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Chez Clarabel
9 janvier 2015

Terre-Dragon : Le Souffle des pierres (tome 1), par Erik L'Homme

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Pourchassée par des villageois en colère, Sheylis, petite-fille d'une sorcière, se réfugie dans les montagnes où elle rencontre AEgir, un garçon couvert d'une peau d'ours, qui vient de s'échapper d'une cage où il était retenu prisonnier depuis des années. À bout de force, le garçon ne tient pas la distance et voit la jeune fille poursuivre seule sa course, après lui avoir lancé un sort de protection. Mais c'était sans savoir qu'elle allait déclencler une stupéfiante métamorphose chez ce garçon, qui ignorait alors sa nature de Dakan ! 

Qui, que, quoi ? À peine le temps de dire ouf, et les informations défilent sous nos yeux à un train d'enfer. Rythme intense, action sans temps mort et une belle brochette de personnages tous plus intriguants les uns que les autres : sorcier aveugle, scalde maladroit, guerriers, chefs de tribus ennemies, et même un tigre ! Les enjeux de l'histoire tendent encore à s'affirmer mais tissent leurs toiles dans un embrouillamini calculé.

C'est donc à force de grands gestes, de paroles truculentes et d'actions trépidantes qu'on plonge dans cette série, qui s'adresse avant tout aux plus jeunes (10-12 ans). Le ton humoristique, le déroulement simple et accessible, les héros juvéniles et leur douloureux apprentissage de la vie font de cette lecture un rendez-vous excitant, rempli de fougue et de fureur, qui ne manquera pas de séduire le plus grand nombre.

 Gallimard jeunesse, septembre 2014 ♦ couverture : Matthieu Bonhomme

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26 décembre 2014

❄ De belles lectures de saison ! ❄

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Orpheline, sans le sou, Sophie Smith vit en pension dans une école privée à Londres. A l'approche des vacances, ses amies et elle sont invitées à se rendre en Russie pour rencontrer la princesse Volkonski. Cette dernière occupe un palais d'hiver, en rase campagne, dans la région de St-Petersburg. L'endroit est féérique, même s'il porte encore les stigmates des vieilles querelles politiques et des tragédies familiales. Sophie est, pour sa part, avide d'aventures merveilleuses. Elle tombe sous le charme de cette princesse au charisme ravageur - si énigmatique, mais envoûtante. D'autres mystères entourent les lieux, dont la forêt qui sert de refuge à une meute de loups. Chaque nuit, leurs hurlements hantent les rêves de Sophie qui se sent de plus en plus perdue, mélangeant la réalité et la fiction. Elle ressasse aussi des souvenirs de son père, qui avait coutume de lui chanter une même berceuse ou aimait lui raconter des légendes lointaines. Comment expliquer ces soudaines réminiscences, sinon qu'elles sont ravivées par le décor qui l'entoure et lui fait tourner la tête ?

Son histoire s'éclairera à l'aube de révélations éclatantes, qui surviendront dans les derniers chapitres. Mais n'imaginez surtout pas que celles-ci vous surprendront plus que de raison, car finalement la trame romanesque est toute simple et évidente. C'est finalement dans la forme et son décor que l'histoire est attachante. On baigne dans un cadre idyllique, au cœur de la Russie, en plein hiver, on vit et partage des activités toutes plus extraordinaires les unes que les autres (pique-nique de minuit sur un lac gelé, balades en vozok, patin à glace au coucher du soleil...). En somme, c'est un joli conte enchanteur qui séduit pour sa simplicité, son élégance et sa tenue. C'est ravissant, et cela m'a beaucoup plu.

