuse et insolite. Cette lecture rappelle qu'au-delà du strass et des paillettes - « La télé est plus forte que tout. L'amitié, l'amour. Même la possibilité de se révolter n'existe plus. Tout est faux. »  - amen. ☺

doAdo aux éditions du rouergue (2018)

24 mai 2018

Brouzouf Tour ou la folle virée avec ma grand-mère complètement barrée, de Cécile Chartre

Brouzouf tourVictorien, quatorze ans, a des rêves en grand et une grand-mère toujours partante pour le soutenir dans ses projets. Lassés de regarder les candidats lambda décrocher le pactole à un jeu télévisé, ils décident de tenter leur chance pour remporter, à leur tour, “un maximum de brouzoufs” !

Contre eux, les obstacles s'accumulent - ils vivent à 800 kilomètres de Paris, n'ont pas un sou en poche et misent sur le covoiturage pour se rendre aux présélections. Mais l'aventure ne refroidit pas leur enthousiasme. Colette s'offre même le luxe d'un détour à Saint-Étienne pour revoir son premier grand amour.

Et que c'est drôle ! J'ai franchement souri sur toute la ligne - péripéties déjantées, rencontres improbables, échappées belles et humour à tous les étages. Le ton est pétillant, savoureux et cocasse. On ne s'ennuie pas un instant. L'histoire est farfelue et néanmoins pleine de tendresse. En gros, un petit bouquin franchement extra pour se détendre les neurones.

doAdo chez rouergue (2018)

96 pages

Thèmes : FamilleHumourRelation enfant/personne âgéeTravail / Argent / Chômage

 

14 mai 2018

Trois filles en colère, de Isabelle Pandazopoulos

J00617

Suzanne et Magda sont cousines et viennent de partager cinq années sous le même toit à Paris. Nous sommes en 1966, Magda rentre chez elle en Allemagne, rejoindre sa famille enfin réunie à Berlin-Ouest.
Toutes deux s'écrivent et se racontent leur quotidien - l'une cherche sa place dans une société qui l'étouffe et prend en grippe le modèle de ses parents, qui sauvent les apparences alors que son père collectionne les liaisons et sa mère tombe en dépression après une grossesse non désirée ; l'autre prend ses marques dans une ville inconnue, auprès d'une famille meurtrie et repliée dans ses secrets. L'ambiance n'est guère joyeuse et insouciante.
Pourtant, l'Europe gronde d'une colère qui enfle et prend de l'ampleur, bientôt relayée par des étudiants accablés par le poids des traditions désormais passées de mode. Bientôt, une troisième voix vient se glisser dans ce récit - en Grèce, Cléomèna quitte précipitamment son pays suite à la dictature des colonels (avril 1967, coup d'état des militaires contre la monarchie en place). Ses parents et son frère ont déjà été arrêtés. Sans l'ambassade de France, celle-ci aurait suivi la même sinistre destinée.
Accueillie à Paris, par la famille Lavagauleyne, Cléo s'adapte à sa nouvelle existence, avant de prendre fait et cause pour la révolution en marche.

Quel roman bouillonnant, passionnant, fascinant et captivant ! Je ne m'attendais pas à y plonger mon nez avec autant d'impatience et d'excitation. J'ai pourtant tourné les 300 pages avec avidité. J'ai vécu au rythme des coups de cœur, des rêves et des espoirs des trois héroïnes. J'étais complice, témoin, spectatrice de leurs trajectoires. Et c'était divin !
Le format épistolaire apporte également de l'élégance, du panache à l'histoire. Après un petit temps d'adaptation pour cerner qui est qui, j'ai rapidement trouvé ma place et savouré cette jolie plume qui révèle les personnalités farouches de nos trois jeunes filles pleines de désir, de colère et de fièvre.
Le roman se compose aussi de photos d'archives, de cartes, de notes et d'extraits de journaux intimes. Mais il est avant tout le portrait d'une époque et d'une génération. C'est beaucoup moins factuel que dans 68 année zéro de Paule du Bouchet. Ici on ressent les émotions, on vibre, on aime, on écrit sa rage et sa flamme.
J'y ai été forcément plus sensible. C'est comme si on y était. Et j'ai adoré. ♥

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2017

Par Isabelle Pandazopoulos, l'auteur de La Décision et On s'est juste embrassés.

