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Chez Clarabel
4 novembre 2009

J'irai au Pays des licornes ~ Jean-François Chabas

Médium de l'Ecole des Loisirs, 2009 - 180 pages - 9,00€
illustration de couverture : Franck Juery

jirai_au_pays_des_licornesMalédiction ! Il fallait que ça m'arrive, j'étais trop étourdie de bonheur et d'amour, cela devait cesser. Jean-François Chabas est pour moi MA fantastique révélation littéraire de cette année, et je lis chacun de ses livres avec la garantie d'être émue et bouleversée par son contenu.
Oui, jusque là tout était émerveillement et petit lait à boire... sauf que je suis tombée des nues avec ce titre, J"irai au Pays des licornes. Pourtant, tout était réuni pour me plaire. Hélas, la magie n'a pas eu lieu.
L'histoire se passe en Ukraine. Pavlo n'a pas douze ans, il est orphelin et a été recueilli dans un établissement mauvais, sale et dégoûtant, où les pires sévices se jouent en toute impunité, le directeur ferme les yeux, qui ne dit mot consent ? Un soir, Pavlo manque d'être violé par un plus grand et il se rebiffe. Un oeil crevé pour son adversaire, la mise en quarantaine dans une cellule fermée pendant deux ou trois semaines pour lui.  La punition lui semble sévère et injuste, cela va forger son caractère. Pavlo devient un gamin dur, qui n'accepte plus de courber l'échine, il se découvre aussi une faculté au combat qui l'étonne lui-même.
Bref, le garçon va se sauver de l'orphelinat et se retrouver dans la rue. Une autre galère commence, il a faim, il a froid et il est seul au monde. Chaque minute, il doit sauver sa peau, surtout qu'un type costaud et idiot l'a choisi comme bouc émissaire et lui mène la vie dure. Jusqu'au jour où il est ^kidnappé^ par deux individus dans leur camionnette vers une autre étape de son existence vraiment pas rose du tout...
De mal en pis, l'histoire ne cesse d'aller. J'ai eu un mal fou à m'y accrocher, à me sentir à l'aise dans mes baskets, d'ailleurs j'ai fini par passer plusieurs pages, je n'en pouvais plus de lire autant de noirceur, d'amertume, de rudesse et de coup dur. C'est un roman pas facile, pas gai non plus et vraiment pas optimiste. Il fiche le moral à zéro, en dépit de l'écriture toujours impeccable de Chabas.
Je n'ai pas trouvé que ce roman pouvait me mener quelque part, ou disons que je n'ai pas accepté de suivre cette voie. J'ai bifurqué, j'ai moi aussi voulu trouver mon Pays des licornes, cette histoire était en fait un conte raconté par la maman de Pavlo et le garçon aime y repenser, comme s'il s'accrochait à une chimère, pour se consoler, s'évader de son univers âpre et douloureux.
Pfiou, ça fait du bien d'en sortir... tant ça fait mal et ça pèse lourd dans le ventre, et aussi dans le coeur.

ce qu'en dit l'éditeur : La rue, ses menaces et ses combats, Jean-François Chabas connaît bien. Mais c’est la situation de la Thaïlande contemporaine qui a été le déclic de ce roman. Là-bas, les combats d’enfants sont légaux et les fortunes gagnées grâce aux paris, colossales. Avec amertume, poésie, réalisme et pudeur, c’est la face sombre de sa Boxe du Grand Accomplissement que l’auteur nous livre ici, ainsi que sa façon, subtile, originale, de parler de l’antisémitisme.

Madeline de la Libraire L'Eau Vive explique pourquoi la fin du roman la dérange...

 

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3 novembre 2009

Le Baiser du Vampire ~ Melissa de la Cruz

Albin Michel, coll. WiZ, 2009 - 410 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
titre vo : The Van Alen Legacy