Sophie et la Princesse des Loups, de Cathryn Constable - Gallimard jeunesse, trad. Alice Marchand

 

Petite feuille nenetse

Prenons notre envol pour Novgorod, dans le pensionnat Biriozy, où se trouvent trois camarades de chambrée, Pénélope, Ludmila et Sanouk. Elles trompent leur ennui en se racontant des histoires, quand débarque leur nouveau professeur de littérature, Anton Mordiev, qui leur fait découvrir un petit livre sur la civilisation nénètse (un peuple qui vit de l'élevage de rennes au-delà des Monts Oural). Mais cette lecture n'est pas du goût de la sous-directrice, Olga Petrovna, qui va tout mettre en œuvre pour les en détourner.

Avec une élégance très appréciable, Anne Bouin nous enchante, nous séduit et nous divertit en un tour de main. Car ce roman est fabuleux ! L'intrigue y est étonnamment riche et d'une imagination débordante, avec du suspense et beaucoup de poésie. On y croise aussi trois jeunes filles attachantes, liées par une amitié sincère et rafraîchissante, portées par une passion romanesque éblouissante, comprenant son petit lot de miracles. Naturellement cette lecture nous réserve un dépaysement assuré, à travers la belle Russie, glaçante ou fascinante, qu'on soit entre les murs du pensionnat austère, dans la très coquette isba bleue de la babouchka de Sanouk, ou sous un tchoum, à se réchauffer sous une peau de renne... Bref, le charme opère et j'ai été plus qu'enchantée par cette première approche, qui se poursuit avec Un été sibérissime et La vie est une flèche.

Petite feuille nénètse, d'Anne Bouin - L'École des Loisirs

 

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Moscou, hiver 1948. La maman de Nina Volkovitch, qui travaille au musée d'art, est arrêtée par des hommes en noir, envoyée au goulag, tandis que sa fille est expédiée manu militari dans un orphelinat. Nina, âgée de 15 ans, est une enfant chêtive, pas plus grosse ou grande qu'une enfant de huit ans. Considérée comme fille de traîtres, elle subit les brimades en silence et attend son heure pour s'enfuir et retrouver sa mère. 

La suite de ses aventures sera tout aussi captivante et embarque le lecteur à travers une Russie Stalinienne effrayante, truffée de magouilles politiques scandaleuses. L'atmosphère y est certes sordide et frileuse, pourtant chaque avancée de l'histoire réserve un enthousiasme grandissant ! L'histoire n'a effectivement pas tout livré de ses secrets et autres mystères, mais l'on devine un univers foisonnant, riche et excitant. Cette série en trois tomes est également servie par un style élégant, des propos intelligents, des personnages attachants, et propose un ton neuf et original dans le paysage actuel ! Une magnifique saga historique et fantastique.

Nina Volkovitch, de Carole Trebor - Gulf Stream

2 décembre 2014

Black out, de Brian Selznick

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Ce beau livre de 635 pages ne doit absolument pas impressionner le jeune lecteur, car il renferme de nombreux passages illustrés racontant l'histoire de Rose, une fillette triste et solitaire, qui voue une admiration sans borne pour l'actrice du muet, Lillian Mayhew. Nous sommes en 1927, à Hoboken dans le New Jersey. Contre l'avis de son père, Rose n'hésite d'ailleurs pas à se faufiler hors de sa chambre pour assouvir sa passion et se rendre au cinéma.

Son histoire rejoint étrangement celle de Ben, qui se passe dans le Minnesota, en 1977. Le garçon vient de perdre sa mère et vit chez ses cousins, mais une question subsiste : pourquoi rêve-t-il chaque nuit de loups ? Cette interrogation rappelle naturellement celle sur ses origines, car Ben ignore qui est son père. En fouillant les affaires de sa mère, il découvre un début d'indice, une adresse à New York et un numéro de téléphone.

Ce roman nous mène ainsi vers une piste fabuleuse, celle d'un univers mystérieux et ensorcelant, où chaque petit détail va compter et trouver sa place au bout des 635 pages (qui se lisent en moins d'une heure ! promis). C'est aussi la combinaison de deux histoires touchantes, avec des personnages attachants (sans se douter, Rose et Ben ont plusieurs points communs). Leurs deux récits ont le parfum des secrets de famille, des drames et des passions... C'est captivant !