 

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11 mai 2018

68 année zéro, de Paule du Bouchet

68 année zéroLe 1er janvier 1968, Maud boit du vin blanc en écoutant les Beatles avec son groupe d'amis, réunis dans un vieux château à la campagne, où ils tournent une adaptation rock-n-roll du Grand Meaulnes. L'ambiance est volubile et insouciante, même si tous ont en ligne de mire leur bac en juin.
Comme toutes les filles de son âge, Maud rêve d'amour et de baisers, elle regarde avec envie les jupes courtes et la frange de Sylvie Vartan, elle sent bouillir en elle une impatience et une envie de vivre autrement que le modèle de ses parents (sa mère est bibliothécaire, son père écrivain, tous deux sont séparés). Il n'y a pas de télévision, pas de radio à la maison. Aucune conscience sociale ou politique, juste le besoin de s'enivrer de nouvelles modes.
Dans leur Quartier Latin, jamais ils n'avaient eu connaissance de la petite ville de Nanterre. Là-bas, des étudiants protestent, crient, sortent des clous. Bientôt la Sorbonne est occupée par des centaines de manifestants. Dany le Rouge devient une figure de proue. La police est dépassée, le gouvernement entêté. Et les premiers affrontements retentissent. 
Maud est aux premières loges. Sous sa fenêtre, spectatrice du soulèvement populaire, elle regarde s'ériger les barricades et assiste aux échauffourées. Le désordre règne et laisse place à une scène de désolation. L'air est irrespirable, les mines sont hagardes. Le pays tout entier est mis k-o.

C'est en rassemblant ses souvenirs que l'auteur nous livre son année 68 à travers un récit où se mêlent efficacement l'intime aux événements devenus historiques. Elle restitue au mieux le parfum d'une époque et le cri de révolte d'une jeunesse qui a enflammé les passions.
On plonge au cœur même de cette frénésie. On suit l'enchaînement des événements. On refait le monde dans des squats enfumés. On bouscule les traditions. Le texte est lapidaire et ne cache rien de la nature de sa narratrice - seize ans, éducation bourgeoise et privilégiée, naïve et idéaliste. 
Avec elle, on découvre les espoirs, la peur, la colère, la folie furieuse, en gros les heures sombres et électriques de cette année hors normes. « Mai 68 ne s'était pas arrêté en mai. Ni en juin. Quelque chose avait continué à faire son chemin. En chacun de nous. »
La lecture est perspicace, mais ne dégage pas de grande force non plus. On reste assez en retrait du récit, à distance des personnages. C'est mon seul reproche... mais c'est parce que j'ai lu - en comparaison - Trois filles en colère d'Isabelle Pandazopoulos qui m'a tellement plu (et davantage marquée). ☺ 

Gallimard jeunesse, coll. Scripto / 2018

 

 

8 mai 2018

Prince Cradoc au Royaume du Chic, de Robert Paul Weston

Prince cradoc au pays du chicRobert Paul Weston est de retour ! L'auteur de Voyage à Zorgamazoo vient de commettre une nouvelle prose pétulante et poétique en inventant deux royaumes que tout oppose, mais dont la principale obsession semble être l'apparence et le regard des autres. 
D'un côté, au Royaume du Chic, le roi veille à suivre les dernières tendances, à toujours être dans le coup et à respecter la mode prodiguée par la papesse du genre, Miss Ruby de La Rue.
Seulement, notre souverain se désespère d'avoir pour héritière un petit rat de bibliothèque, alias Frannie, princesse en pyjama, toujours le nez plongé dans les bouquins. Les beaux habits, le chic et le glamour, elle s'en moque royalement !
Au point d'agacer son père, qui menace de la répudier.
De l'autre côté de la forêt, se trouve le royaume de Craspec où les sujets sont excentriques à leur façon, en se parant de couches bigarrées et de perruques déglinguées mais en s'imaginant être tout autant audacieux et stylés ! Quelle cacophonie.
Ces deux univers vont donc se croiser lors du grand bal donné par le Royaume du Chic, auquel va se rendre le fraîchement couronné Cradoc. Seulement, son élégance sera incomprise et moquée. Pire, notre jeune ami se sent humilié et veut jeter sa couronne aux orties.
Courant se réfugier dans les bois, il tombe nez-à-nez avec une autre ringarde incomprise. Bingo, une franche amitié se noue. Une délicieuse compréhension se tisse. Une sensation de communion muette voltige dans les airs. Ces deux-là ont une revanche à prendre contre les chicos arrogants !