le_baiser_du_vampireLecteurs français de la série de Melissa de la Cruz, cette sortie inopinée du tome 4 est une excellente nouvelle ! Elle coincidence approximativement avec celle des USA, soit un mois après, alors qu'en juin dernier, nous tournions la dernière page des Sang d'Argent avec une certaine fébrilité.
L'histoire se bouclait à Rio, le Conclave avait déménagé de New York pour une réunion exceptionnelle qui avait viré à la catastrophe. Beaucoup de pertes parmi les vampires sont à déplorer, et Theodora est dans un sacré pétrin. Un an a déjà passé, elle a fui le pays avec Oliver et se réfugie à travers le monde pour échapper aux Venator. La jeune fille est en effet suspectée d'avoir tué son propre grand-père !
Ce quatrième tome s'articule autour des trois personnages féminins : Theodora, Mimi et Bliss. Elles sont chacune les maillons forts de l'intrigue : la première, la sang-mêlée, doit donc se cacher ; Mimi, de son côté, nous surprend totalement car elle s'est lancée aux côtés de Kingsley dans des missions d'aventure en tant que Venator et recherche activement Jordan, la jeune soeur de Bliss ; et cette dernière, dont la véritable identité a été révélée à la fin du t3, est en plein cauchemar. Son existence a viré au noir, mais je ne peux pas en dire plus.
En fait, j'ai trouvé ce livre excellent ! Le tome précédent avait été longuet, mis à part le final explosif. C'était attendu que la suite devait nous fournir des réponses, accélérer la cadence et expliquer, donner des pistes, débroussailler les sentiers perdus.
Je vous assure que l'intrigue ne manque pas de piquant ! Et les révélations pleuvent, accompagnées d'un festival d'action. Je retiens ma langue, mais il faut reconnaître que M. de la Cruz a su nous régaler grâce à une mise en scène très théâtrale et parfaitement maîtrisée. Des instants forts, dramatiques et émouvants sont à prévoir !
Côté sentimental, une fois encore, ça s'éclaircit. Avec d'étonnantes perspectives, qui ne sont pas pour me déplaire.
Le titre original est cependant tellement plus révélateur, the Van Alen legacy fait référence à l'héritage de la famille de Theodora, et connaissant son pedigree, le cadeau risque d'être empoisonné. Vivement la suite, donc. L'auteur est en train de l'écrire, mais on connaît déjà le titre : Misguided Angel (sortie US : octobre 2010). De quoi alimenter les plus folles spéculations...

Keys to the Repository - le guide de la saga - sortira en juin 2010.

 

Très franchement, je ne suis pas fan des couvertures françaises. Ce qui expliquerait peut-être pourquoi j'ai toujours un mal fou à me représenter, mentalement, les personnages. Et finalement, en vagabondant sur le net, j'ai trouvé une vidéo faite par un internaute dont voici le ^casting^ (que j'approuve, dans l'ensemble, même si, hélas, il manque Oliver),  le lien. :-)
Oui, j'assume, j'aime bien ce genre de fantaisie...

NB : à ce jour, aucun projet cinématographique n'est envisagé pour cette série ; par contre, warner a acheté les droits de l'autre série de Melissa de la Cruz, Filles au pair (en 4 tomes).

comme c'est de plus en plus coutume, il existe un excellent trailer (officiel) du tome 4 : the Van Alen Legacy / le Baiser du Vampire :

16 octobre 2009

Mortelle mémoire ~ Jean-Paul Nozière

Scripto de Gallimard, 2009 - 165 pages - 8,50€

mortelle_memoireA Vron, petit village français, l'arrivée de l'allemand Tobias Grüber suscite murmures et ragots quant à la motivation de son installation dans une ferme isolée, avec ses chevaux et sa solitude sauvage. Ariane, quinze ans, découvre un cow-boy au regard triste, vingt-sept ans dans les bottes, un silence de plomb qui l'enferme car Tobias est rentré au pays pour solder un crime commis dix ans auparavant. Sa jeune soeur Lotte, qui travaillait l'été à Vron, a été violée et assassinée. Jamais le coupable n'a été inquiété.
Tobias ne vient pas fouiller le passé pour déranger et régler ses comptes, ses intentions sont plus personnelles, il les explique à Ariane qui reçoit également une place de lad dans sa ferme, avant de comprendre qu'elle devra assister l'allemand dans son pèlerinage.
C'est un été particulier et morbide qui s'annonce, deux mois durant lesquels les sentiments d'Ariane seront à vif et serrés dans un étau. « Vous vous tromperiez davantage encore en pensant que je m'apprête à raconter une histoire d'amour entre une fille de quinze ans et un homme de vingt-sept. Jamais il n'y eut d'amour entre Tobias et moi. Du moins, c'est ce qui me semblait, à l'époque. Et, évidemment, pas de sexe non plus. Pourtant, au cours de l'été, beaucoup d'habitants de Vron furent persuadés que nous couchions ensemble. »
J'ai trouvé ce texte particulièrement âpre et sec. La sensation accablante de la chaleur estivale ne m'a pas frappée, j'ai davantage ressenti le poids lourd des deux personnages - entre l'allemand, fermé et mutique, et la jeune française, qui lui rappelle sa soeur morte, paralysée par sa fascination pour l'histoire, le jeune homme, le passé et le fantôme de Lotte.
C'est un roman très étrange, prenant du début à la fin, et qui se lit d'une traite. Un roman où il est question de mémoire, au sens très large. J'avoue que cette lecture laisse un arrière-goût amer, pas désagréable, mais l'illusion par la couverture guillerette d'un instant rafraîchissant serait honnêtement trompeur. (Après tout, il est question de mortelle mémoire !)
C'est du très bon Jean-Paul Nozière, bien sûr !