Mais l'auteur excelle dans l'art de la discrétion et la pudeur, en produisant un ouvrage raffiné, où les émotions affleurent sans réellement déborder. C'est en cela une très jolie lecture, assez éblouissante par son esthétisme (illustrations en noir et blanc, étourdissantes de précision et s'enchaînant tel un scénario animé). Elle aborde aussi un thème rare en littérature : la culture des sourds en Amérique. Ce livre n'en est que plus sensible, pertinent et admirable ! 

Bayard jeunesse, mars 2012 ♦ traduit par Danièle Laruelle (Wonderstruck)  ♦ Brian Selznick est également l'auteur de L'invention de Hugo Cabret.

27 novembre 2014

Cheval de guerre, de Michael Morpurgo

Cheval de guerre

J'ai longuement hésité avant de le lire, car je ne voulais pas une lecture trop triste, mais c'était avant de découvrir combien l'histoire est touchante et sincèrement prenante. Cela aurait été dommage de s'en priver.

Joey - le narrateur - est un jeune cheval fougueux, destiné à la vie de ferme. Sa rencontre avec Albert, le fils du fermier, va marquer le début d'une amitié forte et indestructible. Mais la guerre s'invite à la fête et le voit partir en France, sur les fronts, où il va se distinguer par son courage et sa ténacité. Témoin de la folie des hommes, de leur désespoir et leur bravoure, Joey va vivre mille vies en l'espace de quelques années. Et c'est son incroyable parcours que l'on suit, à travers un récit poignant et empli d'émotion. Qui aurait pu parier sur l'impact d'une telle lecture ? Franchement, c'est passionnant, saisissant de compassion et d'authenticité. J'ai été littéralement transportée !

“Cheval de guerre” marquait aussi l'entrée en scène de Michael Morpurgo dans l'édition jeunesse (1982). C'est désormais une œuvre majeure, qui a su révéler un auteur remarquable, lequel n'a jamais cessé d'écrire des romans tous plus bouleversants les uns que les autres (Soldat Peaceful, Plus jamais Mozart, Le royaume de Kensuké...). Autant de rencontres permises, qui séduiront un large public ! Ce livre a également été adapté en film par Steven Spielberg (sortie 2012). 

Gallimard jeunesse, coll. écoutez lire, mars 2012 ♦ traduit par André Dupuis (War Horse) 

Cheval de guerre CD

Lu par le jeune et talentueux Arnaud Denis qui prête sa voix au cheval Joey. Avec simplicité et émotion, il nous fait partager le quotidien mouvementé d'un cheval en temps de guerre.

26 novembre 2014

Un jour, de Morris Gleitzman

En Poche ! 

Un jour

Où il est question de l'holocauste et de la fin de l'innocence, mais aussi d'amour et de solidarité...

Pologne, 1942. Félix a dix ans et vit dans un orphelinat, en attendant le retour de ses parents (disparus depuis trois ans). Ces derniers, libraires, prétendent parcourir le pays pour sauver les livres et éviter qu'ils terminent au bûcher. Félix patiente en écrivant des histoires. Il a une imagination débordante, pas du tout conscience du danger et clame sa candeur à longueur de pages. Quelque part, c'est drôle et très attachant, même si cette naïveté fait un peu froid dans le dos. Car tout ce que nous raconte le garçon ne masque pas la terrible réalité : l'occupation allemande, l'horreur nazie, l'holocauste, etc.

Un jour, Félix décide pourtant de quitter l'orphelinat pour retrouver ses parents. En chemin, il sauve une fillette de six ans, Zelda, d'une maison en feu et entreprend de continuer l'aventure avec elle. Ils seront, hélas, arrêtés et conduits au ghetto juif où un vieux dentiste, Barney, va les prendre sous son aile. Nouvelles arrestations, autres tentatives de fuite, bref les péripéties ne manquent pas ! Et notre cœur bat à tout rompre.