Les amateurs de pirouettes linguistiques et autres virevoltes inventives vont encore se pâmer à la lecture de cette fable originale et cocasse ! 
Car c'est funkédélique à souhait.
« Cette manie du style... elle vire à l'hystérie !
Seule une chose importe : celle d'avoir le choix.
Chacun met ce qu'il veut, que cela plaise ou pas.

Car la mode, c'est du fun. Mais ce n'est rien de plus.
Elle ne devrait pas - ne doit pas ! - nous miner,
Dans la vie, entre nous, y'a d'autres chats à 
fouetter ! »

seuil jeunesse, 2018 - traduit par Rosalind Elland-Goldsmith

illustration de Mathilde George

 

23 avril 2018

Jefferson, de Jean-Claude Mourlevat

Jefferson GJPar un beau matin d'automne, Jefferson Bouchard de la Poterie termine son ménage et met son gratin de pommes de terre au four avant d'enfiler sa petite veste pour se rendre chez le coiffeur et rafraîchir sa houpette.
Manque de bol, sur place, il découvre le cadavre de M. Edgar ! Une paire de ciseaux est plantée dans sa poitrine, le corps baigne dans son sang. Jefferson panique. Surpris par une cliente apeurée, il prend la fuite avant d'être accusé d'un crime qu'il n'a pas commis.
Hélas, c'est trop tard. La police est déjà à ses trousses. Seul son meilleur ami Gilbert croit en son innocence et lui prête son concours pour mener leur propre enquête. Et ainsi, affublés de costumes ridicules ou participant à un voyage organisé en car, nos deux compères se rendent au pays des humains...
Ah oui, précision utile : Jefferson est un hérisson, Gilbert un cochon, M. Edgar un blaireau. Chez eux, les animaux parlent, marchent debout, lisent, tombent amoureux, s'envoient des SMS et ne font pas de cadeaux aux malotrus qui maltraitent leur espèce.
Ah, ah. Voilà une lecture gonflée à bloc ! D'une part, elle nous embarque pour une aventure riche en émotions (suspense, meurtres, amitié, entraide et humour), mais d'autre part elle affiche aussi son militantisme en dénonçant la barbarie et la cruauté infligée aux animaux. 

« C'est dingue ça, quand même, ils peuvent manger tout ce qu'ils veulent : des spaghettis au basilic, du gratin dauphinois, des pizzas quatre saisons, des tartes aux framboises, des omelettes aux pommes de terre, des gâteaux à la noix, des soupes de lentilles corail avec du lait de coco, des crêpes à la confiture, des pommes, des poires, des abricots, des poêlées de champignons, des salades de tomate, des croissants, des tagliatelles au pesto, des crèmes à la vanille, des fraises, des melons, du riz, de la purée, des petits pois, du velouté de potiron, du chocolat aux noisettes... et ça ne leur suffit pas ! Ils trouvent que c'est pas assez, alors ils tuent les animaux pour les bouffer ! Je comprends pas... »

La sentence tombe et peut sembler implacable. Du moins, l'auteur a glissé subrepticement son message et veillé à sensibiliser les plus jeunes, sans tomber dans la mascarade ou la leçon de morale. Car l'ambiance générale demeure gaie, joyeuse et légère. On vit une folle épopée avec des personnages très attachants. C'est vraiment drôle, tout en étant sensible et intelligent. Monsieur Mourlevat, vous êtes mon héros ! ♥