> l'avis de Jean de la Soupe de l'Espace et d'autres infos sur le site de l'auteur

15 octobre 2009

Blanc fantôme ~ Laurie Faria Stolarz

Wiz une collection d'Albin Michel jeunesse, 2009 - 300 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

 

blanc_fantome 

J'avais aimé, sans plus, le précédent livre de Laurie Faria Stolarz (Bleu cauchemar) mais j'ai pratiquement dévoré ce deuxième livre. L'histoire se passe un an après les terribles événements survenus à Hillcrest, l'école privée que fréquente Lucy Brown, une étudiante qui a pour particularité de faire des rêves prémonitoires. Cette fois, finis les pipis au lit, ce sont des nausées qui tirent Lucy du lit et lui signalent que ses cauchemars = danger imminent. De vieux fantômes viennent la hanter, les messages sont encore très flous mais la panique est totale. Il semblerait que ce soit Lucy elle-même qui soit menacée, ses colocataires, Drea et Amber, tentent de l'aider mais la tension monte. Lucy est obsédée par ses cauchemars, elle se sent aussi poursuivie par un individu et elle manque devenir folle à force de ne plus savoir sur qui repose sa confiance. De plus, sa toute fraîche relation amoureuse n'est pas au beau fixe, le poids de la culpabilité étreint la jeune fille (elle sort avec l'ex de sa meilleure amie) et l'entrée en scène d'un garçon aux yeux couleur bleu ardoise va semer la zizanie !

La petite touche sentimentale agrémente agréablement le texte, qui reste essentiellement auréolé d'un suspense tendu au cordeau. L'histoire, racontée à la première personne par Lucy, permet de créer une connivence immédiate entre le lecteur et le personnage central. Impossible d'échapper à cette sensation d'étouffement, on vit la peur et la fébrilité de Lucy, ça colle à la peau, l'anxiété va crescendo et jusqu'aux dernières pages le suspense reste insoutenable. J'ai été un peu surprise par la fin, je ne m'attendais pas à une telle issue, or ce n'est pas la première fois que cette série me surprend ! Laurie Faria Stolarz a une écriture très cinématographique, un rythme vif et les sens en alerte pour semer les indices, créer le doute et brouiller les pistes.

Ce deuxième livre est vraiment plus convaincant, j'avais été sceptique avec Bleu cauchemar (le coup des pipis au lit, non ça ne passait pas), cette fois Lucy vomit en réaction à ses cauchemars (je m'interrogerai toujours sur la volonté de l'auteur à associer les cauchemars de Lucy à des réactions physiologiques vraiment dégoûtantes). Dans ce livre, Lucy utilise aussi davantage la magie avec des remèdes de grand-mère (j'ai bien aimé). Je suis plus qu'impatiente de lire les deux prochains livres.

13 octobre 2009

Eternels, tome 1 : Evermore ~ Alyson Noel

Michel Lafon, 2009 - 340 pages - 15,95€
traduit de l'anglais (USA) par Laurence Boischot et Sylvie Cohen

Je vous préviens, toute ressemblance avec des personn(ag)es ayant déjà existé serait purement fortuite !