Ce petit roman est extraordinaire. Il alterne les émotions fortes aux séquences légères et désopilantes, puisque l'histoire est racontée par Félix lui-même (dix ans et d'une naïveté confondante). Mais son innocence fait aussi tout le charme du livre ! Confronté à la réalité du terrain (les fusillades sauvages, les convois vers la mort, la délation, le vol des biens d'autrui, etc.), l'enfant sera meurtri et déçu, mais conservera cette volonté de toujours se raconter des histoires, pour oublier la laideur qui l'entoure et se donner du courage.

Cette lecture, c'est vraiment une petite perle de douceur (et d'humour) dans un univers de brutes ! Adorable et attachant, ce livre devrait être prescrit dans toutes les bibliothèques des écoles.  

Folio junior, novembre 2014 ♦ traduit par Valérine Le Plouhinec (Once & Then)

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24 novembre 2014

Cool Sweet Hot Love, par Erin McCahan

Cool, Sweet, Hot, Love

Josie, 16 ans, est surdouée. Se rendant tour à tour au lycée, où ses parents tiennent absolument à ce qu'elle maintienne le lien pour être avec des jeunes gens de son âge, et à l'université, où elle suit des cours de sociolinguistique avec Stu, son voisin - ami d'enfance, Josie laisse très peu de place au hasard et à la spontanéité. Pourtant, lorsqu'elle croise le séduisant Ethan Glaser, ses sens sont en alerte, comme un ralenti de film romantique.

Assez naïve et inexpérimentée en la matière (l'amour et la confusion des sentiments), Josie y prête néanmoins un intérêt grandissant : toutes ses copines ont des béguins pour des camarades, même Stu est un Casanova en puissance, et plus terrible encore, sa sœur Kate vient de présenter officiellement son dernier petit copain en date - Geoffrey Stephen Brill - un type suffisant et casse-pied. Josie dit niet, mais Kate se fâche et lui réplique qu'elle n'y connaît rien en amour.

Pour lui prouver le contraire, la cadette décide d'explorer ce terrain inconnu à l'aide de fines observations, de pratiques balbutiantes et de nombreuses interrogations auprès de ses congénères. Qu'est-ce qui fait que ... qu'est-ce qui rend si ... enfin bref, vous l'aurez compris, l'amour n'est pas une science exacte, et Josie va s'en mordiller les doigts. Et c'est drôle, c'est tendre, c'est bougrement attachant.

Ce roman dresse un portrait pittoresque d'une jeune fille brillante, mais complètement immature sur le plan affectif (car terriblement cartésienne), qui se lance dans une croisade insensée sur les élans du cœur et ses petits tracas. Son parcours est raconté avec humour et sensibilité (pauvre Josie, tout de même, sa sœur aussi manque de tact !). J'avais des bouffées de compassion, vite chassées par cette ambiance bon enfant qui règne de bout en bout dans le livre.

En bref, j'ai souri et j'ai aimé, énormément. C'est farfelu, sans tomber dans le grotesque. Tout est analysé, décrypté, passé à la moulinette, avec un certain goût pour la dérision. J'ai aussi craqué pour cette famille exemplaire, habituée de vivre en harmonie, je me sentais tellement à mon aise que je n'avais pas envie que l'histoire se termine. Le cocktail est délicieux, sucré et piquant. Un pur régal. 

Nathan, juillet 2014 ♦ traduit par Anne Guitton (Love and Other Foreign Words)

20 novembre 2014

Fracture, de Megan Miranda

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Amis de longue date, Delaney et Peter sont inséparables et fréquentent la même bande de copains. Dès les premiers coups de froid, ils ont coutume de se rejoindre près du lac gelé. Cette fois, coupant court le chemin classique pour gagner du temps, Delaney glisse sur la glace qui se fracture sous son poids. Son corps est aussitôt englouti par les eaux froides. Onze longues minutes passent. Delaney se réveille sur un lit d'hôpital, provoquant la stupéfaction générale.