Gallimard Jeunesse, 2018 - illustrations d'Antoine Ronzon

couverture illustrée par Lisa D'Andrea

 

16 avril 2018

Les Prisonniers de la nuit, de Johan Heliot

Les prisonniers de la nuitSuite à une catastrophe écologique, la vie sur Terre n'est plus que l'ombre d'elle-même. Jon et sa famille vivent dans un grand Complexe technologique au cœur de la Vallée, mais les parents du garçon ont soudainement décidé de l'envoyer quinze jours dans un camp d'été dans les montagnes, soit-disant pour bousculer ses habitudes, faire de nouvelles rencontres et se dégourdir hors de son environnement préservé. Ce séjour n'enchante guère l'adolescent... qui découvre avec effroi un lieu abandonné, sans eau, sans électricité, et particulièrement énigmatique, car toutes les étoiles s'éteignent à la nuit tombée. Jon et ses compagnons vont ainsi organiser leur survie (trouver à boire, de quoi manger, faire du feu, repérer les alentours) même si des bisbilles éclatent au sein du groupe, faisant apparaître deux clans distincts. La tension sur le camp est palpable, alourdie par l'angoisse et les nombreuses interrogations que leur présence suscite. Cette ambiance si particulière a d'ailleurs été bénéfique car j'ai été immédiatement happée par ma lecture : on y découvre un univers mystérieux, qui peut faire penser à d'autres romans du même genre (Hunger Games, Sa Majesté des Mouches, Les enfants de Timpelbach, Gone...). Ou comment des enfants s'organisent dans un milieu hostile sans soutien parental. Enfin bref, l'histoire est assez surprenante et se lit incroyablement vite. Puis, changement de ton, changement de rythme, changement de décor aussi. Je vous laisse découvrir la suite, qui renverse la donne et chasse la sensation d'avoir déjà deviné la fin. Au-delà du thriller ou du roman d'aventures, c'est aussi une profonde réflexion sur notre façon de vivre et la vigilance à avoir pour sauvegarder notre milieu naturel. Très bonne découverte.

Seuil jeunesse, 2018 - illustration de couverture : Nelson Gonçalves

 

27 mars 2018

Mes nuits à la caravane, de Sylvie Deshors

Mes nuits à la caravaneGros cœur rouge sur ce roman, où l'on rencontre une bande de potes hyper attachante, dans la verte campagne limousine, autour d'une histoire simple mais bouleversante.
Lucile vit seule avec son père, qui a tendance à oublier son désespoir dans l'alcool. Sa mère est morte d'un cancer, le restaurant familial a brûlé dans un incendie criminel, l'assurance n'a pas remboursé les pertes. Le moral est donc au plus bas, mais Lucile refuse d'en accepter davantage.
Ne supportant plus l'attitude indigne de son père, elle claque la porte de la maison et part s'installer dans la caravane au fond du jardin. Ce lieu servait autrefois de refuge à sa maman, qui aimait peindre et s'isoler dans sa bulle. La caravane est donc imprégnée de ses souvenirs. Du coup, tout remonte à la surface, les émotions, le passé, les vieilles histoires d'amour et de jalousie, les rancunes tenaces, les dettes, les trahisons... Bref.
C'est en compagnie de ses meilleurs amis - Ben, Djoul et Léna - qu'elle se bricole un cocon douillet, lequel deviendra également le point d'ancrage pour les amateurs de musique et de poésie. Le cadre est féerique, l'ambiance festive et joyeuse. C'est feutré et réconfortant comme j'aime. Et puis les paysage sont magnifiques. On met en avant une région au charme bucolique insoupçonné (Bellac et ses alentours), en plus d'une communion parfaite entre ces jeunes gens en plein apprentissage de la vie.
C'est idylllique, avec juste ce qu'il faut d'espérance, de folie, de désarroi, d'amitié et d'amour. J'ai beaucoup aimé ! À lire et découvrir comme une parenthèse enchantée.

Rouergue, coll. doAdo (2018)

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