evermore_1Ever, seize ans, a perdu sa famille dans un accident de voiture, en plus de se sentir coupable, elle traîne un chagrin très, très lourd, limite un peu trop lourd au bout de 300 pages...
Et pour ajouter à son conflit intérieur, Ever s'est réveillée de son coma avec un don de télépathe. C'est-à-dire qu'elle est désormais capable d'entendre les pensées des autres, de voir la couleur de leur aura et d'apercevoir des personnes mortes, comme sa jeune soeur Riley, qui n'a pas franchi le pont et flotte toujours dans l'entre-deux monde.
Bref, Ever a choisi de faire de sa vie un enfer. Elle a troqué son look de pom-pom girl pour des pulls amples avec capuche pour camoufler sa belle chevelure blonde, en plus elle porte des lunettes noires et elle écoute à fond de la musique rock sur son ipod. Tout pour chasser la cacophonie dans sa tête.
Et puis, tadam... arrive le nouvel élève, Damen. Un mannequin ambulant, un type d'une beauté inadmissible, avec un look de bad boy, mais charmant et incroyablement séducteur. La demoiselle en reste bouche bée (et manque tomber en apoplexie) lorsque son regard se pose la première fois sur lui.
Bah oui, ça rappelle insidieusement quelque chose.
Damen dégage en plus une sensation de bien-être ; dès qu'il l'approche ou la touche, Ever n'entend plus le monde autour, elle est même incapable de cerner ses pensées et ne perçoit aucune aura autour de sa personne. C'est troublant, mais la fascination efface le doute.
Ever tombe amoureuse, et pourtant Damen est un garçon mystérieux. Il va et vient, il semble mentir, il a une aisance remarquable, il fait même apparaître des fleurs comme par magie, tout ceci semble trop beau pour être vrai.
Charmant, fascinant... ce sont des termes qui reviennent pour qualifier l'histoire de ce roman, 1er tome d'une série de 5 ! (Argh, ça calme). La série connaît un gros succès outre-atlantique, notamment auprès des lectrices qui sont à peine sevrées du phénomène commençant par la lettre t.
Je ne nomme pas, surtout pas. J'en ai assez qu'on compare sans cesse, mais j'avoue que la matière première est crispante, le coup du lycée et de l'histoire d'amour entre une fille qui manque de confiance en elle et le garçon plus beau que dans un rêve, ça sent le déjà vu.
Toutefois, nous sommes ici dans un registre différent... bien qu'on flirte encore et toujours avec le paranormal. N'en cherchez pas davantage, certains trouveront que c'est limpide et aussi gros que le nez au milieu de la figure, moi je n'ai rien vu venir !

Franchement je ne sais pas si j'ai aimé, oui un peu et assez pour ne pas décrocher jusqu'à la fin, mais dans le fond j'ai trouvé l'histoire poussive et molle. Ever est une jeune fille agaçante, elle se flagelle à n'en plus pouvoir, c'est d'ailleurs interminable et agaçant, j'étais à deux doigts de craquer tant j'avais envie de lui secouer les puces, c'est bon, ça va cinq minutes, ça ne réveillera pas les morts, hélas. Et Damen, aussi beau soit-il, reste tout de même très pâle et sans consistance. J'espère que la suite étoffera son personnage, pour l'instant il lui manque un truc.
Parlons-en de la suite... j'imaginais une trilogie, mais cinq tomes c'est beaucoup. D'autant plus que pour l'instant la trame m'apparaît floue et plate. Voilà pourquoi je suis impatiente de lire le prochain (Blue Moon), en espérant y trouver plus de densité et de rebondissements, et pas uniquement des regards énamourés, du je t'aime, je te veux, non je te déteste, pars, ne reviens plus, pitié tu me manques, tu es mon Autre, et blablabla.
Aucun cynisme de ma part, j'assume avoir pris bien du plaisir à lire ce livre tout en lui trouvant des défauts et, par la même occasion, une voie ouverte pour me poser trop de questions. Je crois aussi que j'attendais plus de cette série follement encensée et qui s'affiche partout sur les blogs anglo-saxons.
Mais je vais lire la suite, oui c'est promis.

 

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12 octobre 2009

Comment se débarrasser d'un vampire amoureux ~ Beth Fantaskey

MsK une collection des éditions du Masque, 2009 - 410 pages - 16€
traduit de l'anglais (USA) par Elsa Ganem