Elle était morte (son cœur avait cessé de battre). Et pourtant, elle a repris connaissance, en bonne santé, bouleversant les pronostics médicaux. Mais au fond d'elle, Delaney est complètement chamboulée. Morte, puis revenue à la vie. De quoi vous mettre la tête à l'envers. Elle n'ose se confier à personne, car la moindre faiblesse alerte ses parents et Peter se sent responsable de son accident. Seule sa rencontre avec Troy, également rescapé d'un coma, va pouvoir l'aider à passer le cap. 

Malgré les comparaisons (Le dernier jour de ma vie et Si je reste), ce roman n'aura pas su tenir la distance. L'histoire, dont l'aspect sombre et poignant avait tout pour me séduire, m'a semblé trop brouillonne et peu convaincanteJ'ai néanmoins beaucoup aimé la personnalité de Delaney, qui est une fille ordinaire, avec ses qualités de ses défauts (intelligente, bûcheuse, déterminée, godiche et impulsive). Banale, oui mais sincèrement attachante.

Fragilisée par son état de miraculée, Delaney se sent aussi de plus en plus déchirée, mérite-elle de vivre, de saisir cette seconde chance, ou a-t-elle triché en échappant à une macabre destinée ? La réflexion, très pertinente, est conduite avec sensibilité, en tentant une approche méthodique et délicate (et en contournant le piège du fantastique). Malgré tout, le rendu paraît trop flottant et nébuleux. Dommage, la lecture reste distrayante, mais sans grande profondeur. 

PKJ, avril 2014 ♦ traduit par Juliette Paquereau (Fracture)

19 novembre 2014

Le Royaume des cercueils suspendus, de Florence Aubry

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Quatre amis d'enfance se déchirent, au nom de l'amour, la jalousie et la haine. L'histoire ne donne aucune indication pour cerner le contexte et nous plonge aussitôt dans le bain. Sensation étourdissante de pénétrer un domaine inconnu, qui exerce pourtant une attraction irrésistible...

Huang a été condamné à être suspendu dans les montagnes, cloîtré dans un cercueil. Son crime ? Il n'a pas le Don et a été exclu de la communauté. Lui qui se voyait déjà couler des jours heureux auprès de son amoureuse, Leï, il ressasse son amertume, la sachant seule et désespérée. Il songe aussi à son ami Xiong, handicapé par le tranchant de sa lame. Sa faute, encore une fois. La culpabilité le ronge, et pourtant il préfère s'isoler dans sa bulle, en vue d'une libération divine. Mais Xiong ne cesse de ruminer sa vengeance. Lui aussi vouait un amour fou pour Leï et s'est senti trahi lorsqu'il a surpris le couple enlacé dans les herbes. Son sort, aujourd'hui, n'est pas enviable. Du fait de sa blessure mal guérie, il a rejoint une sous-classe de la communauté. Il est pétri de rancœur, au point de bafouer la jeune Lou-Ki et sa folle passion. Celle-ci, toutefois, ne perd pas l'espoir de le conquérir à jamais. Et pour le détourner de son obsession, elle est prête à tout. 

Ce récit, à l'intensité dramatique saisissante, se révèle une lecture passionnante de bout en bout. Plus on avance dans l'histoire, et plus on a le sentiment de basculer vers une issue tragique et inéluctable. J'ai beaucoup aimé découvrir cet univers original, servi par la belle écriture de Florence Aubry. C'est un roman captivant, plein de promesses et chargé en émotions. J'ai été envoûtée !

Rouergue, coll. Epik, octobre 2014

8 novembre 2014

La Distance astronomique entre toi et moi, de Jennifer E. Smith

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Le jour où New York plongea dans le noir complet, suite à une panne de courant généralisée, Lucy se trouvait dans l'ascenseur de son immeuble. Elle n'était pas seule dans la cabine, puisque se trouvait déjà Owen, le fils du gardien, qui porte toujours un casque sur ses oreilles, comme pour se couper du reste du monde. Pour la première fois, ce jour-là, Lucy et Owen firent connaissance.