comment_se_debarrasserJessica Parkwood vit dans une ferme au fin fond de la Pennsylvanie. C'est une lycéenne à la vie ordinaire, avec des parents (adoptifs) excentriques et végétariens, une meilleure amie obsédée par les beaux garçons et les magazines de mode, un béguin pour un camarade mignon et populaire. En plus d'avoir la bosse des maths, c'est aussi une fille très terre-à-terre. Son année de terminale s'annonce donc tout aussi plate et sans grain de folie.
Et puis, non.
Arrive Lucius Vladescu, directement de Roumanie. Il affiche la couleur : c'est un vampire, il appartient à un clan puissant, lequel a signé un pacte avec les Dragomir (la famille de Jess, ou Antanasia, son véritable prénom, qui découvre par la même occasion qu'elle est également un vampire !), ce pacte stipule donc que les deux héritiers sont fiancés et doivent unir leur éternité, symbole de paix entre les deux clans.
Coup de massue sur la tête de l'adolescente !
Jessica refuse cette probabilité irrationnelle. Les vampires n'existent pas, c'est de la pure magie ou fantaisie, et même si Lucius est beau à tomber à la renverse, c'est impensable d'agréer à sa demande. Elle n'est pas sa fiancée, ni sa princesse, c'est de la folie pure.
Alors que Jessica s'entête à mener sa petite routine, Lucius entreprend une cour insensée pour séduire sa promise. Il s'inscrit dans le même lycée, adopte les us et coutumes des jeunes américains, joue au basket ou porte des jeans par exemple, mais Jessica ne cède pas un pouce !
C'est presque insupportable de la suivre dans son obstination et dans son déni, mais heureusement Lucius est un personnage fantastique (dans tous les sens du terme). Il a un charme fou, certes, mais il est aussi arrogant, sûr de lui, persifleur et ironique. Leur relation devient vite piquante et très drôle.
C'est d'ailleurs le point fort du roman, son humour ! Du moins, dans la première partie du roman, légère et subtile, avec les papillons dans le ventre, les étoiles dans les yeux, le sourire béat et l'âme de midinette qui remonte à la surface. Aaaaah, encore une histoire de lycéens et de vampires ... au secours, fuyons.
Non, non.
Au fur et à mesure que l'histoire avance, Jessica prend conscience de sa nature vampire, avec tout le poids que cela implique, en même temps qu'elle cerne la personnalité troublante de Lucius, son passé sinistre et son âme d'éternel tourmenté - l'apanage des grands romantiques, soit dit en passant, Lucius admire et s'identifie à Heathcliff... Bref, le roman devient plus sombre, plus grave, plus violent aussi. Du pur produit romanesque, bien enveloppé, totalement captivant, avec des personnages à multiples facettes, forcément je suis cliente.
Ce n'est pas un livre de plus sur les vampires, le phénomène du moment, c'est surtout une lecture agréable et pleine de surprise, que j'ai lue d'une traite (impossible de le reposer, ce livre colle aux doigts !), je suis tombée amoureuse des personnages et de l'histoire, en un mot... me voilà encore dans de beaux draps !

NB : La couverture française est vraiment très jolie, beaucoup plus jolie que la version originale.

extrait :

- Essaie cette robe.
- J'ai déjà plein de vêtements, insistai-je.
- Oui. Et tu ferais mieux de tous les jeter. Et en particulier ce tee-shirt avec le cheval blanc, le coeur et la lettre I dans le fond. Qu'est-ce que ça veut dire ?
- I love les chevaux arabes. Pour dire que j'aime les chevaux arabes, expliquai-je.
- J'aime la viande saignante, mais ce n'est pas pour autant que je porte la photo d'un steak cru sur le torse.
(...)

> Un concours est organisé sur Plume Libre (des infos ici) pour gagner des livres ... attention, ça dure jusqu'au 13 octobre ! 

real_vampires_dont_sparkle_sticker

8 octobre 2009

La vie commence ~ Stefan Casta

Editions Thierry Magnier, coll. Grands Romans, 2009 - 330 pages - 17€
(achevé d'imprimer sur un air d'opéra)
traduit du suédois par Agneta Segol

la_vie_commenceFinies les émotions fortes, voici un roman qui se déguste à petites lampées. Il ne s'y passe pas grand-chose, l'histoire se raconte à pas de loup, ou de velours. C'est feutré, silencieux. Le charme est pourtant fou, présent, partout. C'est un bonheur à lire, prendre son temps, savourer l'instant, se poser quelques questions, et puis ne pas s'en soucier si les révélations ne nous éclaboussent pas. C'est tout de même précieux de croiser un tel roman !
L'éditeur nous prévient : Comment peut-on aimer à ce point un gros roman qui avance lentement, qui ne raconte pas tant de choses, et que pourtant on ne peut lâcher ?
La question se pose, la réponse nous vient sur le bout des lèvres... le talent, ça ne se discute pas. L'émotion, l'instant, la rencontre, l'intime conviction d'être à l'écoute, de savoir que ce livre-là vous parle à vous, rien qu'à vous. Le reste importe peu.
J'en ai donc traversé des tempêtes de sensations ces jours derniers, le fait de me plonger dans cette atmosphère plus singulière n'a pas été pour me déplaire. Nous sommes en Suède, dans un coin perdu, une impasse avec pour seule indication un panneau où est inscrit Moon.
Préparez-vous d'ailleurs à un alunissage de toute beauté... Les premières phrases se posent, devant nos yeux, elles nous annoncent l'élégance et la pureté de ce qui va suivre.
« Le soir où elle, Esmeralda, est arrivée, tout a changé. Ç'a été le déclenchement d'une période bouleversante dont la fin a été surprenante. Surtout pour moi. Je me rappelle avoir pensé que tout ça, c'était peut-être décidé d'avance. Qu'il était écrit qu'elle mettrait notre existence tranquille sens dessus dessous. Et que c'est pour moi qu'elle avait été envoyée. »
Dans une ferme où vivent Brigitte, une ancienne cantatrice devenue handicapée, et Gustavo, qui est d'origine italienne, séjourne Victor, un étudiant en philosophie, relié au reste du monde par un ordinateur et internet. Un jour, il voit surgir une demoiselle blonde avec les cheveux en pétard et un air à moitié farouche. Elle dit se prénommer Esmeralda Alice Caroline (selon ses humeurs) et doit se rendre chez un voisin mais préfère s'arrêter chez Brigitte et Gustavo où elle est convaincue avoir été envoyée pour Victor, notre jeune homme contemplatif et rêveur, qui se braque de quitter son cocon pour découvrir le monde, à commencer par la ville où il pourrait suivre ses études supérieures.
Il en faut des pages et des pages de silence et d'apprivoisement, de gestes du quotidien, de saisons qui passent et des animaux qui vont et viennent, entre un chien qui comprend quand on lui parle et des oiseaux qui s'approchent exprès pour manger et chanter.
C'est un roman mystérieux, par la séduction qu'il dégage et la faculté de vous accrocher à son rythme, sensible et touchant, un roman gracieux, admirablement écrit et traduit.
J'ai, évidemment, beaucoup aimé.

4 octobre 2009

Hunger Games ~ Suzanne Collins

Pocket jeunesse, 2009 - 400 pages - 17,90€
traduit de l'anglais (USA) par Guillaume Fournier

hunger_gamesWooooooooooooow !
Voici LE roman qu'il faut absolument que vous lisiez. Ne vous arrêtez pas à cette couverture noire et austère, ce serait vous priver un plaisir de lecture démentiel.
J'ai envie de dire que si vous avez aimé
Le combat d'hiver de JC Mourlevat, allez-y, n'attendez plus, ce livre vous offrira la même dose d'émotions.
Il est riche en suspense, en action et en tension, l'histoire vous prend à la gorge, et d'ailleurs vous vous en prenez plein les mirettes.
C'est un livre incroyable.

L'histoire est difficile à résumer.
Nous sommes dans un monde chamboulé, divisé en plusieurs districts, les richesses sont elles-mêmes disséminées et les derniers districts (le douze étant le dernier) sont accablés par la pauvreté, la faim, la dureté du travail et la privation de liberté.
Il existe un Capitole tout puissant qui édicte des règles de cinglé, chaque district est tenu de manger dans leur main, d'ailleurs le produit de leur boulot est dédié à ce grand gouvernement.
Dans le district douze, Katniss se bat pour faire vivre sa famille, sa mère rendue léthargique depuis la mort de son époux (mineur dans les fosses à charbon) et sa petite soeur de douze ans, Prim. Katniss et son meilleur ami Gale font du braconnage, troquent leur chasse et se débrouillent ainsi pour ne pas mourir de faim.
Chaque année, tombe cependant la Moisson. C'est encore une lubie du Capitole, une épreuve redoutable établie pour mieux asservir tous les districts. Un tirage au sort détermine un garçon et une fille d'au moins douze ans pour représenter son district et se rendre dans une arène où se déroule un jeu filmé en direct pour être retransmis sur toutes les télévisions, avec obligation de la regarder. Ce jeu est un combat à la vie et à la mort. Les vingt-quatre candidats doivent s'affronter, en étant lâchés dans un environnement inconnu, et survivre en s'entre-tuant les uns après les autres.
Ce sont les Hunger Games. Les jeux de la faim.
La Moisson est un grand événement, avec tout le tralala d'une cérémonie organisée en grandes pompes, les caméras sont partout, l'avidité du Capitole donne des frissons.
Alors l'histoire de ce roman veut que la petite soeur de Katniss soit désignée pour représenter le District Douze, ce n'est qu'une gamine de douze ans et son aînée (qui a seize ans) décide d'accomplir un premier acte de rébellion.