Subtil et délicat roman que voilà ! Il vous parle d'une rencontre anodine, pas un coup de foudre, mais une histoire pas simple, pas commune et assez émouvante. Lucy et Owen vont vivre une nuit fantastique, sous l'impulsion du hasard. Comme une bulle fragile dans cette existence éthérée. Puis, Lucy part vivre de l'autre côté de l'océan, tandis que Owen accompagne son père pour un road-trip vers l'Ouest. Les dés sont jetés. Leur début de relation n'est plus à une onde sismique près.

Car ils ont également d'autres fantômes à leurs trousses. Lucy est une solitaire par dépit. Elle a grandi en tant que spectatrice désemparée de la relation fusionnelle de ses parents, se sentant de plus en plus mise à l'écart, le cordon ombilical remplacé par des cartes postales. Owen, lui, doit soutenir son père qui ne se remet pas de la perte de son épouse, dans un accident de voiture. Leur installation à New York a été un déchirement, aussi n'ont-ils pas rechigné au moment de mettre les voiles.

C'est assurément un roman chargé de tendresse et d'attention, de désœuvrement et d'infortune. J'ai eu un peu de mal de croire à une telle histoire, même si je lui reconnais toutes les qualités de justesse, frisson, sincérité et empathie. C'était adorable de suivre une relation aussi brinquebalante se construire, malgré les aléas du destin. Le couple ne manque pas de ressources, est attachant à sa façon, forcément ça interpelle.

Cette histoire bouleversante nous fait prendre conscience du poids de la famille, des abîmes qui se creusent et laissent ce sentiment d'insatisfaction dans l'estomac. C'est touchant, ça ne vous laisse pas indifférent, le reste n'est qu'anecdotique... 

Hachette jeunesse, coll. Bloom, octobre 2014 ♦ traduit par Frédérique Le Boucher (The geography of you and me)

♣ Son premier roman, La probabilité statistique de l'amour au premier regard, est disponible en format poche  ♣

6 novembre 2014

Souvenirs perdus, tome 2 : Cendres, de Samantha Bailly

Risque de spoilers (cf. tome 1 : Étrangère

Souvenirs perdus

Nel et Syon sont désormais des fugitifs recherchés à travers tout le continent d'Hermetis. Leurs certitudes à propos de leur île natale, Enfenia, et de son Protecteur, le Léviathan, viennent d'être cruellement ébranlées. Syon ne souhaite plus qu'une chose, retrouver Isil, la jeune amnésique. Celle-ci, en quête de son identité, est en route pour rejoindre La Lueur, cet homme mystérieux qui dirige Hermetis d'une main de fer et qui prétend la connaître mieux que personne.

Ce tome 2 met à jour de nouvelles révélations à travers une narration qui laisse peu de place au temps mort ! C'est particulièrement grisant. L'auteur ne cesse d'enrichir son univers, mais propose aussi une intrigue toujours plus dense et palpitante. De plus, là où je trouvais les agissements des personnages immatures, en décalage avec la teneur de leurs aventures, j'ai eu l'agréable surprise de les voir évoluer en une attitude plus cohérente (et moins juvénile). D'un style toujours agréable, dépeignant un monde enchanteur, non dénué de zones d'ombre, ce roman se savoure et dévoile une lecture charmeuse et charmante. Le rythme de parution étant, de plus, très rapproché, on n'a pas trop le sentiment d'avoir quitté cet univers qu'on le retrouve déjà ! Le dénouement approche... il me tarde d'obtenir toutes les réponses soulevées par cette intrigue chargée de mystères. 

Syros, septembre 2014 ♦ Le troisième et dernier tome de la série paraîtra en janvier 2015 !

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