 

Je n'en dévoile pas davantage, j'ose à peine vous prévenir qu'il s'agit du premier tome d'une trilogie (le deuxième livre sort en français en mai 2010, il est déjà disponible en anglais), mais c'est bien aussi car il se passe tellement de choses, les perspectives d'ouverture sont nombreuses, qu'il était tout bonnement impossible de s'arrêter là ! C'est incontestablement un roman bluffant, qui reste scotché à vos mains tant vous n'avez plus envie de vous en séparer.
L'histoire se montre dure, mais pas éprouvante, ce sacrifice mis en scène dénonce aussi un voyeurisme déplacé en plus du totalitarisme qui écrase un peuple. L'intrigue est riche et palpitante, en plus d'être complexe, bouleversante, vibrante et sexy (disons qu'on trouve également des sentiments d'amitié et d'amour, ce qui est fort appréciable).
Pas du tout gore, le synopsis du livre pourrait impressionner les coeurs les plus fragiles, mais que nenni. L'auteur a été habile pour déjouer les pièges, même si elle parsème le chemin d'embûches et de surprises plus ou moins agréables.
Je suis totalement fan de ce genre de livres ! Les personnages sont tous très beaux et attachants, leur histoire belle et terrible, le symbole du courage, du dévouement et de l'absolu.
Vivement la suite.

> Francesca est aussi totalement accro !

Quelques infos :   http://www.hungergames.fr/ (le site officiel français)

> le premier chapitre à lire (en anglais)

 

24 septembre 2009

Les cheveux de la poupée ~ Eva Almassy

Medium de l'Ecole des loisirs, 2009 - 60 pages - 7,50€
illustration de couverture : Franck Juery

les_cheveux_de_la_poupeeLa veille de son dixième anniversaire, Charlotte est invitée chez son oncle pour choisir une poupée en cadeau. Et pas n'importe quelle poupée ! Son oncle est un grand collectionneur qui rêve d'ouvrir son musée de poupées. Il en possède des centaines, tous les modèles, toutes les époques, toutes chargées d'une histoire. Charlotte est impressionnée mais hésite. Trop précieuse, trop belle, trop poussiéreuse, trop interdite, trop fragile, etc. Ce n'est pas facile de choisir l'élue, quand son regard se pose sur une magnifique poupée aux cheveux plus vrais que nature. Son choix est fait, son oncle est impressionné, il n'a que peu d'informations sur cette poupée, elle vient d'Allemagne, a probablement été conçue dans les années 40 et ses cheveux sont de vrais cheveux, pas du vulgaire synthétique. La demoiselle rentre chez elle, enchantée. Sa poupée, de plus, se couche le soir en échangeant quelques mots avec la petite fille, elle souhaiterait qu'on l'appelle Charlotte, elle lui confie deux, trois trucs rigolos, la magie est réelle, la connivence certaine, paf, le début d'une histoire d'amour est signé. Et puis le lendemain, patatras, Charlotte apprend de la bouche de son amie Marianne une autre histoire qui fait froid dans le dos, une histoire sur la guerre, sur les enfants déportés, sur les camps de la mort, et Charlotte n'est plus sûre d'aimer sa poupée. Soudain, elle lui apparaît effrayante.

J'ai bien aimé cette histoire, pourtant je ne suis pas sûre qu'elle puisse plaire à tous les lecteurs visés (12 à 16 ans). C'est un livre dans lequel on retrouve plusieurs thèmes - les poupées, la guerre, les disparus, la mémoire - et en même temps j'ai le sentiment que cela fait beaucoup pour un seul livre. On part de l'idée d'une poupée, chargée en mystère et en histoire, d'ailleurs un lecteur adulte y verra déjà quelques signes pour la tournure des événements, et dans la foulée on apprend que le passé familial de Charlotte, sa mère et son oncle, est lui-même chargé d'absences et de silence. C'est alors qu'une tierce personne vient ouvrir les yeux de la fillette, simplement le personnage de Marianne ne m'est pas apparu très crédible. A dix ans, qui connaît autant sur la déportation et les choses de la guerre ? ... Bref, ce sont des détails, mais des détails qui chiffonnent car ce livre mérite d'être lu, mais je ne sais pas par qui. Ma fille est encore trop jeune, pourtant je pense que cette histoire de poupée pourrait l'intéresser, mais l'histoire impliquée me semble trop pédagogique et lourde de significations.
J'attends d'autres avis pour en discuter.

> Pascale Pineau, sur Ricochet, pense que c'est un livre qui interroge et bouscule.

21 septembre 2009

La face cachée de Margo ~ John Green

Gallimard Scripto, 2009 - 390 pages - 14,00€
traduit de l'anglais (USA) par Catherine Gibert

« Margo était le seul mythe vivant habitant à côté de chez moi. Margo Roth Spiegelman, dont le nom aux six syllabes était souvent prononcé avec une sorte d'admiration muette. Margo Roth Spiegelman, dont le récit des aventures épiques traversait le lycée, tel un orage d'été : un vieil homme de Hot Coffee dans le Mississippi lui avait appris à jouer de la guitare dans sa masure. Margo Roth Spiegelman avait passé trois jours dans un cirque qui lui avait trouvé un don pour le trapèze. Margo Roth Spiegelman avait bu une tisane en coulisse avec les Mallionaires à l'issue d'un concert à Saint-Louis, quand tout le monde était au whisky. Margo Roth Spiegelman avait réussi à assister au concert en racontant aux videurs qu'elle était la copine du bassiste. Mais enfin comment se faisait-il qu'ils ne la reconnaissaient pas, franchement les mecs, je m'appelle Margo Roth Spiegelman, si vous pouviez retourner en coulisse demander au bassiste de venir voir à quoi je ressemble, il vous dirait que si je ne suis pas sa copine, il rêverait que je le devienne. Alors les videurs y étaient allés et le bassiste avait dit : Oui, c'est ma copine, laissez-la entrer. Et plus tard, il avait essayé de la brancher et elle avait repoussé le bassiste des Mallionaires ?
Ces histoires, quand elles étaient racontées à d'autres, se terminaient invariablement par des Tu le crois, ça ?
Ce qui était effectivement difficile, bien qu'elles se soient toutes révélées vraies.
»

la_face_cachee_de_margoA l'approche du bal de fin d'année, Quentin et ses camarades se cherchent des petites copines pour les accompagner au grand raout. Q. a pourtant dans le coeur et la tête une seule fille qu'il aime depuis toujours : Margo, sa voisine et son amie d'enfance. A neuf ans, ils avaient découvert un macchabée dans une mare de sang, de quoi les chambouler l'un et l'autre, même la nuit, nourrir leurs cauchemars et faire dire à la jeune fille, un truc du style, « Si ça se trouve, toutes ses cordes intérieures ont cassé. ». Le temps a passé et les deux amis se sont éloignés, sans plus jamais évoquer cette histoire. Jusqu'à ce dernier événement : Margo débarque en pleine nuit chez Q. et l'entraîne dans une virée de règlements de compte. Trompée par son petit ami, la demoiselle a établi un plan de vengeance qui concerne tout son joli monde hypocrite. Quentin demeure son seul complice, ce qui le comble de joie, malgré son tempérament petit garçon modèle et consciencieux. Le lendemain, le coeur battant la chamade, Q. s'attend à retrouver son amie Margo... qui est portée disparue. Plus de nouvelles de la belle, elle s'est volatilisée, on parle même de suicide et de drame, bref c'est un monde pour Q. qui refuse de croire à cette théorie.

« Margo a toujours adoré les mystères. Et la suite des événements n'a cessé de me prouver qu'elle les aimait tellement qu'elle en est devenue un. »

Ce roman m'est apparu tellement proche de Qui es-tu Alaska ? (le premier livre de John Green) qu'il m'a semblé étrange de le dissocier et de le considérer à part. On y trouve les mêmes thèmes : le narrateur érudit, intelligent, posé et fasciné par une jeune fille, d'où Margo, personnage quasiment fantasmé, à la personnalité tourbillonnante, stellaire, envoûtante, et pourtant qui cache des failles, des blessures, etc. Sa disparition entraîne le narrateur dans une quête, plusieurs masques vont tomber, la vérité apparaître, mais de bien étrange façon, et pour une conclusion pas forcément attendue. Le style y est, impeccable, bien écrit, drôle, brillant. C'est un très bon roman, aucun doute. Pourtant, j'ai ce sentiment d'avoir relu une histoire que je connaissais déjà. J'avais aimé Alaska, alors j'ai aimé Margo... mais j'espère que l'auteur ne va pas répéter sans cesse le même schéma mais nous proposer une prochaine fiction totalement différente, si ce n'est ce ton excentrique, singulier, riche en humour et suspense que j'affectionne particulièrement.

A tenter.

> lu aussi par l'accro des livres   

 

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